Point de Pirates des Caraïbes sans une légende maritime à la clef ! Dans le premier épisode, c’était le vaisseau fantôme et les spectres, dans le second, le Hollandais Volant. Dans Jusqu’au bout du monde, la légende choisie est celle du passeur d’âmes. Entre nous, de loin la plus sympa des trois, même si le film lui rajoute une dimension tragique qu’elle n’a pas à l’origine.
Or donc, cette légende bretonne (encore qu’il existe sûrement des variantes ailleurs) nous conte que les âmes des défunts ne sont pas supposées s’attarder sur terre : elles doivent rejoindre les Iles Invisibles, perdues dans la brume, quelque part en pleine mer. Seulement, elles ne peuvent le faire seules. Aussi, depuis toujours, un « passeur » est-il désigné, certaines nuits, pour emporter dans sa barque ou son bateau les âmes prêtes à effectuer le voyage. Si ces âmes sont lourdes du poids de nombreuses fautes, l’embarcation s’enfoncera et naviguera difficilement. Sinon, elle filera au contraire comme le vent…
Si convoyer les âmes a quelque chose d’effrayant, et même de contraignant, c’est toutefois une tâche que quelqu’un doit assumer car, sinon, les pauvres défunts erreraient à jamais, sans pouvoir trouver par eux-mêmes le lieu du repos éternel. D’ailleurs, le passeur, lui, bien qu’au contact des morts, revient toujours sain et sauf.
Il existe évidemment –sans quoi ce ne serait pas une légende- différentes versions de celle du passeur d’âmes qui, d’ailleurs, n’est pas éternellement la même personne : il y a déjà eu de nombreux passeurs ! Mais il est amusant de voir à quel point certaines versions rejoignent le film : ainsi, dans l’une d’elles, la femme du « préposé » l’attend, anxieuse mais fidèle, en laissant brûler sa chandelle jusqu’à son retour, qu’elle sait cependant assuré.
Dans une autre, le passeur est un tout jeune homme, à qui la tâche échoit le soir même des funérailles de son père. Un brave homme, son père, mais comme souvent, malheureusement, père et fils n’ont jamais pu vraiment parler et se connaître. Et voilà que pour sa première traversée fantastique, le jeune Loïc doit justement convoyer son âme ! Quelle aubaine ! Et le conte de conclure : « Loïc, en une nuit, avait appris bien des choses. Si de devenir à son tour le passeur des légendes l’effrayait bien un peu, il sentait que cette charge était noble et nécessaire. Mais bien plus, il était profondément reconnaissant à cette providence d’avoir pu, par cette seconde chance, parler enfin à son père ».
Commentaires :
Re:
Ah, je ne connais pas cette version, Tifette. Je connais celle de la Grèce Antique, où on mettait une pièce dans la main des morts pour payer le passeur (qui ne naviguait pas sur la mer mais sur le Styx, le fleuve de l'oubli), sinon, il vous laissait sur place, le bougre !
Je sais par contre que dans certaines versions bretonnes, c'est le premier (ou le dernier, maintenant je ne sais plus) mort de l'année qui devient passeur pour un an : il est l'ankou de la mer, comme il y a celui de la terre).
Ah, les légendes ! C'est mon royaume !
Re:
Sinon pour l'histoire des pièces, oui, dans certains films américains, comme Troie ou From Hell, ils mettent une pièce sur chaque œil du défunt pour le passeur.
En tout cas, j'aime beaucoup les deux dernières variantes que tu as évoquées. On dirait bien que Jusqu'au bout du monde s'en est inspiré.
Comme toi, c'est aussi la légende que je préfère des trois qui sont abordées dans Pirates.
Re:
Comment dirais-je ? Troie, j'aurais tout simplement détesté si je ne m'étais autant ennuyée à chaque seconde. L'autre film, je ne connais pas. Mais pour ce que je me souviens de mon histoire grecque, ce n'était pas deux pièces sur les yeux mais une dans la bouche, histoire qu'elle ne se perde pas, sans doute.
Après, il se peut très bien qu'il y ait eu plusieurs façons de faire, suivant l'endroit et suivant l'époque.
Quant aux légendes évoquées (et là aussi très revues et corrigées) dans les films, bé c'est ce qui m'a plu d'emblée, moi, dans cette trilogie : le mélange de légendaire et de classique légèrement modernisé.
Re:
Grosse confusion dans Troie, donc. Alala... quand Hollywood se mélange les pinceaux... mdr
Re:
au mois il avec son père c bien ça !
jaime les legendes ça fé rêver et imaginé ^^
bises
lola
Est ce que l'histoire des pièces fait également partie de l'histoire ou c'est qu'une pure fantaisie ?
Je ne sais plus où j'ai entendu ça, mais il faut que l'âme qui veut traverser ai deux pièces sur elle sans ça elle doit prendre la place du passeur jusqu'à ce que quelqu'un fasse la même erreur.