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Dick le rebelle (Dick Turpin)

Le titre original de la série est bien Dick Turpin, mais il a été changé pour la version française en Dick le rebelle.

Bien que le terme de « rebelle » convienne parfaitement au héros de ces aventures toujours trépidantes, on ne comprend pas très bien le pourquoi de ce changement. C'était cependant extrêmement courant dans les années 1980, dont cette série est issue. A remarquer d'ailleurs que souvent les titres français n'avaient plus aucun rapport avec ceux qu'ils remplaçaient.

Je crois que la timbale en la matière revient au film d'héroïc-fantasy sorti aux Etats-Unis sous le titre The beastmaster (parfaitement justifié) et traduit en français par…. Dar l'invincible

D'ailleurs, dans la liste des épisodes un peu plus bas, je mets entre parenthèses les titres anglais, car même en étant une quiche dans la langue de Shakespeare, je vois que certains n'ont pas grand-chose à voir avec la traduction.

Mais revenons-en à nos brigands et, pour nous mettre tout de suite dans l'ambiance, voici un lien qui vous conduira tout droit au générique de la série :

http://www.youtube.com/watch?v=atz2Qt3SpRw

Pour ma part, j'ai toujours adoré ce générique. D'abord à cause de la musique (et puis ça changeait agréablement, à l'époque, des génériques chantés dont les paroles étaient la plupart du temps un peu bêbêtes, avouons-le même si nous les avons tous et toutes fredonnés durant des années).

Fameux morceau de musique, donc, entraînant à souhait et qui suggère parfaitement la chevauchée et l'aventure.

Puis les images, bien sûr. Images de la nature baignée de nuit et pleine de mystère. Et à nouveau la chevauchée, ce cheval (une jument, en fait) qui galope dans l'obscurité vers les rendez-vous toujours hasardeux du destin.

On comprend de suite à qui on a affaire mais en même temps, la présence omniprésente du gibet met une note carrément sinistre et inéluctable dans l'affaire (pourtant je vous rassure, au contraire de ce que j'ai pu raconter dans mon histoire virtuelle, pour celles qui la connaissent, et bien que l'épisode intitulé à juste titre La pendaison m'ait presque fait mouiller ma culotte de frousse à l'époque, point de fin tragique à la série). Cependant, on sait parfaitement qu'elle est inéluctable cette fin et qu'un jour viendra où…. Je vais citer ici l'introduction du film Braveheart (gloups) : « l'histoire est écrite par ceux qui pendent les héros ». Ou comme le disait M. de La Fontaine, « la raison du plus fort est toujours la meilleure ». Le même auteur, témoin de son époque, a d'ailleurs raconté également l'histoire édifiante du pot de terre et du pot de fer. Hélas, hélas.

Ceci m'amène à la situation historique de Dick le rebelle. D'abord, afin de ne plus revenir sur ce sujet par la suite et comme le savent tous ceux qui furent fans de cette série, oui, Dick Turpin a réellement existé. Oui, c'était réellement un bandit de grand chemin dans l'Angleterre du XVIIIème siècle. Mais ici s'arrête l'Histoire et commence la Légende (et accessoirement le feuilleton télévisé), car la sordide vérité oblige à dire que le vrai Dick était une authentique crapule aux mains pleines de sang innocent et qui n'avait pas volé (pour une fois qu'il ne volait pas) sa lugubre fin sur le gibet en avril 1739.

Ce point étant éclairci je vais en souligner un autre, tout aussi historique et sordide que le précédent. L'Angleterre de cette époque était particulièrement dure aux pauvres gens et s'il y avait en effet tant de canailles dans les villes et sur les chemins, ce n'était pas tout à fait un hasard.

Si, comme toujours et partout, certains individus avaient sans aucun doute le vice dans le sang, d'autres avaient fini, à bout de misère, par se voir pousser les ailes et les griffes du diable. Et comme chacun sait, c'est là une pente fort dangereuse sur laquelle, une fois engagé, on va toujours plus loin sans savoir exactement jusqu'où.

Qui a dit « côté obscur » ? Ben oui, en gros c'est ça.

Voici d'ailleurs un extrait de l'introduction de Richard Carpenter lui-même (créateur de la série Dick Turpin et auteur de la novélisation) : « L'Angleterre du XVIIIème siècle n'était pas tendre pour qui osait braver la loi. Celle-ci apportait à protéger la propriété un zèle cruel et le vol d'une broutille pouvait vous valoir la pendaison. La vie humaine ne valait pas cher et le peuple menait une existence misérable. Pour le peuple la vie était dure à cette époque. Les lois anglaises de ce temps-là protégeaient le riche de préférence au pauvre.

Plus de 200 types de « crimes » étaient punis de la pendaison et l'expression populaire de l'époque « Autant être pendu pour un mouton que pour un agneau » est à interpréter comme : « pourquoi ne pas commettre un véritable forfait puisqu'une bagatelle te vaudra aussi bien la corde ? ». Qu'il s'agisse d'une miche de pain ou de l'attaque d'une diligence, la sentence était invariablement : « … sera pendu haut et court jusqu'à ce que mort s'ensuive ».

Bref, les gens du peuple, notamment dans les campagnes, étaient exploitables et corvéables à merci et la « justice » sans pitié. On pendait sans sourciller des enfants pour le vol de quelques pommes et la misère était grande.

Cette réalité historique sert de toile de fond à la série : dans ces campagnes où nul ne sait s'il pourra manger et aura encore un toit le lendemain, un bandit/justicier mâtiné de Robin des Bois et de Zorro-le-vengeur dévalise les riches voyageurs, fait la nique aux autorités et ne peut s'empêcher d'apporter aide et assistance à tous les malheureux dont il croise le chemin.

En un mot comme en cent, cette série revisite avec bonheur le thème du hors-la-loi au grand cœur.

Vous pouvez applaudir.

Et à partir d'ici, je quitte définitivement l'Histoire pour la seule série.

Comme il se doit en la matière, le héros de ces aventures a derrière lui un passé tragique ; à ce sujet, il me faut préciser ici que 5 épisodes ne furent jamais traduits en français ni diffusés dans l'hexagone (à mon grand désespoir et ma grande frustration). Nul ne sait d'ailleurs pourquoi. Je pense qu'ils doivent contenir les précisions divulguées par les novélisations très fidèles de Richard Carpenter, créateur de la série, et à peine évoquées dans les épisodes traduits en français.

On sait donc que les parents de Dick Turpin sont morts de faim sur les routes après que leur ferme ait été confisquée par le méchant de l'histoire, le sinistre sir John Glutton (en français, ça me fait penser à « glouton » et ça lui va vraiment très bien, au propre comme au figuré).

Ca commence bien, pas vrai ? Et où était Dick pendant ce temps-là, allez-vous demander ? Eh bien, pendant ce temps-là Dick était à Gibraltar, à faire la guerre aux Espagnols et à baver des ronds de chapeaux.

Les livres, disais-je, donnent quelques précisions supplémentaires à ce douloureux passé : en fait, notre ami Turpin qui était alors un tout jeune homme a été enrôlé de force dans l'armée (pratique courante un peu partout à cette époque). On comprend du même coup pourquoi l'armée, les soldats et les officiers lui sortent par les trous de nez.

Sachant que son héritage familial a été saisi en son absence et que ses parents ont connu le sort relaté plus haut, sa colère et sa rébellion n'ont rien de très surprenant.

D'autant que la guerre d'Espagne n'a pas exactement été une aimable croisière pour notre futur détrousseur. A Gibraltar, le jeune Turpin devait faire la connaissance de son ennemi juré, le lieutenant Nathan Spiker (devenu capitaine au service de Glutton quelques années après que la guerre soit terminée).

Je reviendrai sur ce sinistre personnage un peu plus loin mais il faut savoir que si leur inimitié était prévisible, elle n'a pas commencé par des divergences de point de vue ou de caractère mais par un guet-apens tendu par l'ennemi. Spiker, qui commandait alors un détachement, s'enfuit lâchement en abandonnant ses hommes à la mort.

Dick Turpin, on s'en serait douté, faisait partie de cette petite troupe tombée sous le feu des mousquets espagnols et parvint miraculeusement à survivre. Le matin suivant, blessé et épuisé, il parvint à regagner le campement anglais. Seul survivant mais surtout seul témoin de la dérobade de Spiker. Point d'esclandre ni d'accusation, à cette époque un simple troupier ne pouvait accuser un officier, mais le regard de mépris adressé au lieutenant aurait brûlé l'âme de celui-ci au fer rouge et devait le hanter sans cesse à partir de ce moment.

Le hasard fera ensuite que quelques années plus tard les deux hommes se retrouvent en Angleterre dans le comté de Hertford, l'un hors-la-loi et l'autre au service du shérif et maire. Dès lors, opposés en une lutte sans fin, le mépris de l'un et la haine de l'autre ne feront que décupler au fil du temps.

Par ailleurs, si l'on essaie d'imaginer un instant que Dick ait pu reprendre le fil d'une existence « normale » à son retour d'Espagne, on est aussitôt forcé de réaliser que Spiker l'aurait persécuté de toutes les manières possibles pour venger l'affront fait à sa propre lâcheté.

Seulement voilà, à son retour, donc, Dick Turpin a appris la mort tragique de ses parents et par la même occasion qu'il ne possédait plus rien au monde, ni ferme, ni argent, ni terre, rien ! Nada ! Pour survivre, il a donc « pris la route » et s'est fait brigand de grand chemin. Mais cela faisant, il s'est juré de ruiner le responsable de ses maux, sir John Glutton, et accessoirement tous ses semblables.

Petite précision : on ne sait pas avec exactitude quand et comment Turpin est revenu en Angleterre car dans La loi des tziganes il précise qu'il a rencontré les gitans en Espagne alors qu'il fuyait la maréchaussée (aurait-il fini par déserter ? Ce point demeure un mystère), et qu'il les a fréquentés suffisamment longtemps pour apprendre leur langue et leurs coutumes.

Quoi qu'il en soit, de retour sur son sol natal il est donc devenu un « écumeur ». Sans jamais tuer ni maltraiter quiconque (il y tient beaucoup), il attaque donc les calèches et autres diligences transportant de riches voyageurs qu'il soulage de leurs bijoux et de leur argent. Audacieux et rusé, il emploie parfois la manière détournée pour gagner plus gros encore : maître du déguisement, il peut endosser toutes sortes d'identités inattendues et se faire passer aussi bien pour un aristocrate que pour un voyageur ou, on le verra, un soldat ou un traqueur de brigands. Connaissant les usages du grand monde et sachant même jouer du clavecin, il se fond aisément dans tous les milieux et donne le change jusqu'au moment où les victimes se rendent compte –trop tard- qu'elles ont été jouées.

C'est ainsi que le nom de Dick Turpin est rapidement devenu célèbre dans tout le pays. Ce qui est loin d'être un avantage : d'une part parce que celui qui le porte est ainsi devenu « l'homme le plus traqué d'Angleterre » ; d'autre part parce qu'on ne cesse de lui attribuer des « exploits » mais surtout des crimes qu'il n'a jamais commis. Et enfin parce que de trop nombreux appentis-écumeurs utilisent son nom, histoire d'effrayer le client, ce qui a le don d'horripiler le vrai Turpin. On le comprend tout à fait sur ce coup-là, d'ailleurs.

On pourrait penser que grâce à ses activités et son astuce il aurait rapidement amassé un magot considérable, suffisant même pour acheter sa grâce et éviter le gibet (eh oui, dans ce monde corrompu c'est possible, tout s'achète, même ça). Ou encore, plus rien ne l'attachant à l'Angleterre, payer la traversée et tenter sa chance aux Amériques.

Seulement voilà, doté d'un cœur gros comme ça et d'une inépuisable réserve de compassion et de sollicitude, Dick protège inlassablement les pauvres gens de la rapacité des puissants sans scrupule. Et souvent, l'argent acquis avec tant de risque passe de ses mains à celles des malheureux.

Telle pauvre veuve est-elle menacée d'expulsion pour ne pouvoir payer le loyer exorbitant qu'on lui réclame ? Dick lui fera cadeau de la somme. Tel a-t-il perdu son foyer, brûlé ou réquisitionné par les autorités ? Turpin lui donnera de quoi retrouver un toit. Une malheureuse dont la famille entière a été décimée par un lord gravement cinglé a-t-elle été contrainte à un mariage dont chaque jour est pour elle un nouvel enfer ? Dick l'aidera à retrouver le « magot » de son détrousseur de frère et le lui offrira intégralement, sans en garder une seule piécette en dépit des difficultés et sales moments qu'il aura traversés dans cet épisode (Le renard). Une pauvre fille de village est-elle agressée par trois nobles en mal de loisirs ? Si Turpin passe par là, ils se feront tirer les oreilles de belle façon (La fiancée du diable).

Sa générosité lui est d'ailleurs profitable : adoré des gens du peuple, dont il est le héros, il sait qu'il peut trouver chez eux asile et soutien en cas de problème. Même les servantes, y compris celles de sir John (mais les servantes sont issues du peuple), sont de son côté et n'hésitent pas davantage à jouer pour lui les espionnes qu'à lui ouvrir leurs chambres. Petit filou, va !

Mais ce n'est pas tout. Je veux dire que ce n'est pas la seule raison qui fait que Turpin n'a pas entre les mains une coquette petite fortune. En réalité, il n'a que faire d'une vie rangée et de la richesse. Son existence aventureuse lui convient, même si elle doit tôt ou tard le mener à la potence. Ce sujet est abordé à deux reprises, aussi bien dans Le renard où il explique à son compagnon qu'il est un chasseur autant dire conditionné pour faire ce qu'il fait et dans Le pardon où, pour avoir sauvé le jeune cousin du roi, Turpin se voit offrir sa grâce sur un plateau d'argent et s'offre le luxe de la refuser !

Ce sont par ailleurs ses dispositions de redresseur de torts qui vont nantir notre héros d'un compagnon à vrai dire fort maladroit et gaffeur, dont on va suivre l'évolution tout au long de la série. Si le jeune Nick Smith n'avait été un adolescent si impulsif et irréfléchi, s'il avait été capable de mesurer les conséquences de ses actes, il ne se serait jamais retrouvé dans un tel guêpier et menacé au mieux des galères, au pire de la corde.

Voilà comment, histoire de lui éviter l'un comme l'autre et par amitié pour la mère du garçon, accessoirement une de ses anciennes conquêtes, à son corps défendant, Dick Turpin, le chasseur solitaire, se verra flanqué d'un partenaire dont les bévues et les maladresses seront légion et leur vaudront plus d'une mésaventure.

Pour être juste, il faut quand même préciser que si Nick lui cause pas mal d'ennuis, il sait également, à l'occasion, lui venir en aide dans des situations critiques.

Plus personne d'ailleurs ne l'appellera plus Nick dorénavant, sinon sa famille (quand même), car l'adolescent se voit dès lors décerner, pour « prendre la route », le nom de guerre de Feu Follet. « Swiftnick » en anglais, ce qui constitue un jeu de mots incompréhensible, le véritable nom du garçon étant Nick Smith.

Avant de passer à la revue de détails des personnages et des épisodes, je dirais encore un mot général sur les lieux et sur les femmes dans la série.

Le décor général c'est bien sûr la campagne anglaise, principalement celle du comté de Hertford. L'histoire tourne beaucoup également autour de Rookham Hall, le manoir de sir John Glutton.

Et enfin il y a les auberges et tavernes de village, où Dick et Feu Follet établissent fréquemment leurs quartiers mais où, souvent aussi, l'aventure vient les chercher par la main. Ainsi, le tout premier épisode commence à l'auberge du Cygne Noir, tenue par la mère de Nick/Feu Follet. Tout au long de la première saison, le quartier général de nos aventuriers se situe à l'auberge « Le Coq et le Taureau » tenue par Nell et Davy (voir ci-dessous). Après que Spiker l'aura incendiée, c'est à l'auberge du Renard, tenue celle-là par Polly Magott, que nos deux compères installeront leurs pénates.

Une sombre histoire de trahison se déroule à l'auberge du Joli Voiturier dans Le donneur et les manigances des recruteurs, dans l'épisode éponyme, ont aussi pour théâtre les auberges de village, centre de la vie locale.

Les femmes. Elles sont fort nombreuses, presque omniprésentes, certaines sont même des personnages à part entière de la série et reviennent régulièrement. On pourrait penser qu'elles ne sont là que pour faire bien dans le décor ou pour tomber à tour de rôle dans les bras de Dick Turpin, ce dernier étant particulièrement sensible aux charmes féminins.

Mais que l'on se détrompe, s'il remporte en effet un vif succès auprès de la gent féminine (on dirait notamment que toutes les servantes de Sir John sont ses complices et peut-être ses maîtresses), les dames sont plutôt à leur avantage dans la série : de la lady à la servante en passant par la fille d'auberge ou l'aventurière, même si nombre d'entre elles (mais pas toutes, je vous rassure) sont prêtes à fondre devant les exploits du bandit de grand chemin et son bizarre sourire tordu, toutes cependant tiennent haut leur place, courageuses, presque toujours indépendantes, parfois coquines, parfois malheureuses, mais toujours attachantes.

Non franchement, la série fait la part belle aux femmes.

*****************

Les personnages :

Les héros

Dick Turpin : gâââ… ahem, pardon. Non mais voilà, c'est l'archétype du héros selon mon cœur. Gentilhomme de fortune, brigand certes, un peu tricheur, excellent comédien, intrépide et doté à la fois d'un esprit inventif et d'une bonne dose de compassion pour tout un chacun (au point de veiller toute une nuit un ennemi qu'il soupçonne d'être atteint de la peste), il « se comporte en homme », comme le résume très bien Feu Follet.

Un homme qui a certes des qualités et une grande force morale, mais aussi bien des défauts et ses propres faiblesses. Non, ce n'est pas Monsieur Perfection, heureusement !

Ainsi, il a la tête très près du bonnet (enfin, du tricorne, dans son cas), plutôt mauvais caractère et pas une once de patience.

D'épisode en épisode, Feu Follet se fait copieusement enguirlander et traiter d'imbécile ou de crétin. A la longue ç'en est drôle, parce qu'on voit venir l'orage et notre « apprenti écumeur » aussi, qui tire une tête de circonstance avant même que le tonnerre éclate, genre « Oh là là, qu'est-ce que je vais encore me prendre comme soufflante ! ». Heureusement que comme on dit, « chien qui aboie ne mord pas », hein ?

Non seulement Dick Turpin ne mord pas mais en outre il n'est pas rancunier pour un sou. Il crie un bon coup et puis fini, c'est oublié. Même quand Feu Follet, égaré, le blesse grièvement d'un coup de pistolet, Dick ne lui en tient pas rigueur et, une fois guéri, lui ouvre les bras en voyant le garçon éclater en sanglots.

Turpin est aussi « têtu comme un âne rouge » (dixit l'un des personnages de la série) et non dépourvu d'orgueil. La vérité oblige également à dire qu'il chante comme une casserole.

Il a manifestement des tendances à la tyrannie : Feu Follet lui sert un peu de bonne à tout faire, il soigne les chevaux, entretient les armes, fait les courses, va lui chercher à boire (« Feu Follet, la bouteille est vide ! ») et lui cire ses bottes ! (même s'il lui arrive, dans un moment de révolte cependant passager, de les lui lancer à la tête en disant « Cirez-les vous-même, j'en ai assez de vos tyrannies ! » et de partir en claquant la porte).

Mais sa plus grande faiblesse, outre sa propension à jouer les redresseurs de tort, ce sont les jolies femmes. Un joli minois, un silhouette gracieuse, un sourire, et le voilà qui se transforme en véritable cœur d'artichaut. Il le payera très cher à l'occasion, comme dans La fiancée du diable.

Autre trait distinctif, Dame Nature a doté notre brigand d'une langue particulièrement acérée, d'un esprit sarcastique et d'un sens aigu de la répartie (qualité que je lui envie beaucoup, pour tout dire).

Bien que s'encombrer de Feu Follet ne l'ait pas emballé pour un sou au départ et qu'il le « secoue » (moralement) régulièrement, il a fini par s'attacher à cette tête folle et veille sur lui tout en s'efforçant de le préparer un jour à s'en tirer seul.

Et le petit plus qui fait tout : Dick est très attaché à Bess, sa jument noire.

Alors peu importe qu'il ne soit pas ce que l'on appelle un homme séduisant, son charisme fait tout et pour ma part, eh bien…. je craque surtout pour son sourire un peu tordu !

Feu Follet : parfois très agaçant, surtout dans les premiers épisodes. Il a tendance à foncer tête baissée sans réfléchir, il est maladroit, très étourdi (il est capable de partir attaquer un attelage en ayant oublié de charger son pistolet, par exemple), complètement insouciant et un tantinet brouillon.

On lui pardonne cependant car sa jeunesse (il est supposé n'avoir que 16 ans au début) et son exubérance sont cause de tout. De plus, il évolue considérablement au cours de la série. C'est même tout l'intérêt du personnage.

Plutôt bien intentionné, on sent cependant parfois qu'il pourrait mal tourner si Dick n'était pas là pour le maintenir dans le « droit » chemin, à savoir ne tuer personne et éviter toute brutalité (en dehors des combats du moins, et encore, je ne parle que de brutalité, là).

Personnellement, je regrette un peu que l'acteur qui incarne ce brigand en herbe n'ait pas beaucoup d'expression, surtout dans les épisodes du début, mais il faut admettre qu'il s'améliore lui aussi au fil du temps.

A noter que les hormones de Feu Follet s'éveillent aussi à mesure que le feuilleton avance : dans la première saison il est totalement imperméable aux charmes de l'autre sexe et, de manière très enfantine, prend des airs excédés ou boudeurs chaque fois que Dick serre une femme d'un peu plus près. Il laisse même fuser, entre deux gros soupirs, des commentaires du genre :

- Pff, les bonnes femmes !

Mais à mesure que les mois (ou les années, on ne sait pas très bien) passent, ses sens s'éveillent et il lui arrive à plusieurs reprises d'embrasser l'une ou l'autre jouvencelle à l'occasion.

Il lui arrive même dans La loi des tziganes de tenter une approche plus intime d'une jolie gitane ; mais la diablesse l'accueillant bec et ongles, il s'en va bouder dans son coin en la traitant de pimbêche, vexé comme un pou (il aura quand même droit à un baiser à la fin de l'épisode).

Grosse évolution de ce côté-là entre autres, donc ; si dans La capture le fraternel bisou de Kate le laisse de marbre, dans Le juge ou La loi des Tziganes il découvre les vrais baisers et y prend manifestement plaisir. Enfin, la fin de l'épisode intitulé Le recruteur le voit embrasser à bouche-que-veux-tu la jeune et jolie Sally, et tous deux se pelotent mutuellement avec tant d'enthousiasme que Dick, un sourire aux lèvres, talonne sa jument pour s'éloigner discrètement et laisser aux tourtereaux un peu d'intimité.

Dans un tout autre registre, bien qu'il lui arrive d'affirmer, avec une affectueuse fierté, que Dick Turpin est « un peu fou », Feu Follet lui est très attaché. Le brigand est à la fois pour lui un mentor, un ami et un père qu'il admire ouvertement et auquel il cherche manifestement à ressembler. Ajouté à son tempérament impulsif, cela explique sa réaction très vive, disons même brutale dans L'imposteur, quand il croit que son modèle est passé « du côté obscur ».

Même s'il lui arrive de trouver que la présence et la notoriété de Turpin l'étouffent un tantinet et qu'il lui reproche parfois de ne pas le laisser « faire ses preuves ».

Un peu comme tous les adolescents, en somme.

Bess : (Black Bess en anglais). Bess est la jument de Dick Turpin. Initialement volée –logique- elle est presque un personnage à part entière de la série, notamment en raison de l'attachement que lui porte son maître.

Dick l'a d'ailleurs bien dressée : une simple tape sur la croupe et Bess va se cacher sous les arbres ou dans les broussailles pour n'en plus bouger jusqu'à ce qu'il vienne la chercher. Elle sait aussi se coucher pour disparaître derrière les taillis et demeure fidèlement aux côtés de son cavalier lorsque celui-ci, blessé, vide les étriers et perd connaissance (L'imposteur).

Dans La capture, Dick ayant été capturé, Bess est tombée aux mains de sir John Glutton. Après s'être s'échappé lors de son transfert à Hertford grâce à l'intervention de Feu Follet, Turpin n'a rien de plus pressé que de retourner à Rookham Hall pour reprendre son bien.

Cet épisode n'apparaît pas dans la série mais est brièvement raconté dans la novélisation (écrite, je le rappelle, par Richard Carpenter, le créateur de la série télévisée) ; il précise à cette occasion que sir John avait tenté de monter Bess pour aller à la chasse ; mais soit que la jument soit trop fougueuse pour lui soit qu'il l'ait malmenée, il a été désarçonné.

Extrait : « En voyant comment on avait traité sa jument bien-aimée, Turpin se répandit en imprécations. Pour avoir fait vider les étriers à sir John lors d'une partie de chasse, l'animal avait été sauvagement battu. Heureusement, sous la main apaisante de son maître, la jument ne tarda pas à se remettre totalement».

Espèce de gros pourceau puant !! (au cas où, c'est de Glutton que je parle).

Les gentils

(Je me cantonne à ceux qui reviennent régulièrement tout au long de la série, évidemment, pas aux personnages passagers)

Nell (Nelly) et Davy : Ces deux là tiennent l'auberge du Coq et du Taureau, véritable quartier général de Dick Turpin dans les premières saisons.

Elle, surnommée « Big Nell », maîtresse femme forte comme deux hommes, qui fume la pipe et ne répugne pas à l'occasion à faire le coup de poing ou le coup de feu. Elle apparait de prime abord comme une véritable mégère, qui ne sait s'exprimer autrement qu'en hurlant. Notamment lorsqu'elle appelle son petit mari à grand renfort de rugissements : « DAVYYY !!! ». « Petit » étant le terme pour cet homme placide, deux fois plus petit et fluet que sa compagne et qui parait toujours la craindre, répondant à ses beuglements par de timides et empressés « oui, mon trésor ? ». Mais foin des apparences : en réalité, le couple est très uni et lié par une sincère et réciproque affection.

Amis fidèles et de longue date de Dick Turpin, ils sont parmi les rares à connaître l'emplacement de ses repaires secrets. Nell n'hésite d'ailleurs pas à prendre un énorme risque en le prévenant au vu et au su de tout le monde d'un guet-apens de Spiker (Les traqueurs de brigands). Elle payera d'ailleurs chèrement sa constance puisque le capitaine, ivre de rage, met alors à exécution une menace longtemps proférée et brûle l'auberge de fond en combles.

C'est le seul et unique moment de la série où Nelly a un moment de faiblesse, fondant en larmes dans la misérable carriole que les deux époux ont pu sauver du désastre, tandis que Davy la console et la soutient de son mieux.

C'est évidemment auprès de Dick Turpin que tous deux vont se réfugier, et c'est lui qui leur offrira les 500 guinées gagnées (et non volées) au terme d'un plan très audacieux qui verra une fois de plus la déconfiture totale de Spiker.

Avec cette somme, ils pourront tout recommencer en achetant cette fois une forge (dont Nelly sera le forgeron et non pas Davy, eh non).

Polly Magott : encore une maîtresse femme, dont cependant l'apparition dans la série est plutôt malencontreuse (La capture). Arrêtée pour avoir ramassée des pommes (à terre) sur les terres de Sir John Glutton, cette comédienne, diseuse de bonne aventure, est condamnée à deux ans de prison. A moins que, lui propose Spiker, elle ne joue le rôle d'une richissime lady en voyage afin de tendre un piège à Dick Turpin et le capturer.

Ce que la drôlesse accepte sans hésiter.

Elle réclamera même (sans succès) la récompense promise pour la capture du bandit !

Assurément, Polly n'est pas sentimentale pour un sou. C'est aussi dans la série la seule et unique femme à ne pas fondre comme miel en présence de notre brigand bien-aimé. Elle le rabroue vertement et menace même à l'occasion de lui coller sa main dans la figure : « Tu veux une baffe ?! ».

C'est enfin la seule, mais alors vraiment la seule à ne jamais appeler Dick par son prénom. Qu'elle parle de lui ou s'adresse directement à lui, elle l'appelle « Turpin », même lorsqu'elle l'appelle au secours (Le pardon).

Elle l'aidera cependant à échapper une première fois à lord Manderfell dans Le renard puis lui offrira, ainsi qu'à Feu Follet, l'abri de son auberge dans la suite des épisodes (après que celle de Nell et Davy ait brûlé).

Malheureusement, Polly commettra aussi une énorme bourde dans Le pardon en brûlant la veste de Dick dans laquelle se trouve, dûment signée, la grâce officielle de Feu Follet. Ceci toutefois pour la plus grande joie du garçon qui, fidèle à lui-même, préfère la vie de brigand aux côtés de son mentor sans envisager l'avenir un seul instant.

Isaac Rag : ce vieux brigand en haillons passe de prime abord pour un pauvre vieux mendiant à moitié idiot et totalement inoffensif. On lui donnerait le bon dieu sans confession et on lui ferait l'aumône en passant. Ce qui serait une grosse erreur, car il vous délesterait aussitôt de la totalité de votre bourse !

Voleur, détrousseur et profiteur invétéré, meurtrier peut-être, Rag apparaît pour la première fois dans la série dans l'épisode intitulé Le forgeron.

Le prenant pour un autre, Dick et Feu Follet le sortent alors de prison. Bien que nos deux héros ne se gênent pas pour clamer haut et fort leur déconvenue en découvrant leur erreur, bien qu'il n'hésite pas une seconde à les dépouiller d'un butin durement gagné à la fin, le vieux filou leur en aura une reconnaissance durable.

C'est lui qui recueillera et sauvera Dick, grièvement blessé, dans l'épisode intitulé L'imposteur. Connaissant son goût pour l'argent et son habituel manque de scrupules, on ne peut que se dire que le vieux aurait pu aisément le vendre et empocher la récompense de 200 guinées promises pour la capture du célèbre bandit. Il s'en garde bien cependant, tout au contraire.

Quoique de plus mauvais gré, il aidera encore Dick et Feu Follet à fuir leur prison dans La cage.

Pour des raisons de lui seul connues, dès le premier instant il appelle Dick « capitaine » (« mon prince » dans les novélisations, je ne sais quelle est la bonne traduction, jamais entendu en anglais). Et ce qui est plus bizarre encore, c'est que malgré sa haine viscérale de l'armée et des officiers, Turpin ne proteste jamais. Personnellement, j'ai toujours adoré cette manière de le nommer, surtout à la manière d'Isaac qui fait volontiers trainer la dernière syllabe : « capitaaaiiiiiiiine ». Lol.

Cela étant, on s'aperçoit à l'occasion que contrairement aux apparences, le vieil Isaac a toute sa tête et qu'elle fonctionne parfaitement. Et que bien que jouant toujours les effarouchés, il peut faire montre d'un parfait sang-froid à l'occasion, comme lorsqu'il extrait une balle de l'épaule de Dick (qui a du salement déguster, entre nous : le vieux a du fouiller la plaie à vif avec son couteau chauffé à blanc, Moman, j'ai mal pour lui ! Cette scène est suggérée dans la série et racontée dans le livre *tombe dans les pommes* ).

Les méchants

Point d'histoire sans méchants. Comme pour « les gentils », je ne parle que de ceux qui sont présents dans toute la série (à l'exception d'un ou deux épisodes).

Oh, et le détail qui tue : dans la première saison, les deux affreux sont toujours présentés à Rookham Hall occupés à la même chose. Sir John à table en train de s'empiffrer, Spiker en train de se regarder dans le miroir. Houlà, houlà !

Sir John Glutton : qu'on le pende !  (faudrait une sacrée corde, cela dit, pour pendre cette grosse baleine). Bref. J'ai beau réfléchir, je ne lui trouve pas une seule qualité. Normal, vous allez me dire, vu que c'est le méchant.

Pour tout arranger, ce gros joufflu rubicond adore la chasse ! Au renard, sans doute, mais peu importe, ça commence déjà très mal pour lui.

Accessoirement, c'est aussi le maire et le shérif du comté de Hertford. Situation des plus pratiques et des plus confortables pour mettre ledit comté en coupe réglée. C'est que sir John aime l'argent, passionnément, plus que tout (sauf peut-être manger) et donc il n'en a jamais assez, il lui en faut plus, encore plus, toujours plus et pour cela tous les moyens sont bons : faux et usage de faux (La marraine), mensonges et mises en scène (idem), torture (Le forgeron), mariage forcé (Le héros), extorsions de fonds (Le feu follet) et bien sûr toutes ces opérations « légales » consistant à réquisitionner les pâturages communs (Le juge), à jeter à la rue les pauvres gens afin de faire main basse sur leurs terres, leur ferme, leur bétail –c'est ce qui est arrivé aux parents de Dick Turpin- ou encore en augmentant le loyer et les charges de ses métayers « jusqu'à ce qu'ils crèvent de faim ».

En toute logique, affamé d'or comme il est (affamé tout court, en fait), il est du genre pingre quand il s'agit de dépenser autrement que pour sa satisfaction immédiate et personnelle : ainsi refuse-t-il d'engager et donc payer des hommes afin d'assurer la sécurité du comté, notamment des routes. Car hélas, tous les brigands ne sont pas aussi chevaleresques que Dick Turpin et certains sont non seulement des voleurs, mais aussi des assassins. Oh bien sûr, Glutton emploie le capitaine Spiker. Mais il le paye surtout de belles promesses jamais tenues.

Et en dehors de ça, demanderez-vous ? En dehors de ça, pas grand-chose. Rien de reluisant, en tous les cas. Sir John est colérique, tyrannique, et derrière ses airs faussement bonhommes c'est un être très froid qui ne se soucie absolument de rien ni de personne en dehors de lui-même. Mais attention, même s'il place au-dessus de tout sa précieuse grosse personne et son or, il ne faudrait pas le sous-estimer : il est également très calculateur, très retors et infiniment plus rusé qu'il y parait.

C'est d'ailleurs pour ça qu'il tolère Spiker : le manque d'intelligence et la balourdise de ce dernier le rendent manipulable et sottement attaché à ce maître qui cependant l'abandonnera sans un regard en arrière lorsqu'il lui faudra fuir l'Angleterre (La cage) ou qu'il pensera pouvoir le remplacer de manière avantageuse (La tête de turc).

Nathan Spiker : hoûûû ! Excusez-moi, rien qu'à entendre son nom j'ai envie de balancer des tomates sur mon écran ! Encore un beau spécimen d'humanité, tiens ! Enfin, quand je dis « beau », c'est pas à prendre au sens physique du terme… Jugez vous-même, avec les photos ci-dessous. Alors, votre Spiker, vous le prendrez avec ou sans perruque ?

Pas joli, joli, pas vrai ? Et pourtant, ce type passe tout son temps libre à se mirer dans la glace, au grand agacement de sir John qui ne lui épargne pas les remarques acerbes à ce sujet.

Spiker, donc, est son chien de garde et de chasse. Déjà, ça en dit long. En plus, il a des idées de grandeur, le bonhomme : il se verrait bien riche et puissant et même, pourquoi pas, doté d'un titre de noblesse. Tout s'achète, après tout. Il semble qu'il soit entré au service de Glutton dans cette optique d'ailleurs, sauf qu'au bout de cinq années passées il n'a pas encore compris que toutes les promesses de son patron n'étaient que du vent.

Ce n'est un secret pour personne, l'esprit de Spiker est aussi lourd et borné qu'une enclume. Quoi qu'il en soit, voilà les rêves et les espoirs de l'individu, ceux qui occupent le plus clair de son temps.

Quant au côté sombre (de son temps, de ses rêves et de ses espoirs), il est entièrement et uniquement occupé par la haine qu'il voue à Dick Turpin et son inlassable souhait de le capturer pour le voir de ses propres yeux se balancer au bout d'une corde.

Une haine qui s'est nouée à Gibraltar bien des années plus tôt mais n'a fait que croître au fil des années. Parfois d'ailleurs, on a l'impression qu'en plus de toute la rancune accumulée au fil du temps, en plus du souvenir infamant de Gibraltar, Spiker jalouse secrètement Turpin pour son courage et sa volonté, ainsi que pour cette liberté qu'il a si bien su conquérir à la force des poignets et conserver envers et contre tout. Cela perce dans les propos ô combien amers mais en même temps saturés de défi qu'il adresse au colonel Moat lorsqu'il se voit contraint de quitter Rookham Hall comme un gueux, purement et simplement congédié et presque jeté dehors (La tête de turc) : « Oh oui, il a muselé la mutinerie (NDLA : le colonel Moat) : une mutinerie motivée par sa maladive cruauté. Il brise tout le monde, nous traite comme des animaux ! Mais il y a un homme que vous n'avez jamais eu, est-ce vrai, Moat ? Qu'importe le nombre de coups de fouet qu'il recevait. Devinez-vous de qui je parle, Sir John ? Turpin ! »

Une chose est certaine, pour Nathan Spiker Dick Turpin est une obsession. Sa vie comme sa mort tant espérée le préoccupent chaque jour et chaque nuit.

A côté de ça, pour dépeindre un peu plus complètement le personnage, eh bien ! En toute logique, le laquais de sir John Glutton ne vaut pas mieux que lui. Surtout que c'est lui qui se charge de toute la sale besogne.

Il est arriviste, ambitieux, brutal et il a du oublier en naissant tout ce qui de près ou de loin pouvait passer pour un quelconque sens de l'honneur : il n'hésite pas à faire de faux témoignage, tirer dans le dos, mentir, tricher, rudoyer les pauvres gens, etc. Il n'a pas même de fierté : encore et toujours, il encaisse les reproches, récriminations et insultes de sir John (il pourrait démissionner, il n'a pas de boulet au pied, après tout) et va même jusqu'à appeler Dick Turpin à son aide (une heure au plus après avoir une énième fois essayé de le tuer) quand il se trouve dans une situation assez critique (La loi des tziganes).

C'est aussi un être à contrastes : il est capable de lâcheté (Gibraltar par exemple) comme de fermeté d'âme à l'occasion. Par exemple, toujours dans La loi des tziganes, s'il va jusqu'à quémander l'aide de son ennemi juré, il ne flanche pas lorsque celui-ci pointe son pistolet sur sa poitrine en relevant le chien. Oui, le spectateur, lui, sait parfaitement que Dick est incapable de tuer de sang-froid, même son pire ennemi, et surtout pas un homme incapable de se défendre. Mais Spiker de son côté n'est pas assez fin pour ça (enfin bon, il faut reconnaître aussi que Dick fait un peu durer le plaisir, c'est vrai, et après tout c'est de bonne guerre. Et donc sur la fin, les nerfs du capitaine commencent un peu à le lâcher. Tsss, Dick, ton bon cœur te perdra, tu aurais du attendre encore un peu, il se serait définitivement tapé la honte. Enfin, on ne se refait pas).

Par ailleurs, alors qu'en maintes circonstances il démontre qu'il est sans scrupule et sans vergogne, Spiker fait une sorte de fixette sur les jugements. C'est un beau salaud, ça on ne peut pas dire le contraire. Il s'avère très capable de tuer quelqu'un de sang-froid ou d'inciter un autre à le faire ; imaginer abattre un ennemi dans le dos pour prétendre ensuite qu'il a cherché à s'enfuir lui vient tout naturellement à l'esprit.

Cependant, régulièrement dans la série, il réagit exactement à l'inverse et semble ne pas concevoir une exécution sommaire ou sans jugement. Allez comprendre ! Il est sincèrement ulcéré par les méthodes de brute de Moat et tout aussi sincèrement choqué (n'ayant pas compris l'ironie) lorsque Dick s'étant volontairement laissé capturer (Le renard) Spiker réclame une corde à ses hommes (pour lui lier les mains).

Turpin, qui n'a pas sa langue dans sa poche et ne perd jamais une occasion de l'abreuver de sarcasmes, lui lance l'air de rien :

- Tu as l'intention de me pendre tout de suite ?

Et le capitaine d'ouvrir des yeux ronds de merlan frit :

- Pendre ? Sans être jugé ?! Meuh noooon !!!!

Ce doit être son côté militaire qui fait ça : le règlement, c'est le règlement. Quoique… C'est encore et toujours le même bonhomme qui dans Le juge fait de fausses déclarations devant le tribunal et achète préalablement le jury, dans l'espoir que la sentence sera celle que souhaite Sir John.

Enfin bref, pour résumer, il y a quand même des trucs bizarres qui se passent sous la perruque de Nathan Spiker, hein.

La liste des épisodes :

Le feu follet (Swiftnick) :

A l'auberge du Cygne Noir, la veuve Smith, qui tient l'établissement afin de gagner sa vie et celle de Nick, son fils adolescent, a bien du mouron à se faire : sir John Glutton, maire et shérif du comté de Hertford, a décidé d'augmenter son loyer dans de telles proportions qu'elle n'a aucun espoir de pouvoir s'en acquitter. Le capitaine Spiker, sinistre homme de main de Glutton, dévoué à toutes les basses besognes, l'a déjà prévenue que son fils et elle seraient expulsés s'ils ne payaient pas à temps. Que faire ?

Sans rien dire à sa mère, le jeune Nick, poussé par le désespoir, décide donc de tenter sa chance et de dévaliser un voyageur sur la grand-route. Voyons, ce petit bonhomme insignifiant, au visage caché par les boucles de sa perruque grise, qu'il a repéré à l'auberge la veille, il doit avoir de l'argent ! Et puis il fera une proie facile, allons, il n'y a pas à hésiter. Sauf que…. sauf que le jeune apprenti détrousseur va tomber sur un fameux bec, car sous le déguisement insignifiant de sa « victime » se cache le célèbre Dick Turpin, le roi des détrousseurs, rompu à toutes les ruses et devant lequel l'adolescent ne pèse pas plus qu'une mouche.

Toutefois, ému par la détresse du garçon qui lui explique ses raisons, Dick offre l'argent du loyer à Mary Smith puis, comme générosité ne rime pas forcément avec désintéressement complet, s'emploie à reprendre « son » argent à Sir John lui-même.

Plein de bonne volonté, pensant de bonne fois pouvoir l'aider, Nick se lance encore une fois tête baissée, fait manquer son coup à Turpin et, plus grave encore, se fait lui-même prendre par Spiker.

Par compassion et affection pour la mère du gamin, Dick consent alors à délivrer Nick et, pour le soustraire à la justice impitoyable de l'époque, de le prendre avec lui.

Il aura donc désormais un « apprenti », auquel il donne le surnom de Feu Follet («Swiftnick» en anglais).

La capture (The capture) :

Exaspéré par les gaffes et la maladresse de Feu Follet, à bout de patience, Dick Turpin décide de se séparer de lui et de le confier à un armurier de sa connaissance comme apprenti. Malgré toutes ses mises en garde et l'ordre formel de ne parler à personne, ce jeune écervelé n'a-t-il pas, comme dernière bévue, été donner leurs véritables identités et raconter leurs dernières attaques à Kate, une jeune serveuse ? Non, décidément, avec sa cervelle d'étourneau, ce garçon-là est juste bon à les faire pendre tous les deux, mieux vaut prendre les devants et tout arrêter pendant qu'il est encore temps.

Pendant ce temps-là, la rencontre fortuite d'une comédienne de rues a donné à Spiker une nouvelle idée pour tenter de capturer son insaisissable ennemi de toujours. Chantage à la clef, Polly Magott va donc jouer le rôle de la richissime lady Kinnerton, en voyage dans la région. Un appât irrésistible pour Dick Turpin qui, en effet, tombe dans le piège.

Mais malgré toute la discrétion observée par Spiker, l'arrestation du célèbre bandit ne peut manquer d'être connue et arrive ainsi aux oreilles de Kate, la serveuse. Fille d'un défunt écumeur, la jeune fille retrouve Feu Follet et à tous deux, après avoir dévalisé l'armurerie, ils parviendront à libérer les prisonniers en route pour Hertford.

Heureux jour pour Feu Follet, qui non seulement a la satisfaction de venir en aide à l'homme qu'il admire tant mais regagne également, les armes à la main, son rang « d'apprenti écumeur » !

Le champion (The champion) :

Turpin et son compagnon Feu Follet arrivent incognito dans un petit village et prennent une chambre à l'auberge afin de s'y délasser quelques jours des fatigues et dangers de la route. Mais l'aventure encore une fois leur colle aux bottes et ils ne tardent pas à comprendre que le village tout entier est sous la coupe d'un pasteur vénal qui terrorise la population grâce à l'aide d'une énorme brute, laquelle se voudrait champion de boxe.

Voilà une situation qui déplaît d'autant plus à nos deux bandits au cœur tendre que Dick, pris par surprise, a été assommé par la brute, ce qu'il n'est pas près de lui pardonner.

Il décide donc d'aller chercher Tom Bracewell, « le boucher de Bristol », authentique champion de boxe qui lui doit précisément un service afin d'organiser un combat dont l'enjeu sera la « propriété » du village.

Malheureusement, Rossignol (c'est le nom du pasteur), humant l'odeur de la défaite, fait disparaître Tom avant le jour fixé pour le combat.

Il s'apprête à chanter victoire mais c'est bien mal connaître l'entêtement de Dick Turpin qui, une fois qu'il a une idée en tête, n'en démordrait pas même la tête sur le billot !

Le braconnier (The poacher):

En chasseur qui se respecte, Dick Turpin n'aime pas tellement qu'on vienne marcher sur ses plates-bandes, autrement dit, qu'un autre écumeur opère sur son territoire et le prive de ses revenus. Or, c'est exactement ce qui se passe depuis quelques temps et il se met donc en quête du braconnier afin de lui dire sa façon de penser.

A l'auberge de ses amis Nell et Davy, il a tôt fait de repérer un inconnu mystérieux et peu bavard, un nommé Wizard qui aurait tout à fait la tête de l'emploi.

Se faisant passer cette fois pour un gentilhomme, Dick laisse donc courir le bruit qu'il transporte gros dans ses fontes et attend que le poisson morde à l'appât. Mais à l'écurie de l'auberge, Feu Follet qui, par habitude, fouille les fontes de tous les voyageurs en faisant main basse sur tout ce qui en vaut la peine, fait une découverte ahurissante : un masque et un butin rondelet dans les affaires d'un gandin efféminé, perruqué, maquillé, parfumé, un certain Willougby Cresset, rien de moins que le propre neveu de sir John Glutton !

Cette « folle » qui parle d'une voix aigue et garde toujours le petit doigt en l'air serait donc un écumeur ? Et pas des moindres, mes amis, car ainsi que Wizard, le traqueur de brigands, le confiera à Spiker, derrière ce masque inoffensif et mondain se cache un redoutable aventurier.

Aventurier qui ne verra aucun scrupule à proposer à Dick et Feu Follet un coup fumant : dévaliser son propre oncle à Rookham Hall et faire part à trois. Pour Dick, la tentation de dévaliser son ennemi mortel à domicile est trop tentante, et tant pis s'il faut compter sur Spiker et Wizard réunis.

Au cours de l'opération, par ailleurs rondement menée, nos deux brigands s'apercevront que Willougby en effet est très loin d'être réellement ce qu'il parait aux yeux du monde. Après tout, comme il le dit lui-même « on ne juge pas quelqu'un à sa perruque ! »

La poursuite (The pursuit) :

Ou l'arroseur arrosé. Personne n'aime à être victime des voleurs, c'est évident, même pas… les voleurs eux-mêmes. C'est pourtant ce qui arrive à Dick Turpin et son jeune ami Feu Follet : un mystérieux écumeur leur a dérobé leurs armes et surtout le butin de plusieurs semaines de « route ».

Inutile de dire qu'ils ne l'entendent pas de cette oreille et qu'ils se lancent aussitôt à la poursuite de leur indélicat confrère. Cependant, ils ne sont pas au bout de leurs surprises, car leur chasse va ainsi leur faire croiser la jeune et jolie Belinda, parfaite jeune fille de bonne famille le jour et écumeuse la nuit, dont il vaut mieux éviter de croire le sourire de fausse ingénue.

Le forgeron (The blacksmith):

A sec de liquide (oui, ça arrive même aux voleurs), Dick décide tout simplement de s'en aller voir son vieux pote Sam Morgan, le forgeron, qui lui sert de banquier… oui, on dit aussi, vu le cas particulier, de receleur, hem.

Ce qui est très embêtant, c'est que renseigné par un voisin jaloux qui a bien envie de s'approprier la forge, le capitaine Spiker a lui aussi eu vent des activités disons « en marge de la loi » de Morgan. Et que l'appât du magot les fait tellement saliver, sir John et lui, qu'ils n'ont pas perdu une seconde pour arrêter le forgeron. Puis, la fouille des lieux n'ayant rien donnée, pour l'interroger de façon musclée. Vous dites ? Que sans aucun doute, vu qu'ils représentent l'autorité, ils veulent mettre la main sur les bijoux et autres valeurs dérobés par Turpin afin de les rendre à leurs propriétaires ? C'est ça, oui ! Et la marmotte met le chocolat dans le papier d'alu, pas vrai ?

Enfin, tout ça pour dire que Dick et Feu Follet se retrouvent gros-Jean-comme-devant, car plus de forgeron égal plus de butin. Eh non, Dick non plus ne connaît pas la cachette. Il n'a par ailleurs pas vraiment le cœur d'abandonner un vieil ami à son sort.

Ignorant que Sam Morgan est déjà à Rookham Hall, aux « bons » soins de Spiker, nos deux hors-la-loi font une première tentative à la prison du coin. S'ils n'y trouvent point leur forgeron, et pour cause, ils libèrent cependant par erreur un curieux personnage qui, par la suite, croisera souvent leur route pour le meilleur comme pour le pire : Isaac Rag, faux mendiant et vrai filou, qui payera sa dette en leur venant en aide un peu plus tard pour les détrousser comme de vulgaire voyageurs à la fin, après que nos deux lascars, ayant fini par libérer leur forgeron d'ami, aient récupéré leur magot.

Sacré Isaac, tiens !

Commentaire :

Rencontre historique que celle de nos deux brigands préférés avec le vieil Isaac. Et dialogue historique aussi lorsque Turpin et Feu Follet se rendent compte de leur méprise :

Dick : Mais qu'est-ce que c'est que ce Morgan là ?

F.F. : Bé, c'est tout ce que j'ai trouvé !

Dick : Je n'aurais sûrement rien fait pour cette relique !

Isaac : Oh j'en suis bien sûr, capitaine, mais je vous suis très reconnaissant.

Dick : Grml, bon, on va le remettre en place, greugneugneu !

Isaac : Non, ce serait cruel, capitaine, ça me mènerait à une mort certaine et je ne peux pas m'y résigner, j'ai le cou particulièrement fragile !

…/…

Dick : Mouais, bon, ne dis rien à personne et file, greugneugneu !

Lol.

On constate aussi, un peu plus loin dans l'épisode, que Turpin traite fort bien ses otages, même lorsqu'il s'agit de sir John Glutton. Un peu trop bien, peut-être, dans ce cas précis. Oui, je sais, on ne se refait pas.

L'imposteur (The imposter):

Episode culte ! Sir John et Spiker, las de voir Turpin leur échapper sans cesse grâce à la complicité de tout le petit peuple qui le cache, l'abrite et ment pour le protéger, décident de ruiner sa réputation en « créant » un faux Turpin qui va, lui, brutaliser, rançonner et maltraiter les pauvres gens, de sorte que ceux-ci ne donnent plus jamais asile au vrai, voire qu'ils le dénoncent promptement aux autorités.

C'est une sinistre brute nommée Miller qui à la faveur d'une vague ressemblance et le visage masqué par un foulard rouge va s'y coller. Et malheureusement, ça va très bien marcher !

Seulement, il va se produire un événement que les deux gredins de Rookham Hall n'avaient pas prévu.

En effet, l'une des victimes de Miller n'est autre qu'Amos Varley, l'oncle de Feu Follet.

Toujours aussi impulsif et irréfléchi, trompé par les méchantes rumeurs et une malencontreuse paire de pistolets apparaissant au plus mauvais moment, ce dernier croit hélas, dans un premier temps, que l'homme qu'il admire et aime comme un père a mal tourné. Dick n'étant pas lui-même un modèle de patience et Feu Follet perdant complètement les pédales, le garçon tire à bout portant sur le brigand, le blessant grièvement.

Seulement, Feu Follet a beau manquer bien souvent de réflexion, il n'est pas totalement stupide pour autant. Conscient de la gravité de la blessure qu'il a infligée à son « ami », il commence à comprendre la vérité quand, dès le lendemain, il entend raconter que « Dick Turpin » a volé le crucifix en or d'une église au cours de la grand-messe. Comment donc cela est-il possible alors qu'il était probablement mourant ?

Pendant ce temps, rejeté de tous, Dick a eu la chance de croiser la route du vieil Isaac Rag qui le recueille et soigne sa blessure.

Le donneur (The upright man) :

Lorsqu'il apprend que Ben Hawk, un de ses vieux amis détrousseurs, a été pendu, Dick Turpin décide d'aller voir Sally, la veuve du disparu, histoire de s'assurer qu'elle n'a besoin de rien, notamment d'argent.

Cependant, à l'auberge du Joli Voiturier, point de Sally. Au lieu de cela, Dick trouve installée dans la place la bande des Coqs, écumeurs et coupe-jarrets menés par un autre de ses amis, Tyson Sarley.

La bande est d'ailleurs d'assez sinistre humeur car elle pense qu'il y a un « donneur », un traître parmi elle. Ben Hawk n'est que la dernière victime d'une liste qui commence à s'allonger et, toujours, c'est le même lieutenant qui est à l'origine de toutes les captures. Etrange coïncidence, non ? D'ailleurs, « les Coqs » pensent savoir qui est le donneur, ou plutôt la donneuse : Sally Hawk, cette garce qui ne supportait plus son mari et qui a pris la fuite pour éviter la sentence mortelle qui ne pouvait manquer de s'abattre sur sa tête de traîtresse !

Persuadé de l'innocence de la jeune femme qu'il connait bien, persuadé également de l'amour qu'elle portait à son mari, Dick décide d'intégrer momentanément la bande afin de mener son enquête.

Cela le mènera à la plus stupéfiante et désolante des découvertes.

Commentaire : et au cas où vous y penseriez, bé c'est définitivement pas Sally. Ambiance plutôt glauque pour cet épisode qui par ailleurs se déroule presque exclusivement de nuit.

La tête de turc (The wipping boy) :

Le titre français de cet épisode ne cesse de me plonger dans des abîmes de perplexité, car je ne parviens décidément pas à trouver le rapport avec l'histoire, ni d'ailleurs avec le personnage ô combien sinistre de Tobias Moat autour duquel elle tourne. Google n'est pas très explicite non plus quant au sens de « the wipping boy », mais sur wikipédia cet épisode apparaît sous le titre de L'homme au fouet qui correspond pile-poil ! Ca met tout de suite dans l'ambiance, pas vrai ?

Cet épisode, donc, est important dans la mesure où l'on en apprend davantage sur le passé de Dick Turpin. Il commence assez classiquement par l'attaque d'une calèche au coin d'un bois. Dick et Feu Follet font poliment descendre l'occupant, à savoir le duc de Hertford et le délestent fort proprement de ses bijoux ainsi que du coffre qu'il transporte avec lui, totalement sourds à ses invectives et ses menaces. Comme se borne à le faire remarquer Dick : « Ils disent tous ça ».

Tout en s'étouffant dans sa bile, le duc une fois dépouillé court d'une traite à Rookham Hall, puisque sir John est le maire du comté, et ne se prive pas de lui faire vertement savoir ce qu'il pense de la sécurité des routes de par chez lui ! Ecumant de rage, le bonhomme décide qu'il aura la peau de ses voleurs et, tant qu'à faire, de tous leurs confrères, nom mais des fois (*trépignements rageurs *).Vous allez savoir ce qu'il en coûte, de dépouiller le duc de Hertford, sacrebleu ! Pour Dick et Feu Follet, il rêve carrément d'écartèlement, c'est dire s'il est fâché ! Tss, ben voyons !

Et donc, pour parvenir à ce brillant résultat, le duc ne compte pas demander au roi toute une armée, non, soyons sérieux ; il a l'intention de faire appel à un seul homme, qu'il qualifie par ailleurs lui-même de brute (ça veut tout dire) : le colonel Tobias Moat.

Signe qui ne trompe pas, même Spiker qui, en fait de brute, a déjà quelques galons à son actif, change de tête et se liquéfie dans ses bottes lorsqu'il entend le nom de Moat. Houlà, ça ne sent vraiment pas bon !

Donc pour résumer, ce colonel Moat était à Gibraltar, lui aussi. C'est donc une vieille connaissance à la fois de Spiker et de Dick Turpin.

On l'aura peut-être compris, Moat est un dangereux psychopathe, indifféremment surnommé « le fou », « la brute » ou « le boucher », d'une cruauté maladive. Un briseur d'hommes. Qui réfréna dans le sang une mutinerie que sa seule folie sanguinaire avait engendrée.

On apprend du même coup, toujours de la bouche de Spiker, que déjà à l'époque Turpin n'aimait pas se plier aux caprices des grands de ce monde ; il aimait encore moins les tyrans et les oppresseurs, tout en étant déjà d'un entêtement proverbial. Résultat : il en a prit plein la tronche mais, encore une fois, il a survécu, l'âme et le corps désormais trempés dans l'acier.

(Forcément. Nan mais réfléchissez, on parle d'un héros, donc bon, c'est normal qu'il survive à tout et soit plus fort que tout le monde, sinon tout le monde serait un héros, pfff, faut tout vous dire).

Mais revenons à notre psychopathe. Ah pour sûr, la besogne ne traine pas en longueur, avec lui ! En une nuit à peine, plusieurs masures sont incendiées et plusieurs pauvres bougres, braconniers ou simples vagabonds, sont pendus hauts et courts ou battus à mort, sans le moindre jugement. Détail qui révolte jusqu'à Spiker, lequel n'est pourtant pas vraiment délicat en la matière.

Cependant, point de gros gibier dans tout cela. Il est vrai que Moat n'a aucune chance de trouver Dick Turpin dans le comté puisque le brigand est parti pour Londres, afin d'y changer et dépenser toutes les lettres de crédit trouvées dans le coffre du duc de Hertford.

Ignorant par ailleurs des derniers événements, il est parti seul.

De son côté, inquiet des sinistres rumeurs et de la terreur qui commencent à envahir les campagnes, Feu Follet est venu aux nouvelles chez Nell et Davy qui, tout aussi inquiets de le savoir seul, lui proposent de l'héberger en attendant le retour de Dick.

Fâcheux concours de circonstances car Moat vient précisément trainer son vilain nez à l'auberge. Et soit qu'il connaisse le signalement de Feu Follet soit pur mauvais hasard, il s'intéresse un peu trop au garçon, jusqu'à trouver sur lui une des fameuses lettres de crédit. Heureusement pour le jeune écumeur, arrêté séance tenante, que Dick Turpin revient de la capitale dans la même journée et se hâte de voler à son secours.

Ce qui lui permettra par la même occasion de régler quelques vieux arriérés de comptes avec Moat.

Commentaire : je ne cesse de me demander où ils ont bien pu trouver un type qui ait une aussi sale gueule pour jouer le rôle de Moat ! A moins que le maquillage y soit pour quelque chose, ce que je lui souhaite bien sincèrement. Même quand il ouvre la bouche, on voit un trou noir, comme les orcs du Seigneur des Anneaux !

Le héros (The hero):

Rien n'horripile davantage Dick Turpin que tous ces godelureaux qui utilisent son nom « pour faire n'importe quoi », comme il le dit lui-même. Et quand c'est juste sous son nez que ça se passe, en plus, il ne mâche pas ses mots envers le malencontreux et faux écumeur.

Pourtant, comment en vouloir longtemps à ce jeune homme maladroit, timide, poltron et désespérément amoureux de la belle Phyllida ? Celle-ci hélas est promise à un autre, et comme elle est « romantique, à la recherche d'un chevalier servant », Nigel Ffoulkes-Withers (non, je n'ai pas mis un « f » en trop, ça s'écrit vraiment comme ça) espérait l'impressionner en jouant les brigands, de manière à ce qu'elle accepte de l'épouser. Pathétique.

Dick a vite fait d'oublier l'affront de ce pauvre amoureux ; et lorsqu'en prime il apprend que pour mettre la main sur la dot de la jeune fille sans s'encombrer d'une épouse sir John Glutton a fait pression sur le père de Phyllida afin qu'il la fiance à Spiker, sa décision est vite prise : il va voler au secours des jeunes gens et, tant qu'à faire, essayer de les faire convoler. Comment ? Eh bien, en faisant de Nigel un héros, pardi.

Ce qui va s'avérer bien plus difficile que prévu, surtout si Spiker vient lui mettre des bâtons dans les roues.

Commentaire : Ce n'est assurément pas mon épisode préféré ; un peu trop « gentillet » à mon goût et sans grand intérêt. Nigel a certes une jolie frimousse, mais c'est bien tout ce qu'il a pour lui. Bref, pas grave.

Le message (The Turncoat):

Où Dick Turpin et son ami Feu Follet vont se trouver bien malgré eux mêlés à une sombre histoire de politique. En effet, comme si ses malversations personnelles ne suffisaient pas, sir John Glutton a décidé de soutenir le Prétendant au trône contre les Hanovre.

Dans ce but, il a confié à son homme de main, le capitaine Spiker, un message particulièrement compromettant, à remettre à un agent dudit prétendant. Comment aurait-il pu deviner que sur le chemin, Spiker serait attaqué par deux bandits qui le laisseraient pour mort après l'avoir dépouillé ?

Et qu'est-ce que Dick Turpin vient faire là-dedans, demanderez-vous ? Ce n'est certes pas lui qui va venir au secours de ses pires ennemis, tout de même ? De ses ennemis, non, mais de ses amis assurément ! Car Spiker, non pas mort –dommage, la sale race a la vie dure, il n'y a pas à dire- s'est trainé, grièvement blessé, jusqu'à l'auberge du Coq et du Taureau, tenue par Nell et Davy. Ceux-ci l'ont recueilli bon gré mal gré et, le jugeant intransportable, ont été poliment avertir sir John.

Très mauvaise idée, car celui-ci, sachant ce qu'il risque si le message tombe entre les mains des loyalistes, n'y va pas par quatre chemins : retenant Nell en otage, il ordonne à Davy de contacter Dick Turpin. Il libèrera l'aubergiste si le brigand récupère son message avant que quiconque l'ait lu. Car Sir John sait que Dick se fiche comme d'une guigne de qui occupe le trône mais, en revanche, qu'il fera tout pour aider ses amis.

Les otages (The hostages):

Sir John Glutton ne recule décidément devant rien dès lors qu'il s'agit d'argent. Même pas se servir de deux jeunes enfants (ses petits cousins, qui plus est) comme otages. De cette manière, il compte bien obliger leur mère, récemment veuve, à se défaire en sa faveur de tout l'héritage de son défunt mari.

Pendant que ces sordides événements se déroulent à Rookham Hall, Feu Follet pique en quelque sorte sa crise d'adolescence : pourquoi, à la fin, toutes les chansons qui parlent de Dick Turpin ne mentionnent jamais son nom ? Il est invisible, peut-être ? Non mais quoi, il prend part à toutes les attaques de son mentor, non ? Alors pourquoi ne parle-t-on pas de lui, hein ? Dick ne faisant que rire de ses réflexions, le garçon piqué au vif décide de le quitter sur l'heure afin de faire ses preuves et montrer au monde qu'il a l'étoffe d'un grand écumeur !

Et naturellement, il ne trouve rien de mieux dans cette optique que d'aller rôder autour de Rookham Hall, espérant sans doute réussir un coup particulièrement audacieux dont tout le monde parlera longtemps.

C'est ainsi qu'il assiste de loin à une « chasse à l'enfant », car les deux jeunes otages, ne goûtant absolument pas leur séjour ni la compagnie de sir John, ont tenté en vain de s'enfuir.

Pendant le même temps, leur mère, de retour de Londres, s'efforce d'échapper à deux bandits patibulaires qui l'ont prise en chasse. Il lui reste à apprendre que lancer son cheval au galop sous les arbres implique de regarder devant soi et non pas derrière. Heurtant violemment une branche au passage, Sarah Clayton est désarçonnée et jetée à la rivière. Heureusement pour elle que le bon génie des veuves et des orphelins avait inspiré une partie de pêche à la ligne à Dick Turpin, qui attend ainsi philosophiquement que la crise de son apprenti soit passée.

Ayant sorti la belle de l'eau, l'ayant soustraite à ses poursuivants, il la soignera de son mieux avant de foncer aider Feu Follet qui, à son habitude, s'est lancé tête baissée dans une entreprise de sauvetage dont il ne peut venir à bout.

Commentaire : moui… sans plus. Mais j'ai été contente de trouver dans cet épisode des images de Dick avec une fillette blonde, eh, eh !Ca m'a bien servi pour mes montages « déliresques ».

La cage (Jail-Birds) :

Après des mois passés auprès de Dick Turpin, Feu Follet se sent définitivement très sûr de lui et, toujours aussi impulsif, ne comprend pas que son compagnon passe ses journées à l'abri dans leur repaire et ne veuille plus tenter aucune attaque « pour le moment ».

Bouillonnant de révolte et d'envie d'action, le jeune homme décide de tenter sa chance tout seul. Et le malheur pour Dick est que sachant qu'il va tomber sur un bec, il ne peut s'empêcher d'essayer d'empêcher son indiscipliné apprenti de se faire prendre. Résultat, ils seront capturés tous les deux.

Mais une surprise de taille les attend, tandis qu'on les achemine vers Newsgate : celle de se trouver en compagnie de deux autres prisonniers qui ne sont autres que sir John Glutton et Nathan Spiker, enfin convaincus de trahison envers la couronne pour sympathie envers le Prétendant.

La route à faire étant trop longue pour être parcourue d'une traite, la troupe fait halte pour la nuit à Slaw, où la prison locale accueille les 4 captifs.

Et c'est alors qu'une fois encore le vieil Isaac Rag apparaitra opportunément ; car une main anonyme l'a écrit en toutes lettres sur les murs de la cellule : « si on donne des pièces, Rag peut ouvrir la porte ». Allez Dick, fait fonctionner tes méninges, la liberté est au bout de la route. Ou comme le dira Isaac lui-même : « Bonne chance, capitaine ! ».

Commentaire : Un huis-clos un peu étouffant mais néanmoins palpitant, entre ces 4 ennemis jurés.

Le renard (2 épisodes) - (The fox part 1 & 2) :

Se rendant à Londres pour s'octroyer un peu de détente, Dick et Feu Follet sont à leur corps défendant mêlés aux sinistres démêlés du non moins sinistre lord Manderfell avec un prisonnier évadé (et rapidement occis).

Capturés à leur tour et reconnus en raison d'une gaffe de Feu Follet, les deux compères ne tardent pas à prendre toute la mesure de leur geôlier : passionné par la chasse au renard, Manderfell entend pimenter l'exercice en s'offrant une chasse à l'homme dans laquelle Dick Turpin jouerait le rôle du renard.

Bien que fort peu disposé à servir de jouet à une bande d'aristocrates dépravés, le brigand accepte de jouer ce jeu cruel en échange de la promesse que Feu Follet sera libéré si lui-même parvient à échapper à ses poursuivants jusqu'au crépuscule.

A pieds, talonné par la meute et les chasseurs à cheval, Dick va devoir compter sur la chance plus que sur ses propres ressources pour s'en tirer. Heureusement que Feu Follet parvient à s'échapper de sa prison pour venir à son secours, permettant ainsi au gibier de redevenir chasseur.

Au final, Manderfell aura chassé son dernier « renard ».

Commentaire : Au cas où, je précise qu'il ne meurt pas à la fin, d'ailleurs. Il est blessé par sa femme qui reprend sa liberté, si bien que le lord en question passera le reste de ses lugubres jours tout seul, incapable de chasser. Bien fait, tiens.

A part ça, ce double épisode est certes haletant (c'est le cas de le dire), mais snif ! Dick en bave pas mal, alors bien sûr mon cœur sensible en est un tantinet égratigné.

Le prix du sang (Blood money) :

Sir John Glutton, convaincu de trahison envers la couronne dans l'épisode intitulé La cage, a fui l'Angleterre pour échapper à l'échafaud. Mais le voilà de retour en grand secret, bien décidé à dénoncer tous les partisans du Prétendant –ceux du moins qu'il connaît, bien sûr- en échange de sa propre réhabilitation.

A condition bien entendu d'échapper aux recherches jusqu'à ce que ses petites négociations aient été menées à terme. Car il y a désormais une récompense offerte pour sa capture, comme il se doit. C'est ce que l'on appelle communément « le prix du sang ».

Informés de son retour par une étourderie de leur vieux compère Isaac Rag, Dick Turpin et Feu Follet ne peuvent résister à la tentation : ne serait-ce pas de bonne guerre de mettre eux-mêmes la main sur celui qui les a tant pourchassés et de le livrer aux autorités ? Dick accomplirait du même coup sa vengeance envers celui qui a autrefois causé la mort de ses parents et l'a lui-même réduit à devenir un hors la loi.

Aussitôt dit, aussitôt fait, et les voilà en route pour Rookham Hall. Malheureusement, la maréchaussée du coin est encore une fois sur leurs traces et tombe fort mal à propos sur le vieil Isaac. Celui-ci ne trahirait pas volontairement son « capitaine », mais sa loyauté ne va pas jusqu'à se sacrifier pour lui et hélas ! L'officier qui commande les soldats est pour les méthodes actives et… expéditives !

Ajoutez à cela une nouvelle étourderie de Feu Follet et voilà : une fois encore, l'infâme Glutton a réussi à tirer son épingle du jeu. Grrr ! Que le diable le patafiole !

Commentaire : Dick a beau être un habile escrimeur, trop c'est trop ! J'adore le passage où submergé par le nombre des assaillants il fait mine de se rendre, avec un sourire faussement innocent que ne désavouerait pas Jack Sparrow. Eh oui, bande de ballots ! Vous aviez oublié qu'ils étaient deux, hein ? Tant pis pour vous, lol. Ca vous apprendra à regarder derrière vous, niark, niark, niark.

La fiancée du diable (Deadlier than the male) :

Houlà, houlà ! Dans cet épisode, Dick est victime de ses deux plus grandes faiblesses, à savoir son habitude de jouer les redresseurs de tort et surtout, sa passion pour les jolies femmes. Aïe, aïe, aïe ! Non seulement il se laisse embobiner jusqu'au trognon par une belle aventurière, mais encore il fait preuve d'une naïveté consternante et qui lui ressemble bien peu.

Heureusement pour lui que la jolie Cathy Volte-Face la bien-nommée est une aventurière au cœur très tendre et qu'elle possède de nombreux talents !

Commentaire : J'ai une affection particulière pour sa tirade passionnée de la fin, lorsqu'elle se précipite pour défier ce bellâtre débauché d'Edward Faversham l'épée à la main :

- Vous faites un beau gentilhomme ! Se battre en duel avec un homme drogué, espèce de lâche ! Tu vas me servir de pelote à épingles !

Eh bé, quelle femme ! Tricorne, Cathy !

L'élixir de jouvence (The elixir of life) :

A l'auberge du Renard, où Turpin et Feu Follet ont établi leur nouveau quartier général, débarque par une nuit d'orage un bien étrange individu. Même sa façon de s'exprimer est bizarre puisqu'il ne peut faire une phrase sans citer des dieux égyptiens ou des puissances occultes. Docteur Mandragola, voilà le nom qu'il se donne à lui-même. Habile saltimbanque, il est à la fois prestidigitateur, mystificateur, diseur de bonne aventure et faux médecin : pour « prix » de ses demi-vérité et soi-disant révélations, il offre de payer son écot avec un soi-disant élixir de jouvence qui, tous renseignements pris, n'est rien de plus que du whisky.

Le bon docteur a d'ailleurs tendance à user largement et même abuser lui-même de sa mixture.

Toutefois, lorsqu'en pleine nuit l'auberge est investie par une troupe de soldats comme toujours à la recherche de Turpin, celui-ci pour se soustraire à leurs recherches n'aura que le temps d'endosser la perruque et l'identité du « docteur ».

Entre voleurs on se comprend, et après tout, un mystificateur est un voleur à sa façon : aussi nos deux compères seront-ils complices dans cette affaire.

Commentaire : oh ben j'adore la tronche que se tire Dick en découvrant un squelette drapée dans une tenture noire en fouillant la chambre du docteur. Ca surprend, hein ?

Les traqueurs de brigands (The thief-taker):

Le richissime duc de Fordingham , vert de rage d'avoir été détroussé sur la grand-route par Dick Turpin, offre une récompense de 500 guinées pour la capture du brigand.

Cinq-cents guinées, c'est une fameuse somme et Dick est bien tenté de la gagner. Jamais à court ni d'idées ni d'audace, il met au point un plan particulièrement hardi pour orchestrer sa propre capture et ainsi empocher la récompense promise.

Et comme à toute farce il faut un dindon, en plus du duc lui-même bien entendu, Turpin et Feu Follet vont faire jouer ce rôle à leur vieil ennemi le capitaine Spiker, qui en sortira totalement ridiculisé.

Une petite revanche que Dick offrira, en plus des 500 guinées ainsi gagnées, à ses amis Nell et Davy dont l'auberge a été brûlée par Spiker en représailles de leur fidèle amitié à son endroit.

Le juge (The judge) :

Sir John Glutton a décidé de s'approprier les "terres communes" du comté, celles que les plus démunis utilisent depuis toujours pour faire paître leurs maigres troupeaux. Et gare aux mécontents ! Le capitaine Spiker est toujours prêt à user de la brutalité envers eux, passant des coups à l'arrestation pure et simple.

Révolté, Feu Follet voudrait se lancer au secours de l'une des victimes, d'autant qu'il aimerait assez impressionner sa fille, la jolie Amy. Aussi, malgré les exhortations de Dick qui sait qu'un plan bien étudié est nécessaire dans une affaire aussi délicate, le bouillant jeune homme se jette à nouveau tête baissée dans les ennuis et a tôt fait d'être arrêté à son tour.

Sachant qu'un juge doit venir de la ville voisine pour décider du sort des différents prisonniers et plaignants, Dick Turpin n'a plus d'autre choix que de le capturer pour prendre sa place.

Reste à savoir si malgré son déguisement il pourra tromper Spiker en se trouvant dans la même pièce que lui durant un bon moment.

Commentaire : gnin, hin, hin, hin ! Jubilatoire !

Le pardon (2 épisodes) – (Sentence of death, part 1 & 2) :

Lord Falmouth et son escorte ont été attaqués et tués alors qu'ils traversaient le comté de Hertford. Le jeune comte de Vittenberg, âgé de 5 ans à peine et surtout rien de moins que le cousin du roi d'Angleterre, a disparu. Enlevé, sans doute. Et naturellement, qui accuse-t-on de tout cela ? Dick Turpin, bien entendu.

Personne ne songerait à Barnabé Husk, un écumeur qui, capturé plusieurs années plus tôt a échappé à la corde mais a passé tout ce temps dans les bagnes de la Jamaïque.

Et lui aussi en veut à Dick, figurez-vous. Décidément, c'est une maladie, hein ? Non mais parce qu'en fait, il est persuadé que c'est Turpin qui l'a balancé autrefois. Ben voyons, c'est tout à fait le genre. Et comme en plus Barnabé est un ancien amant de Polly Magott (décidément, le monde est petit), le voilà qui déboule à l'auberge du Renard où Turpin et Feu Follet ont leurs aises et où, à vrai dire, Polly est très moyennement contente de le voir : depuis tout ce temps, elle a refait sa vie, Polly. Et puis bon, elle n'est pas trop regardante sur les voleurs, Polly, mais ça n'empêche qu'elle n'aime pas trop les assassins.

Et voilà que pour compléter le tableau de famille, Isaac Rag arrive à son tour. Avec son flair providentiel et son don de toujours tomber pile là où il faut, le vieux gredin a trouvé dans les bois le petit comte de Vittenberg qui, terrorisé par le meurtre de sa suite, s'est enfui droit devant lui sans savoir où aller, échappant ainsi à Barnabé qui compte tirer de lui une rançon coquette.

Isaac caresse lui-même l'espoir, vu les riches vêtements de l'enfant, d'obtenir une récompense pour signaler à sa famille où le retrouver. Mais las, c'est encore compter sans Barnabé ! Ce dernier va donner du fil à retordre à tout le monde et blessera même Feu Follet d'un coup de pistolet.

Au final cependant tout s'arrangera et l'enfant royal sera restitué sain et sauf à son oncle, le duc de Hesse. Ce dernier propose alors à Dick de lui offrir le pardon royal, lui permettant ainsi de mener une vie paisible sans plus rien avoir à redouter de la justice.

Et que croyez-vous que réponde cet entêté ? Ben il en veut pas, de son parchemin ! Et toc ! Enfin bon, après réflexion, il le demande tout de même pour Feu Follet, que la nouvelle n'enchante pas davantage.

Dommage que tandis que Turpin essaie de convaincre son compagnon de la chance que cela représente pour lui, Polly, prise d'une frénésie de désinfection (Barnabé était atteint de la malaria), jette au feu la veste de Turpin et le précieux document avec elle.

La marraine (The godmother) :

Un épisode plus comique qu'aventureux, où nos deux hardis brigands revêtent des atours féminins.

Un notaire véreux au service de Sir John Glutton utilise ses talents de faussaire pour signer de faux actes de vente et ainsi permettre à l'insatiable maire du comté de Hertford de faire main-basse sur les terres et les fermes qu'il convoite.

Mais Sir John a d'autres soucis en tête, car sa marraine, la comtesse de Durham, doit venir lui rendre visite et entériner le testament qu'elle projette de faire en sa faveur.

Seulement voilà, cette vieille rombière ultra conservatrice pense que son filleul est marié et père de famille, ce qu'il lui a toujours fait croire afin de conserver ses bonnes grâces.

Gooch (le notaire véreux) propose à Glutton de lui « louer » sa sœur Sophonisba (si, si, ils ont osé ! Sais pas où ils ont pêché ce prénom, mais ils ont osé) pour jouer le rôle de l'épouse (Agnès) et mystifier la comtesse… sans se douter qu'il va lui-même recevoir la visite de Dick Turpin et Feu Follet qui sont à la recherche des faux documents signés de sa main.

Pris au piège dans la maison lorsqu'arrive l'escorte armée, les deux écumeurs jouent le tout pour le tout et avec la complicité de Sabrina, la soubrette, se déguisent en lady et sa servante sans se douter encore qu'ils vont devoir affronter leur plus grand ennemi dans cet accoutrement !

Commentaire : J'avoue, cet épisode est un tantinet bêbête et peu réaliste. Pour seul exemple, personne n'a trouvé bizarre que « Agnès » garde constamment son éventail devant son visage, même en étant présentée à une personne qu' « elle » n'a jamais vue et même à table ? Malgré cela et bien que ce soit là un humour pas franchement subtil, cet épisode me fait quand même glousser comme une dinde.

- Vous voulez voir mes livres libertins ?

- (voix de fausset) : Non, ça c'est pas sérieux !

Même la réaction un rien idiote de Feu Follet : « Il va épouser Turpin ?!!! » me fait rire, parce que j'imagine Sir John faire sa demande en mariage et là, je suis à deux doigts de m'étouffer. Ah, mais, après tout, il avait peut-être ses chances, ce gros répugnant ; il aurait pu, qui sait, effectivement obtenir sa main…. sur la figure !

Cela étant, il faut parfois regarder la vérité en face, pas vrai ? Alors soyons honnête : Dick, tu aurais fait une femme rudement moche ! Y'a pas à dire, je te préfère en homme !

La loi des tziganes (The secret folk) :

Une aventure qui aurait pu très mal finir ! Poursuivis par Spiker (pour changer), Dick et Feu Follet se séparent et s'enfoncent dans la forêt qui constitue le royaume des tziganes, « les enfants du diable ».

Surpris par un violent orage, Feu Follet croise la route d'une jeune gitane qui s'est prise dans un collet. Une fois la belle libérée, les deux jeunes gens s'abritent dans une cabane pour y passer la nuit. Hélas trois fois, ils sont surpris par le fiancé de la jeune fille, qui l'accuse de l'avoir trompé avec un inconnu.

Désormais, le sort des deux jeunes gens est lié et tous deux doivent subir le jugement de la tribu. Ils auront la vie sauve si le garçon réussit à triompher de trois épreuves décidées par les cartes du tarot.

Heureusement pour Feu Follet et Yulska, Dick est lui aussi capturé par les gitans, dont il a appris la langue et les lois en Espagne. Il obtient de prendre la place de Feu Follet et de subir les épreuves à sa place, mais Spiker, toujours à leur recherche, pourrait bien venir encore compliquer les choses.

Commentaire : bon dieu, mais vraiment, Spiker est con comme un balai sans manche ! C'est pas permis d'en tenir une couche pareille ! Mais va te pendre, abruti ! Tu es vraiment trop crétin !

Sinon, le dialogue que j'adore dans cet épisode : Feu Follet, toujours un peu crédule et pas trop rassuré, demande « Vous croyez vraiment que le diable va apparaître ? » Et la réponse désabusée de Dick : « J'espère que non. Comment je lui dirais ? « Votre Bassesse ? » »

A propos de Feu Follet, c'est sans aucun doute l'épisode dans lequel je le préfère. On en fera quelque chose, de ce garçon, vous verrez, si les petits cochons ne le mangent pas.

Le recruteur (The king's shilling) :

Durant l'absence de Dick parti négocier leurs dernières prises, Feu Follet et une jeune fille intrépide nommée Sally vont affronter deux sinistres agents recruteurs qui parcourent les campagnes pour enrôler, par ruse ou par force, des jeunes gens dans l'armée.

Et qui ne reculent devant rien, hélas.

Commentaire : et cyniques, avec ça. C'est dans cet épisode que j'ai appris, il y a bien longtemps, le « jugement de Dieu » à l'anglaise, notamment en matière de sorcellerie : on jette une soi-disant sorcière à l'eau pieds et poings liés, même enchaînée si possible. Si elle flotte c'est une sorcière, on peut la pendre ou la brûler, au choix. Si elle coule, c'est qu'elle est innocente. Noyée mais innocente. Ca lui fait de belles jambes, pas vrai ?

Bon sinon, Sally est très attachante, c'est encore une de ces filles qui font honneur à la série. Mais évidemment, le sommet de l'épisode ce sont les retrouvailles musclées de Dick et Feu Follet. Houlàààà ! L'était pas content, hein ? MDR.

La pendaison (The hanging) :

Ouille ! Mais bon sang, Dick, et si tu arrêtais un peu de jouer les redresseurs de tort, hein ? Tu as vu où ça t'a mené cette fois ? On peut dire que c'est passé à un poil de fourmis, là, pffff…. Mais que je commence par le début : or donc, cheminant paisiblement à travers bois, Turpin et Feu Follet volent au secours d'une jeune femme assaillie par un groupe de canailles masquées. C'était déjà bel et bien, mais se rendant compte un peu plus tard que la donzelle est victime d'un chantage orchestré par Nathan Spiker qui, depuis qu'il n'a plus d'emploi, semble avoir trouvé d'autres sources de revenus (vous verrez qu'il finira par attaquer les calèches sur la route), Dick décide bien évidemment de l'aider à se sortir d'affaire.

Il décide donc de tendre un piège à Spiker pour lui reprendre le médaillon compromettant qu'il a volé à la dame. Au début tout semble bien fonctionner, mais hélas ! Les agresseurs de la jeune femme, oui, ceux du début, ont entretemps été recrutés par l'ex capitaine et interviennent fort mal à propos, quoique avec un temps de retard.

- Sauve-toi !

Voilà l'ordre de Turpin à Feu Follet. Et naturellement, pour couvrir la fuite de son jeune ami, il reste pour affronter la bande. Mais cette fois c'est un peu beaucoup et le résultat ne se fait pas attendre : pieds et poings liés, le voici conduit à Rookham Hall où sir John Glutton se frotte les mains comme bien l'on pense de cette aubaine. Spiker en profite pour se faire ré-embaucher, et voilà, c'est malin ! Voilà reconstitué le duo de crapules !

Comme bien l'on s'en doute, Feu Follet pendant ce temps-là ne reste pas les bras croisés, mais hélas : bien qu'il ait beaucoup progressé, il manque encore cruellement de prudence et d'expérience et ne tarde pas à être capturé à son tour et à rejoindre son ami dans sa cellule, à la veille de l'exécution.

Le garçon pourtant n'a pas perdu tout espoir : on lui a évidemment pris ses armes, mais il conserve encore sur lui une fine tige de métal capable de crocheter les serrures. Moui, admet Dick, la porte, oui. Mais mes chaînes, n'y compte pas. Et comme « on » l'a enchaîné au mur, forcément, ça limite pas mal les possibilités, pour le coup.

C'est ainsi que se lève le jour prévu pour l'exécution du plus célèbre des bandits de grands chemins. Laquelle aura lieu en secret à Rookham Hall, en très petit comité, pour éviter les manifestations et tentatives d'intervention des gens du peuple, bien fichus de se révolter pour venir en aide à leur héros. Ne seront présents que Sir John, Spiker qui ne donnerait pas sa place pour un empire, ainsi que lord Harrington et son épouse. Ce triste sire représentant je ne sais quelle autorité dans le comté.

Enfin bon, sa femme, qui oh surprise n'est autre que celle que nos brigands ont sauvée et aidée au début de l'histoire, n'a pas la moindre envie d'assister à une pendaison, bien qu'elle ignore que le condamné n'est autre que l'homme auquel elle est si redevable. Aussi se hâte-t-elle de gagner l'intérieur du manoir, où elle tombe nez à nez avec Feu Follet qui, la sueur aux tempes, a enfin réussi à crocheter la serrure de sa cellule. Trop tard, hélas, car que tenter à présent ? Dans le désespoir qui nait de son impuissance à sauver son mentor et ami, le garçon oublie d'ailleurs les principes de base de Dick et décide de tuer Spiker d'une balle : Dick sera vengé. Et il est bien heureux pour tous les deux que lady Harrington se soit trouvée là à ce moment précis, car voyant le garçon elle comprend enfin que Dick Turpin ne fait qu'un avec son sauveteur et propose immédiatement à Feu Follet le seul plan qui ait encore une chance de fonctionner : aussi vieux que le monde, il suffit de la prendre comme otage. Si elle-même, on le sait, en a aimé un autre, son mari, lui, tient beaucoup à elle.

Aussitôt dit, aussitôt fait. Et c'est à une seconde près, car Spiker avait les mains sur le levier d'ouverture de la trappe ! Sir John et lui-même ont beau être verts de rage, l'ordre vient de trop haut pour être ignoré et ils sont contraints de céder et de libérer leur captif. Eh ben, Dick ! Il a fait chaud, là, hein !

Commentaire : les jambes en coton et les mains qui tremblotent, m'efforcent de m'essuyer la figure avec un grand mouchoir… pfff…. Non mais c'est pas sérieux, faut pas me faire des frousses pareilles ! Ouais, OK, je me souvenais que ça finissait bien, mais la première fois je vous dis pas ! Et même là j'ai serré tout ce qu'il y avait à serrer, je vous assure. C'est plus fort que moi.

Même Dick n'y croyait pas : la tête qu'il fait quand Feu Follet déboule est celle du type qui se considérait lui-même comme mort.

Ecrit par Syrene, le Vendredi 10 Décembre 2010, 22:52 dans la rubrique Cinéma.

Commentaires :

tifette
31-12-10 à 16:36

Woaw bah ça c'est de l'article. J'ai enfin pu le lire cette semaine.
C'est vraiment complet de chez complet, on sent la nostalgique :) et surtout on sent que cette série te tient a cœur.
j'aime bien les bandits au grand cœur, je suis sur que cette série me plairait :)

 
Syrene
01-01-11 à 21:24

Re:

Nostalgique ? Oui, un peu, sans doute. Mais en même temps, tellement heureuse de l'avoir enfin en vidéo (enfin, en DVD). Je le cherchais depuis 20 ans !

"Mon oncle" tient une grande place dans mon petit coeur, oui. J'ai adoré, adoré, adoré cette série à l'époque et j'ai retrouvé toutes mes émotions intactes en le revoyant maintenant, si longtemps plus tard.

Bah comme toi, hein : les bandits au grand coeur, voilà, quoi. Et l'aventure, que demander de plus ?