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Samedi (26/02/11)
Le seigneur des anneaux

Trois anneaux pour les rois Elfes sous le ciel,

Sept pour les Seigneurs Nains dans leurs demeures de pierre,

Neuf pour les hommes mortels destinés au trépas,

Un pour le Seigneur des Ténèbres sur son sombre trône

Dans le pays de Mordor où s'étendent les Ombres

Un anneau pour les gouverner tous, un anneau pour les trouver,

Un anneau pour les amener tous et dans les ténèbres les lier

Au pays de Mordor où s'étendent les Ombres.

TOLKIEN, Le seigneur des Anneaux

On a tendance à dire et à écrire un peu partout que Tolkien a créé tout un univers, un monde qui paraît réel, à travers son oeuvre. Rien n'est plus faux. Eh non, quoiqu'en disent les fans de l'écrivain, il n'a rien inventé du tout ! Et lui, l'Anglais, a été puiser dans le folklore, mieux, la mythologie germanique et scandinave pour rédiger Le cycle de l'Anneau, comprenant en tout six volumes dont Le seigneur des anneaux ne constitue qu'une partie.

Enfin, disons pour être juste qu'il n'a pas TOUT inventé. Il a imaginé l'histoire, quelques royaumes, et créé des personnages (auxquels il a donné des noms, encore une fois, tirés de la mythologie scandinave).

Il a même, ça du moins c'est la vérité, inventé tout un peuple, celui par lequel tout commence et, d'une certaine manière, tout finit : le peuple des Hobbits, que les autres races de la Terre du Milieu (mythologie nordique) appellent non sans mépris « les semi-hommes ». Comme par hasard, il en a fait les héros du Cycle de l'anneau

Quant au cadre, Tolkien lui a donné vie mais ne l'a certes pas imaginé de toutes pièces. C'est le folklore germanique qui revit ici, dans un style à vrai dire à la fois pompeux et étouffant qui rend les romans assez hermétiques, mais que le cinéma traduit en gardant seulement l'esprit, et l'histoire. La preuve ? Dans le film, les habitations (et le château d'or) d'Edoras, capitale du Rohan, sont des bâtisses scandinaves, avec des faîtières de toits ouvragées très spécifiques.

Mais commençons par le début. Nous parlions de mythologie : dans le temps d'avant les temps, il existait quatre races humanoïdes, les quatre tribus de la déesse de la création, encore présente dans la légende d'Avalon et le début de la quête du Graal. Le Graal n'étant, tous renseignements pris, rien de moins que la Coupe de la Connaissance autrefois confiée au peuple des Elfes…mais ceci est une autre histoire ! Nous parlions des quatre peuples de la Terre du Milieu : il y avait les Nains, peuple de la terre, vivant sous les montagnes, creusant et taillant la pierre pour en extraire les gemmes et les métaux précieux dont leurs forgerons et leurs orfèvres faisaient des armes et des objets merveilleux. Farouches, voire sauvages, les Nains lorsqu'ils quittaient leurs mines s'avéraient avoir fort mauvais caractère et être des guerriers redoutables, maniant comme personne la hache de guerre, leur arme favorite.

Il y avait les Elfes, le peuple féerique par excellence, établissant ses cités de feuillage et de grand air dans les forêts, vivant parmi les arbres. La sagesse des elfes, leur quasi-immortalité, leur don pour la magie, leur éternel mystère, leur grande beauté et leur inimitable aisance devaient donner plus tard, bien plus tard, lorsque le peuple sylvestre aurait disparu, naissance à la légende des fées.

Il y avait encore les hommes, semblables à ce qu'ils sont encore aujourd'hui. Leur ambition et leur inlassable soif de pouvoir devaient à terme leur permettre de survivre, alors que les trois autres races ont peu à peu disparu.

Enfin, il y avait les Gobelins (et non les Orques, produit dérivé inventé par Tolkien, voir liste des personnages page 18). Les gobelins, pour leur part, allaient avec le christianisme engendrer la ridicule croyance aux démons peuplant les enfers. Certes, les Nains, les Hommes et les Elfes ne frayaient pas trop les uns envers les autres. Les hommes, envieux et avides, recherchaient il est vrai les objets elfiques et nains pour leur beauté et leurs incroyables vertus mais n'appréciaient pour autant pas tellement, tellement les autres races. Déjà la folie de la grandeur… Quant aux elfes et aux nains, ils se détestaient cordialement. Pourtant, ces trois peuples s'allièrent parfois, dit-on, contre les Gobelins. Ceux-là haïssaient toute autre forme de vie que la leur. Violents et belliqueux, peuplant les profondeurs noires de la terre car ils ne supportaient pas l'éclat du jour, les Gobelins rôdaient la nuit, détruisant, tuant, dévorant toute créature ayant la mauvaise fortune de tomber entre leurs pattes griffues. Ils constituaient le peuple des ténèbres.

Naturellement, ces différentes ethnies, elles-mêmes divisées en royaumes distincts, avaient des rois pour les diriger. Les Gobelins, eux, avaient d'après la légende un seul et unique maître suprême, immortel, malfaisant et maléfique, dont la chrétienté allait faire Lucifer. De fait, il était bel et bien le Seigneur Malfaisant régnant dans les ténèbres sur un trône de flammes et d'ossements. Et sa seule et tenace ambition était d'étendre son emprise maléfique à la terre entière.

Voilà la matière. Voilà ce que nous racontent la mythologie et le folklore qui, au travers des contes, mille fois répétés et mille fois déformés, sont parvenus jusqu'à nous. Et qui, d'une certaine manière, vivent toujours quelque part, profondément enfouis, au fond de nous.

L'histoire devint une légende, la légende devint un mythe.

Et après la mythologie, voici le récit du Seigneur des Anneaux :

LE CONTEXTE :

Il y a de cela plus de 3000 ans, les Grands Anneaux, les anneaux de pouvoir, furent forgés et échurent aux différentes races qui peuplaient la Terre du Milieu. A travers ces anneaux furent transmis le pouvoir et le désir de gouverner chacun des peuples libres de la terre… mais… tous furent trompés, car Sauron, le Seigneur des Ténèbres, forgea en secret, dans la fournaise de la Montagne du Destin, un Anneau Unique, un Maître Anneau, dans lequel il déversa sa folie de destruction et son indicible soif de pouvoir : Un anneau pour les gouverner tous… et, par là même, pour asservir et dominer tous les peuples, toutes les contrées, tous les êtres de la Terre du Milieu.

Les ténèbres envahirent le monde. Pourtant, l'ultime bataille pour la liberté, regroupant par milliers les hommes et les elfes unis devant le même danger, parvint (quoique par chance) à briser le pouvoir du Mal. Momentanément seulement, hélas. L'anneau alors aurait du être détruit et tout aurait été terminé, mais il n'en fut rien. Car terrible est la fascination qu'exerce ce bijou diabolique sur le cœur des vivants. Tout particulièrement sur celui des hommes, tellement avides de pouvoir.

Si bien qu'après 2500 longues années, l'anneau maléfique réapparut. A peine fut-il ramené à la lumière du jour que son pouvoir se manifesta : le meurtre, la haine et une convoitise dévorante jaillirent avec lui des eaux au fond desquelles il était demeuré caché durant si longtemps.

L'anneau de pouvoir avait désormais un nouveau possesseur, mais celui-ci ne pouvait le contrôler ! En revanche, le bijou de Sauron s'empara de lui en quelques instants et, prolongeant indûment son existence, durant 500 longues années encore, il le dévora et l'asservit, chaque jour un peu plus.

Le hasard à nouveau (ou le destin ?) s'en mêla. Et l'Anneau Unique changea encore une fois de mains.

Ce dernier porteur, peu à peu, commença lui aussi à ressentir son influence mais la Terre du Milieu était à l'aube de profonds bouleversements, car Sauron, dont l'esprit ne pouvait disparaître tant que l'anneau était intact, était de retour, plus puissant que jamais, déterminé à récupérer ce qui était sien.

C'est le début du récit, le début de la longue quête du hobbit Frodon Sacquet et de ceux qui vont former autour de lui la Communauté de l'Anneau –titre du premier volume du roman et du premier film de la trilogie-, la genèse et la mise en place : l 'anneau maléfique sera t-il finalement détruit ? Frodon survivra t-il à cette quête en dépit des prédictions plutôt pessimistes de Galadriel, la reine des elfes ? Aragorn, l'héritier du trône du Gondor, mieux connu sous le nom de Grands Pas le Rôdeur, finira t-il par recouvrer l'héritage de ses ancêtres ? Evidemment, ceux qui ont lu la trilogie de Tolkien connaissaient d'avance la réponse à toutes ces questions. Mais les autres pouvaient se les poser et ont eu le plaisir d'en découvrir les réponses dans le dernier et très attendu épisode cinéma... Cela ne fait que rajouter du sel à un spectacle de grande qualité. Un exemple ? Après le premier épisode, sorti sur les écrans fin 2001, ceux et celles qui avaient la chance de ne s'être jamais plongés dans les bouquins en avaient gros sur le cœur, pensant Gandalf le Magicien perdu à jamais après son combat contre le Balrog, le démon du monde souterrain…

L'HISTOIRE :

Elle est simple, cette histoire : c'est celle de l'éternelle fascination du pouvoir. Un pouvoir, comme il se doit, pratiquement absolu. Un pouvoir si grand et si terrible qu'il consume irrémédiablement ceux qui en font usage -et même ceux qui ne font que l'approcher- le pouvoir de l'Anneau Unique. Celui qui a détenu un temps ce bijou maudit devient pour toujours son esclave et ne connaîtra plus jamais le repos : lancinant, obsédant, le besoin de le garder ou de le reprendre (fut-il détruit, perdu, volé), le désir sans fin de la possession, le tenaillera à jamais, ne lui laissant nul répit, dominant tous ses sentiments, empoisonnant chacun de ses instants.

I – La communauté de l'Anneau :

Or donc, après 3000 ans passés, l'anneau de pouvoir a échoué, par le plus grand des hasards, entre les mains d'un hobbit, Bilbo Sacquet de la Comté.

Celui-ci a évidemment découvert (ce n'était pas bien malin) qu'en le passant au doigt il devenait invisible. Quant à ses autres pouvoirs, il ne s'en rendit pas vraiment compte… au cours des longues… et si nombreuses années qui s'écoulèrent ensuite. Prolongeant sa vie, retardant sa vieillesse, l'Anneau maléfique avait également commencé, à son insu, à lui ronger l'esprit, comme il l'avait fait pour Gollum, son précédent possesseur.

Poussé par Gandalf le Gris, de l'ordre des magiciens, Bilbo, qui désirait se retirer chez ses amis les elfes, légua (contre son gré) l'anneau à son neveu Frodon. Il ignorait encore quelles terribles épreuves allaient en découler pour ce dernier. N'ayant pas lui-même le sentiment d'avoir été changé par l'Anneau, il n'imaginait pas les ravages que ce dernier allait faire sur la personnalité de son neveu et sur son existence tout entière.

L'ennemi était alerté, les cavaliers noirs, les spectres de l'anneau, déjà en route. Il fallait fuir. Accompagné de son ami Sam Gamegie, bientôt rejoint en outre par les deux inséparables Mériadoc dit Merry et Pérégrin, dit Pippin, Frodon prit la route. Il devait se rendre à Fondcombe, auprès d'Elronde, le roi des elfes. Là, du moins Gandalf l'espérait-il, l'anneau serait en sûreté et ne risquerait pas de retomber aux mains de Sauron, son maître, qui s'il pouvait le récupérer s'en servirait pour détruire le monde. Mais les choses ne se passèrent pas du tout comme prévu. La trahison de Saroumane, le plus grand peut-être des magiciens, passant soudain à l'ennemi, bouleversa complètement l'équilibre des forces en présence. Les elfes, affaiblis et décimés, ne pouvaient pas assumer seuls la sauvegarde de l'anneau. La seule solution consistait à détruire ce dernier afin qu'il ne puisse plus jamais nuire.

Seulement, le pouvoir du bijou était tel que sa destruction relevait de l'impossible. A moins de pouvoir l'emmener jusqu'en Mordor, le pays de Sauron lui-même, et de le jeter dans les flammes ardentes de la Montagne du Destin, à l'endroit même où il avait été forgé autrefois.

L'enjeu n'était ni plus ni moins que la survie de tous les peuples de la Terre du Milieu. Aussi, chacun de ces peuples se devait d'être représenté dans la Quête. Les quatre Hobbits en étaient, bien entendu. L'ambassadeur des elfes serait Légolas, celui des nains Gimli, ceux des hommes Aragorn le rôdeur, en réalité héritier du trône du Gondor, et Boromir, fils du régent de ce même pays. Gandalf le magicien s'offrit à les guider et les appuyer de tout son pouvoir. En tout, neuf compagnons : la Communauté de l'Anneau.

Ils auraient à affronter les rigueurs d'un long et difficile voyage, les Orques envoyés à leur poursuite par l'ennemi, les pièges de Saroumane, le magicien félon, mais surtout, surtout ils auraient à lutter contre l'influence diabolique de l'Anneau, si prompt à pervertir le cœur des vivants !

II – Les deux tours :

La Communauté a donc éclaté : Gandalf disparu dans les mines de la Moria, Boromir tombé au combat, Frodon et Sam partis seuls de leur côté afin d'achever la quête et de détruire l'anneau, sans que celui-ci puisse continuer à semer la discorde parmi leurs compagnons. Enfin, Merry et Pippin enlevés par les uruks-hai de Saroumane… Seuls demeuraient, plus unis que jamais, Aragorn, Légolas et Gimli. Ceux-ci, conscients de leur impuissance vis à vis de Frodon, s'élancèrent à la poursuite des uruks afin de libérer les deux hobbits prisonniers. Ils ignoraient, bien sûr, que leurs ennemis étaient tombés sous la lance des hommes du Rohan « pays des seigneurs des chevaux », et que les deux compères en avaient profité pour s'enfuir.

Mais, en suivant leurs traces, ils devaient faire la plus incroyable des rencontres : Gandalf, leur ami Gandalf, Gandalf le Magicien qu'ils avaient pourtant vu disparaître dans les profondeurs de la terre à la suite du Balrog, le démon des temps anciens, était à nouveau parmi eux. Changé, certes. Plus las. Eprouvé par les épreuves surhumaines qu'il avait traversées. Mais aussi beaucoup plus puissant désormais qu'il avait triomphé de la mort elle-même. Et plus déterminé que jamais à vaincre le mal !

Gandalf, les ayant rassurés sur le sort de Merry et Pippin, confiés par ses soins au peuple des Ents, les arbres-gardiens, entraîna ses compagnons vers le palais du roi Théoden, souverain du Rohan, ensorcelé et même possédé par l'esprit de Saroumane. Car les armées du félon, ainsi que celles de Sauron, marchaient déjà sur les contrées libres de la Terre du Milieu. Avec ou sans l'Anneau, la guerre avait commencé. L'épée d'Aragorn, l'arc de Légolas et la hache de guerre de Gimli seraient désormais précieuses.

Elles le furent, en effet, dans la terrible bataille de la forteresse du gouffre de Helm où avec une poignée d'hommes seulement (et les troupes elfiques arrivées fort à propos en renfort), ils durent tenir tête aux milliers de combattants uruks-hai lancés sur eux. Heureusement que Gandalf avaient encore quelques tours en réserve dans les manches de sa longue robe blanche !

Pendant ce temps, ignorés de tous, Merry et Pippin avaient réussi à rallier l'ensemble du peuple des Ents et à donner l'assaut au repaire de Saroumane. Deux victoires, certes, mais… la riposte de Sauron allait sans doute, à présent, être terrifiante.

Et par ailleurs, nul ne savait ce qu'étaient devenus Frodon et Sam, toujours chargés de l'Anneau. Nul ne savait non plus qu'ils avaient à présent pour guide la plus sournoise et la plus traîtresse des créatures, à savoir le repoussant Gollum, uniquement obsédé par la pensée de reprendre à Frodon « son précieux ».

III - Le retour du roi :

Cette fois, l'affrontement ultime est non seulement inévitable, mais tout proche. Les milliers de combattants du Mordor franchissent les Portes Noires pour se déverser, comme une lèpre, sur la Terre du Milieu.

Les hommes ont unis leurs forces, rassemblés autant de combattants qu'il leur a été possible, mais hélas ! Leurs 6000 lances paraissent terriblement dérisoires face aux innombrables légions qui marchent sur eux, tuant et détruisant tout sur leur passage.

Si forts que soient les liens qui unissent les membres survivants de la Communauté, chacun, à l'instant de vérité, devra affronter seul son destin, sans avoir désormais la moindre chance de revenir en arrière : Arwen, la princesse elfe, doit décider si elle préfère partir avec les siens vers les Iles Bienheureuses sans espoir de retour, ou bien renoncer pour jamais à son immortalité pour l'amour d'Aragorn, sans savoir si celui-ci survivra ou non à la guerre son père, Elronde, a le choix entre écouter sa fille et aider une dernière fois les hommes -et plus particulièrement Aragorn, en lui remettant, s'il l'accepte, l'épée légendaire de sa lignée, seule capable de lui assurer le soutien de l'Armée des Morts recluse dans la montagne- ou bien se désintéresser du sort de la Terre du Milieu. Gandalf le magicien, enfermé dans Minas Tirith, capitale du Gondor, à l'heure où celle-ci est assiégée par l'armée du Mordor, va devoir se muer en chef de guerre pour défendre la citadelle. Aragorn quant à lui devra affronter ses propres doutes dans une épreuve qui ne peut avoir pour issue que son accession au trône ou la mort. Quant à Gimli et Légolas, à l'instant d'un combat perdu d'avance ils auront à faire le choix de l'orgueil ou de l'amitié, ce qui n'est pas si simple qu'il y paraît pour les représentants de deux races aussi fières que sont les elfes et les nains !

Sam Gamegie, qui a fidèlement suivi et soutenu Frodon à chacun des pas de sa quête, devra de son côté mesurer la teneur de son dévouement et de son courage, non seulement face à son compagnon désormais entièrement possédé par l'Anneau, mais encore lors de l'ultime étape de la Quête, sur les terres noires et stériles du Mordor.

Tous pourraient être sauvés, le monde pourrait recouvrer son équilibre, si l'anneau était enfin détruit. Mais même en supposant que Frodon parvienne jusqu'au cratère de la Montagne du Destin, aura t-il la volonté nécessaire pour détruire le bijou maudit qui s'est emparé de son esprit ?

LES PERSONNAGES :

Les Hobbits :

Les hobbits sont la seule véritable invention de Tolkien. Peuple de petits êtres placides et débonnaires, de taille plus courte encore que les nains, les hobbits peuplent la verte et riante Comté. Ils se distinguent par leurs pieds, entièrement recouverts d'une épaisse couche de poils bouclés (c'est complètement raté dans le film ! Il ne reste que trois crins par-ci, par-là !) qui leur tient lieu de chaussures naturelles, et par leur solide appétit (la moyenne chez eux est de prendre environ 6 repas par jour). C'est un peuple de gens sédentaires et paisibles, agriculteurs, jardiniers, au plus aubergistes, amoureux de la nature. Ils ne veulent rien de plus que ce qu'ils ont et ne demandent rien à personne. Ils sont les véritables héros du Cycle de l'Anneau.

Bilbo Sacquet : initialement, il est le héros du premier roman de Tolkien, Bilbo le Hobbit. Ce livre écrit pour des enfants, dans lequel il est question d'elfes, de trolls, de gobelins et de nains, sans parler d'un extraordinaire trésor gardé par un grand dragon rouge-doré, aura un immense succès… surtout auprès des adultes ! Et entraînera donc l'écrivain à imaginer une suite (Le seigneur des anneaux) et puis encore une suite (Le silmarillion), le tout devant plus tard être regroupé en un tout pour former Le cycle de l'anneau.

Bref, tout cela nous éloigne du sujet. Bilbo est donc un héros. Un héros du genre père tranquille. Ca ne l'empêche pas de conquérir Dard, la dague elfique dont la lame devient bleue lorsque des gobelins sont dans les parages et de trouver (et conserver) l'anneau magique et maléfique, arraché au sinistre Gollum dans les ténèbres des inextricables cavernes des Monts Brumeux.

Frodon Sacquet : neveu du précédent. Frodon avait, certes, au contraire des autres hobbits qui sont dans l'ensemble des gens très casaniers, souvent rêvé des aventures de son oncle. Pourtant, devenir le Porteur de l'Anneau s'avéra très vite un terrible fardeau. Porter à son cou le salut de la Terre du Milieu et des êtres qui la peuplent n'est pas si simple qu'il pourrait y paraître. Détenir un objet qui attise la convoitise du monde entier, pas davantage.

Mais sentir peu à peu sa personnalité s'estomper, sa volonté s'amenuiser et ses souvenirs disparaître, éprouver des doutes chaque jour plus grands à propos de soi-même, c'est franchement difficile à vivre ! Car, comme il l'a fait pour ses précédents porteurs, l'Anneau peu à peu s'empare de Frodon. Jour après jour, ce dernier en est plus dépendant.

Contempler et caresser le bijou maléfique devient plus important que se nourrir, plus important que dormir, le passé s'estompe, amitié, confiance, affection, ne sont plus que des mots vides de sens.

Epuisé, presque exsangue de ses forces, Frodon parvient cependant, poussé, traîné, porté par son ami Sam, jusqu'au bord du cratère de la Montagne du Destin, but de son long et douloureux périple. Et là… là, l'Anneau Maléfique montre une dernière fois son pouvoir !

Sam Gamegie : peut-être le véritable héros de l'histoire. Immensément dévoué, solide et opiniâtre, Sam en fait a été piégé par le hasard. Il se trouvait, selon la formule consacrée, au mauvais endroit au mauvais moment. Ainsi, lui qui en paraissait le plus éloigné, il devient un héros.

Il est le seul des différents protagonistes de l'affaire qui n'ait jamais revendiqué quoi que ce soit. Le seul aussi, parmi tous les membres de la Communauté, à avoir résisté au pouvoir maléfique de l'anneau jusqu'au dernier instant : même Gandalf, sage entre les sages, même Aragorn, fort entre les forts, ont ressenti à un moment quelconque l'attraction fatale du bijou. Même Galadriel, la reine des elfes aux immenses pouvoirs, a reconnu le désirer.

De tous les hobbits, Sam est probablement le plus tranquille, le plus paisible. Des quatre qui se trouvent lancés dans cette extraordinaire aventure, il est de loin celui qui l'a le moins voulu et dont le seul désir est de rentrer chez lui au plus tôt. Sans lui cependant, Frodon aurait échoué dans sa quête et Sauron se serait emparé du monde. Modeste, Sam ne se fait guère remarquer au sein de la Communauté. Il soigne les bêtes de bât, s'occupe du feu et de l'intendance, obéit aux ordres sans discuter.

Sans jamais se plaindre, sans jamais rien demander, sacrifiant régulièrement ses rations d'eau et de nourriture, voire ses temps de sommeil au profit de Frodon, il porte, soutient, tire, traîne, pousse ce dernier vers le but, veillant sur lui à chaque instant, écartant résolument tous les obstacles de sa route, sans jamais se décourager. Souffrant en silence du changement de personnalité de son ami peu à peu dévoré par le pouvoir dévastateur de l'Unique, rabroué, rabaissé et pour finir abandonné sans un regard à la frontière du Mordor, Sam va prendre, à son tour, toute la mesure de sa bravoure et de sa ténacité, sans même parler de son affection.

Après avoir mis l'Anneau hors de portée des orques, c'est seul qu'il affronte Arachné, l'araignée géante gardienne du tunnel d'accès (pas très réussie, pour tout dire : elle ressemble fâcheusement à un crabe, c'te bête !), seul qu'il gagne la Tour Noire où son ami est prisonnier. Et lui, le plus débonnaire des hobbits, est forcé alors de se muer en guerrier, donnant la mort sans hésiter, combattant avec une furie vengeresse, pour se sortir vivant du traquenard et en arracher Frodon. Pourtant, tout au début de la Quête, c'était à coups de poêle à frire que Sam répondait aux attaques des gobelins et autres orques ! Ce qui est déjà, pour un hobbit, faire preuve de violence. C'est sûr, un grand coup de poêle sur la figure, ça ne fait pas du bien ! Mais devant le nombre et l'esprit meurtrier de l'ennemi, notre ami Sam se décide cependant assez rapidement à jouer de l'épée, réservant ses casseroles à un usage plus conventionnel.

C'est Sam encore qui, passée la Tour Noire, encourage alors Frodon à poursuivre, alors que le Porteur de l'Anneau, épuisé, vidé, a perdu tout espoir et presque toute volonté. Et lorsque en effet il s'écroule, à bout de force, au pied de la Montagne du Destin, c'est toujours Sam qui le hisse sur ses épaules et le porte, titubant, chancelant, jusqu'au cratère ou presque. Lui toujours qui l'entraîne à l'abri lorsque le volcan entre soudain en éruption.

Ce sera pourtant d'une manière très détournée que Sam Gamegie recevra le salaire de ses exploits, de sa constance et de son héroïsme bien réel : c'est sûr, il partage avec les trois autres hobbits l'hommage des hommes et des elfes, hommage inspiré par Aragorn décidément bien modeste, lui aussi. Mais surtout, dès le début du premier film, on le savait amoureux d'une jeune hobbit, Rosie. Toutefois, trop timide pour oser lui parler, il se borne à la couver des yeux et à soupirer de loin. Elle ne quitte pas ses pensées, cependant : lorsque le volcan de la Montagne du Destin explose et que Frodon et Sam se retrouvent perdus au milieu d'un océan de lave, sur un précaire abri de rocher, à bout de souffrance et d'épuisement, persuadés de leur fin toute proche, c'est le nom de Rosie qui vient aux lèvres desséchées de Sam. C'est son souvenir qui occupe son esprit.

Pourtant, de retour en Comté, il ne semble toujours pas décidé à franchir le pas. Et puis se décide brusquement : sans doute vient-il de réaliser qu'après avoir affronté tant de périls sans jamais perdre courage, s'être battu contre les orques et les gobelins, le sournois Gollum, une araignée géante, le Mordor, pays des ombres et même un volcan en éruption, il est sûrement capable de parler à une jeune fille. Rosie l'écoute apparemment d'une oreille favorable, d'ailleurs, puisque l'on célèbre bientôt leurs noces ! Puissent-ils être heureux comme ils le méritent.

Pérégrin Touque : dit Pippin. Justifierait tout à fait le surnom de catastrophe ambulante. Son cousin Merry et lui-même, non contents d'être d'incorrigibles chapardeurs, semblent parfois mettre un point d'honneur à faire systématiquement la bêtise à éviter. Ils provoquent la panique parmi les hobbits en volant à Gandalf une fusée de feu d'artifice, imprudemment mise à feu. Ils entraînent, fort mal à propos, Frodon et Sam juste sous les sabots des cavaliers noirs lancés à leur recherche, allument un feu en hauteur, dans la nuit, alors que la troupe cherche à passer inaperçue, attirent vers le groupe le monstre qui gîte sous les eaux noires du lac au pied des murailles de la Moria…

Des deux, Pippin est le pire, à la fois pas très malin et fort maladroit. Frodon utilise t-il un nom d'emprunt afin de ne pas alerter ses ennemis ? Pippin clame sa véritable identité dans une salle d'auberge archi comble. C'est lui qui dans les mines de la Moria alerte les orques en provoquant (par curiosité et maladresse) un bruit épouvantable, propre en effet à alerter tous les habitants de ces mondes souterrains lui encore qui (toujours par curiosité et insouciance), chaparde à Gandalf le palantir de Saroumane (une boule de cristal fonctionnant comme un émetteur-récepteur avec… Sauron lui-même !) et attire ainsi l'attention de l'ennemi lui toujours qui en dépit des pressantes mises en garde de Gandalf ouvre le bec en présence de Dénéthor, l'intendant du Gondor, et se jette dans ses griffes. Un danger ambulant, on vous le dit !

Histoire de racheter toutes ses maladresses, sans doute, Pippin sauvera toutefois Faramir d'une mort atroce (en courant chercher Gandalf à la rescousse) et n'hésitera pas à se jeter lui-même au milieu des flammes naissantes d'un bûcher pour en arracher le jeune capitaine du Gondor.

Mériadoc Brandebouc : dit Merry. Inséparable du précédent. Un peu plus avisé que son cousin, il n'est pourtant pas innocent, on ne saurait dire lequel des deux entraîne l'autre ou si les mêmes mauvaises idées leur viennent simultanément.

Merry et Pippin sont vraiment deux chenapans, pas méchants, mais n'ayant pas une bonne idée en tête. Pourtant, la vérité oblige à reconnaître qu'à côté de leurs défauts, les inséparables sont parfaitement solidaires de leurs compagnons, et avec cela, en dépit de leur petite taille, très courageux : la Communauté ayant pour but de protéger Frodon afin de lui permettre de mener à bien sa mission, Merry et Pippin n'hésitent pas un instant à se placer entre lui et les cavaliers noirs, à se jeter sur le dos du troll des cavernes lorsque celui-ci balaie Aragorn d'un maître coup de lance et accule le Porteur de l'Anneau dans un angle, ou encore, d'un commun accord, à attirer sur eux les uruks-hai envoyés par Saroumane afin de les détourner de leur proie. Rattrapés, ils seraient sans doute mis en pièces si Boromir ne se ruait à leur secours mais alors que le guerrier, seul contre cent, les exhorte à fuir, les deux hobbits en voyant leur ami plier sous le nombre se ruent crânement au combat, quand bien même celui-ci serait perdu d'avance.

Ce sont encore les cousins qui rallient à la cause des peuples libres de la Terre du Milieu le peuple des Ents, et qui avec eux attaquent Isengard, le repaire de Saroumane.

Séparé de Pippin durant quelques jours, Merry devient alors, le temps d'une veillée d'armes et d'une bataille, l'écuyer d'Eowyn, princesse du Rohan. Il la suit jusqu'au cœur de la terrible bataille livrée contre les armées de Sauron devant Minas Tirith, la Cité des Rois et, même s'il est blessé au cours du combat, Merry tient vaillamment sa place. A vrai dire, bien que tous deux aient été fermement priés de se tenir à l'écart des champs de bataille, la princesse blonde et le « semi-homme » feront une excellente équipe, n'hésitant pas à s'attaquer à un oliphant en pleine charge (il s'agit d'un genre d'éléphant de combat), ni d'ailleurs à se mesurer au roi-sorcier des nazgüls « qu'aucun homme ne peut tuer ».

Les hommes :

Aragorn, fils d'Arathorn : sous les vêtements passablement élimés de ce Rôdeur, que l'on connaît un peu partout sous le surnom de Grands Pas, se cache un authentique prince du sang, héritier du trône du Gondor. Sa lignée fut brisée 3 000 ans plus tôt, par la faute d'Isildur, le dernier monarque en titre du royaume, subjugué par l'Anneau. Tant que Narsil, l'épée brisée, ne serait pas reforgée, le trône du Gondor demeurerait vacant. Aussi, comme tous ses aïeux depuis 3 millénaires, Aragorn s'est vu contraint à l'exil.

Lorsque les hobbits le rencontrent pour la première fois, le visage dissimulé sous son capuchon, silencieux et inquiétant, ils en ont d'abord peur. Très vite toutefois ils comprennent qu'ils ne peuvent être plus en sécurité qu'auprès de ce guerrier accompli, à la fois sage, vaillant et généreux (qu'ils prennent très vite l'habitude d'appeler au secours à chaque instant).

Aragorn ne perd pas facilement son sang-froid comme tous ceux qui cheminent depuis de longues années sur les chemins du monde, qui en ont vu beaucoup et sont sûrs de leur propre force.

Très proche des elfes, qui l'ont élevé, il a pourtant un douloureux secret : son amour pratiquement impossible, quoique partagé, pour Arwen, la fille du seigneur Elrond, roi des elfes. Car en réalité, comment un mortel, fut-il l'héritier des rois, pourrait-il oser demander à une elfe destinée à des centaines de siècles d'existence de partager sa terrestre existence ? C'est pourtant sur les instances d'Arwen qu'Elrond consent à faire reforger Narsil (seuls sans doute les elfes avaient le pouvoir de le faire) et à la rendre à Aragorn. En l'acceptant, celui-ci accepte du même coup son destin. Car à l'heure où les hordes innombrables de Sauron déferlent sur le Gondor, seul le roi légitime, armé de l'épée de ses ancêtres, peut se faire obéir des spectres reclus au cœur de la montagne et les amener en renfort devant Minas Tirith (lui seul peut également les libérer de l'antique malédiction qui les condamne à ne jamais trouver le repos).

Aucune réussite, aucune victoire ne peuvent cependant égayer les sombres pensées d'Aragorn. Même quand Gandalf reconnaît officiellement sa royauté en s'inclinant devant lui sur le champ de bataille, il n'a qu'un fugitif sourire. Le jour du couronnement, c'est avec un profond soupir qu'il entre en possession de son héritage si longtemps perdu… jusqu'à ce qu'il découvre le cadeau de ses amis les elfes : la radieuse Arwen, reine de son coeur -et désormais de son royaume-

Tout ce qui est or ne brille pas,

Tous ceux qui errent ne sont pas perdus

Le vieux qui est fort ne dépérit point.

Les racines profondes ne sont pas atteintes par le gel.

Des cendres, un feu s'éveillera

Des ombres, une lumière jaillira

Renouvelée sera l'épée qui fut brisée,

Le sans-couronne sera de nouveau roi.

 Tolkien, La Communauté de l'Anneau

Boromir : fils aîné de l'intendant du Gondor, Boromir est dès le départ en désaccord avec le conseil des différents peuples libres lorsque celui-ci décide la destruction de l'anneau. Il n'apprend pas non plus avec des délires de joie la véritable identité d'Aragorn, auquel en somme il doit allégeance.

Peut-être, à son insu, a t-il subi dès le premier instant la néfaste influence de l'Anneau Unique. Boromir pense alors -c'est à dire qu'il veut- utiliser la bague de Sauron pour mettre son pays définitivement hors de danger. Louable intention. Toutefois, étant seul de son avis, il se range à la décision générale et entre dans la Communauté, celle-ci ayant pour but d'escorter et de protéger Frodon jusqu'à la Montagne du Destin.

Ce n'est d'ailleurs pas un mauvais compagnon que Boromir. Il se prend rapidement d'amitié pour Merry et Pippin et leur enseigne l'escrime. Guerrier valeureux, il tient toujours sa place dans les combats. Lors de la funeste traversée de la Moria, c'est lui qui entraîne vers le salut un Frodon décomposé par la perte de Gandalf.

Pourtant, le trouble habite son âme et, si lui-même ne le sait pas encore, Galadriel lit aisément en lui qu'il est tout prêt de rompre son serment et de tenter de s'emparer par la force de l'anneau maudit. Ce qui arrive effectivement au cours du voyage, la fascination exercée par le bijou n'a cessé de grandir en lui. Jusqu'à ce que… Ayant échoué, Boromir recouvre ses esprits (un peu aidé peut-être par un violent coup de pied de Frodon) et combat vaillamment, seul contre cent, les uruks-hai de Saroumane afin de protéger la fuite de ses deux amis, Merry et Pippin. En vain, car les deux jeunes hobbits refusent de l'abandonner et sont capturés. Mortellement blessé, Boromir expire peu après, entre les bras d'Aragorn qui s'est porté –trop tard- à son secours (et non sans lui prêter auparavant serment d'allégeance, ça fait toujours bon effet au cinéma. Bon, je rigole, mais j'aime beaucoup ce passage, cela dit).

Faramir : frère cadet de Boromir, il lutte vaille que vaille contre l'invasion imminente. Sans grand espoir, car ses moyens sont dérisoires face à un adversaire mille fois plus puissant. Durant quelques heures, Faramir à son tour croit pouvoir utiliser l'anneau magique. Mais contrairement à son frère, il ne succombe pas totalement à son pouvoir et comprend finalement le danger.

La -triste- vérité oblige à dire que ce n'est pas en combattant les Orques et les nazgûls (les nazgûls sont les cavaliers noirs, les spectres de l'Anneau) que Faramir courra le plus de risques dans cette histoire : c'est à son propre père, Dénéthor, qu'il doit par deux fois de passer très, très près de la mort. Et quelle mort, merci bien ! Merci Gandalf, merci Pippin ! Sans eux…

Théoden : le roi du Rohan, comme tous les siens, est avant tout un guerrier. Volonté de fer, bras d'acier. Et bons sentiments par-dessus le marché, quoique son caractère soit parfois assez vif.

N'empêche que Théoden avait vraiment besoin de l'aide de Gandalf, pour échapper à l'emprise de Saroumane et pour mettre fin aux manigances de Grima Langue-de-Serpent, devenu, on ne saura jamais comment, son conseiller.

Très affecté par la mort de son fils unique, Théoden en veut visiblement au Gondor de ne pas lui avoir apporté son aide lors de ses démêlés avec les orques. Aussi, la première fois qu'il est question de mener son armée jusqu'à Minas Tirith, il refuse catégoriquement. Est-ce parce qu'il sait que l'enjeu de cette guerre est le salut ou la destruction pure et simple de la Terre du Milieu dans son intégralité qu'il accepte finalement d'amener ses cavaliers en renfort au royaume voisin ? Ou bien est-ce uniquement par amitié et reconnaissance envers Aragorn, qui après tout a dirigé la bataille du gouffre de Helm ?

Quoi qu'il en soit et bien qu'il ait eu la prémonition que ce serait là son dernier combat, le vieux roi conduit ses Rohirrim (Rohirrim = habitants du Rohan – ce mot ne prend pas de s au pluriel) en une charge et une manœuvre sans bavure, sauvant du même coup la cité dont les défenses viennent de céder.

Grima « Langue de Serpent » : la créature de Saroumane. Difficile de trouver un autre mot, pour le qualifier, que « repoussant ». Avec son teint cadavérique et ses pupilles fendues, il ferait peur.

Envoyé au Rohan par le magicien félon, il a réussi à devenir le conseiller du roi Théoden. A force de drogues fournies sans doute par son véritable maître et de mensonges patiemment instillés, il a annihilé la volonté pourtant ferme et la personnalité du souverain, permettant ainsi à Saroumane de posséder son esprit et de régner à travers lui sur le Rohan.

Tapi dans l'ombre, tout en continuant à endormir le peu de conscience qui reste au roi, Grima guette à présent sournoisement, patiemment, sa future récompense, promise par Saroumane : rien de moins que la princesse Eowyn, nièce de Théoden !

Heureusement pour la jeune fille comme pour son oncle, l'arrivée à Edoras de Gandalf le Blanc et son « escorte » sonne le glas des manigances et des espoirs de Langue-de-Serpent. En réalité, toute sa présence d'esprit revenue, Théoden réagit très vivement à son encontre ! Et Grima perdrait assurément la vie dans l'affaire si Aragorn ne retenait pas la main du roi. Sa générosité le perdra, celui-là. Etait-il vraiment sage de rendre à Saroumane son valet ? Hum ! Comme le dirait Gandalf « même les plus grands sages ne peuvent connaître toutes les fins ».

Eomer : neveu de Théoden, héritier du trône du Rohan depuis la mort de son cousin Théodred, Eomer est très attaché à son oncle et à son pays. Aussi prend t-il rapidement en haine le conseiller félon, Langue-de-Serpent, qui assisté par la magie de Saroumane s'est rendu maître de l'esprit du roi. Ce n'est pas sans inquiétude non plus qu'il voit Grima rôder autour de sa soeur Eowyn. Trop tard, hélas ! Exilé avec ses cavaliers, sous peine de mort, Eomer doit abandonner son oncle, sa sœur et son royaume.

Guerrier farouche au caractère assez abrupt, Eomer accueille plutôt fraîchement Aragorn et ses amis sur les terres du Rohan. N'empêche qu'après explications, il leur fournit de bonne grâce renseignements, chevaux et sauf-conduit. Et bien entendu, c'est de grand cœur qu'il revient, à l'appel de Gandalf, à la tête de ses Rohirrim pour secourir Théoden au gouffre de Helm et remporter la victoire.

Sa vaillance et son courage ne font pas défaut non plus au siège de Minas Tirith et pour finir, il accompagne Aragorn et les siens jusqu'aux portes même du Mordor pour une tentative de diversion qui s'achève en un combat désespéré. Un garçon solide et brave, Eomer ! Un coeur vaillant et une lame bien trempée. Tant pis s'il est d'un abord à priori revêche. En somme, le digne héritier et successeur de son oncle.

Eowyn : bon, d'accord : Eowyn n'est pas un homme, puisque c'est une jeune fille (lol). Et quelle jeune fille ! Qui a prétendu que les princesses menaient une existence dorée et languide, dans l'attente du beau chevalier qui doit venir un jour pour les emporter vers un heureux destin ? S'il est permis de penser que le destin d'Eowyn sera finalement heureux, on peut dire qu'elle l'aura conquis à la force des poignets, et pas en jouant de l'éventail. Du reste, lorsqu'elle croit voir venir son chevalier, elle doit vite déchanter car il en aime déjà une autre.

D'une nature ardente et fière, Eowyn a reçu comme toutes les femmes de son pays une éducation guerrière. Elle en fera d'ailleurs la preuve magistrale sur le champ de bataille de Minas Tirith.

- Je ne crains ni la douleur, ni la mort, affirme t-elle à Aragorn.

Ce que craint Eowyn, c'est « une cage » : l'inaction, l'impuissance… Or, c'est précisément le sort qui semble lui être dévolu, seule à Edoras où elle voit sans rien pouvoir faire son oncle tomber sous l'emprise de Saroumane, son cousin tué au combat, son frère exilé, et où elle subit les malsaines tentatives de séduction de Grima. Triste destin pour une princesse à l'âme guerrière.

Aussi, lorsqu'enfin les choses semblent s'arranger il n'est pas étonnant qu'elle passe outre les instructions du roi Théoden qui, partant pour la guerre, souhaite encore la voir rester au château. A attendre les nouvelles de la bataille. Et à pleurer, sans doute, son amère désillusion face à son amour non partagé pour Aragorn.

Troquant ses longues robes contre une cuirasse, cachant son visage sous un heaume, Eowyn part avec l'armée, épée au côté, lance au poing. La voilà qui galope vers les rendez-vous de la destinée : assistée de son écuyer improvisé, le hobbit Merry, Eowyn combat certes vaillamment, mais surtout elle s'interpose fièrement entre son oncle, blessé, et un dragon ailé monté par le chef des cavaliers noirs. Or, ce dernier est en réalité un roi-sorcier « qu'aucun homme vivant ne peut tuer ». Gandalf lui-même le redoute. Pas de bol pour toi, l'épouvantail. Car ni Merry ni Eowyn ne sont des hommes, nananère !

Blessée mais victorieuse, Eowyn ne regrettera assurément pas d'être venue à Minas Tirith puisqu'elle y fera la connaissance de Faramir. Et plus si affinités, ce qui semble indéniable. Bien contente pour eux, tiens. Après ce qu'ils ont l'un et l'autre traversé, on ne peut que leur souhaiter bien du bonheur.

Dénéthor : intendant du Gondor, père de Boromir et Faramir. A t-il réellement perdu l'esprit ou bien est-il irrécupérablement idiot ? Face à l'invasion imminente du Mordor, il refuse d'allumer les feux de détresse qui alerteraient le Rohan (heureusement que Gandalf est là pour passer outre) mais vitupère que « Théoden l'a trahi, il n'est pas venu » lorsque l'armée ennemie encercle la forteresse.

Il ne fait strictement rien pour défendre son peuple et sa cité (une chance que Gandalf soit là pour prendre les choses en mains) mais pousse des hurlements d'écorché à la seule mention d'Aragorn, le roi légitime, auquel il jure de ne jamais rendre son trône (« Je ne m'inclinerai pas devant ce rôdeur du Nord, les rênes du Gondor sont à moi ») !

Il pleure la mort de Boromir mais reproche sévèrement à Faramir d'avoir abandonné les avant-postes, submergés par les Orques.

Puis il envoie froidement son cadet au-devant de la mort, ne se préoccupant que de s'empiffrer (en mangeant comme un porc). Mais lorsque le corps de Faramir, transpercé de plusieurs flèches, lui est restitué, il s'arrache les cheveux et brame de désespoir… cependant, sans écouter Pippin qui ne cesse de lui répéter que son fils, quoique sérieusement blessé, est toujours en vie, il prétend brûler le pseudo cadavre -et s'immoler dans le bûcher par la même occasion !-

Bref, il en tient une telle couche qu'il ne faut pas s'étonner que Gandalf perde son calme.

Les elfes :

Les elfes sont tous fins et racés, aériens, très détachés des lourdes contingences terrestres. Pour ceux qui ne les connaissent pas ils paraissent froids, voire insensibles. Rien n'est plus faux : les elfes ne sont pas expansifs, voilà tout, et n'extériorisent pas très volontiers leurs sentiments.

Le peuple elfique passe pour immortel. C'est vrai dans la mesure où les « belles gens », ainsi qu'on les appelle, ne vieillissent pratiquement pas et peuvent vivre plusieurs millénaires sans voir s'altérer leurs facultés (tous leurs sens sont extrêmement développés, y compris celui de l'intuition : les elfes voient les choses cachées et interprètent les signes mystérieux de la nature tout naturellement), bref, ils semblent dotés de l'éternelle jeunesse et d'une éternelle existence, mais ils ne sont pas invulnérables : ils peuvent être blessés ou tués par leurs ennemis.

Légolas : Légolas, ami de longue date d'Aragorn, est l'ambassadeur de son peuple au sein de la Communauté. Mais en réalité il est bien plus que cela : c'est un prince, fils du roi de la Forêt Noire. Il n'en est pas plus fier pour autant et il faut attendre la fin du dernier épisode de la trilogie pour connaître son rang et le voir paré de son diadème princier, à l'occasion du couronnement d'Aragorn.

Vif comme l'argent, il est comme tous les siens un prodigieux archer. Cela ne l'empêche pas de manier l'épée avec une science consommée. Doté d'une âme d'acier, Légolas est un redoutable combattant, toujours en première ligne pour affronter le danger. Loyal à ses amis, il ne songe plus à nier l'affection qui désormais le lie à Gimli, bien que le peuple des elfes et celui des nains soient pratiquement ennemis depuis toujours : derrière les chamailleries continuelles, l'amitié est bien réelle.

Question : que devient Légolas après le retour de la paix et la dissolution de la Communauté ? Puisqu'aussi bien le temps des elfes est irrévocablement terminé, s'en va t-il, lui aussi, avec tous les siens, vers les terres immortelles de son peuple par-delà les mers, quittant à jamais la Terre du Milieu et tous ses amis ? La réponse demeure en suspens.

Elrond : le roi des elfes demeure à Fondcombe, dans un extraordinaire palais entouré d'eaux vives.

Trois mille ans avant la Guerre de l'Anneau, Elronde s'est allié au roi du Gondor et a mené ses troupes aux portes du Mordor pour un terrible combat contre Sauron. Son mépris pour la race humaine date de cette époque. Car si le cœur humain n'avait été si corruptible et si avide, l'anneau aurait été détruit et tout aurait été terminé. Seulement voilà, la race humaine a failli ce jour là et a permis à la menace de l'Anneau de perdurer.

Aussi peut-on comprendre que 3 millénaires plus tard, Elrond ne soit pas hyper emballé par la perspective de voir sa fille bien-aimée s'unir à un mortel. Descendant des rois peut-être, mais néanmoins fils des hommes et, par ailleurs, traîne-guenilles de grands chemins. Bah !

Aussi, bien qu'à l'occasion (inspiré par Galadriel), il donne un petit coup de pouce aux hommes en envoyant à Théoden des renforts lors de la bataille du gouffre de Helm, Elrond fait-il de son mieux pour séparer Arwen d'Aragorn.

Toutefois, devant la vanité de ses efforts il finit par se laisser convaincre et non seulement aide son futur gendre à devenir roi mais encore lui offre, en cadeau de couronnement la main de sa fille. Ce n'est pas rien : il sait parfaitement qu'Arwen, ayant renoncé à son immortalité elfique, il doit lui dire définitivement adieu.

Haldir de Lorien : lorsque menée par Aragorn la Communauté endeuillée, ébranlée par la terrible traversée des mines de la Moria, traquée par les orques, parvient aux bois de la Lothlorien, elle est interceptée par des elfes aux arcs tendus, menés par Haldir. Celui-ci obéit alors aux ordres de Galadriel. Mais lors de la bataille du gouffre de Helm, c'est de la part d'Elrond qu'Haldir se rend auprès de Théoden à la tête d'une troupe armée en guerre.

Aragorn et lui se connaissaient déjà avant tous ses événements et sans doute même étaient-ils déjà en bons termes, bien qu'avec la réserve des siens Haldir ne laisse rien paraître de ses sentiments.

Hélas, le capitaine des elfes trouve une fin tragique au Rohan en défendant la citadelle il tombe sur les remparts, au milieu des siens, à l'instant où les uruks-hai parviennent à franchir la première enceinte.

Arwen : la ravissante princesse elfe, fille du seigneur Elrond de Fondcombe, aime Aragorn d'un pur et profond amour. Pourtant les obstacles ne manquent pas sur le chemin de son (illusoire ?) bonheur : la réticence d'Aragorn lui-même, qui ne veut pas entraîner la femme qu'il aime dans une existence si contraire à ce que sa naissance lui permettait d'espérer, l'opposition de son père qui n'imagine pas sans répugnance sa fille unie à un mortel, et bien sûr, le monde qui sépare la race des hommes de celle des elfes.

Pourtant, courageuse et passionnée (elle est aussi magicienne, cavalière intrépide, et n'hésite pas à tirer l'épée), Arwen lutte obstinément, prête à tout, prête à affronter des siècles entiers de douleur et de solitude, prête même à abandonner son immortalité et à perdre tous les siens, pour vivre avec celui que son cœur a choisi.

Galadriel : la lumineuse reine de la forêt. Grande est sa réputation, qui s'étend très au-delà des bois de la Lothlorien, son royaume. Pour les nains, elle est « une sorcière elfe aux terribles pouvoirs » et certes, le pouvoir qui émane d'elle a quelque chose d'inquiétant, pour ne pas dire d'effrayant. D'autant qu'elle a un physique particulier et que son expression est la plupart du temps indéchiffrable.

Inutile de songer conserver la moindre pensée, le moindre sentiment secrets en sa présence. Galadriel les perçoit aussi aisément que des paroles. Par bonheur, bien qu'elle ait elle aussi ressenti le terrible pouvoir d'attraction de l'Anneau, elle s'est rangée du côté de la Communauté. A laquelle elle offre l'hospitalité, des paroles d'espoir et de réconfort, quelques mises en garde, pour la route de bonnes provisions de lembas, le pain elfique et nombre de cadeaux : capes qui permettent de se fondre dans le paysage, broches pour les maintenir, ceintures, armes, corde elfique, sans oublier la fiole de cristal qu'elle remet à Frodon. Une fiole qui contient la lumière de l'étoile du soir et qui sauvera la vie du Porteur de l'Anneau et celle de Sam lorsqu'ils seront aux prises avec Arachné. Car elle craint la lumière, cette sale bête !

C'est encore Galadriel qui persuade Elrond d'envoyer des troupes en renfort au gouffre de Helm, elle toujours qui ranime les forces défaillantes de Frodon lorsque celui-ci s'écroule dans l'escalier de la Tour Noire. C'est vraiment une bonne fée, que la reine des elfes !

Les nains :

Les nains, compagnons de Bilbo dans Bilbo le Hobbit, ne sont pas très présents dans Le Seigneur des Anneaux. En fait il n'y en a qu'un, Gimli, qui représente les siens dans la Communauté. Cela n'a rien d'extraordinaire quand on sait que les nains, à travers le folklore, n'ont jamais eu très bonne réputation. Ce sont des êtres farouches et très peu accomodants. Guerriers redoutables, ô combien, mais ils ne se battent que pour eux-même car ils ne s'intéressent aucunement aux problèmes des autres. C'est peut-être aussi bien : d'après les chroniques, lorsque les Nains partent en guerre, la terre elle-même se met à trembler.

Gimli, fils de Gloïn : Gimli représente vraiment très bien les siens, il possède toutes les qualités et aussi tous les défauts de son peuple. Il manie avec une dangereuse habileté ses haches de guerre, il est grincheux, râleur, bagarreur, opiniâtre (il râle comme un pou mais n'abandonne jamais), mal embouché en un mot, mais doté cependant de l'honneur du guerrier, fidèle à sa parole et à ses compagnons.

Les nains, peut-être n'est-il pas inutile de le préciser, sont tout sauf des cavaliers : leur habitat, leur technique de combat et leurs armes s'opposent à l'élevage et l'utilisation des chevaux. Aussi Gimli, pour suivre ses amis à cheval, passe t-il beaucoup de temps en croupe derrière Légolas.

Comme tous les nains il aime la bataille -il se ferait découper en morceaux plutôt que de reculer d'un pas- et se montre très chatouilleux sur la manière dont on lui adresse la parole ! Son caractère vif mettra parfois la Communauté en difficulté mais sa principale difficulté à lui, c'est la présence de Légolas. Ou plus exactement, l'amitié qui peu à peu naît entre eux car, de mémoire de nain, jamais le peuple de la terre n'a frayé avec celui des arbres, ses ennemis héréditaires.

De telle sorte que les deux lascars échangent tout au long de l'aventure nombre de propos (faussement) acerbes et se posent en rivaux (chaque combat est pour eux prétexte à faire un concours pour savoir qui abattra le plus d'ennemis. Par ailleurs, lorsqu'ils accompagnent Aragorn à la recherche de l'Armée des Morts, c'est davantage l'orgueil que l'amitié qui pousse Gimli : « Un elfe accepterait d'aller sous terre, et un nain ne l'oserait pas ? Jamais je n'ai entendu ça ! »).

Et de se lamenter, encore, devant les Portes Noires, face à une véritable marée ennemie sur le point de submerger leur troupe, qu'il « n'aurait jamais cru mourir au combat aux côtés d'un elfe ! ». Il admet néanmoins pouvoir mourir sans regret aux côtés d'un ami.

Les magiciens :

Gandalf (connu en Gondor sous le nom de Mithrandir) : Gandalf le Gris (qui devient au fil de l'histoire Gandalf le Blanc), ressemble bien, à première vue, à l'idée que l'on se fait communément des magiciens : plutôt âgé, longs cheveux (d'abord gris, puis blancs) et longue barbe (idem), longue robe (encore idem) et chapeau pointu. Comme tout magicien qui se respecte, il possède un bâton magique (des plus utiles, puisqu'il est suffisamment long pour servir également de canne et suffisamment solide pour tenir lieu de gourdin). Enfin, il est aussi sage que puissant (Gandalf, pas son bâton).

Toutefois, et même s'il aime méditer au coin du feu en fumant sa pipe, Gandalf est également un homme d'action et, qui le croirait, un guerrier. Mais oui. Si son bâton de magicien est son arme la plus puissante et celle qu'il utilise de préférence, il n'empêche que les plis de sa robe cachent l'épée qui est suspendue à sa taille. Et non seulement il connaît les arts guerriers, mais encore l'âge n'a pas affaibli la force de son bras ni son ardeur au combat. Chevaucheur infatigable, il monte à cheval comme un centaure, à cru au besoin.

C'est ainsi que lorsqu'il ramène Eomer et son armée en renfort au gouffre de Helm et qu'il découvre la bataille qui fait rage, il charge bel et bien en tête des cavaliers du Rohan, à plein galop le long d'une pente vertigineuse, droit sur les lances pointées des uruks-hai… au-dessus desquelles il enlève tout simplement sa monture ! Avant de ferrailler de concert avec les rohirrim au coeur de la mêlée. Simple mise en train, serait-on tenté de dire, après l'avoir vu à l'œuvre lors du siège de MinasTirith : non seulement il prend le commandement de la garnison mais encore il faut réellement le voir sur les remparts, son bâton d'une main, son épée, noire du sang des orques, dans l'autre, se démenant comme un démon au milieu des rangs ennemis.

Il faut le voir s'élancer comme un tigre et bondir devant un Pippin paralysé de terreur, pour s'interposer entre lui et un adversaire manifestement décidé à inscrire un hobbit à son tableau de chasse. C'est raté, l'affreux : pour toi pas de victime, mais le fer d'un magicien en travers du corps.

Bon, il est bien vrai que même loin des champs de bataille, Gandalf, pour bien intentionné qu'il soit, est doté d'un caractère plutôt vif. Pippin ne prétendrait pas le contraire, lui dont les fréquentes sottises lui valent de sévères réprimandes -voire à l'occasion un coup de bâton (léger, il est vrai)- tout au long du périple. Merry et lui volent-ils au magicien une fusée de fête ? Tans pis pour leurs oreilles : Gandalf les leur tire sans douceur aucune avant de les coller de corvée de vaisselle. Il n'hésite pas davantage à empoigner Sam à la manière d'un sac de patates et à le plaquer à plat dos sur une table, lorsqu'il le surprend à écouter sa conversation avec Frodon. A titre de punition, Sam se verra contraint d'escorter le Porteur de l'Anneau jusqu'à Fondcombe (à partir de là, il continuera de son plein gré). Mais il ne songe pas à s'en plaindre, d'abord parce qu'il est content de voir des elfes, ensuite et surtout parce qu'il estime s'en tirer à bon compte, figurez-vous : allez savoir, hein, quoi attendre d'un magicien en colère ? Or, Sam craignait avant tout d'être « transformé en quelque chose de pas naturel ».

Qui aime bien châtie bien, dit-on. Les quatre hobbits adorent Gandalf et si ce dernier les mène à la baguette, il veille aussi sur eux et les protège de son mieux du début à la fin. Si sa langue est généralement aussi acérée que son épée, le magicien blanc sait aussi trouver les mots pour rassurer, consoler, réconforter ses compagnons.

Malicieux à ses heures, il savoure son petit effet lorsqu'il réapparaît devant Aragorn, Légolas et Gimli qui le croyaient irrémédiablement perdu. Dire que ses amis demeurent bouche bée serait trop faible : ce n'est pas tous les jours que l'on voit quelqu'un revenir d'entre les morts !

Saroumane : l'adversaire. Forcément : Gandalf étant le « bon » magicien, il en fallait un mauvais, pour qu'il ait un adversaire à sa mesure. C'est Saroumane qui est au départ « le magicien blanc », le supérieur de l'ordre puisque ordre il y a. Mais il se range du côté de Sauron et sa trahison en fait un paria. Les deux magiciens s'affrontent violemment, en un duel de magie, dès le début de l'histoire. Saroumane ayant pris le dessus, Gandalf désormais captif serait en bien mauvaise posture sans l'aide que lui apporte un aigle géant.

A partir de là, tout en déjouant tant bien que mal les pièges et les attaques de son adversaire (sur lequel il prend sa revanche à Edoras, en l'affrontant à nouveau à travers le roi Théoden), Gandalf va sans arrêt gagner en puissance alors que son ennemi perd peu à peu la sienne.

C'est ainsi que « Gandalf le Gris » devient, en son lieu et place, « le magicien blanc », tandis que Saroumane, lui, est déchu de sa position. Enfermé dans sa tour d'Orthanc, il perd non seulement sa position mais aussi, peu à peu, tous ses pouvoirs.

Autres :

Gollum : autrefois Sméagol. Lui aussi, il est positivement repoussant. L'Anneau, qui s'est rendu maître de lui dès l'instant où il l'a vu pour la première fois, a dévoré son cœur et son esprit. Et les 500 ans passés dans les cavernes, à se nourrir de viande et de poisson crus, ont fait de lui un être misérable à l'aspect répugnant et à l'odeur fétide. Mais que l'on ne s'y trompe pas. Malgré son corps décharné et sa façon de se traîner moitié rampant, moitié à quatre pattes, Gollum est très rapide et beaucoup plus robuste qu'il y paraît : il attaque avec une furie meurtrière, glissant comme un poisson entre les mains lorsqu'on veut le saisir, prompt à resserrer ses longs doigts visqueux sur la gorge de son adversaire, crachant comme un chat et mordant férocement. Or il a une dentition carnassière et redoutable, le bougre ! Sam et surtout Frodon l'apprendront à leur dépens.

Pire encore, Gollum fait un dédoublement de personnalité de la plus belle eau, se parlant à lui-même à deux voix, pas vrai Mon Trésor ? Mais ces deux facettes d'un même individu sont pareillement obnubilées par une seule chose : récupérer le Précieux (nom qu'il donne indifféremment à l'Anneau et à l'un de ses deux lui-même).

Jouant à la fois sur la compassion qu'il inspire à Frodon et sur la dépendance de plus en plus grande de celui-ci envers l'anneau, le sournois Gollum emploie sa malice et sa ruse à le dresser contre Sam, qui lui du moins ne se laisse pas abuser et dont la constante surveillance l'empêche de parvenir à ses fins.

A coup sûr Gollum / Sméagol joue un grand rôle dans la Guerre de l'Anneau. D'abord, sans lui, jamais Sauron n'aurait su que le bijou se trouvait en Comté, en possession d'un Sacquet. Ensuite, encore qu'il ne l'ait pas voulu, il faut bien admettre que c'est Gollum qui a sauvé le monde (il ne l'a pas fait exprès, oh non, Mon Trésor !) et permis un heureux dénouement à la Quête. Son obsession même aura fini par sauver la situation alors que tout paraissait perdu.

Gandalf, encore une fois, avait vu juste en disant que la créature avait encore un rôle à jouer « pour le bien ou pour le mal » avant que tout ne soit terminé.

Les Uruks-Hai : race bâtarde créée par Saroumane dans les souterrains de l'Isengard pour les besoins de la Guerre de l'Anneau. Il n'a fait en cela qu'améliorer (si l'on peut dire !) le « prototype » de Sauron : au départ étaient les gobelins, peuple des cavernes, usurpateur et destructeur, ne supportant en aucun cas la lumière du jour. L'on apprend ici l'origine des orcs, qui leur sont souvent amalgamés. Il s'agit au départ d'elfes, enlevés et torturés par Sauron jusqu'à devenir des monstres. Une tentative pour créer une race supérieure dévolue à son seul service. Beurk.

Saroumane le magicien fera mieux : il croisera des gobelins avec des orcs et obtiendra les uruks-hai, incroyablement endurants, supportant le jour comme la nuit, capables de se déplacer à une vitesse prodigieuse. Les uruks sont en outre des guerriers sanguinaires, terriblement efficaces. De leurs ancêtres, ils ont conservé le goût de la chair humaine, mais ça, Saroumane s'en fiche bien. Et Sauron encore plus.

Sauron : il est un peu difficile de parler de Sauron comme d'un personnage à part entière, puisqu'il n'a pas encore recouvré suffisamment de puissance pour reprendre une forme physique bien définie. Seul son esprit est à l'œuvre et le sombre seigneur du Mordor n'a d'autre apparence que celle d'un gigantesque œil de flammes, grand ouvert et brûlant au sommet de la tour de Barad-dûr. Mais comme il est la volonté qui recherche l'anneau pour asservir le monde, dirige les cavaliers noirs et les orcs, détourne Saroumane de la bonne voie, bref, comme il est l'Ennemi, il serait plus difficile encore de ne pas l'évoquer.

LES FILMS :

Il semblerait que ce soit le genre de films qui ne laissent pas indifférent. Il y a ceux qui adorent, il y a ceux qui détestent. Nombre de ces derniers, s'étant risqué dans les salles qui diffusaient le premier épisode, sont sortis avant la fin.

Moi pas comprendre !

Certains journalistes ne se sont pas privés de le faire remarquer et de profiter de l'occasion pour les approuver : selon eux, ce film est totalement incompréhensible « à moins d'avoir licence plus 10 ». Hum ! Que l'on n'aime pas l'histoire, soit. Que l'on reproche (j'en connais) des scènes trop violentes (moi je ne les ai pas vues, mais bon !), pourquoi pas. A la limite, que l'on ne puisse supporter tel ou telle interprète, ça arrive.

Mais n'y rien comprendre faute de références suffisantes… ben mes pauvres aïeux, ça donne une idée du niveau culturel général. Y compris celui des journalistes sus-mentionnés, qui devraient sans doute faire un autre métier.

Mais au fait… c'est quoi, qu'ils n'ont pas compris, ces gens ? L'histoire ? Il faut faire, c'est vrai, un minimum attention pour pouvoir suivre car elle est riche, cette histoire, dense, et l'action ne se limite pas à des courses-poursuites en voiture et des fusillades.

Le contexte ? Il n'y a aucune scène de lit et les vertus exaltées ne sont guère à la mode, ne serait-ce que parce qu'elles vont totalement à l'encontre de l'individualisme forcené prôné par les foules d'aujourd'hui. Ah et puis bien sûr, question références, il faut se pencher sur la vieille Europe et non sur les Etats-Unis. Or, si la France profonde est fortement imprégnée de culture américaine, ce qui n'est pas forcément un mal en soi, il est assez affligeant cependant qu'elle ne soit pas un peu plus au fait des légendes et du folklore européens. Forcément, quand en fait de nains on ne connaît que ceux de Blanche-Neige version Disney, qu'on n'a jamais au grand jamais entendu parler ni des elfes ni des gobelins, ah oui forcément, Le seigneur des anneaux devient un monde complètement inaccessible, une œuvre un rien opaque.

Et puis il y a le langage. Ah… là, on touche peut-être un point sensible. Aucune grossièreté verbale dans la trilogie. Aucune vulgarité non plus, d'ailleurs. Au-cu-ne ! En revanche, des tournures de phrases soignées et un vocabulaire non pas recherché mais que l'on n'entend peut-être plus tous les jours : « laissez-le, ou je vous rosse », « Je ne requiers que le pouvoir de sauver mon peuple », « faut-il vous trouver un marchepied ? » « va quérir le roi »… etc. Mais non, je m'égare, bien sûr. Les gens sont, tout de même, encore capables de comprendre leur langue maternelle, non ? Quoique…

Les secrets de la réussite :

Voilà en tous cas pour les grognons. Quant aux autres, aux fans, eux au contraire crient au chef d'œuvre et battent des mains, ne se privant pas, à leur tour, de faire remarquer que cela faisait bien, bien longtemps que l'on n'avait rien vu de cette qualité et de ce niveau. Il n'y a pas de secret là-dedans, hein : cette réussite est le résultat de la passion (Peter Jackson est un fan de chez fan des oeuvres de Tolkien), du métier (n'est pas un cinéaste digne de ce nom qui veut) et… du travail (le même Jackson a tout de même planché 7 ans sur ce projet). C'est sûr, les acteurs (excellents, chacun dans son rôle), ont tous été choisis très soigneusement de manière à avoir le physique de l'emploi. Mais il est de notoriété publique qu'ils ont bossé avant le début du tournage pour se glisser au mieux dans la peau de leurs personnages. Tous ceux qui devaient participer aux batailles ont appris l'escrime, les filles y compris. Et tous ceux qui incarnent des elfes à l'écran ont dû prendre des cours de diction et de maintien. Ce qui explique leur allure déliée et leur démarche aérienne.

A ce que l'on raconte, Peter Jackson a encouragé son monde durant tout le tournage à conserver les vêtements de scène sur le dos en dehors des plateaux afin de s'y sentir à l'aise et de garder un lien continuel avec celui ou celle qu'ils devaient incarner. L'histoire ne précise pas si cette recommandation incluait les accessoires : grands pieds poilus pour les hobbits, épées, arc, diadèmes… Cela étant, même en supprimant les accessoires et même au fin fond de la Nouvelle-Zélande où a eu lieu le tournage, certains de ces costumes ne devaient pas passer inaperçus (imaginez par exemple l'acteur qui incarne Gandalf aller à la supérette du coin avec sa grande robe. Les gens croiraient voir le professeur Dumbledore !).

Par ailleurs, bien que les trois épisodes aient été tournés ensemble en dix-huit mois, les acteurs demeuraient sous contrat durant trois ans, car des scènes ont été recommencées, ou rajoutées, avant les sorties en salle des Deux tours en 2002 et du Retour du roi en 2003. Et quels contrats, fioûû ! Celui de Liv Tyler (Arwen) spécifiait notamment que la jeune femme s'engageait à ne pas prendre un gramme supplémentaire jusqu'à la fin et qu'elle était tenue de conserver le teint pâle qui sied à une princesse elfe.

Coquilles !

Car il y en a, la perfection n'étant pas de ce monde. Quelques bourdes, des erreurs, voire un défaut par-ci, par-là, parsèment la trilogie, heureusement sans la dénaturer. Des détails, dont on ne s'aperçoit pas forcément du premier coup. L'histoire (et là, c'est Tolkien le coupable ) comprend elle-même un épisode totalement illogique : le mot de passe qui seul permet d'ouvrir les portes des mines de la Moria est un mot elfique. Pourquoi les nains, qui sont les ennemis des elfes, auraient-ils utilisé un terme emprunté à leur langue, je vous le demande ?

Il est vrai qu'on l'entend beaucoup, dans ces films, la langue elfique. Autant dire que le film est en deux langues. Mais qu'un elfe parle en elfique, ça paraît normal. Que les nains… oui, bon, je sais, je l'ai déjà dit.

Les petites erreurs du scénario :

Les yeux de Légolas : dans La Communauté de l'Anneau, notre elfe favori a des yeux noirs, vraiment noirs, qui contrastent avec ses cheveux blonds. A partir du second épisode, il y a de nombreuses scènes (mais pas toutes !) dans lesquelles il a les yeux d'un bleu lumineux, très clair. Je sais bien qu'il appartient au peuple fée, mais tout de même !

Pas de diadème pour Eomer ? Quelle injustice ! Lors du couronnement d'Aragorn, à la fin du Retour du roi, toute l'assemblée est évidemment sur son trente et un. Tous les rois, princes et princesses présents arborent leurs couronnes ou leurs diadèmes, y compris Légolas qui entre parenthèses ne révèle qu'à cet instant son véritable rang, le petit cachottier. Eowyn, princesse du Rohan, a elle aussi un cercle d'or sur le front. Mais son frère Eomer est nue tête. Rien sur le crâne que sa crinière vénitienne. Ca alors ! D'autant plus étrange que son oncle étant mort sans héritier direct, il est en toute logique le nouveau roi du Rohan.

La robe de Saroumane : la version longue du Retour du roi met en scène la mort de Saroumane, qui effectue un super plongeon depuis le haut de la tour d'Orthanc. Il a beau tourner sur lui-même dans tous les sens, sa robe reste scotchée à ses chevilles et du coup ça fait très bizarre. Pas que je tenais à ce qu'il se déloque jusqu'à la ceinture, mais un peu de vent dans les voiles rendrait la scène plus réelle.

Dans le même ordre d'idée, le magicien félon venant bêtement s'empaler sur une roue dentée à l'arrivée, il devrait être méchamment explosé. Or, film tout public oblige, il n'y a même pas une petite goutte de sang sur sa robe blanche (robe qui demeure obstinément scotchée à ses cheville, décidément, lorsque la roue tourne sur elle-même –en arrière-.

Critiques :

Voilà pour les coquilles. Mais j'ajouterais, personnellement, deux critiques supplémentaires au scénario (tous épisodes confondus) : était-il absolument nécessaire d'inclure dans le film l'histoire de Sméagol / Gollum ? Cet épisode n'appartient pas au Seigneur des Anneaux mais à Bilbo le Hobbit. Même si Peter Jackson voulait absolument le raconter, pourquoi ne pas l'avoir alors inséré beaucoup plus tôt dans le récit, dans Les deux tours, quand Gollum apparaît pour de bon ? Parce que là, franchement, en intro du troisième volet… on se demande bien ce que ça vient faire là, d'autant que toute cette séquence, passablement longue, est écoeurante. Ver de terre, hameçon, petit déj' de poisson cru tout vif, dents pourries… berk !

Enfin, j'aime pas Arachnée. Vous allez me dire que d'une manière générale peu de gens aiment les araignées géantes et carnivores.

Certes.

Mais je trouve que comparée à la qualité du reste de la trilogie, elle n'est pas trop, trop réussie. Pas ratée non plus, mais moi elle me fait penser à un crabe plutôt qu'à une araignée, surtout lors de la poursuite dans les tunnels. Et puis franchement…. Vous avez déjà entendu une araignée émettre des sons, vous ? Moi jamais.

Des personnages inoubliables :

L'un des aspects les plus originaux du Seigneur des Anneaux est sans doute l'absence de héros (et de méchant) en titre. Chacun des membres de la Communauté ainsi que plusieurs de leurs alliés ont un rôle important à jouer et contribuent à la victoire finale. Aucun d'eux ne sert de faire valoir et l'on serait bien en peine de désigner un personnage central parmi eux : Aragorn, si charismatique ? Gandalf, qui guide et soutient le groupe tout du long et sauve à peu près tout le monde à un moment ou à un autre ? Ou encore Frodon, le Porteur de l'Anneau ? Pourquoi pas Sam Gamegie, toujours là au bon moment ? Impossible de les départager quant à l'héroïsme et l'importance dans le récit. En outre, chacun, mais alors chacun, et cela concerne aussi leurs amis et alliés, est dans son genre extrêmement attachant. Faramir (et même son frère Boromir qui a succombé au pouvoir maudit de l'anneau), Eowyn et son frère Eomer (dans le style ours, en ce qui concerne ce dernier, mais ça n'empêche), Elrond et sa fille Arwen, Galadriel, Théoden, Haldir, qui trouve une fin si tragique sur les remparts du gouffre de Helm… enfin, vraiment tous.

Pareil pour leurs adversaires : il n'y en a pas un qui l'emporte vraiment sur l'autre et ils sont tous atroces, depuis les « têtes pensantes » que sont Sauron et Saroumane, d'ailleurs alliés, jusqu'à Grima Langue-de-Serpent qui travaille pour eux dans l'ombre et naturellement Gollum, répugnant de chez répugnant, tant par l'aspect que par le potentiel de traîtrise qu'il véhicule sous sa peau gluante.

Ce qui en outre ne gâche rien, c'est que chaque rôle est magnifiquement, superbement interprété. Toujours dans le juste ton, chacun des acteurs parvient à faire passer nombre de chose rien que par l'expression du visage, ou un regard, voire un simple sourire. Il y a ainsi dans la trilogie de courts, oh certes, très courts passages -quelques secondes- durant lesquels un flot de sentiments, ou même tout un dialogue, s'expriment sans qu'un seul mot soit prononcé.

Mention spéciale toutefois pour l'interprète d'Arwen. Liv Tyler était vraiment faite pour incarner une elfe. Même dans « la vraie vie », lors des interviews, elle conserve quelque chose de surnaturel.

Ciné-réalité ?

Foin de ces productions où quels que soient les événements, les personnages demeurent aussi blancs et propres que s'ils n'avaient jamais quitté leur salon. Les vêtements des personnages, dans Le Seigneur des Anneaux, se salissent et s'usent à mesure que la Quête avance. Si Galadriel, reine de la Lorien, ne les avaient pas fournis en capes elfiques aux vertus particulières, ils auraient sans doute finis à poils. Mais ça, encore… Soyons sérieux : à vivre continuellement dehors, bivouaquer, traverser des déserts, des montagnes et des forêts, on n'a pas tous les jours l'opportunité de se laver. A se battre et se démener, on ne saurait rester tiré à quatre épingles. Aussi nos héros se baladent-ils avec des mains noires, des ongles en deuil aux contours bien crasseux et sont-ils la plupart du temps passablement échevelés. A l'exception de Légolas (ah, le peuple des fées !) qui tout au plus a un peu de noir sur le nez mais dont jamais une seule mèche n'échappe de son catogan. A l'inverse, Aragorn trimballe durant trois films une tignasse fort hirsute et fort emmêlée, sauf lorsqu'il a l'occasion d'être reçu dans un château, à Fondcombe, à Edoras, à Minas Tirith : il fait alors toilette, laisse ses frusques boueuses de Rôdeur pour des atours de velours et arbore une chevelure soyeuse impeccablement ordonnée. Pareil pour Gimli, dont la crinière rousse et la barbe sont parfois tressées à la diable et embroussaillées à faire peur. Pas toujours folichon, d'être un héros.

Que dire encore de Sam et Frodon qui se mesurent à l'air brûlant, suffoquant du Mordor et au volcan de la Montagne du Destin ? Ils sont noirs comme des charbonniers, en loques, et leurs lèvres desséchées sont couvertes de croûtes. Inutile de dire que l'on n'a aucune peine à entrer de plein pied dans l'histoire et à vivre chaque étape de la Quête.

Symbiose :

C'est d'ailleurs l'un des atouts majeurs de la trilogie : pour le spectateur qui entre dans l'histoire, celle-ci s'avère aussitôt si prenante, chaque séquence atteint une telle intensité et les personnages deviennent si proches, qu'il éprouve la sensation de partager avec eux chaque étape du périple. Partager ? Non… vivre…le cinéma comme si vous y étiez. Rare.

Musique, maestro !

Une alchimie à laquelle la bande son n'est pas, tant s'en faut, étrangère. Elle est grandiose ! Tout simplement grandiose. La partition qui accompagne l'histoire parle d'elle-même. Elle colle à l'image et au récit et en souligne, non en sublime, en exalte chaque seconde. Histoire d'utiliser une métaphore, disons que la musique du film vous prend par la main pour vous entraîner de plein pied dans la Quête de l'Anneau, dont elle transcende chaque image. Du très grand art.

Des batailles sans hémoglobine

Rien que pour cela, ce film mérite de vifs éloges. Des combats, des batailles, ce n'est pas ce qui manque au fil des étapes franchies par les héros. Et ces batailles, elles ont toutes deux points en commun : elles sont saisissantes de réalité, mais jamais au grand jamais n'apparaissent à l'écran de scènes de boucherie. Quelques têtes volent, des hommes et des chevaux tombent de part et d'autre, c'est tout. Et pourtant ! La fureur, la rage, le tourbillon de l'acier, une sorte d'état second qui bannit la peur et les sentiments, tout cela, c'est non seulement parfaitement exprimé à l'écran, mais encore le spectateur ressent, autant dire physiquement, la folie du combat. Et une sorte d'hébétude lorsque celui-ci prend fin.

La charge des cavaliers du Rohan devant Minas Tirith, le hurlement de guerre jailli de 6000 poitrines, ou encore cent épées tirées au clair devant les Portes Noires, cela vous fouette le sang et… vous vide le cerveau. Quelque part, obscurément, les muscles se nouent, les nerfs se tendent, la main cherche instinctivement quelque chose à serrer. Et en même temps, quelque chose d'immonde vous tord les entrailles et vous encourage à faire, très, très vite, le vide dans votre esprit. Cerveau reptilien ou nature profonde de l'être humain ? A méditer !

Ecrit par Syrene, à 15:47 dans la rubrique Cinéma.
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Lundi (21/02/11)
Les échos des studios

Cette rubrique sera consacrée aux « news » relatives aux films à venir qui peuvent nous intéresser.

Comme je ne l'ai pas ouverte juste pour dire ça, je commence (Syrène).

Alors moi je suis obligée de voir sur le long, pour ne pas dire très long terme en ce moment. Il y a à l'horizon trois films qui (à priori) m'intéressent, mais le dernier ne sortira –si tout va bien- que fin 2012, c'est-à-dire dans deux ans.

Ca va, je ne vais pas trop dépenser en séances ciné (quoique la plupart du temps je compense en retournant voir deux ou trois fois le même film, mais ça c'est autre chose).

Je me propose donc de « suivre » les films suivants au fil des mois, chaque fois que je trouverai une information qui me semblera utile ou intéressante.

Nous disions donc :

X-Men Le commencement– sortie prévue le 1er juin 2011

« Avant d'être le professeur X, il était Charles. Avant d'être Magnéto, il était Erik ».

La genèse des X-Men, en quelque sorte. La suite de Wolverine origines mais du côté de l'école des mutants, c'est-à-dire –ô désespoir- sans Wolverine.

A mon humble avis, c'est un pari risqué : dans ce film, aucun des acteurs ayant précédemment joué dans les 4 premiers X-Men ne seront présent. Notamment pas l'emblématique et charismatique Hugh Jackman. Snif. Même pas un tout petit peu ? Non, rien du tout. Nada !

Logique sans doute, mais risqué.

Ne connaissant pas les bandes-dessinées, je me bornerais à parler des films, et côté films, un X-Men sans Wolverine qui en était jusque là le personnage central, c'est comme un gruyère sans trou, un puits sans eau, une nuit sans étoile, un… une…. enfin, vous avez compris. (J'ai déjà vu des commentaires sur Allociné disant « si Wolverine n'y est pas, je n'y serais pas non plus »).

Je dois dire que je ne suis moi-même qu'à moitié intéressée, pour cette raison (bah quoi ? J'ai un faible pour Jackman et tout le monde aime Wolverine, non ? Pour une fois je ne vais pas faire exception).

Donc je vais encore voir venir mais je poste néanmoins le lien vers la bande-annonce en anglais (que je remplacerai par la version française dès qu'elle sera disponible).

http://actu-film.com/x-men-first-class-bande-annonce/

TWILIGHT IV – partie 1 – sortie prévue le 16 novembre 2011

Première partie de la dernière partie. L'histoire on la connaît, c'est sûr, mais il faut voir ce que cette 4ème adaptation nous réserve. Et pour être honnête, je crains un peu, vu les commentaires et les affirmations hystériques de certains et certaines (« certaines » surtout).

Pour ma part je voudrais surtout :

- que cela reste fidèle au livre, comme cela a –presque- été le cas jusqu'à présent (je ne peux définitivement pas avaler le discours de Bella à la fin du 3ème volet)

- que les loups soient correctement traités vu leur importance particulière dans cet épisode. On veut des voix off ! Ne nous les collez pas sous leur forme humaine, tous biceps au vent, dans ce film ! Et je me contrefiche des minettes hystériques qui font pipi dans leur culotte en les reluquant !

- et qu'on ne me serine pas avec des scènes de sexe qui n'ont absolument aucun intérêt (mais fort heureusement, le film se devant de rester tout public, je pense qu'on devrait sauver les meubles)

- ou encore qu'on ne change pas complètement, sous prétexte « de ne pas choquer » l'histoire de Jacob et Nessie (qui cependant ne sera logiquement traitée que dans la seconde partie).

Et là je crains vraiment le pire quand je vois cette photo :

En revanche… mais non, je m'arrête là, j'aurais tout le temps de parler de la seconde partie qui ne sortira qu'en 2012.

Je sais, j'en demande beaucoup.

Et non bien entendu, pour le moment encore aucune bande annonce, il va falloir patienter.

Dernier de la série chronologiquement mais premier en degré de « fanitude » et d'attente (c'est bien ma veine),

Bilbo le hobbit – première partie. Sortie possible en décembre 2012

Après d'innombrables tours, détours et contours, plusieurs tonnes d'emmerdes et d'obstacles en tous genre, des batailles juridiques et des batailles de gros sous, la défection du réalisateur pressenti, le tout ayant quand même pris pas loin de 5 ans, le tournage pourrait –devrait- débuter fin mars 2011.

La bonne nouvelle, c'est que Peter Jackson lui-même reprendrait les commandes pour nous emmener à nouveau en Terre du Milieu.

La mauvaise (du moins la dernière en date) c'est que ce tournage aurait du commencer en février, mais que Jackson a dû être hospitalisé. Non, non, il n'a pas rencontré d'orcs ou d'araignée géante, il a « juste » des ulcères.

Gandalf, Gollum et Galadriel (les trois G, lol) devraient reprendre du service sous les traits que nous leur connaissons déjà (encore heureux ! ) mais évidemment, deux ans c'est affreusement long, il peut se passer encore bien des choses d'ici là. N'étant pas du tout branchée « acteurs », je ne vais pas faire un baratin là-dessus, j'ai juste entendu deux infos contradictoires à propos du père de Légolas, dont j'ai d'ailleurs totalement oublié le nom : Titvan m'a informé que serait pressenti l'acteur, ou du moins l'un des acteurs, qui joue le docteur Who. Et j'ai lu quelque part qu'Orlando Bloom, alias Légolas soi-même dans Le Seigneur des Anneaux, pourrait incarner à présent son papounet (ce qui entre nous ne me parait pas très crédible, mais il faut toujours, dans ces cas là, que certains réclament le retour des « anciens » acteurs même si leurs personnages n'ont plus leur place dans la nouvelle histoire).

Affaire à suivre.

Suite :

Voici la bande annonce en VOST de X-Men Le commencement :

http://www.premiere.fr/Cinema/News-Cinema/Video/VIDEO-X-Men-le-commencement-la-bande-annonce-francaise/(gid)/2556614

ainsi que deux projets d'affiche :

Ah, une fois qu'on a une idée de ce qu'ils racontent dans la B.A., ça devient plus sympathique. En fait, ça commence à m'intéresser vraiment. J'ai juste un peu de mal avec le physique du type qui va jouer Charles Xaxier jeune... je ne l'imagine pas devenir en vieillissant le professeur Xavier que je connais.... Magnéto par contre passe beaucoup mieux.

Ecrit par Syrene, à 21:38 dans la rubrique Cinéma.
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Vendredi (10/12/10)
Dick le rebelle (Dick Turpin)

Le titre original de la série est bien Dick Turpin, mais il a été changé pour la version française en Dick le rebelle.

Bien que le terme de « rebelle » convienne parfaitement au héros de ces aventures toujours trépidantes, on ne comprend pas très bien le pourquoi de ce changement. C'était cependant extrêmement courant dans les années 1980, dont cette série est issue. A remarquer d'ailleurs que souvent les titres français n'avaient plus aucun rapport avec ceux qu'ils remplaçaient.

Je crois que la timbale en la matière revient au film d'héroïc-fantasy sorti aux Etats-Unis sous le titre The beastmaster (parfaitement justifié) et traduit en français par…. Dar l'invincible

D'ailleurs, dans la liste des épisodes un peu plus bas, je mets entre parenthèses les titres anglais, car même en étant une quiche dans la langue de Shakespeare, je vois que certains n'ont pas grand-chose à voir avec la traduction.

Mais revenons-en à nos brigands et, pour nous mettre tout de suite dans l'ambiance, voici un lien qui vous conduira tout droit au générique de la série :

http://www.youtube.com/watch?v=atz2Qt3SpRw

Pour ma part, j'ai toujours adoré ce générique. D'abord à cause de la musique (et puis ça changeait agréablement, à l'époque, des génériques chantés dont les paroles étaient la plupart du temps un peu bêbêtes, avouons-le même si nous les avons tous et toutes fredonnés durant des années).

Fameux morceau de musique, donc, entraînant à souhait et qui suggère parfaitement la chevauchée et l'aventure.

Puis les images, bien sûr. Images de la nature baignée de nuit et pleine de mystère. Et à nouveau la chevauchée, ce cheval (une jument, en fait) qui galope dans l'obscurité vers les rendez-vous toujours hasardeux du destin.

On comprend de suite à qui on a affaire mais en même temps, la présence omniprésente du gibet met une note carrément sinistre et inéluctable dans l'affaire (pourtant je vous rassure, au contraire de ce que j'ai pu raconter dans mon histoire virtuelle, pour celles qui la connaissent, et bien que l'épisode intitulé à juste titre La pendaison m'ait presque fait mouiller ma culotte de frousse à l'époque, point de fin tragique à la série). Cependant, on sait parfaitement qu'elle est inéluctable cette fin et qu'un jour viendra où…. Je vais citer ici l'introduction du film Braveheart (gloups) : « l'histoire est écrite par ceux qui pendent les héros ». Ou comme le disait M. de La Fontaine, « la raison du plus fort est toujours la meilleure ». Le même auteur, témoin de son époque, a d'ailleurs raconté également l'histoire édifiante du pot de terre et du pot de fer. Hélas, hélas.

Ceci m'amène à la situation historique de Dick le rebelle. D'abord, afin de ne plus revenir sur ce sujet par la suite et comme le savent tous ceux qui furent fans de cette série, oui, Dick Turpin a réellement existé. Oui, c'était réellement un bandit de grand chemin dans l'Angleterre du XVIIIème siècle. Mais ici s'arrête l'Histoire et commence la Légende (et accessoirement le feuilleton télévisé), car la sordide vérité oblige à dire que le vrai Dick était une authentique crapule aux mains pleines de sang innocent et qui n'avait pas volé (pour une fois qu'il ne volait pas) sa lugubre fin sur le gibet en avril 1739.

Ce point étant éclairci je vais en souligner un autre, tout aussi historique et sordide que le précédent. L'Angleterre de cette époque était particulièrement dure aux pauvres gens et s'il y avait en effet tant de canailles dans les villes et sur les chemins, ce n'était pas tout à fait un hasard.

Si, comme toujours et partout, certains individus avaient sans aucun doute le vice dans le sang, d'autres avaient fini, à bout de misère, par se voir pousser les ailes et les griffes du diable. Et comme chacun sait, c'est là une pente fort dangereuse sur laquelle, une fois engagé, on va toujours plus loin sans savoir exactement jusqu'où.

Qui a dit « côté obscur » ? Ben oui, en gros c'est ça.

Voici d'ailleurs un extrait de l'introduction de Richard Carpenter lui-même (créateur de la série Dick Turpin et auteur de la novélisation) : « L'Angleterre du XVIIIème siècle n'était pas tendre pour qui osait braver la loi. Celle-ci apportait à protéger la propriété un zèle cruel et le vol d'une broutille pouvait vous valoir la pendaison. La vie humaine ne valait pas cher et le peuple menait une existence misérable. Pour le peuple la vie était dure à cette époque. Les lois anglaises de ce temps-là protégeaient le riche de préférence au pauvre.

Plus de 200 types de « crimes » étaient punis de la pendaison et l'expression populaire de l'époque « Autant être pendu pour un mouton que pour un agneau » est à interpréter comme : « pourquoi ne pas commettre un véritable forfait puisqu'une bagatelle te vaudra aussi bien la corde ? ». Qu'il s'agisse d'une miche de pain ou de l'attaque d'une diligence, la sentence était invariablement : « … sera pendu haut et court jusqu'à ce que mort s'ensuive ».

Bref, les gens du peuple, notamment dans les campagnes, étaient exploitables et corvéables à merci et la « justice » sans pitié. On pendait sans sourciller des enfants pour le vol de quelques pommes et la misère était grande.

Cette réalité historique sert de toile de fond à la série : dans ces campagnes où nul ne sait s'il pourra manger et aura encore un toit le lendemain, un bandit/justicier mâtiné de Robin des Bois et de Zorro-le-vengeur dévalise les riches voyageurs, fait la nique aux autorités et ne peut s'empêcher d'apporter aide et assistance à tous les malheureux dont il croise le chemin.

En un mot comme en cent, cette série revisite avec bonheur le thème du hors-la-loi au grand cœur.

Vous pouvez applaudir.

Et à partir d'ici, je quitte définitivement l'Histoire pour la seule série.

Comme il se doit en la matière, le héros de ces aventures a derrière lui un passé tragique ; à ce sujet, il me faut préciser ici que 5 épisodes ne furent jamais traduits en français ni diffusés dans l'hexagone (à mon grand désespoir et ma grande frustration). Nul ne sait d'ailleurs pourquoi. Je pense qu'ils doivent contenir les précisions divulguées par les novélisations très fidèles de Richard Carpenter, créateur de la série, et à peine évoquées dans les épisodes traduits en français.

On sait donc que les parents de Dick Turpin sont morts de faim sur les routes après que leur ferme ait été confisquée par le méchant de l'histoire, le sinistre sir John Glutton (en français, ça me fait penser à « glouton » et ça lui va vraiment très bien, au propre comme au figuré).

Ca commence bien, pas vrai ? Et où était Dick pendant ce temps-là, allez-vous demander ? Eh bien, pendant ce temps-là Dick était à Gibraltar, à faire la guerre aux Espagnols et à baver des ronds de chapeaux.

Les livres, disais-je, donnent quelques précisions supplémentaires à ce douloureux passé : en fait, notre ami Turpin qui était alors un tout jeune homme a été enrôlé de force dans l'armée (pratique courante un peu partout à cette époque). On comprend du même coup pourquoi l'armée, les soldats et les officiers lui sortent par les trous de nez.

Sachant que son héritage familial a été saisi en son absence et que ses parents ont connu le sort relaté plus haut, sa colère et sa rébellion n'ont rien de très surprenant.

D'autant que la guerre d'Espagne n'a pas exactement été une aimable croisière pour notre futur détrousseur. A Gibraltar, le jeune Turpin devait faire la connaissance de son ennemi juré, le lieutenant Nathan Spiker (devenu capitaine au service de Glutton quelques années après que la guerre soit terminée).

Je reviendrai sur ce sinistre personnage un peu plus loin mais il faut savoir que si leur inimitié était prévisible, elle n'a pas commencé par des divergences de point de vue ou de caractère mais par un guet-apens tendu par l'ennemi. Spiker, qui commandait alors un détachement, s'enfuit lâchement en abandonnant ses hommes à la mort.

Dick Turpin, on s'en serait douté, faisait partie de cette petite troupe tombée sous le feu des mousquets espagnols et parvint miraculeusement à survivre. Le matin suivant, blessé et épuisé, il parvint à regagner le campement anglais. Seul survivant mais surtout seul témoin de la dérobade de Spiker. Point d'esclandre ni d'accusation, à cette époque un simple troupier ne pouvait accuser un officier, mais le regard de mépris adressé au lieutenant aurait brûlé l'âme de celui-ci au fer rouge et devait le hanter sans cesse à partir de ce moment.

Le hasard fera ensuite que quelques années plus tard les deux hommes se retrouvent en Angleterre dans le comté de Hertford, l'un hors-la-loi et l'autre au service du shérif et maire. Dès lors, opposés en une lutte sans fin, le mépris de l'un et la haine de l'autre ne feront que décupler au fil du temps.

Par ailleurs, si l'on essaie d'imaginer un instant que Dick ait pu reprendre le fil d'une existence « normale » à son retour d'Espagne, on est aussitôt forcé de réaliser que Spiker l'aurait persécuté de toutes les manières possibles pour venger l'affront fait à sa propre lâcheté.

Seulement voilà, à son retour, donc, Dick Turpin a appris la mort tragique de ses parents et par la même occasion qu'il ne possédait plus rien au monde, ni ferme, ni argent, ni terre, rien ! Nada ! Pour survivre, il a donc « pris la route » et s'est fait brigand de grand chemin. Mais cela faisant, il s'est juré de ruiner le responsable de ses maux, sir John Glutton, et accessoirement tous ses semblables.

Petite précision : on ne sait pas avec exactitude quand et comment Turpin est revenu en Angleterre car dans La loi des tziganes il précise qu'il a rencontré les gitans en Espagne alors qu'il fuyait la maréchaussée (aurait-il fini par déserter ? Ce point demeure un mystère), et qu'il les a fréquentés suffisamment longtemps pour apprendre leur langue et leurs coutumes.

Quoi qu'il en soit, de retour sur son sol natal il est donc devenu un « écumeur ». Sans jamais tuer ni maltraiter quiconque (il y tient beaucoup), il attaque donc les calèches et autres diligences transportant de riches voyageurs qu'il soulage de leurs bijoux et de leur argent. Audacieux et rusé, il emploie parfois la manière détournée pour gagner plus gros encore : maître du déguisement, il peut endosser toutes sortes d'identités inattendues et se faire passer aussi bien pour un aristocrate que pour un voyageur ou, on le verra, un soldat ou un traqueur de brigands. Connaissant les usages du grand monde et sachant même jouer du clavecin, il se fond aisément dans tous les milieux et donne le change jusqu'au moment où les victimes se rendent compte –trop tard- qu'elles ont été jouées.

C'est ainsi que le nom de Dick Turpin est rapidement devenu célèbre dans tout le pays. Ce qui est loin d'être un avantage : d'une part parce que celui qui le porte est ainsi devenu « l'homme le plus traqué d'Angleterre » ; d'autre part parce qu'on ne cesse de lui attribuer des « exploits » mais surtout des crimes qu'il n'a jamais commis. Et enfin parce que de trop nombreux appentis-écumeurs utilisent son nom, histoire d'effrayer le client, ce qui a le don d'horripiler le vrai Turpin. On le comprend tout à fait sur ce coup-là, d'ailleurs.

On pourrait penser que grâce à ses activités et son astuce il aurait rapidement amassé un magot considérable, suffisant même pour acheter sa grâce et éviter le gibet (eh oui, dans ce monde corrompu c'est possible, tout s'achète, même ça). Ou encore, plus rien ne l'attachant à l'Angleterre, payer la traversée et tenter sa chance aux Amériques.

Seulement voilà, doté d'un cœur gros comme ça et d'une inépuisable réserve de compassion et de sollicitude, Dick protège inlassablement les pauvres gens de la rapacité des puissants sans scrupule. Et souvent, l'argent acquis avec tant de risque passe de ses mains à celles des malheureux.

Telle pauvre veuve est-elle menacée d'expulsion pour ne pouvoir payer le loyer exorbitant qu'on lui réclame ? Dick lui fera cadeau de la somme. Tel a-t-il perdu son foyer, brûlé ou réquisitionné par les autorités ? Turpin lui donnera de quoi retrouver un toit. Une malheureuse dont la famille entière a été décimée par un lord gravement cinglé a-t-elle été contrainte à un mariage dont chaque jour est pour elle un nouvel enfer ? Dick l'aidera à retrouver le « magot » de son détrousseur de frère et le lui offrira intégralement, sans en garder une seule piécette en dépit des difficultés et sales moments qu'il aura traversés dans cet épisode (Le renard). Une pauvre fille de village est-elle agressée par trois nobles en mal de loisirs ? Si Turpin passe par là, ils se feront tirer les oreilles de belle façon (La fiancée du diable).

Sa générosité lui est d'ailleurs profitable : adoré des gens du peuple, dont il est le héros, il sait qu'il peut trouver chez eux asile et soutien en cas de problème. Même les servantes, y compris celles de sir John (mais les servantes sont issues du peuple), sont de son côté et n'hésitent pas davantage à jouer pour lui les espionnes qu'à lui ouvrir leurs chambres. Petit filou, va !

Mais ce n'est pas tout. Je veux dire que ce n'est pas la seule raison qui fait que Turpin n'a pas entre les mains une coquette petite fortune. En réalité, il n'a que faire d'une vie rangée et de la richesse. Son existence aventureuse lui convient, même si elle doit tôt ou tard le mener à la potence. Ce sujet est abordé à deux reprises, aussi bien dans Le renard où il explique à son compagnon qu'il est un chasseur autant dire conditionné pour faire ce qu'il fait et dans Le pardon où, pour avoir sauvé le jeune cousin du roi, Turpin se voit offrir sa grâce sur un plateau d'argent et s'offre le luxe de la refuser !

Ce sont par ailleurs ses dispositions de redresseur de torts qui vont nantir notre héros d'un compagnon à vrai dire fort maladroit et gaffeur, dont on va suivre l'évolution tout au long de la série. Si le jeune Nick Smith n'avait été un adolescent si impulsif et irréfléchi, s'il avait été capable de mesurer les conséquences de ses actes, il ne se serait jamais retrouvé dans un tel guêpier et menacé au mieux des galères, au pire de la corde.

Voilà comment, histoire de lui éviter l'un comme l'autre et par amitié pour la mère du garçon, accessoirement une de ses anciennes conquêtes, à son corps défendant, Dick Turpin, le chasseur solitaire, se verra flanqué d'un partenaire dont les bévues et les maladresses seront légion et leur vaudront plus d'une mésaventure.

Pour être juste, il faut quand même préciser que si Nick lui cause pas mal d'ennuis, il sait également, à l'occasion, lui venir en aide dans des situations critiques.

Plus personne d'ailleurs ne l'appellera plus Nick dorénavant, sinon sa famille (quand même), car l'adolescent se voit dès lors décerner, pour « prendre la route », le nom de guerre de Feu Follet. « Swiftnick » en anglais, ce qui constitue un jeu de mots incompréhensible, le véritable nom du garçon étant Nick Smith.

Avant de passer à la revue de détails des personnages et des épisodes, je dirais encore un mot général sur les lieux et sur les femmes dans la série.

Le décor général c'est bien sûr la campagne anglaise, principalement celle du comté de Hertford. L'histoire tourne beaucoup également autour de Rookham Hall, le manoir de sir John Glutton.

Et enfin il y a les auberges et tavernes de village, où Dick et Feu Follet établissent fréquemment leurs quartiers mais où, souvent aussi, l'aventure vient les chercher par la main. Ainsi, le tout premier épisode commence à l'auberge du Cygne Noir, tenue par la mère de Nick/Feu Follet. Tout au long de la première saison, le quartier général de nos aventuriers se situe à l'auberge « Le Coq et le Taureau » tenue par Nell et Davy (voir ci-dessous). Après que Spiker l'aura incendiée, c'est à l'auberge du Renard, tenue celle-là par Polly Magott, que nos deux compères installeront leurs pénates.

Une sombre histoire de trahison se déroule à l'auberge du Joli Voiturier dans Le donneur et les manigances des recruteurs, dans l'épisode éponyme, ont aussi pour théâtre les auberges de village, centre de la vie locale.

Les femmes. Elles sont fort nombreuses, presque omniprésentes, certaines sont même des personnages à part entière de la série et reviennent régulièrement. On pourrait penser qu'elles ne sont là que pour faire bien dans le décor ou pour tomber à tour de rôle dans les bras de Dick Turpin, ce dernier étant particulièrement sensible aux charmes féminins.

Mais que l'on se détrompe, s'il remporte en effet un vif succès auprès de la gent féminine (on dirait notamment que toutes les servantes de Sir John sont ses complices et peut-être ses maîtresses), les dames sont plutôt à leur avantage dans la série : de la lady à la servante en passant par la fille d'auberge ou l'aventurière, même si nombre d'entre elles (mais pas toutes, je vous rassure) sont prêtes à fondre devant les exploits du bandit de grand chemin et son bizarre sourire tordu, toutes cependant tiennent haut leur place, courageuses, presque toujours indépendantes, parfois coquines, parfois malheureuses, mais toujours attachantes.

Non franchement, la série fait la part belle aux femmes.

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Les personnages :

Les héros

Dick Turpin : gâââ… ahem, pardon. Non mais voilà, c'est l'archétype du héros selon mon cœur. Gentilhomme de fortune, brigand certes, un peu tricheur, excellent comédien, intrépide et doté à la fois d'un esprit inventif et d'une bonne dose de compassion pour tout un chacun (au point de veiller toute une nuit un ennemi qu'il soupçonne d'être atteint de la peste), il « se comporte en homme », comme le résume très bien Feu Follet.

Un homme qui a certes des qualités et une grande force morale, mais aussi bien des défauts et ses propres faiblesses. Non, ce n'est pas Monsieur Perfection, heureusement !

Ainsi, il a la tête très près du bonnet (enfin, du tricorne, dans son cas), plutôt mauvais caractère et pas une once de patience.

D'épisode en épisode, Feu Follet se fait copieusement enguirlander et traiter d'imbécile ou de crétin. A la longue ç'en est drôle, parce qu'on voit venir l'orage et notre « apprenti écumeur » aussi, qui tire une tête de circonstance avant même que le tonnerre éclate, genre « Oh là là, qu'est-ce que je vais encore me prendre comme soufflante ! ». Heureusement que comme on dit, « chien qui aboie ne mord pas », hein ?

Non seulement Dick Turpin ne mord pas mais en outre il n'est pas rancunier pour un sou. Il crie un bon coup et puis fini, c'est oublié. Même quand Feu Follet, égaré, le blesse grièvement d'un coup de pistolet, Dick ne lui en tient pas rigueur et, une fois guéri, lui ouvre les bras en voyant le garçon éclater en sanglots.

Turpin est aussi « têtu comme un âne rouge » (dixit l'un des personnages de la série) et non dépourvu d'orgueil. La vérité oblige également à dire qu'il chante comme une casserole.

Il a manifestement des tendances à la tyrannie : Feu Follet lui sert un peu de bonne à tout faire, il soigne les chevaux, entretient les armes, fait les courses, va lui chercher à boire (« Feu Follet, la bouteille est vide ! ») et lui cire ses bottes ! (même s'il lui arrive, dans un moment de révolte cependant passager, de les lui lancer à la tête en disant « Cirez-les vous-même, j'en ai assez de vos tyrannies ! » et de partir en claquant la porte).

Mais sa plus grande faiblesse, outre sa propension à jouer les redresseurs de tort, ce sont les jolies femmes. Un joli minois, un silhouette gracieuse, un sourire, et le voilà qui se transforme en véritable cœur d'artichaut. Il le payera très cher à l'occasion, comme dans La fiancée du diable.

Autre trait distinctif, Dame Nature a doté notre brigand d'une langue particulièrement acérée, d'un esprit sarcastique et d'un sens aigu de la répartie (qualité que je lui envie beaucoup, pour tout dire).

Bien que s'encombrer de Feu Follet ne l'ait pas emballé pour un sou au départ et qu'il le « secoue » (moralement) régulièrement, il a fini par s'attacher à cette tête folle et veille sur lui tout en s'efforçant de le préparer un jour à s'en tirer seul.

Et le petit plus qui fait tout : Dick est très attaché à Bess, sa jument noire.

Alors peu importe qu'il ne soit pas ce que l'on appelle un homme séduisant, son charisme fait tout et pour ma part, eh bien…. je craque surtout pour son sourire un peu tordu !

Feu Follet : parfois très agaçant, surtout dans les premiers épisodes. Il a tendance à foncer tête baissée sans réfléchir, il est maladroit, très étourdi (il est capable de partir attaquer un attelage en ayant oublié de charger son pistolet, par exemple), complètement insouciant et un tantinet brouillon.

On lui pardonne cependant car sa jeunesse (il est supposé n'avoir que 16 ans au début) et son exubérance sont cause de tout. De plus, il évolue considérablement au cours de la série. C'est même tout l'intérêt du personnage.

Plutôt bien intentionné, on sent cependant parfois qu'il pourrait mal tourner si Dick n'était pas là pour le maintenir dans le « droit » chemin, à savoir ne tuer personne et éviter toute brutalité (en dehors des combats du moins, et encore, je ne parle que de brutalité, là).

Personnellement, je regrette un peu que l'acteur qui incarne ce brigand en herbe n'ait pas beaucoup d'expression, surtout dans les épisodes du début, mais il faut admettre qu'il s'améliore lui aussi au fil du temps.

A noter que les hormones de Feu Follet s'éveillent aussi à mesure que le feuilleton avance : dans la première saison il est totalement imperméable aux charmes de l'autre sexe et, de manière très enfantine, prend des airs excédés ou boudeurs chaque fois que Dick serre une femme d'un peu plus près. Il laisse même fuser, entre deux gros soupirs, des commentaires du genre :

- Pff, les bonnes femmes !

Mais à mesure que les mois (ou les années, on ne sait pas très bien) passent, ses sens s'éveillent et il lui arrive à plusieurs reprises d'embrasser l'une ou l'autre jouvencelle à l'occasion.

Il lui arrive même dans La loi des tziganes de tenter une approche plus intime d'une jolie gitane ; mais la diablesse l'accueillant bec et ongles, il s'en va bouder dans son coin en la traitant de pimbêche, vexé comme un pou (il aura quand même droit à un baiser à la fin de l'épisode).

Grosse évolution de ce côté-là entre autres, donc ; si dans La capture le fraternel bisou de Kate le laisse de marbre, dans Le juge ou La loi des Tziganes il découvre les vrais baisers et y prend manifestement plaisir. Enfin, la fin de l'épisode intitulé Le recruteur le voit embrasser à bouche-que-veux-tu la jeune et jolie Sally, et tous deux se pelotent mutuellement avec tant d'enthousiasme que Dick, un sourire aux lèvres, talonne sa jument pour s'éloigner discrètement et laisser aux tourtereaux un peu d'intimité.

Dans un tout autre registre, bien qu'il lui arrive d'affirmer, avec une affectueuse fierté, que Dick Turpin est « un peu fou », Feu Follet lui est très attaché. Le brigand est à la fois pour lui un mentor, un ami et un père qu'il admire ouvertement et auquel il cherche manifestement à ressembler. Ajouté à son tempérament impulsif, cela explique sa réaction très vive, disons même brutale dans L'imposteur, quand il croit que son modèle est passé « du côté obscur ».

Même s'il lui arrive de trouver que la présence et la notoriété de Turpin l'étouffent un tantinet et qu'il lui reproche parfois de ne pas le laisser « faire ses preuves ».

Un peu comme tous les adolescents, en somme.

Bess : (Black Bess en anglais). Bess est la jument de Dick Turpin. Initialement volée –logique- elle est presque un personnage à part entière de la série, notamment en raison de l'attachement que lui porte son maître.

Dick l'a d'ailleurs bien dressée : une simple tape sur la croupe et Bess va se cacher sous les arbres ou dans les broussailles pour n'en plus bouger jusqu'à ce qu'il vienne la chercher. Elle sait aussi se coucher pour disparaître derrière les taillis et demeure fidèlement aux côtés de son cavalier lorsque celui-ci, blessé, vide les étriers et perd connaissance (L'imposteur).

Dans La capture, Dick ayant été capturé, Bess est tombée aux mains de sir John Glutton. Après s'être s'échappé lors de son transfert à Hertford grâce à l'intervention de Feu Follet, Turpin n'a rien de plus pressé que de retourner à Rookham Hall pour reprendre son bien.

Cet épisode n'apparaît pas dans la série mais est brièvement raconté dans la novélisation (écrite, je le rappelle, par Richard Carpenter, le créateur de la série télévisée) ; il précise à cette occasion que sir John avait tenté de monter Bess pour aller à la chasse ; mais soit que la jument soit trop fougueuse pour lui soit qu'il l'ait malmenée, il a été désarçonné.

Extrait : « En voyant comment on avait traité sa jument bien-aimée, Turpin se répandit en imprécations. Pour avoir fait vider les étriers à sir John lors d'une partie de chasse, l'animal avait été sauvagement battu. Heureusement, sous la main apaisante de son maître, la jument ne tarda pas à se remettre totalement».

Espèce de gros pourceau puant !! (au cas où, c'est de Glutton que je parle).

Les gentils

(Je me cantonne à ceux qui reviennent régulièrement tout au long de la série, évidemment, pas aux personnages passagers)

Nell (Nelly) et Davy : Ces deux là tiennent l'auberge du Coq et du Taureau, véritable quartier général de Dick Turpin dans les premières saisons.

Elle, surnommée « Big Nell », maîtresse femme forte comme deux hommes, qui fume la pipe et ne répugne pas à l'occasion à faire le coup de poing ou le coup de feu. Elle apparait de prime abord comme une véritable mégère, qui ne sait s'exprimer autrement qu'en hurlant. Notamment lorsqu'elle appelle son petit mari à grand renfort de rugissements : « DAVYYY !!! ». « Petit » étant le terme pour cet homme placide, deux fois plus petit et fluet que sa compagne et qui parait toujours la craindre, répondant à ses beuglements par de timides et empressés « oui, mon trésor ? ». Mais foin des apparences : en réalité, le couple est très uni et lié par une sincère et réciproque affection.

Amis fidèles et de longue date de Dick Turpin, ils sont parmi les rares à connaître l'emplacement de ses repaires secrets. Nell n'hésite d'ailleurs pas à prendre un énorme risque en le prévenant au vu et au su de tout le monde d'un guet-apens de Spiker (Les traqueurs de brigands). Elle payera d'ailleurs chèrement sa constance puisque le capitaine, ivre de rage, met alors à exécution une menace longtemps proférée et brûle l'auberge de fond en combles.

C'est le seul et unique moment de la série où Nelly a un moment de faiblesse, fondant en larmes dans la misérable carriole que les deux époux ont pu sauver du désastre, tandis que Davy la console et la soutient de son mieux.

C'est évidemment auprès de Dick Turpin que tous deux vont se réfugier, et c'est lui qui leur offrira les 500 guinées gagnées (et non volées) au terme d'un plan très audacieux qui verra une fois de plus la déconfiture totale de Spiker.

Avec cette somme, ils pourront tout recommencer en achetant cette fois une forge (dont Nelly sera le forgeron et non pas Davy, eh non).

Polly Magott : encore une maîtresse femme, dont cependant l'apparition dans la série est plutôt malencontreuse (La capture). Arrêtée pour avoir ramassée des pommes (à terre) sur les terres de Sir John Glutton, cette comédienne, diseuse de bonne aventure, est condamnée à deux ans de prison. A moins que, lui propose Spiker, elle ne joue le rôle d'une richissime lady en voyage afin de tendre un piège à Dick Turpin et le capturer.

Ce que la drôlesse accepte sans hésiter.

Elle réclamera même (sans succès) la récompense promise pour la capture du bandit !

Assurément, Polly n'est pas sentimentale pour un sou. C'est aussi dans la série la seule et unique femme à ne pas fondre comme miel en présence de notre brigand bien-aimé. Elle le rabroue vertement et menace même à l'occasion de lui coller sa main dans la figure : « Tu veux une baffe ?! ».

C'est enfin la seule, mais alors vraiment la seule à ne jamais appeler Dick par son prénom. Qu'elle parle de lui ou s'adresse directement à lui, elle l'appelle « Turpin », même lorsqu'elle l'appelle au secours (Le pardon).

Elle l'aidera cependant à échapper une première fois à lord Manderfell dans Le renard puis lui offrira, ainsi qu'à Feu Follet, l'abri de son auberge dans la suite des épisodes (après que celle de Nell et Davy ait brûlé).

Malheureusement, Polly commettra aussi une énorme bourde dans Le pardon en brûlant la veste de Dick dans laquelle se trouve, dûment signée, la grâce officielle de Feu Follet. Ceci toutefois pour la plus grande joie du garçon qui, fidèle à lui-même, préfère la vie de brigand aux côtés de son mentor sans envisager l'avenir un seul instant.

Isaac Rag : ce vieux brigand en haillons passe de prime abord pour un pauvre vieux mendiant à moitié idiot et totalement inoffensif. On lui donnerait le bon dieu sans confession et on lui ferait l'aumône en passant. Ce qui serait une grosse erreur, car il vous délesterait aussitôt de la totalité de votre bourse !

Voleur, détrousseur et profiteur invétéré, meurtrier peut-être, Rag apparaît pour la première fois dans la série dans l'épisode intitulé Le forgeron.

Le prenant pour un autre, Dick et Feu Follet le sortent alors de prison. Bien que nos deux héros ne se gênent pas pour clamer haut et fort leur déconvenue en découvrant leur erreur, bien qu'il n'hésite pas une seconde à les dépouiller d'un butin durement gagné à la fin, le vieux filou leur en aura une reconnaissance durable.

C'est lui qui recueillera et sauvera Dick, grièvement blessé, dans l'épisode intitulé L'imposteur. Connaissant son goût pour l'argent et son habituel manque de scrupules, on ne peut que se dire que le vieux aurait pu aisément le vendre et empocher la récompense de 200 guinées promises pour la capture du célèbre bandit. Il s'en garde bien cependant, tout au contraire.

Quoique de plus mauvais gré, il aidera encore Dick et Feu Follet à fuir leur prison dans La cage.

Pour des raisons de lui seul connues, dès le premier instant il appelle Dick « capitaine » (« mon prince » dans les novélisations, je ne sais quelle est la bonne traduction, jamais entendu en anglais). Et ce qui est plus bizarre encore, c'est que malgré sa haine viscérale de l'armée et des officiers, Turpin ne proteste jamais. Personnellement, j'ai toujours adoré cette manière de le nommer, surtout à la manière d'Isaac qui fait volontiers trainer la dernière syllabe : « capitaaaiiiiiiiine ». Lol.

Cela étant, on s'aperçoit à l'occasion que contrairement aux apparences, le vieil Isaac a toute sa tête et qu'elle fonctionne parfaitement. Et que bien que jouant toujours les effarouchés, il peut faire montre d'un parfait sang-froid à l'occasion, comme lorsqu'il extrait une balle de l'épaule de Dick (qui a du salement déguster, entre nous : le vieux a du fouiller la plaie à vif avec son couteau chauffé à blanc, Moman, j'ai mal pour lui ! Cette scène est suggérée dans la série et racontée dans le livre *tombe dans les pommes* ).

Les méchants

Point d'histoire sans méchants. Comme pour « les gentils », je ne parle que de ceux qui sont présents dans toute la série (à l'exception d'un ou deux épisodes).

Oh, et le détail qui tue : dans la première saison, les deux affreux sont toujours présentés à Rookham Hall occupés à la même chose. Sir John à table en train de s'empiffrer, Spiker en train de se regarder dans le miroir. Houlà, houlà !

Sir John Glutton : qu'on le pende !  (faudrait une sacrée corde, cela dit, pour pendre cette grosse baleine). Bref. J'ai beau réfléchir, je ne lui trouve pas une seule qualité. Normal, vous allez me dire, vu que c'est le méchant.

Pour tout arranger, ce gros joufflu rubicond adore la chasse ! Au renard, sans doute, mais peu importe, ça commence déjà très mal pour lui.

Accessoirement, c'est aussi le maire et le shérif du comté de Hertford. Situation des plus pratiques et des plus confortables pour mettre ledit comté en coupe réglée. C'est que sir John aime l'argent, passionnément, plus que tout (sauf peut-être manger) et donc il n'en a jamais assez, il lui en faut plus, encore plus, toujours plus et pour cela tous les moyens sont bons : faux et usage de faux (La marraine), mensonges et mises en scène (idem), torture (Le forgeron), mariage forcé (Le héros), extorsions de fonds (Le feu follet) et bien sûr toutes ces opérations « légales » consistant à réquisitionner les pâturages communs (Le juge), à jeter à la rue les pauvres gens afin de faire main basse sur leurs terres, leur ferme, leur bétail –c'est ce qui est arrivé aux parents de Dick Turpin- ou encore en augmentant le loyer et les charges de ses métayers « jusqu'à ce qu'ils crèvent de faim ».

En toute logique, affamé d'or comme il est (affamé tout court, en fait), il est du genre pingre quand il s'agit de dépenser autrement que pour sa satisfaction immédiate et personnelle : ainsi refuse-t-il d'engager et donc payer des hommes afin d'assurer la sécurité du comté, notamment des routes. Car hélas, tous les brigands ne sont pas aussi chevaleresques que Dick Turpin et certains sont non seulement des voleurs, mais aussi des assassins. Oh bien sûr, Glutton emploie le capitaine Spiker. Mais il le paye surtout de belles promesses jamais tenues.

Et en dehors de ça, demanderez-vous ? En dehors de ça, pas grand-chose. Rien de reluisant, en tous les cas. Sir John est colérique, tyrannique, et derrière ses airs faussement bonhommes c'est un être très froid qui ne se soucie absolument de rien ni de personne en dehors de lui-même. Mais attention, même s'il place au-dessus de tout sa précieuse grosse personne et son or, il ne faudrait pas le sous-estimer : il est également très calculateur, très retors et infiniment plus rusé qu'il y parait.

C'est d'ailleurs pour ça qu'il tolère Spiker : le manque d'intelligence et la balourdise de ce dernier le rendent manipulable et sottement attaché à ce maître qui cependant l'abandonnera sans un regard en arrière lorsqu'il lui faudra fuir l'Angleterre (La cage) ou qu'il pensera pouvoir le remplacer de manière avantageuse (La tête de turc).

Nathan Spiker : hoûûû ! Excusez-moi, rien qu'à entendre son nom j'ai envie de balancer des tomates sur mon écran ! Encore un beau spécimen d'humanité, tiens ! Enfin, quand je dis « beau », c'est pas à prendre au sens physique du terme… Jugez vous-même, avec les photos ci-dessous. Alors, votre Spiker, vous le prendrez avec ou sans perruque ?

Pas joli, joli, pas vrai ? Et pourtant, ce type passe tout son temps libre à se mirer dans la glace, au grand agacement de sir John qui ne lui épargne pas les remarques acerbes à ce sujet.

Spiker, donc, est son chien de garde et de chasse. Déjà, ça en dit long. En plus, il a des idées de grandeur, le bonhomme : il se verrait bien riche et puissant et même, pourquoi pas, doté d'un titre de noblesse. Tout s'achète, après tout. Il semble qu'il soit entré au service de Glutton dans cette optique d'ailleurs, sauf qu'au bout de cinq années passées il n'a pas encore compris que toutes les promesses de son patron n'étaient que du vent.

Ce n'est un secret pour personne, l'esprit de Spiker est aussi lourd et borné qu'une enclume. Quoi qu'il en soit, voilà les rêves et les espoirs de l'individu, ceux qui occupent le plus clair de son temps.

Quant au côté sombre (de son temps, de ses rêves et de ses espoirs), il est entièrement et uniquement occupé par la haine qu'il voue à Dick Turpin et son inlassable souhait de le capturer pour le voir de ses propres yeux se balancer au bout d'une corde.

Une haine qui s'est nouée à Gibraltar bien des années plus tôt mais n'a fait que croître au fil des années. Parfois d'ailleurs, on a l'impression qu'en plus de toute la rancune accumulée au fil du temps, en plus du souvenir infamant de Gibraltar, Spiker jalouse secrètement Turpin pour son courage et sa volonté, ainsi que pour cette liberté qu'il a si bien su conquérir à la force des poignets et conserver envers et contre tout. Cela perce dans les propos ô combien amers mais en même temps saturés de défi qu'il adresse au colonel Moat lorsqu'il se voit contraint de quitter Rookham Hall comme un gueux, purement et simplement congédié et presque jeté dehors (La tête de turc) : « Oh oui, il a muselé la mutinerie (NDLA : le colonel Moat) : une mutinerie motivée par sa maladive cruauté. Il brise tout le monde, nous traite comme des animaux ! Mais il y a un homme que vous n'avez jamais eu, est-ce vrai, Moat ? Qu'importe le nombre de coups de fouet qu'il recevait. Devinez-vous de qui je parle, Sir John ? Turpin ! »

Une chose est certaine, pour Nathan Spiker Dick Turpin est une obsession. Sa vie comme sa mort tant espérée le préoccupent chaque jour et chaque nuit.

A côté de ça, pour dépeindre un peu plus complètement le personnage, eh bien ! En toute logique, le laquais de sir John Glutton ne vaut pas mieux que lui. Surtout que c'est lui qui se charge de toute la sale besogne.

Il est arriviste, ambitieux, brutal et il a du oublier en naissant tout ce qui de près ou de loin pouvait passer pour un quelconque sens de l'honneur : il n'hésite pas à faire de faux témoignage, tirer dans le dos, mentir, tricher, rudoyer les pauvres gens, etc. Il n'a pas même de fierté : encore et toujours, il encaisse les reproches, récriminations et insultes de sir John (il pourrait démissionner, il n'a pas de boulet au pied, après tout) et va même jusqu'à appeler Dick Turpin à son aide (une heure au plus après avoir une énième fois essayé de le tuer) quand il se trouve dans une situation assez critique (La loi des tziganes).

C'est aussi un être à contrastes : il est capable de lâcheté (Gibraltar par exemple) comme de fermeté d'âme à l'occasion. Par exemple, toujours dans La loi des tziganes, s'il va jusqu'à quémander l'aide de son ennemi juré, il ne flanche pas lorsque celui-ci pointe son pistolet sur sa poitrine en relevant le chien. Oui, le spectateur, lui, sait parfaitement que Dick est incapable de tuer de sang-froid, même son pire ennemi, et surtout pas un homme incapable de se défendre. Mais Spiker de son côté n'est pas assez fin pour ça (enfin bon, il faut reconnaître aussi que Dick fait un peu durer le plaisir, c'est vrai, et après tout c'est de bonne guerre. Et donc sur la fin, les nerfs du capitaine commencent un peu à le lâcher. Tsss, Dick, ton bon cœur te perdra, tu aurais du attendre encore un peu, il se serait définitivement tapé la honte. Enfin, on ne se refait pas).

Par ailleurs, alors qu'en maintes circonstances il démontre qu'il est sans scrupule et sans vergogne, Spiker fait une sorte de fixette sur les jugements. C'est un beau salaud, ça on ne peut pas dire le contraire. Il s'avère très capable de tuer quelqu'un de sang-froid ou d'inciter un autre à le faire ; imaginer abattre un ennemi dans le dos pour prétendre ensuite qu'il a cherché à s'enfuir lui vient tout naturellement à l'esprit.

Cependant, régulièrement dans la série, il réagit exactement à l'inverse et semble ne pas concevoir une exécution sommaire ou sans jugement. Allez comprendre ! Il est sincèrement ulcéré par les méthodes de brute de Moat et tout aussi sincèrement choqué (n'ayant pas compris l'ironie) lorsque Dick s'étant volontairement laissé capturer (Le renard) Spiker réclame une corde à ses hommes (pour lui lier les mains).

Turpin, qui n'a pas sa langue dans sa poche et ne perd jamais une occasion de l'abreuver de sarcasmes, lui lance l'air de rien :

- Tu as l'intention de me pendre tout de suite ?

Et le capitaine d'ouvrir des yeux ronds de merlan frit :

- Pendre ? Sans être jugé ?! Meuh noooon !!!!

Ce doit être son côté militaire qui fait ça : le règlement, c'est le règlement. Quoique… C'est encore et toujours le même bonhomme qui dans Le juge fait de fausses déclarations devant le tribunal et achète préalablement le jury, dans l'espoir que la sentence sera celle que souhaite Sir John.

Enfin bref, pour résumer, il y a quand même des trucs bizarres qui se passent sous la perruque de Nathan Spiker, hein.

La liste des épisodes :

Le feu follet (Swiftnick) :

A l'auberge du Cygne Noir, la veuve Smith, qui tient l'établissement afin de gagner sa vie et celle de Nick, son fils adolescent, a bien du mouron à se faire : sir John Glutton, maire et shérif du comté de Hertford, a décidé d'augmenter son loyer dans de telles proportions qu'elle n'a aucun espoir de pouvoir s'en acquitter. Le capitaine Spiker, sinistre homme de main de Glutton, dévoué à toutes les basses besognes, l'a déjà prévenue que son fils et elle seraient expulsés s'ils ne payaient pas à temps. Que faire ?

Sans rien dire à sa mère, le jeune Nick, poussé par le désespoir, décide donc de tenter sa chance et de dévaliser un voyageur sur la grand-route. Voyons, ce petit bonhomme insignifiant, au visage caché par les boucles de sa perruque grise, qu'il a repéré à l'auberge la veille, il doit avoir de l'argent ! Et puis il fera une proie facile, allons, il n'y a pas à hésiter. Sauf que…. sauf que le jeune apprenti détrousseur va tomber sur un fameux bec, car sous le déguisement insignifiant de sa « victime » se cache le célèbre Dick Turpin, le roi des détrousseurs, rompu à toutes les ruses et devant lequel l'adolescent ne pèse pas plus qu'une mouche.

Toutefois, ému par la détresse du garçon qui lui explique ses raisons, Dick offre l'argent du loyer à Mary Smith puis, comme générosité ne rime pas forcément avec désintéressement complet, s'emploie à reprendre « son » argent à Sir John lui-même.

Plein de bonne volonté, pensant de bonne fois pouvoir l'aider, Nick se lance encore une fois tête baissée, fait manquer son coup à Turpin et, plus grave encore, se fait lui-même prendre par Spiker.

Par compassion et affection pour la mère du gamin, Dick consent alors à délivrer Nick et, pour le soustraire à la justice impitoyable de l'époque, de le prendre avec lui.

Il aura donc désormais un « apprenti », auquel il donne le surnom de Feu Follet («Swiftnick» en anglais).

La capture (The capture) :

Exaspéré par les gaffes et la maladresse de Feu Follet, à bout de patience, Dick Turpin décide de se séparer de lui et de le confier à un armurier de sa connaissance comme apprenti. Malgré toutes ses mises en garde et l'ordre formel de ne parler à personne, ce jeune écervelé n'a-t-il pas, comme dernière bévue, été donner leurs véritables identités et raconter leurs dernières attaques à Kate, une jeune serveuse ? Non, décidément, avec sa cervelle d'étourneau, ce garçon-là est juste bon à les faire pendre tous les deux, mieux vaut prendre les devants et tout arrêter pendant qu'il est encore temps.

Pendant ce temps-là, la rencontre fortuite d'une comédienne de rues a donné à Spiker une nouvelle idée pour tenter de capturer son insaisissable ennemi de toujours. Chantage à la clef, Polly Magott va donc jouer le rôle de la richissime lady Kinnerton, en voyage dans la région. Un appât irrésistible pour Dick Turpin qui, en effet, tombe dans le piège.

Mais malgré toute la discrétion observée par Spiker, l'arrestation du célèbre bandit ne peut manquer d'être connue et arrive ainsi aux oreilles de Kate, la serveuse. Fille d'un défunt écumeur, la jeune fille retrouve Feu Follet et à tous deux, après avoir dévalisé l'armurerie, ils parviendront à libérer les prisonniers en route pour Hertford.

Heureux jour pour Feu Follet, qui non seulement a la satisfaction de venir en aide à l'homme qu'il admire tant mais regagne également, les armes à la main, son rang « d'apprenti écumeur » !

Le champion (The champion) :

Turpin et son compagnon Feu Follet arrivent incognito dans un petit village et prennent une chambre à l'auberge afin de s'y délasser quelques jours des fatigues et dangers de la route. Mais l'aventure encore une fois leur colle aux bottes et ils ne tardent pas à comprendre que le village tout entier est sous la coupe d'un pasteur vénal qui terrorise la population grâce à l'aide d'une énorme brute, laquelle se voudrait champion de boxe.

Voilà une situation qui déplaît d'autant plus à nos deux bandits au cœur tendre que Dick, pris par surprise, a été assommé par la brute, ce qu'il n'est pas près de lui pardonner.

Il décide donc d'aller chercher Tom Bracewell, « le boucher de Bristol », authentique champion de boxe qui lui doit précisément un service afin d'organiser un combat dont l'enjeu sera la « propriété » du village.

Malheureusement, Rossignol (c'est le nom du pasteur), humant l'odeur de la défaite, fait disparaître Tom avant le jour fixé pour le combat.

Il s'apprête à chanter victoire mais c'est bien mal connaître l'entêtement de Dick Turpin qui, une fois qu'il a une idée en tête, n'en démordrait pas même la tête sur le billot !

Le braconnier (The poacher):

En chasseur qui se respecte, Dick Turpin n'aime pas tellement qu'on vienne marcher sur ses plates-bandes, autrement dit, qu'un autre écumeur opère sur son territoire et le prive de ses revenus. Or, c'est exactement ce qui se passe depuis quelques temps et il se met donc en quête du braconnier afin de lui dire sa façon de penser.

A l'auberge de ses amis Nell et Davy, il a tôt fait de repérer un inconnu mystérieux et peu bavard, un nommé Wizard qui aurait tout à fait la tête de l'emploi.

Se faisant passer cette fois pour un gentilhomme, Dick laisse donc courir le bruit qu'il transporte gros dans ses fontes et attend que le poisson morde à l'appât. Mais à l'écurie de l'auberge, Feu Follet qui, par habitude, fouille les fontes de tous les voyageurs en faisant main basse sur tout ce qui en vaut la peine, fait une découverte ahurissante : un masque et un butin rondelet dans les affaires d'un gandin efféminé, perruqué, maquillé, parfumé, un certain Willougby Cresset, rien de moins que le propre neveu de sir John Glutton !

Cette « folle » qui parle d'une voix aigue et garde toujours le petit doigt en l'air serait donc un écumeur ? Et pas des moindres, mes amis, car ainsi que Wizard, le traqueur de brigands, le confiera à Spiker, derrière ce masque inoffensif et mondain se cache un redoutable aventurier.

Aventurier qui ne verra aucun scrupule à proposer à Dick et Feu Follet un coup fumant : dévaliser son propre oncle à Rookham Hall et faire part à trois. Pour Dick, la tentation de dévaliser son ennemi mortel à domicile est trop tentante, et tant pis s'il faut compter sur Spiker et Wizard réunis.

Au cours de l'opération, par ailleurs rondement menée, nos deux brigands s'apercevront que Willougby en effet est très loin d'être réellement ce qu'il parait aux yeux du monde. Après tout, comme il le dit lui-même « on ne juge pas quelqu'un à sa perruque ! »

La poursuite (The pursuit) :

Ou l'arroseur arrosé. Personne n'aime à être victime des voleurs, c'est évident, même pas… les voleurs eux-mêmes. C'est pourtant ce qui arrive à Dick Turpin et son jeune ami Feu Follet : un mystérieux écumeur leur a dérobé leurs armes et surtout le butin de plusieurs semaines de « route ».

Inutile de dire qu'ils ne l'entendent pas de cette oreille et qu'ils se lancent aussitôt à la poursuite de leur indélicat confrère. Cependant, ils ne sont pas au bout de leurs surprises, car leur chasse va ainsi leur faire croiser la jeune et jolie Belinda, parfaite jeune fille de bonne famille le jour et écumeuse la nuit, dont il vaut mieux éviter de croire le sourire de fausse ingénue.

Le forgeron (The blacksmith):

A sec de liquide (oui, ça arrive même aux voleurs), Dick décide tout simplement de s'en aller voir son vieux pote Sam Morgan, le forgeron, qui lui sert de banquier… oui, on dit aussi, vu le cas particulier, de receleur, hem.

Ce qui est très embêtant, c'est que renseigné par un voisin jaloux qui a bien envie de s'approprier la forge, le capitaine Spiker a lui aussi eu vent des activités disons « en marge de la loi » de Morgan. Et que l'appât du magot les fait tellement saliver, sir John et lui, qu'ils n'ont pas perdu une seconde pour arrêter le forgeron. Puis, la fouille des lieux n'ayant rien donnée, pour l'interroger de façon musclée. Vous dites ? Que sans aucun doute, vu qu'ils représentent l'autorité, ils veulent mettre la main sur les bijoux et autres valeurs dérobés par Turpin afin de les rendre à leurs propriétaires ? C'est ça, oui ! Et la marmotte met le chocolat dans le papier d'alu, pas vrai ?

Enfin, tout ça pour dire que Dick et Feu Follet se retrouvent gros-Jean-comme-devant, car plus de forgeron égal plus de butin. Eh non, Dick non plus ne connaît pas la cachette. Il n'a par ailleurs pas vraiment le cœur d'abandonner un vieil ami à son sort.

Ignorant que Sam Morgan est déjà à Rookham Hall, aux « bons » soins de Spiker, nos deux hors-la-loi font une première tentative à la prison du coin. S'ils n'y trouvent point leur forgeron, et pour cause, ils libèrent cependant par erreur un curieux personnage qui, par la suite, croisera souvent leur route pour le meilleur comme pour le pire : Isaac Rag, faux mendiant et vrai filou, qui payera sa dette en leur venant en aide un peu plus tard pour les détrousser comme de vulgaire voyageurs à la fin, après que nos deux lascars, ayant fini par libérer leur forgeron d'ami, aient récupéré leur magot.

Sacré Isaac, tiens !

Commentaire :

Rencontre historique que celle de nos deux brigands préférés avec le vieil Isaac. Et dialogue historique aussi lorsque Turpin et Feu Follet se rendent compte de leur méprise :

Dick : Mais qu'est-ce que c'est que ce Morgan là ?

F.F. : Bé, c'est tout ce que j'ai trouvé !

Dick : Je n'aurais sûrement rien fait pour cette relique !

Isaac : Oh j'en suis bien sûr, capitaine, mais je vous suis très reconnaissant.

Dick : Grml, bon, on va le remettre en place, greugneugneu !

Isaac : Non, ce serait cruel, capitaine, ça me mènerait à une mort certaine et je ne peux pas m'y résigner, j'ai le cou particulièrement fragile !

…/…

Dick : Mouais, bon, ne dis rien à personne et file, greugneugneu !

Lol.

On constate aussi, un peu plus loin dans l'épisode, que Turpin traite fort bien ses otages, même lorsqu'il s'agit de sir John Glutton. Un peu trop bien, peut-être, dans ce cas précis. Oui, je sais, on ne se refait pas.

L'imposteur (The imposter):

Episode culte ! Sir John et Spiker, las de voir Turpin leur échapper sans cesse grâce à la complicité de tout le petit peuple qui le cache, l'abrite et ment pour le protéger, décident de ruiner sa réputation en « créant » un faux Turpin qui va, lui, brutaliser, rançonner et maltraiter les pauvres gens, de sorte que ceux-ci ne donnent plus jamais asile au vrai, voire qu'ils le dénoncent promptement aux autorités.

C'est une sinistre brute nommée Miller qui à la faveur d'une vague ressemblance et le visage masqué par un foulard rouge va s'y coller. Et malheureusement, ça va très bien marcher !

Seulement, il va se produire un événement que les deux gredins de Rookham Hall n'avaient pas prévu.

En effet, l'une des victimes de Miller n'est autre qu'Amos Varley, l'oncle de Feu Follet.

Toujours aussi impulsif et irréfléchi, trompé par les méchantes rumeurs et une malencontreuse paire de pistolets apparaissant au plus mauvais moment, ce dernier croit hélas, dans un premier temps, que l'homme qu'il admire et aime comme un père a mal tourné. Dick n'étant pas lui-même un modèle de patience et Feu Follet perdant complètement les pédales, le garçon tire à bout portant sur le brigand, le blessant grièvement.

Seulement, Feu Follet a beau manquer bien souvent de réflexion, il n'est pas totalement stupide pour autant. Conscient de la gravité de la blessure qu'il a infligée à son « ami », il commence à comprendre la vérité quand, dès le lendemain, il entend raconter que « Dick Turpin » a volé le crucifix en or d'une église au cours de la grand-messe. Comment donc cela est-il possible alors qu'il était probablement mourant ?

Pendant ce temps, rejeté de tous, Dick a eu la chance de croiser la route du vieil Isaac Rag qui le recueille et soigne sa blessure.

Le donneur (The upright man) :

Lorsqu'il apprend que Ben Hawk, un de ses vieux amis détrousseurs, a été pendu, Dick Turpin décide d'aller voir Sally, la veuve du disparu, histoire de s'assurer qu'elle n'a besoin de rien, notamment d'argent.

Cependant, à l'auberge du Joli Voiturier, point de Sally. Au lieu de cela, Dick trouve installée dans la place la bande des Coqs, écumeurs et coupe-jarrets menés par un autre de ses amis, Tyson Sarley.

La bande est d'ailleurs d'assez sinistre humeur car elle pense qu'il y a un « donneur », un traître parmi elle. Ben Hawk n'est que la dernière victime d'une liste qui commence à s'allonger et, toujours, c'est le même lieutenant qui est à l'origine de toutes les captures. Etrange coïncidence, non ? D'ailleurs, « les Coqs » pensent savoir qui est le donneur, ou plutôt la donneuse : Sally Hawk, cette garce qui ne supportait plus son mari et qui a pris la fuite pour éviter la sentence mortelle qui ne pouvait manquer de s'abattre sur sa tête de traîtresse !

Persuadé de l'innocence de la jeune femme qu'il connait bien, persuadé également de l'amour qu'elle portait à son mari, Dick décide d'intégrer momentanément la bande afin de mener son enquête.

Cela le mènera à la plus stupéfiante et désolante des découvertes.

Commentaire : et au cas où vous y penseriez, bé c'est définitivement pas Sally. Ambiance plutôt glauque pour cet épisode qui par ailleurs se déroule presque exclusivement de nuit.

La tête de turc (The wipping boy) :

Le titre français de cet épisode ne cesse de me plonger dans des abîmes de perplexité, car je ne parviens décidément pas à trouver le rapport avec l'histoire, ni d'ailleurs avec le personnage ô combien sinistre de Tobias Moat autour duquel elle tourne. Google n'est pas très explicite non plus quant au sens de « the wipping boy », mais sur wikipédia cet épisode apparaît sous le titre de L'homme au fouet qui correspond pile-poil ! Ca met tout de suite dans l'ambiance, pas vrai ?

Cet épisode, donc, est important dans la mesure où l'on en apprend davantage sur le passé de Dick Turpin. Il commence assez classiquement par l'attaque d'une calèche au coin d'un bois. Dick et Feu Follet font poliment descendre l'occupant, à savoir le duc de Hertford et le délestent fort proprement de ses bijoux ainsi que du coffre qu'il transporte avec lui, totalement sourds à ses invectives et ses menaces. Comme se borne à le faire remarquer Dick : « Ils disent tous ça ».

Tout en s'étouffant dans sa bile, le duc une fois dépouillé court d'une traite à Rookham Hall, puisque sir John est le maire du comté, et ne se prive pas de lui faire vertement savoir ce qu'il pense de la sécurité des routes de par chez lui ! Ecumant de rage, le bonhomme décide qu'il aura la peau de ses voleurs et, tant qu'à faire, de tous leurs confrères, nom mais des fois (*trépignements rageurs *).Vous allez savoir ce qu'il en coûte, de dépouiller le duc de Hertford, sacrebleu ! Pour Dick et Feu Follet, il rêve carrément d'écartèlement, c'est dire s'il est fâché ! Tss, ben voyons !

Et donc, pour parvenir à ce brillant résultat, le duc ne compte pas demander au roi toute une armée, non, soyons sérieux ; il a l'intention de faire appel à un seul homme, qu'il qualifie par ailleurs lui-même de brute (ça veut tout dire) : le colonel Tobias Moat.

Signe qui ne trompe pas, même Spiker qui, en fait de brute, a déjà quelques galons à son actif, change de tête et se liquéfie dans ses bottes lorsqu'il entend le nom de Moat. Houlà, ça ne sent vraiment pas bon !

Donc pour résumer, ce colonel Moat était à Gibraltar, lui aussi. C'est donc une vieille connaissance à la fois de Spiker et de Dick Turpin.

On l'aura peut-être compris, Moat est un dangereux psychopathe, indifféremment surnommé « le fou », « la brute » ou « le boucher », d'une cruauté maladive. Un briseur d'hommes. Qui réfréna dans le sang une mutinerie que sa seule folie sanguinaire avait engendrée.

On apprend du même coup, toujours de la bouche de Spiker, que déjà à l'époque Turpin n'aimait pas se plier aux caprices des grands de ce monde ; il aimait encore moins les tyrans et les oppresseurs, tout en étant déjà d'un entêtement proverbial. Résultat : il en a prit plein la tronche mais, encore une fois, il a survécu, l'âme et le corps désormais trempés dans l'acier.

(Forcément. Nan mais réfléchissez, on parle d'un héros, donc bon, c'est normal qu'il survive à tout et soit plus fort que tout le monde, sinon tout le monde serait un héros, pfff, faut tout vous dire).

Mais revenons à notre psychopathe. Ah pour sûr, la besogne ne traine pas en longueur, avec lui ! En une nuit à peine, plusieurs masures sont incendiées et plusieurs pauvres bougres, braconniers ou simples vagabonds, sont pendus hauts et courts ou battus à mort, sans le moindre jugement. Détail qui révolte jusqu'à Spiker, lequel n'est pourtant pas vraiment délicat en la matière.

Cependant, point de gros gibier dans tout cela. Il est vrai que Moat n'a aucune chance de trouver Dick Turpin dans le comté puisque le brigand est parti pour Londres, afin d'y changer et dépenser toutes les lettres de crédit trouvées dans le coffre du duc de Hertford.

Ignorant par ailleurs des derniers événements, il est parti seul.

De son côté, inquiet des sinistres rumeurs et de la terreur qui commencent à envahir les campagnes, Feu Follet est venu aux nouvelles chez Nell et Davy qui, tout aussi inquiets de le savoir seul, lui proposent de l'héberger en attendant le retour de Dick.

Fâcheux concours de circonstances car Moat vient précisément trainer son vilain nez à l'auberge. Et soit qu'il connaisse le signalement de Feu Follet soit pur mauvais hasard, il s'intéresse un peu trop au garçon, jusqu'à trouver sur lui une des fameuses lettres de crédit. Heureusement pour le jeune écumeur, arrêté séance tenante, que Dick Turpin revient de la capitale dans la même journée et se hâte de voler à son secours.

Ce qui lui permettra par la même occasion de régler quelques vieux arriérés de comptes avec Moat.

Commentaire : je ne cesse de me demander où ils ont bien pu trouver un type qui ait une aussi sale gueule pour jouer le rôle de Moat ! A moins que le maquillage y soit pour quelque chose, ce que je lui souhaite bien sincèrement. Même quand il ouvre la bouche, on voit un trou noir, comme les orcs du Seigneur des Anneaux !

Le héros (The hero):

Rien n'horripile davantage Dick Turpin que tous ces godelureaux qui utilisent son nom « pour faire n'importe quoi », comme il le dit lui-même. Et quand c'est juste sous son nez que ça se passe, en plus, il ne mâche pas ses mots envers le malencontreux et faux écumeur.

Pourtant, comment en vouloir longtemps à ce jeune homme maladroit, timide, poltron et désespérément amoureux de la belle Phyllida ? Celle-ci hélas est promise à un autre, et comme elle est « romantique, à la recherche d'un chevalier servant », Nigel Ffoulkes-Withers (non, je n'ai pas mis un « f » en trop, ça s'écrit vraiment comme ça) espérait l'impressionner en jouant les brigands, de manière à ce qu'elle accepte de l'épouser. Pathétique.

Dick a vite fait d'oublier l'affront de ce pauvre amoureux ; et lorsqu'en prime il apprend que pour mettre la main sur la dot de la jeune fille sans s'encombrer d'une épouse sir John Glutton a fait pression sur le père de Phyllida afin qu'il la fiance à Spiker, sa décision est vite prise : il va voler au secours des jeunes gens et, tant qu'à faire, essayer de les faire convoler. Comment ? Eh bien, en faisant de Nigel un héros, pardi.

Ce qui va s'avérer bien plus difficile que prévu, surtout si Spiker vient lui mettre des bâtons dans les roues.

Commentaire : Ce n'est assurément pas mon épisode préféré ; un peu trop « gentillet » à mon goût et sans grand intérêt. Nigel a certes une jolie frimousse, mais c'est bien tout ce qu'il a pour lui. Bref, pas grave.

Le message (The Turncoat):

Où Dick Turpin et son ami Feu Follet vont se trouver bien malgré eux mêlés à une sombre histoire de politique. En effet, comme si ses malversations personnelles ne suffisaient pas, sir John Glutton a décidé de soutenir le Prétendant au trône contre les Hanovre.

Dans ce but, il a confié à son homme de main, le capitaine Spiker, un message particulièrement compromettant, à remettre à un agent dudit prétendant. Comment aurait-il pu deviner que sur le chemin, Spiker serait attaqué par deux bandits qui le laisseraient pour mort après l'avoir dépouillé ?

Et qu'est-ce que Dick Turpin vient faire là-dedans, demanderez-vous ? Ce n'est certes pas lui qui va venir au secours de ses pires ennemis, tout de même ? De ses ennemis, non, mais de ses amis assurément ! Car Spiker, non pas mort –dommage, la sale race a la vie dure, il n'y a pas à dire- s'est trainé, grièvement blessé, jusqu'à l'auberge du Coq et du Taureau, tenue par Nell et Davy. Ceux-ci l'ont recueilli bon gré mal gré et, le jugeant intransportable, ont été poliment avertir sir John.

Très mauvaise idée, car celui-ci, sachant ce qu'il risque si le message tombe entre les mains des loyalistes, n'y va pas par quatre chemins : retenant Nell en otage, il ordonne à Davy de contacter Dick Turpin. Il libèrera l'aubergiste si le brigand récupère son message avant que quiconque l'ait lu. Car Sir John sait que Dick se fiche comme d'une guigne de qui occupe le trône mais, en revanche, qu'il fera tout pour aider ses amis.

Les otages (The hostages):

Sir John Glutton ne recule décidément devant rien dès lors qu'il s'agit d'argent. Même pas se servir de deux jeunes enfants (ses petits cousins, qui plus est) comme otages. De cette manière, il compte bien obliger leur mère, récemment veuve, à se défaire en sa faveur de tout l'héritage de son défunt mari.

Pendant que ces sordides événements se déroulent à Rookham Hall, Feu Follet pique en quelque sorte sa crise d'adolescence : pourquoi, à la fin, toutes les chansons qui parlent de Dick Turpin ne mentionnent jamais son nom ? Il est invisible, peut-être ? Non mais quoi, il prend part à toutes les attaques de son mentor, non ? Alors pourquoi ne parle-t-on pas de lui, hein ? Dick ne faisant que rire de ses réflexions, le garçon piqué au vif décide de le quitter sur l'heure afin de faire ses preuves et montrer au monde qu'il a l'étoffe d'un grand écumeur !

Et naturellement, il ne trouve rien de mieux dans cette optique que d'aller rôder autour de Rookham Hall, espérant sans doute réussir un coup particulièrement audacieux dont tout le monde parlera longtemps.

C'est ainsi qu'il assiste de loin à une « chasse à l'enfant », car les deux jeunes otages, ne goûtant absolument pas leur séjour ni la compagnie de sir John, ont tenté en vain de s'enfuir.

Pendant le même temps, leur mère, de retour de Londres, s'efforce d'échapper à deux bandits patibulaires qui l'ont prise en chasse. Il lui reste à apprendre que lancer son cheval au galop sous les arbres implique de regarder devant soi et non pas derrière. Heurtant violemment une branche au passage, Sarah Clayton est désarçonnée et jetée à la rivière. Heureusement pour elle que le bon génie des veuves et des orphelins avait inspiré une partie de pêche à la ligne à Dick Turpin, qui attend ainsi philosophiquement que la crise de son apprenti soit passée.

Ayant sorti la belle de l'eau, l'ayant soustraite à ses poursuivants, il la soignera de son mieux avant de foncer aider Feu Follet qui, à son habitude, s'est lancé tête baissée dans une entreprise de sauvetage dont il ne peut venir à bout.

Commentaire : moui… sans plus. Mais j'ai été contente de trouver dans cet épisode des images de Dick avec une fillette blonde, eh, eh !Ca m'a bien servi pour mes montages « déliresques ».

La cage (Jail-Birds) :

Après des mois passés auprès de Dick Turpin, Feu Follet se sent définitivement très sûr de lui et, toujours aussi impulsif, ne comprend pas que son compagnon passe ses journées à l'abri dans leur repaire et ne veuille plus tenter aucune attaque « pour le moment ».

Bouillonnant de révolte et d'envie d'action, le jeune homme décide de tenter sa chance tout seul. Et le malheur pour Dick est que sachant qu'il va tomber sur un bec, il ne peut s'empêcher d'essayer d'empêcher son indiscipliné apprenti de se faire prendre. Résultat, ils seront capturés tous les deux.

Mais une surprise de taille les attend, tandis qu'on les achemine vers Newsgate : celle de se trouver en compagnie de deux autres prisonniers qui ne sont autres que sir John Glutton et Nathan Spiker, enfin convaincus de trahison envers la couronne pour sympathie envers le Prétendant.

La route à faire étant trop longue pour être parcourue d'une traite, la troupe fait halte pour la nuit à Slaw, où la prison locale accueille les 4 captifs.

Et c'est alors qu'une fois encore le vieil Isaac Rag apparaitra opportunément ; car une main anonyme l'a écrit en toutes lettres sur les murs de la cellule : « si on donne des pièces, Rag peut ouvrir la porte ». Allez Dick, fait fonctionner tes méninges, la liberté est au bout de la route. Ou comme le dira Isaac lui-même : « Bonne chance, capitaine ! ».

Commentaire : Un huis-clos un peu étouffant mais néanmoins palpitant, entre ces 4 ennemis jurés.

Le renard (2 épisodes) - (The fox part 1 & 2) :

Se rendant à Londres pour s'octroyer un peu de détente, Dick et Feu Follet sont à leur corps défendant mêlés aux sinistres démêlés du non moins sinistre lord Manderfell avec un prisonnier évadé (et rapidement occis).

Capturés à leur tour et reconnus en raison d'une gaffe de Feu Follet, les deux compères ne tardent pas à prendre toute la mesure de leur geôlier : passionné par la chasse au renard, Manderfell entend pimenter l'exercice en s'offrant une chasse à l'homme dans laquelle Dick Turpin jouerait le rôle du renard.

Bien que fort peu disposé à servir de jouet à une bande d'aristocrates dépravés, le brigand accepte de jouer ce jeu cruel en échange de la promesse que Feu Follet sera libéré si lui-même parvient à échapper à ses poursuivants jusqu'au crépuscule.

A pieds, talonné par la meute et les chasseurs à cheval, Dick va devoir compter sur la chance plus que sur ses propres ressources pour s'en tirer. Heureusement que Feu Follet parvient à s'échapper de sa prison pour venir à son secours, permettant ainsi au gibier de redevenir chasseur.

Au final, Manderfell aura chassé son dernier « renard ».

Commentaire : Au cas où, je précise qu'il ne meurt pas à la fin, d'ailleurs. Il est blessé par sa femme qui reprend sa liberté, si bien que le lord en question passera le reste de ses lugubres jours tout seul, incapable de chasser. Bien fait, tiens.

A part ça, ce double épisode est certes haletant (c'est le cas de le dire), mais snif ! Dick en bave pas mal, alors bien sûr mon cœur sensible en est un tantinet égratigné.

Le prix du sang (Blood money) :

Sir John Glutton, convaincu de trahison envers la couronne dans l'épisode intitulé La cage, a fui l'Angleterre pour échapper à l'échafaud. Mais le voilà de retour en grand secret, bien décidé à dénoncer tous les partisans du Prétendant –ceux du moins qu'il connaît, bien sûr- en échange de sa propre réhabilitation.

A condition bien entendu d'échapper aux recherches jusqu'à ce que ses petites négociations aient été menées à terme. Car il y a désormais une récompense offerte pour sa capture, comme il se doit. C'est ce que l'on appelle communément « le prix du sang ».

Informés de son retour par une étourderie de leur vieux compère Isaac Rag, Dick Turpin et Feu Follet ne peuvent résister à la tentation : ne serait-ce pas de bonne guerre de mettre eux-mêmes la main sur celui qui les a tant pourchassés et de le livrer aux autorités ? Dick accomplirait du même coup sa vengeance envers celui qui a autrefois causé la mort de ses parents et l'a lui-même réduit à devenir un hors la loi.

Aussitôt dit, aussitôt fait, et les voilà en route pour Rookham Hall. Malheureusement, la maréchaussée du coin est encore une fois sur leurs traces et tombe fort mal à propos sur le vieil Isaac. Celui-ci ne trahirait pas volontairement son « capitaine », mais sa loyauté ne va pas jusqu'à se sacrifier pour lui et hélas ! L'officier qui commande les soldats est pour les méthodes actives et… expéditives !

Ajoutez à cela une nouvelle étourderie de Feu Follet et voilà : une fois encore, l'infâme Glutton a réussi à tirer son épingle du jeu. Grrr ! Que le diable le patafiole !

Commentaire : Dick a beau être un habile escrimeur, trop c'est trop ! J'adore le passage où submergé par le nombre des assaillants il fait mine de se rendre, avec un sourire faussement innocent que ne désavouerait pas Jack Sparrow. Eh oui, bande de ballots ! Vous aviez oublié qu'ils étaient deux, hein ? Tant pis pour vous, lol. Ca vous apprendra à regarder derrière vous, niark, niark, niark.

La fiancée du diable (Deadlier than the male) :

Houlà, houlà ! Dans cet épisode, Dick est victime de ses deux plus grandes faiblesses, à savoir son habitude de jouer les redresseurs de tort et surtout, sa passion pour les jolies femmes. Aïe, aïe, aïe ! Non seulement il se laisse embobiner jusqu'au trognon par une belle aventurière, mais encore il fait preuve d'une naïveté consternante et qui lui ressemble bien peu.

Heureusement pour lui que la jolie Cathy Volte-Face la bien-nommée est une aventurière au cœur très tendre et qu'elle possède de nombreux talents !

Commentaire : J'ai une affection particulière pour sa tirade passionnée de la fin, lorsqu'elle se précipite pour défier ce bellâtre débauché d'Edward Faversham l'épée à la main :

- Vous faites un beau gentilhomme ! Se battre en duel avec un homme drogué, espèce de lâche ! Tu vas me servir de pelote à épingles !

Eh bé, quelle femme ! Tricorne, Cathy !

L'élixir de jouvence (The elixir of life) :

A l'auberge du Renard, où Turpin et Feu Follet ont établi leur nouveau quartier général, débarque par une nuit d'orage un bien étrange individu. Même sa façon de s'exprimer est bizarre puisqu'il ne peut faire une phrase sans citer des dieux égyptiens ou des puissances occultes. Docteur Mandragola, voilà le nom qu'il se donne à lui-même. Habile saltimbanque, il est à la fois prestidigitateur, mystificateur, diseur de bonne aventure et faux médecin : pour « prix » de ses demi-vérité et soi-disant révélations, il offre de payer son écot avec un soi-disant élixir de jouvence qui, tous renseignements pris, n'est rien de plus que du whisky.

Le bon docteur a d'ailleurs tendance à user largement et même abuser lui-même de sa mixture.

Toutefois, lorsqu'en pleine nuit l'auberge est investie par une troupe de soldats comme toujours à la recherche de Turpin, celui-ci pour se soustraire à leurs recherches n'aura que le temps d'endosser la perruque et l'identité du « docteur ».

Entre voleurs on se comprend, et après tout, un mystificateur est un voleur à sa façon : aussi nos deux compères seront-ils complices dans cette affaire.

Commentaire : oh ben j'adore la tronche que se tire Dick en découvrant un squelette drapée dans une tenture noire en fouillant la chambre du docteur. Ca surprend, hein ?

Les traqueurs de brigands (The thief-taker):

Le richissime duc de Fordingham , vert de rage d'avoir été détroussé sur la grand-route par Dick Turpin, offre une récompense de 500 guinées pour la capture du brigand.

Cinq-cents guinées, c'est une fameuse somme et Dick est bien tenté de la gagner. Jamais à court ni d'idées ni d'audace, il met au point un plan particulièrement hardi pour orchestrer sa propre capture et ainsi empocher la récompense promise.

Et comme à toute farce il faut un dindon, en plus du duc lui-même bien entendu, Turpin et Feu Follet vont faire jouer ce rôle à leur vieil ennemi le capitaine Spiker, qui en sortira totalement ridiculisé.

Une petite revanche que Dick offrira, en plus des 500 guinées ainsi gagnées, à ses amis Nell et Davy dont l'auberge a été brûlée par Spiker en représailles de leur fidèle amitié à son endroit.

Le juge (The judge) :

Sir John Glutton a décidé de s'approprier les "terres communes" du comté, celles que les plus démunis utilisent depuis toujours pour faire paître leurs maigres troupeaux. Et gare aux mécontents ! Le capitaine Spiker est toujours prêt à user de la brutalité envers eux, passant des coups à l'arrestation pure et simple.

Révolté, Feu Follet voudrait se lancer au secours de l'une des victimes, d'autant qu'il aimerait assez impressionner sa fille, la jolie Amy. Aussi, malgré les exhortations de Dick qui sait qu'un plan bien étudié est nécessaire dans une affaire aussi délicate, le bouillant jeune homme se jette à nouveau tête baissée dans les ennuis et a tôt fait d'être arrêté à son tour.

Sachant qu'un juge doit venir de la ville voisine pour décider du sort des différents prisonniers et plaignants, Dick Turpin n'a plus d'autre choix que de le capturer pour prendre sa place.

Reste à savoir si malgré son déguisement il pourra tromper Spiker en se trouvant dans la même pièce que lui durant un bon moment.

Commentaire : gnin, hin, hin, hin ! Jubilatoire !

Le pardon (2 épisodes) – (Sentence of death, part 1 & 2) :

Lord Falmouth et son escorte ont été attaqués et tués alors qu'ils traversaient le comté de Hertford. Le jeune comte de Vittenberg, âgé de 5 ans à peine et surtout rien de moins que le cousin du roi d'Angleterre, a disparu. Enlevé, sans doute. Et naturellement, qui accuse-t-on de tout cela ? Dick Turpin, bien entendu.

Personne ne songerait à Barnabé Husk, un écumeur qui, capturé plusieurs années plus tôt a échappé à la corde mais a passé tout ce temps dans les bagnes de la Jamaïque.

Et lui aussi en veut à Dick, figurez-vous. Décidément, c'est une maladie, hein ? Non mais parce qu'en fait, il est persuadé que c'est Turpin qui l'a balancé autrefois. Ben voyons, c'est tout à fait le genre. Et comme en plus Barnabé est un ancien amant de Polly Magott (décidément, le monde est petit), le voilà qui déboule à l'auberge du Renard où Turpin et Feu Follet ont leurs aises et où, à vrai dire, Polly est très moyennement contente de le voir : depuis tout ce temps, elle a refait sa vie, Polly. Et puis bon, elle n'est pas trop regardante sur les voleurs, Polly, mais ça n'empêche qu'elle n'aime pas trop les assassins.

Et voilà que pour compléter le tableau de famille, Isaac Rag arrive à son tour. Avec son flair providentiel et son don de toujours tomber pile là où il faut, le vieux gredin a trouvé dans les bois le petit comte de Vittenberg qui, terrorisé par le meurtre de sa suite, s'est enfui droit devant lui sans savoir où aller, échappant ainsi à Barnabé qui compte tirer de lui une rançon coquette.

Isaac caresse lui-même l'espoir, vu les riches vêtements de l'enfant, d'obtenir une récompense pour signaler à sa famille où le retrouver. Mais las, c'est encore compter sans Barnabé ! Ce dernier va donner du fil à retordre à tout le monde et blessera même Feu Follet d'un coup de pistolet.

Au final cependant tout s'arrangera et l'enfant royal sera restitué sain et sauf à son oncle, le duc de Hesse. Ce dernier propose alors à Dick de lui offrir le pardon royal, lui permettant ainsi de mener une vie paisible sans plus rien avoir à redouter de la justice.

Et que croyez-vous que réponde cet entêté ? Ben il en veut pas, de son parchemin ! Et toc ! Enfin bon, après réflexion, il le demande tout de même pour Feu Follet, que la nouvelle n'enchante pas davantage.

Dommage que tandis que Turpin essaie de convaincre son compagnon de la chance que cela représente pour lui, Polly, prise d'une frénésie de désinfection (Barnabé était atteint de la malaria), jette au feu la veste de Turpin et le précieux document avec elle.

La marraine (The godmother) :

Un épisode plus comique qu'aventureux, où nos deux hardis brigands revêtent des atours féminins.

Un notaire véreux au service de Sir John Glutton utilise ses talents de faussaire pour signer de faux actes de vente et ainsi permettre à l'insatiable maire du comté de Hertford de faire main-basse sur les terres et les fermes qu'il convoite.

Mais Sir John a d'autres soucis en tête, car sa marraine, la comtesse de Durham, doit venir lui rendre visite et entériner le testament qu'elle projette de faire en sa faveur.

Seulement voilà, cette vieille rombière ultra conservatrice pense que son filleul est marié et père de famille, ce qu'il lui a toujours fait croire afin de conserver ses bonnes grâces.

Gooch (le notaire véreux) propose à Glutton de lui « louer » sa sœur Sophonisba (si, si, ils ont osé ! Sais pas où ils ont pêché ce prénom, mais ils ont osé) pour jouer le rôle de l'épouse (Agnès) et mystifier la comtesse… sans se douter qu'il va lui-même recevoir la visite de Dick Turpin et Feu Follet qui sont à la recherche des faux documents signés de sa main.

Pris au piège dans la maison lorsqu'arrive l'escorte armée, les deux écumeurs jouent le tout pour le tout et avec la complicité de Sabrina, la soubrette, se déguisent en lady et sa servante sans se douter encore qu'ils vont devoir affronter leur plus grand ennemi dans cet accoutrement !

Commentaire : J'avoue, cet épisode est un tantinet bêbête et peu réaliste. Pour seul exemple, personne n'a trouvé bizarre que « Agnès » garde constamment son éventail devant son visage, même en étant présentée à une personne qu' « elle » n'a jamais vue et même à table ? Malgré cela et bien que ce soit là un humour pas franchement subtil, cet épisode me fait quand même glousser comme une dinde.

- Vous voulez voir mes livres libertins ?

- (voix de fausset) : Non, ça c'est pas sérieux !

Même la réaction un rien idiote de Feu Follet : « Il va épouser Turpin ?!!! » me fait rire, parce que j'imagine Sir John faire sa demande en mariage et là, je suis à deux doigts de m'étouffer. Ah, mais, après tout, il avait peut-être ses chances, ce gros répugnant ; il aurait pu, qui sait, effectivement obtenir sa main…. sur la figure !

Cela étant, il faut parfois regarder la vérité en face, pas vrai ? Alors soyons honnête : Dick, tu aurais fait une femme rudement moche ! Y'a pas à dire, je te préfère en homme !

La loi des tziganes (The secret folk) :

Une aventure qui aurait pu très mal finir ! Poursuivis par Spiker (pour changer), Dick et Feu Follet se séparent et s'enfoncent dans la forêt qui constitue le royaume des tziganes, « les enfants du diable ».

Surpris par un violent orage, Feu Follet croise la route d'une jeune gitane qui s'est prise dans un collet. Une fois la belle libérée, les deux jeunes gens s'abritent dans une cabane pour y passer la nuit. Hélas trois fois, ils sont surpris par le fiancé de la jeune fille, qui l'accuse de l'avoir trompé avec un inconnu.

Désormais, le sort des deux jeunes gens est lié et tous deux doivent subir le jugement de la tribu. Ils auront la vie sauve si le garçon réussit à triompher de trois épreuves décidées par les cartes du tarot.

Heureusement pour Feu Follet et Yulska, Dick est lui aussi capturé par les gitans, dont il a appris la langue et les lois en Espagne. Il obtient de prendre la place de Feu Follet et de subir les épreuves à sa place, mais Spiker, toujours à leur recherche, pourrait bien venir encore compliquer les choses.

Commentaire : bon dieu, mais vraiment, Spiker est con comme un balai sans manche ! C'est pas permis d'en tenir une couche pareille ! Mais va te pendre, abruti ! Tu es vraiment trop crétin !

Sinon, le dialogue que j'adore dans cet épisode : Feu Follet, toujours un peu crédule et pas trop rassuré, demande « Vous croyez vraiment que le diable va apparaître ? » Et la réponse désabusée de Dick : « J'espère que non. Comment je lui dirais ? « Votre Bassesse ? » »

A propos de Feu Follet, c'est sans aucun doute l'épisode dans lequel je le préfère. On en fera quelque chose, de ce garçon, vous verrez, si les petits cochons ne le mangent pas.

Le recruteur (The king's shilling) :

Durant l'absence de Dick parti négocier leurs dernières prises, Feu Follet et une jeune fille intrépide nommée Sally vont affronter deux sinistres agents recruteurs qui parcourent les campagnes pour enrôler, par ruse ou par force, des jeunes gens dans l'armée.

Et qui ne reculent devant rien, hélas.

Commentaire : et cyniques, avec ça. C'est dans cet épisode que j'ai appris, il y a bien longtemps, le « jugement de Dieu » à l'anglaise, notamment en matière de sorcellerie : on jette une soi-disant sorcière à l'eau pieds et poings liés, même enchaînée si possible. Si elle flotte c'est une sorcière, on peut la pendre ou la brûler, au choix. Si elle coule, c'est qu'elle est innocente. Noyée mais innocente. Ca lui fait de belles jambes, pas vrai ?

Bon sinon, Sally est très attachante, c'est encore une de ces filles qui font honneur à la série. Mais évidemment, le sommet de l'épisode ce sont les retrouvailles musclées de Dick et Feu Follet. Houlàààà ! L'était pas content, hein ? MDR.

La pendaison (The hanging) :

Ouille ! Mais bon sang, Dick, et si tu arrêtais un peu de jouer les redresseurs de tort, hein ? Tu as vu où ça t'a mené cette fois ? On peut dire que c'est passé à un poil de fourmis, là, pffff…. Mais que je commence par le début : or donc, cheminant paisiblement à travers bois, Turpin et Feu Follet volent au secours d'une jeune femme assaillie par un groupe de canailles masquées. C'était déjà bel et bien, mais se rendant compte un peu plus tard que la donzelle est victime d'un chantage orchestré par Nathan Spiker qui, depuis qu'il n'a plus d'emploi, semble avoir trouvé d'autres sources de revenus (vous verrez qu'il finira par attaquer les calèches sur la route), Dick décide bien évidemment de l'aider à se sortir d'affaire.

Il décide donc de tendre un piège à Spiker pour lui reprendre le médaillon compromettant qu'il a volé à la dame. Au début tout semble bien fonctionner, mais hélas ! Les agresseurs de la jeune femme, oui, ceux du début, ont entretemps été recrutés par l'ex capitaine et interviennent fort mal à propos, quoique avec un temps de retard.

- Sauve-toi !

Voilà l'ordre de Turpin à Feu Follet. Et naturellement, pour couvrir la fuite de son jeune ami, il reste pour affronter la bande. Mais cette fois c'est un peu beaucoup et le résultat ne se fait pas attendre : pieds et poings liés, le voici conduit à Rookham Hall où sir John Glutton se frotte les mains comme bien l'on pense de cette aubaine. Spiker en profite pour se faire ré-embaucher, et voilà, c'est malin ! Voilà reconstitué le duo de crapules !

Comme bien l'on s'en doute, Feu Follet pendant ce temps-là ne reste pas les bras croisés, mais hélas : bien qu'il ait beaucoup progressé, il manque encore cruellement de prudence et d'expérience et ne tarde pas à être capturé à son tour et à rejoindre son ami dans sa cellule, à la veille de l'exécution.

Le garçon pourtant n'a pas perdu tout espoir : on lui a évidemment pris ses armes, mais il conserve encore sur lui une fine tige de métal capable de crocheter les serrures. Moui, admet Dick, la porte, oui. Mais mes chaînes, n'y compte pas. Et comme « on » l'a enchaîné au mur, forcément, ça limite pas mal les possibilités, pour le coup.

C'est ainsi que se lève le jour prévu pour l'exécution du plus célèbre des bandits de grands chemins. Laquelle aura lieu en secret à Rookham Hall, en très petit comité, pour éviter les manifestations et tentatives d'intervention des gens du peuple, bien fichus de se révolter pour venir en aide à leur héros. Ne seront présents que Sir John, Spiker qui ne donnerait pas sa place pour un empire, ainsi que lord Harrington et son épouse. Ce triste sire représentant je ne sais quelle autorité dans le comté.

Enfin bon, sa femme, qui oh surprise n'est autre que celle que nos brigands ont sauvée et aidée au début de l'histoire, n'a pas la moindre envie d'assister à une pendaison, bien qu'elle ignore que le condamné n'est autre que l'homme auquel elle est si redevable. Aussi se hâte-t-elle de gagner l'intérieur du manoir, où elle tombe nez à nez avec Feu Follet qui, la sueur aux tempes, a enfin réussi à crocheter la serrure de sa cellule. Trop tard, hélas, car que tenter à présent ? Dans le désespoir qui nait de son impuissance à sauver son mentor et ami, le garçon oublie d'ailleurs les principes de base de Dick et décide de tuer Spiker d'une balle : Dick sera vengé. Et il est bien heureux pour tous les deux que lady Harrington se soit trouvée là à ce moment précis, car voyant le garçon elle comprend enfin que Dick Turpin ne fait qu'un avec son sauveteur et propose immédiatement à Feu Follet le seul plan qui ait encore une chance de fonctionner : aussi vieux que le monde, il suffit de la prendre comme otage. Si elle-même, on le sait, en a aimé un autre, son mari, lui, tient beaucoup à elle.

Aussitôt dit, aussitôt fait. Et c'est à une seconde près, car Spiker avait les mains sur le levier d'ouverture de la trappe ! Sir John et lui-même ont beau être verts de rage, l'ordre vient de trop haut pour être ignoré et ils sont contraints de céder et de libérer leur captif. Eh ben, Dick ! Il a fait chaud, là, hein !

Commentaire : les jambes en coton et les mains qui tremblotent, m'efforcent de m'essuyer la figure avec un grand mouchoir… pfff…. Non mais c'est pas sérieux, faut pas me faire des frousses pareilles ! Ouais, OK, je me souvenais que ça finissait bien, mais la première fois je vous dis pas ! Et même là j'ai serré tout ce qu'il y avait à serrer, je vous assure. C'est plus fort que moi.

Même Dick n'y croyait pas : la tête qu'il fait quand Feu Follet déboule est celle du type qui se considérait lui-même comme mort.

Ecrit par Syrene, à 22:52 dans la rubrique Cinéma.
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Samedi (17/07/10)
Twilight III - Hésitation

Agréable surprise pour un film dont je me méfiais un tantinet. D’une part parce que le 3ème volet de la saga est celui que j’aime le moins, d’autre part parce que la bande-annonce, quoiqu’impressionnante, présageait un film à l’esprit très différent de celui du livre.

 

Mon préféré à ce jour reste le second, que j’ai trouvé parfait, si l’on excepte la fin bien trop rapide, limite bâclée.

 

Toutefois, le troisième le suit de près et si je le trouve moins prenant, je pense toutefois qu’il est pour le moment le plus abouti, que ce soit au niveau effets spéciaux, acteurs, décors…. Malheureusement, il prend de grandes libertés avec l’esprit de la quadrilogie en général, le personnage de Bella et ses motivations, et ça…. ça passe mal.  

 

Le livre en lui-même est plutôt ennuyeux, à quelques passages près, parce qu’il faut attendre la fin pour avoir un peu d’action : le reste du temps est consacré à un triangle amoureux parfaitement insupportable, avec un Jacob Black puant de vanité, de suffisance et d’égocentrisme auquel j’ai personnellement envie d’arracher la tête à chaque page.   

 

Si ce côté-là est fort heureusement atténué dans le film, il n’en reste pas moins que celui-ci est carrément « pro Jacob ».

 

Du coup, Bella devient cassante avec Edward à plusieurs reprises, ce que jamais au grand jamais elle n’envisage seulement dans les livres, et le tout donne lieu, comme hélas certaines critiques l’ont souligné, à un final plutôt débile et dénué de sens.

J’ai personnellement l’impression que le réalisateur, ou la scénariste, ou les deux, ont voulu absolument ratisser le plus large public possible et donc faire plaisir aux fans de Jacob et du couple potentiel qu’il aurait pu former avec Bella si Edward n’avait pas existé. Malheureusement, cela ne sert qu’à affadir toute l’histoire et les sentiments de Bella, pour donner une soupe tiédasse, dénuée de force et d’émotion (tout le film d’ailleurs est assez tiède, c’est son plus gros défaut).

La cerise sur le gâteau, en ce qui concerne le couple principal, est cette tirade ridicule de la fin, car ce discours qui sort de nulle part va à l’encontre de l’histoire et surtout de l’esprit de la saga dans son entier.

En termes à peine voilés, Bella affirme à Edward qu’elle ne l’aime pas vraiment mais qu’elle le choisit parce qu’elle a sa place dans son monde. C’est parfaitement grotesque ! Ca revient à dire « c’est lui que j’aime mais c’est toi que je choisis parce que je serai à ma place parmi les vampires ».

C’est vraiment du grand n’importe quoi, en revanche, cela devrait ravir celles qui maintiennent envers et contre tout que Bella préfère Jacob.

 

Toujours du côté des gros ratés dans ce film, on a les Volturis. Oh misère, mais c’est quoi, ça ? Autant je les avais trouvés convaincants dans le précédent film, (enfin presque, disons à l’exception de Caïus qui, surtout physiquement, ne correspond pas du tout au personnage. On dirait Légolas qui serait passé du côté obscur !).

Revenons à Hésitation, et à la clique infernale envoyée en mission dans l’état de Washinton. Ils sont…. très moches, déjà !  Bon dieu, la tête de Jane ! Avec ses cheveux hyper tirés en arrière, son teint crayeux et son regard fixe, elle a une vraie tête de mort. Sur une robe de religieuse (dont on se demande d’où elle sort), ce qui au final donne un personnage grand-guignolesque à souhait.

Lorsqu’ils arrivent à la fin sur le champ de bataille, on a l’impression qu’ils flottent au-dessus du sol. On n’y croit pas un instant, avec leurs tronches de dessins animés, ils sont plus grotesques (oui, encore) qu’autre chose et pas du tout crédibles. Félix est à peu près semblable à lui-même, certes, mais Jane… tant qu’on y est, pourquoi ils ne se transforment pas en chauve-souris, hein ?

Ne parlons pas de la scène où ils observent l’armée de Victoria faire pas mal de bêtises à Seattle. Rarement vu une scène aussi mal jouée ! De plus, il faut avoir lu L’appel du sang pour vraiment comprendre la raison de leur non-intervention.

 

Puisque j’en suis là, autant évoquer les différents passages, heureusement très courts, dans lesquels on voit lesdits nouveau-nés et Riley à Seattle (à l’exception de la scène d’ouverture du film, très réussie).

Pfff… là encore, ces scènes sont tirées de L’appel du sang, et même dans le livre elles sont sans intérêt ! Je pense qu’un spectateur non initié, n’ayant pas lu tous les livres, n’y comprend rien du tout. Et encore une fois, mais bon sang quel intérêt ? Réponse : aucun !

Je citerai toutefois la phrase bien gore de Riley à l’adresse de Bree (dont je vais reparler plus bas) : « on va te trouver quelqu’un à boire ». Mouah ha ha ha ! Serait-ce une tentative d’humour noir ?

 

Pour ma part, j’ai également été horrifiée, ou presque, dans ce troisième film par les changements en matière de maquillages et de coiffures : houlà ! Péril en la demeure ! Bravo, ils sont affreux !

Je n’étais déjà pas très convaincue par l’acteur qui incarne Jasper dans les deux précédents films, mais là…. Le changement de coiffure n’est pas à son avantage, le pauvre ! La tronche qu’il a ! On croirait un hibou tombé dans un bain d’acide.

Néanmoins, et contre toute attente, j’ai été très agréablement surprise par le passage où on le voit en officier confédéré : à mon grand étonnement, cette histoire m’ayant toujours semblée tirée par les cheveux, je dois dire que je l’ai trouvé très bien et très crédible. Mais j’y reviendrai un peu plus tard.  

 

Alice de son côté est par moment beaucoup trop maquillée, elle ressemble à une poupée japonaise dans une vitrine et perd tout son naturel et sa pêche de petit elfe sautillant. Quelle honte !

 

Esmé. Oh la pauvre ! Mais c’est quoi cette coiffure et cette tête à la fin, pendant la bataille ? Déjà, ses cheveux sont noirs, elle était auburn, pourtant, jusque là. Et je ne comprends pas qu’on l’ai vieillie et enlaidie comme ça. Elle est affreuse ! Tout simplement affreuse ! Elle pourrait passer pour la mère de Carlisle, c’est catastrophique.

 

 

Voilà pour les points vraiment négatifs. Maintenant (je garde le meilleur pour la fin, bien sûr, eh, eh), maintenant, donc, les petites critiques moyennes, donc de moindre importance : la première fois j’avais trouvé qu’il y avait un léger manque de fluidité dans la manière dont on passe d’une scène à l’autre, donnant l’impression que certains passages avaient été coupés. Mais bon, la seconde fois je n’y ai même pas pensé, donc ce n’était peut-être qu’à cause des scènes sans intérêt avec les nouveau-nés à Seattle.

 

Je déplore toutefois une certaine platitude dans des scènes qui auraient dû être riches en émotions et/ou frissons. L’exemple le plus frappant étant celui de la rencontre entre les Cullen et les loups, lorsqu’ils se donnent rendez-vous pour s’entraîner.

Snif… hormis le fait d’avoir sa place dans le déroulement de l’histoire, il ne reste plus grand-chose d’une scène qui dans le livre m’a fait courir des frissons sur la peau. Lorsque Sam «incroyablement grand, noir comme la nuit, véritable monstre de mes pires cauchemars » s’approche de Carlisle, dans un premier temps, que Jasper se raidit en voyant ça, pas très rassuré, puis que les loups approchent chacun des Cullen pour mémoriser leur odeur. Il y avait quelque chose dans ce texte, et cela aurait pu donner une scène grandiose au cinéma. J’ai été déçue par son manque de souffle à l’écran.

A côté de ça par contre et pour des raisons que j’ai du mal à définir, j’ai éprouvé une sorte de malaise à voir Edward et Carlisle s’affronter, même en sachant qu’il ne s’agissait que d’un entraînement et qu’aucun d’eux ne voudrait pour rien au monde faire de mal à l’autre. Tsss…. Excès de tendresse, sans doute, pour ces deux personnages là et leur relation. 

 

Toujours dans le registre « scènes trop plates », je citerais encore la mort de Bree, très bien amenée cependant, mais qui aurait pu être autrement plus émouvante.

 

La façon dont les vampires volent en éclats de pierre lorsqu’on les tue est bizarre. Parait-il qu’il ne fallait pas donner dans le gore… oui, bon, ben de toute façon les vampires ne saignent pas, donc de ce côté-là… l’idée de pierre n’est pas mauvaise, elle est suggérée dans le livre, ce sont les éclats qui me gênent, du coup on croirait des statues et on pourrait penser qu’ils sont réellement en pierre, ce qui n’est évidemment pas le cas.

De plus, où sont les bruits de tôle déchirée décrits dans le roman ?

De ce point de vue, le second opus était bien plus réaliste : une violente torsion des cervicales, un grand bruit de brisure…. *avale de travers* ça faisait vrai et ça faisait autrement de l’effet !

 

Vient ensuite le combat rapproché entre Edward, Victoria et Riley. Moui… la première fois, je dois dire que j’ai détesté le fait que ce soit Bella qui sauve la situation en entaillant son bras, détournant ainsi l’attention des assaillants tourneboulés par l’odeur de son sang. Je trouvais ça mal venu et très mary-sue.

Bon, OK, à la deuxième vision ça m’a moins choquée.

Je préfère néanmoins de beaucoup la manière dont ça se passe dans le livre, où certes elle pense à le faire mais ne passe pas à l’acte et serre tellement sa pierre pointue qu’elle n’arrive plus à ouvrir ses doigts.

J’aimais bien aussi la manière dont Edward vient la désarmer, avec beaucoup de précautions. Par ailleurs, on ne fait pas forcément le rapport, dans le film, avec la 3ème épouse du chef indien dans les légendes Quileutes.

Je précise en outre que lorsque Billy raconte cette histoire, il parle tout à coup de « la 3ème épouse » sans avoir jamais précisé qu’il y en avait eu deux autres. Du coup, ça tombe comme un cheveu sur la soupe. Pourquoi pas dans ce cas : « l’épouse », tout court ? Enfin bon, c’est un détail.

Et en passant, l’erreur qui crève les yeux (c’est le cas de le dire) : lorsque la tête de Victoria tombe au sol, elle a les yeux grands ouverts. Deux secondes après, lorsque la caméra tourne autour d’Edward, ils sont fermés. C’est pas sérieux !

 

Autre détail mais qui a le don de m’agacer prodigieusement : est-ce que « ten » est un mot trop compliqué pour vous, les traducteurs ? Grrrrrr ! « Mon top-ten des meilleurs nuits ». Ca rime à quoi ce mot anglais au milieu de la version française ?

Libre à chacun de préférer la V.O., mais qu’au moins la version française soit en bon français !

 

Point de vue acteurs et personnages, il y a du bon et du mauvais. Par exemple, le jeu de Jacob. Il a perpétuellement la même expression du début à la fin du film.

Pourtant il sait honnêtement jouer, ce garçon, dans le film précédent il l’a prouvé, alors c’est quoi cette tête « grrr, je suis pas content, na ! » dont il ne sait pas se départir ? On croirait un masque !

 

Le personnage de Léah, qui fait son apparition dans cet épisode, ne m’a pas convaincue non plus.

C’est pourtant le personnage féminin que je préfère dans les livres. Physiquement, rien à redire. Pour le reste….

Eh oui, on le sait que sa rupture avec Sam puis sa mutation et les conséquences intimes qui en ont découlé l’ont rendue hargneuse et agressive, parce que très malheureuse.

Mais justement, dans le film on n’a jamais l’impression de sentir sa souffrance : elle est extrêmement désagréable, point.

Et elle y perd tout son intérêt et sa profondeur du même coup.

 

 

 

Là-dessus, ayant fait le tour de ce qui m’a déplu ou pas trop plu, je passe aux points positifs (ben oui, quand même, non mais oh !).

 

Il y a déjà la camaraderie des loups, qui s’exprime aussi bien lorsque Bella revient à la Push qu’à la fin, lorsque, impuissants, ils entendent Jacob hurler de douleurs pendant que Carlisle lui brise les os un à un.

Scène rajoutée qui approfondit deux mots esquissés dans le livre, c’est sans aucun doute le passage qui m’a le plus retournée. Sans doute parce que là, l’émotion est bien présente, à plusieurs niveaux.

Il y a déjà la manière dont les membres de la meute ainsi qu’Emily entourent Billy pendant qu’on entend Jacob hurler à la mort (sans jeu de mot).

(Rhô, quelle andouille, ce Jacob ! Pour une fois que j’éprouvais vraiment de la compassion à son égard, il gâche tout avec sa sempiternelle suffisance : « je suis ce qu’il y a de mieux pour toi ». La ferme, petit crétin ! Tu me saoules !)

Et le moment où Carlisle sort de la maison et donne des nouvelles ! La poignée de mains sincère de Billy et son « merci », venu du fond du cœur, c’est quelque chose ! *ppponnnn ! – me mouche * A ce moment là, Billy se contrefiche bien de savoir qu’il a affaire à un vampire, tiens !

Et Carlisle pourrait le prendre de haut, mais tout au contraire (car sinon, ce ne serait pas Carlisle, évidement). On voit bien qu’il est soucieux de son patient et soucieux de rassurer ses proches.

 

J’ai d’ailleurs beaucoup apprécié toutes les interventions et apparition de ce personnage dans ce volet. Il y est beaucoup plus présent que dans les précédents, y compris dans les scènes d’action, et j’en connais certaines –une en particulier- qui devraient être aux anges.Hu ! Hu ! Hem… ahem.. soyons sérieux.

 

Théoriquement, mon personnage préféré est plutôt Edward (et ça tombe bien, car il n’a jamais été aussi bien que dans ce troisième volet, à tous points de vue).

J’ai d’ailleurs beaucoup aimé son côté sombre : autant pour ceux qui veulent à tous les prix que ce soit un bisounours ; il y a déjà le passage où il déboule fou de rage parce que Jacob a embrassé Bella de force. Houlà ! Mais c’est qu’il ferait peur ! Et ça tombe très bien, car Stephenie Meyer revient plusieurs fois sur le fait qu’Edward peut vraiment faire peur, quand il veut.

En plus, j’ai adoré l’intervention de Charlie : « oh, oh, les gars, on descend d’un cran ».

 

Sinon il y a aussi le dialogue d’Edward face à Victoria : attention, ça ne rigole plus ! Bien sûr on connait ses motivations, mais voilà une scène comme j’aimerais en avoir plus dans le film : quand il parle de James en détachant chaque mot, chaque détail, tournant et retournant le couteau dans la plaie jusqu’à ce que folle de rancœur et de rage elle se jette sur lui. Wouh ! Edward est un vampire après tout, pas un bienfaiteur de l’humanité, faudrait pas oublier !  Voilà une scène qui entre direct dans mon top… dix.

 

Mais si j’ai adoré son côté sombre (je parle toujours d’Edward, bien sûr), j’ai beaucoup aimé aussi le moment où il atteint ses limites, à savoir quand il voit Bella grelotter de froid, totalement impuissant à l’aider, pour une fois.

Il est capable de la protéger de tous les dangers, y compris ceux qui sont surnaturels, mais pas du froid. Eh non, ce n’est pas Superman. Encore moins dieu le père. Il peut beaucoup de choses, mais pas tout.

 

Dans la liste des meilleurs passages de ce film, il ne faudrait pas que j’oublie de parler des flash-back : que ce soit le passé de Rosalie ou celui de Jasper, j’ai adoré.

La saisissante image de Rosalie en robe de mariée venue pour se venger de son tortionnaire est à couper le souffle. Et contrairement à ce que j’avais toujours pensé, Jasper est parfait en officier sudiste et en vampire… je veux dire en « vrai » vampire. Encore une fois, ce n’est pas parce qu’ils sont « végétariens » et plutôt bien disposés envers la race humaine qu’il faut les sous-estimer.

 

Viennent ensuite les loups. Aaaaah, les loups ! Certes, je les avais trouvés plutôt bien dans le second film, mais malgré tout trop artificiels. Et surtout, leur démarche et leur attitude, pas du tout, mais alors pas du tout canine, empêchent totalement d’y croire.

 

Là ils sont…. pfffoûû ! renversants ! Même si la démarche n’est pas encore tout à fait au point, ils sont vraiment magnifiques point de vue animation. Tout en restant inquiétants, sauf quand Bella joue les petits chaperons rouges avec Jacob (images magnifiques et pleines de sensibilité. J’ai toujours dit que je le préférais en loup qu’en homme, ce garçon).

 

Pendant la bataille, la meute fait même peur. Oups… pas commodes, hein ? Ooh, Mère-Grand, qu’ils ont de grandes dents ! Mais quelles images !

 

Pour en revenir aux vampires, j’ai été très contente de voir leurs yeux noircis par la soif. Ratés dans le premier film où je trouve qu’on ne voit pas la différence, oubliés dans le second, les yeux changeants des Cullen sont ici mis en valeur. Le passage où toute la famille regarde Bella avec des billes anthracite est grandiose et plutôt angoissante.

Bon, c’est juste dommage pour ceux qui n’ont pas lu le livre, il n’y aucune explication sur ces changements de couleur. Du coup, ça doit passer pour une erreur, un oubli (ils ont oublié leurs lentilles, les ballots !), ce qui est quand même tristounet.

 

Les scènes d’action sont peu nombreuses mais magnifiques et très prenantes, à commencer par la course-poursuite entre Victoria et les Cullen d’un côté du torrent, les loups de l’autre. J’ai un faible pour celle-là à vrai dire, et j’en redemande. Et le moment où Emmett, emporté par la poursuite, franchit le torrent et se heurte à Paul est excellente. Et voilà, Victoria s’est enfuie, c’est malin de vous disputer comme ça, hein ? Ces mecs, tous les mêmes ! (lol).

Quant à la bataille finale, elle ne dure que quelques secondes mais on en prend plein les yeux.

 

D’une manière générale, je trouve que les acteurs bonifient en vieillissant, comme le bon vin ! Disons-le tout net, je les ai trouvés plutôt mous dans le premier film (en fait, tout me semble un peu mou dans le premier film), bien meilleurs dans le second et vraiment très biens dans ce troisième volet. Très à l’aise, sereins, maîtrisant bien leurs rôles.  Léger bémol pour « Jacob», comme dit plus haut, mais on va dire que c’est une erreur de parcours.

 

Côté personnages, Bree (dont le nom n’est pas prononcé une seule fois) est parfaite mais aurait pu être mieux exploitée. Néanmoins, coup de tricorne à cette jeune actrice qui s’en sort à merveille (elle a plus d’expression que Jacob, franchement, et fait passer bien plus de choses en bien moins de temps).

Charlie toujours parfait, à la fois pudique, drôle et émouvant.

Seth tout simplement adorable, même s’il parait plus jeune que 15 ans. On le voit trop peu dans ce film, mais la bonne nouvelle c’est qu’il sera très présent dans le prochain. Il est parfait (bien que physiquement, il m’ait paru plus typé asiatique qu’amérindien, mais bon….).

 

J’ai également été heureuse de retrouver le personnage de Billy Black, trop absent du second volet. L’acteur est parfait, que ce soit lorsqu’il raconte les légendes de la tribu ou à la fin, lors de la séquence-émotion qui suit la bataille.

 

Bon, le triangle amoureux est toujours présent, il était impossible de faire l’impasse dessus, mais heureusement il n’est pas trop pénible, disons que dans le film ça reste de l’ordre du supportable.

Le scénario a résumé l’affaire et mieux encore a coupé court  aux insupportables tergiversations et jérémiades de Bella, qui rendent selon moi le 3ème livre assommant.

 

Reste enfin la difficile relation qui se noue entre Edward et Jacob. Ennemis par leur nature, rivaux, presque obligés de se partager la même fille puis de conclure une trêve pour combattre un ennemi commun, leur histoire n’est pas simple.

Mais malgré toute la rogne de cette tête de mule de Jacob, le rapprochement entre eux, qui trouvera son apogée dans le 4ème volet, se noue déjà. J’ai adoré toutes les scènes avec ces deux là, de la hargne à un début d’entente. Y compris la nuit sous la tente, que je trouve sans intérêt et limite stupide dans le livre, et qui ici au contraire me plaît beaucoup (mais on va dire que c’est à cause des sourires d’Edward, hé,hé… quoi ?).

 

Bref, affaire à suivre.

Ecrit par Syrene, à 22:03 dans la rubrique Cinéma.
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Samedi (19/06/10)
Pirates des Caraïbes : Le passeur d'âmes

Point de Pirates des Caraïbes sans une légende maritime à la clef ! Dans le premier épisode, c’était le vaisseau fantôme et les spectres, dans le second, le Hollandais Volant. Dans Jusqu’au bout du monde, la légende choisie est celle du passeur d’âmes. Entre nous, de loin la plus sympa des trois, même si le film lui rajoute une dimension tragique qu’elle n’a pas à l’origine.

Or donc, cette légende bretonne (encore qu’il existe sûrement des variantes ailleurs) nous conte que les âmes des défunts ne sont pas supposées s’attarder sur terre : elles doivent rejoindre les Iles Invisibles, perdues dans la brume, quelque part en pleine mer. Seulement, elles ne peuvent le faire seules. Aussi, depuis toujours, un « passeur » est-il désigné, certaines nuits, pour emporter dans sa barque ou son bateau les âmes prêtes à effectuer le voyage. Si ces âmes sont lourdes du poids de nombreuses fautes, l’embarcation s’enfoncera et naviguera difficilement. Sinon, elle filera au contraire comme le vent…

Si convoyer les âmes a quelque chose d’effrayant, et même de contraignant, c’est toutefois une tâche que quelqu’un doit assumer car, sinon, les pauvres défunts erreraient à jamais, sans pouvoir trouver par eux-mêmes le lieu du repos éternel. D’ailleurs, le passeur, lui, bien qu’au contact des morts, revient toujours sain et sauf.

            Il existe évidemment –sans quoi ce ne serait pas une légende- différentes versions de celle du passeur d’âmes qui, d’ailleurs, n’est pas éternellement la même personne : il y a déjà eu de nombreux passeurs ! Mais il est amusant de voir à quel point certaines versions rejoignent le film : ainsi, dans l’une d’elles, la femme du « préposé » l’attend, anxieuse mais fidèle, en laissant brûler sa chandelle jusqu’à son retour, qu’elle sait cependant assuré.

Dans une autre, le passeur est un tout jeune homme, à qui la tâche échoit le soir même des funérailles de son père. Un brave homme, son père, mais comme souvent, malheureusement, père et fils n’ont jamais pu vraiment parler et se connaître. Et voilà que pour sa première traversée fantastique, le jeune Loïc doit justement convoyer son âme ! Quelle aubaine ! Et le conte de conclure : « Loïc, en une nuit, avait appris bien des choses. Si de devenir à son tour le passeur des légendes l’effrayait bien un peu, il sentait que cette charge était noble et nécessaire. Mais bien plus, il était profondément reconnaissant à cette providence d’avoir pu, par cette seconde chance, parler enfin à son père ».   

    

Ecrit par Syrene, à 13:57 dans la rubrique Cinéma.
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Star Wars : Anakin / Vador

Les ténèbres ne peuvent vaincre les ténèbres, ni la haine engendrer autre chose que la haine, ni la peur ou le mépris susciter un miracle.

Il avait tout ! Tous les dons, toutes les chances, il semblait tout naturellement promis à un avenir brillant et une vie heureuse. Il semblait pouvoir tout espérer, tout obtenir !

 Et il a tout gâché.

 Il s’est sabordé lui-même.

 Par orgueil, par peur, par naïveté aussi, du moins au début.

 Et puis, devant l’ampleur du désastre, il a fini d’éparpiller, avec rage, la haine au cœur, le peu qui lui restait. Avant de tourner sa rancœur et sa violence vers l’univers entier, certes, mais peut-être et avant tout, vers lui-même.

Un peu comme s’il avait voulu renforcer sa propre déchéance en allant toujours plus loin sur le chemin qu’il avait commencé de suivre, pour mieux se punir lui-même.

Semant la terreur et la mort sur son passage d’une manière totalement détachée, en homme que rien ne peut plus atteindre, obéissant passivement au mauvais génie qui l’avait mené à la ruine, et pourtant, le cœur brûlant, sous son armure noire, d’une haine farouche pour l’univers entier, mais surtout pour lui-même.

 Rien ne semblait plus pouvoir arrêter sa chute, l’Empereur y avait veillé. Il avait pris grand soin de refermer le piège sur lui de telle sorte qu’aucun retour en arrière ne soit possible. Et en effet, condamné à se consumer lui-même de haine impuissante tout en suscitant celle de ses multiples victimes, à quoi aurait-il bien pu se raccrocher ? Non, rien ne pouvait plus le sauver de lui-même ni des ténèbres dans lesquelles il s’était si profondément enfoncé.

 Et pourtant, si. Dans la noirceur de son existence, une petite étincelle vint un jour à s’allumer, faiblement. A clignoter, puis à prendre souffle et à grandir : une étincelle d’espoir et de compassion.

 A travers la carapace de haine aveugle qui l’emprisonnait en lui-même, une main amie se tendit vers lui.

 Une voix qui n’était pas porteuse d’anathème, ni de flatterie, ni de faux-semblants faussement doucereux lui souffla à l’oreille : « Non, tu n’es pas seulement ce démon sans visage que tous voient en toi. Reviens, il n’est pas trop tard. »

 Enfin, si insensé, aberrant que cela puisse paraître, voilà que quelqu’un se tourna vers lui non avec haine, non avec peur, mais avec confiance.

  La foi précède le miracle, c’est bien connu.

 Et c’est bien un miracle qui allait avoir lieu.

 La confiance témoignée à cette âme depuis de si longues années perdue allait à son tour ranimer un cœur à priori mort depuis longtemps.

Lui faire retraverser en sens inverse tous les conflits et les déchirements de sa jeunesse, ceux qui l’avaient conduit autrefois à faire le mauvais choix.

Et lorsque la mort et la souffrance à nouveau se déchaînèrent, ce ne fut pas une malédiction qui monta vers lui dans un cri déchirant, mais un appel au secours !

 En lui le proscrit, le maudit, quelqu’un voyait à nouveau le héros qu’il avait été autrefois.

 En outre, ce quelqu’un portait en lui, nullement altéré, vierge de toute souillure, non seulement son propre sang, tel qu’il avait été autrefois, vif et généreux, mais encore celui de Padmé, la femme tant aimée jadis, la tendre, l’aimante, droite et fière, morte du déchirement de ne pouvoir, même par amour, ni ramener son mari dans le droit chemin, ni le suivre dans la voix ténébreuse sur laquelle il s’était engagé.  

 Et le miracle eut lieu.

Ecrit par Syrene, à 13:16 dans la rubrique Cinéma.
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Samedi (05/06/10)
Citations favorites
--> Toutes les phrases cultes de nos films préférés!
On a tous et toutes en tête des répliques qui nous ont marqué(e)s! Certaines nous ont fait rire, et d'autres nous ont touché(e)s... Petit (plutôt, grand, en fait) tour d'horizon des mots d'esprits, trouvailles, et autres réflexions philosophiques de nos personnages fétiches... et des autres lol



PIRATES DES CARAÏBES



J'ouvre le bal, avec une première réplique, et devinez de qui elle est...

- "Unique veut dire que ce compas a perdu la boussole." (James Norrington, dans Le Secret du Coffre Maudit)

Eh bien, dansons, je m'y mets aussi ! (Syrène)
- Il ne me sied pas d'accéder à votre requête. Ca veut dire : non ! (Hector Barbossa dans "La malédiction du Black Pearl")
Ensuite viens la réplique si célèbre de Poulpy :
- Est-ce que tu as peur de la mort ? Est-ce que tu as peur de la noirceur des abysses ? Tous tes actes révélés, tous tes pêchés punis ! (Davy Jones, "Le secret du coffre maudit").
Certes, je n'aime pas Davy Jones, mais je trouve cette réplique tout simplement grandiose ! Avec le bruit de la mer en toile de fond et le ton sur lequel elle est prononcée, ce ton bas, chaque mot s'égrénant derrière l'autre, elle m'a marquée.
Et je ne saurais manquer de citer aussi le célébrissime :
- Salut, ma grande ! (Jack Sparrow, dans "Le secret du coffre maudit")
Calypso sait pourtant que c'est l'épisode que j'aime le moins et que j'y trouve Jack aussi méprisable que détestable. Mais là, je retrouve la fripouille au grand coeur et plein de panache du premier épisode et je salue bien bas !




LE SEIGNEUR DES ANNEAUX



Même chose, une toute première réplique :

- "De la pitié ? Mais, c'est la pitié qui a retenu la main de votre oncle. Nombreux sont les vivants qui mériteraient la mort, et les morts qui mériteraient la vie... pouvez-vous leur rendre, Frodon ? Alors, ne soyez pas trop prompt à dispenser mort et jugement." (Gandalf le Gris, dans La Communauté de l'Anneau)

Et Syrène prend à nouveau la suite avec "la" phrase cultissime pour moi dans la trilogie :
- Je ne peux le porter pour vous, mais je peux vous porter VOUS ! (Sam, dans "Le retour du roi")
Je citerai ensuite un dialogue à priori anodin mais qui me fait hurler de rire à chaque fois, je ne sais pas pourquoi mais ça ne rate pas :
- Eteignez-moi ce feu, sombres crétins !
- Ah, je te remercie ! De la cendre sur mes tomates ! (Frodon et Merry dans "la communauté de l'anneau").


A suivre : Star Wars, Indiana Jones, etc...
Ecrit par Titvan, à 22:00 dans la rubrique Cinéma.
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Samedi (29/05/10)
Pirates : Amis, ennemis, amants ? Je t'aime, moi non plus !
--> Les couples et tandems de "Pirates des Caraïbes"

Des relations complexes, souvent houleuses, unissent certains de ces personnages : rien n’est jamais simple, rien n’est jamais ni blanc ni noir !

Les couples réels et potentiels 

* Will Turner / Elisabeth Swann :

C’est le couple « de base », apparemment idéal. Amis d’enfance, épris depuis toujours ou presque, parfaitement assortis, ils se complètent à merveille. Par ailleurs, bien qu’ils l’aient longtemps ignoré, voire nié (Will surtout), tous deux ont la piraterie dans le sang, à des degrés divers.

Au début, et bien qu’il n’y ait rien ni ne semble devoir y avoir d’officiel entre eux, la relation des deux jeunes gens semble fusionnelle : ils respirent littéralement du même souffle. Pour sauver celle qu’il aime, Will laisse tomber ses principes sur l’ordre et la justice, fait abstraction de l’antipathie notoire que lui inspirent les pirates et se met lui-même hors la loi (au risque de finir sur la potence) en faisant évader Jack Sparrow, le seul homme à pouvoir le mener au Black Pearl, et en faisant alliance avec lui. Il n’hésitera d’ailleurs pas davantage à se livrer lui-même à Barbossa en échange de la liberté de sa dulcinée.

 

Quant à Elisabeth, n’en parlons pas ! C’est une véritable furie, ne reculant devant rien dès que son prince charmant est en danger ! Pour lui, elle manipule Jack Sparrow (un bel exploit, entre nous !), quitte d’ailleurs à le livrer à la mort, promet à Norrington de l’épouser puis, continuant de jouer des sentiments du commodore pour elle, arrache Will à la justice. Elle libère l’équipage prisonnier dans le but d’obtenir son aide, abandonne son propre père à Mercer et Beckett, s’habille en homme pour s’engager comme matelot et partir à la recherche de son fiancé… 

   

Une seule chose, au début du moins, semble les séparer : leur rang social. Elle, la fille du gouverneur de Port-Royal. Lui, simple forgeron. Pourtant, après leurs premières aventures, rien ne paraissait plus devoir les séparer : le rival potentiel de Will s’était galamment retiré du jeu, et le père d’Elisabeth avait donné son accord.

L’amour est toujours vainqueur ? Hum ! C’est à voir ! Car hélas, il avait fallu que le sinistre Beckett vienne interrompre leur mariage et que l’aventure les aspire à nouveau, tous les deux, dans son tourbillon.

 

Pour piéger Jack Sparrow, Elisabeth lui donnait alors un « baiser de Judas » apparemment très convaincant, sans se douter que son fiancé en était témoin.

  

Dès lors, qui pouvait prévoir ce qu’allait faire Will, persuadé d’avoir perdu le cœur d’Elisabeth ? Héroïque et généreux jusqu’au bout, il acceptait bien sûr, la voyant en larmes, de voler au secours de son nouveau rival, mais une indéniable distance, pire, un commencement de froideur s’était dès lors glissé entre les jeunes gens, immédiatement suivi par des reproches :

- Tu as livré Jack au kraken, tu as choisi de ne rien me dire…

- Tu as cru que je l’aimais… Tu aurais dû me dire que tu préparais ça, tout ça c’est de ta faute ! 

En fait, cet épisode aura, à terme, d’heureuses conséquences puisque les deux tourtereaux, ayant ainsi testé la force de leurs sentiments, engagent une nouvelle relation, plus adulte, moins fusionnelle et exclusive que celle de leur adolescence. Tout à fait sûrs désormais d’eux-mêmes et de leur choix, ils sont prêts désormais (bien malgré eux) à affronter la cruelle épreuve qui les attend : dix longues années de séparation après seulement quelques heures de mariage. Dix longues années durant lesquelles Will accomplira sa mission dans le monde des morts tandis que sa femme, devenue au sens propre du terme la gardienne de son cœur (« Il t’a toujours appartenu »), l’attendra fidèlement.  

Franchement, tous deux auraient mérité un sort plus doux !   

* Jack Sparrow / Elisabeth

Un couple potentiel, ou éventuel, qui aura fait couler beaucoup d’encre et de salive ! Certes, Jack a bien cerné le caractère de celle qu’il appelle familièrement « Lizzie » : impulsive, volontiers égoïste, sans parole (bien qu’elle se targue de son sens de l’honneur !), étouffée depuis l’enfance dans le carcan des bonnes manières et d’un milieu qui ne lui convient pas du tout. Bref : une petite fille rebelle et trop gâtée qui rêve, le nez dans ses bouquins. Une fille pleine d’énergie cependant, et de hardiesse, follement aventureuse, qui, comme beaucoup sans doute, voit en Jack le symbole de la vie dont elle rêve : libre et insouciante.

 

Bien sûr, Jack lui tourne autour et la drague ouvertement. Coureur de jupons dans l’âme, cela n’a rien d’étonnant. Et le jeu qu’il esquisse avec elle n’est pas sans malice. Du reste, ça tombe bien : du coup, il suffit à la jeune femme d’un baiser pour piéger le pirate, d’habitude bien plus rusé que ça, et l’enchaîner fort proprement au mât du Pearl ! De l’amour ? Sûrement pas ! Si l’amour inclut la traîtrise à l’encontre du celui ou celle qu’on aime et le fait de le vouer à la mort sans sourciller, alors les règles ont bien changé ! Quant à Jack, ce n’est pas un marin pour rien : la devise « une fille dans chaque port » lui convient parfaitement, le laissant libre et sans attache tout en lui permettant de jouer au jeu du désir et de la séduction quand

l’humeur lui en vient. Certes, il semblerait que « Lizzie », dans sa naïveté, ait réellement cru aux avances du pirate. En témoigne la phrase qu’elle prononce tout à la fin de Jusqu’au bout du monde en lui disant adieu :

- Ca n’aurait jamais pu marcher entre nous.

    

Jack d’ailleurs, non sans malice, joue le jeu jusqu’au bout, lui dédie l’un de ces sourires ensorceleurs dont il a le secret et répond simplement, sur le ton léger qui lui est propre :

- Vous aimeriez vous en convaincre !

Certes, par le passé, Elisabeth a bel et bien joué de son charme dans le but de « vamper » le pirate. Non par jeu, mais pour parvenir à un but précis (l’enivrer de manière à ne plus l’avoir dans les pieds, obtenir les lettres de marque destinées à Will et subtilisées par Jack. Cela bien sûr sans oublier ce fameux baiser par lequel elle le condamne à mort !). Mais Elisabeth ne mesure jamais les conséquences de ces actes et elle use sans le moindre scrupule de toutes les armes qu’elle a à sa disposition, quitte à pleurer après en constatant ce qu'elle a provoqué. Dès le départ, elle a clairement démontré qu’elle sacrifierait Jack sans hésiter pour sauver Will Turner : dans La malédiction…, c’est sans état d’âme qu’elle le livre à Norrington, donc à la potence ! Pas par malice, non. Par intérêt ! Pirate…

 * James Norrington / Elisabeth.

Aucune chance dès le départ. Certes, Norrington est réellement épris d’Elisabeth. En fait, il n’est pas exagéré de dire qu’il l’aime passionnément puisque, toujours, il va se sacrifier pour elle, jusqu’à en mourir.

Non seulement il accepte de voler au secours de Will Turner alors que celui-ci est captif de Barbossa, mais encore, lorsque le jeune homme, dans une folle tentative, s’efforce de sauver Jack Sparrow de la potence, le commodore Norrington, supposé faire appliquer la loi anglaise à Port-Royal, fait comme si de rien n’était. Ce qui est déjà beaucoup.

 

Pourtant, il fait mieux encore : Elisabeth laissant enfin éclater au jour ses sentiments pour Will (parce que c’est bien Will, et non Jack, qu’elle cherche à protéger en s’interposant entre les deux fugitifs et les soldats), alors même qu’elle a promis à Norrington de l’épouser, celui-ci n’a pas un mot de protestation. Homme d’honneur et chevaleresque jusqu’au bout des ongles, il s’incline simplement devant l’évidence et le bonheur de la jeune femme.

Reconnaissons-le : peu d’hommes agiraient ainsi et James avait là une occasion en or de se débarrasser de son rival. D’autant qu’il payera cher sa générosité puisque le voilà à son tour déclaré hors-la-loi, risquant la potence comme un vulgaire pirate pour en avoir laissé échapper un et en avoir épargné un autre ! C’est bien connu, les bons sentiments ne payent pas. Descente aux enfers pour Norrington qui finit par atterrir à Tortuga, ivre et dépenaillé, ayant touché le fond de la déchéance et du désespoir. Le voilà encore simple matelot sur le Black Pearl, occupé aux tâches les plus ingrates, sans qu’Elisabeth daigne lui accorder un seul regard ni ne daigne, d’ailleurs, écouter une seule de ses mises en garde lorsqu’il lui fait remarquer que Sparrrow n’est sûrement pas innocent dans le fait que Will, à cette même heure, est retenu en otage à bord du Hollandais Volant.

 

Norrington toutefois se tirera de ce mauvais pas et retrouvera son uniforme et son rang, certes… Et son chemin croisera une dernière fois celui d’Elisabeth. Une fois encore, pour elle, il trahira le camp qu’il avait choisi. Et mourra en couvrant sa fuite.  

Quant à elle, soyons juste : si elle n’éprouve pas d’amour  pour le commodore, elle le reconnaît cependant à sa juste valeur. Il est même permis de penser qu’elle l’aime bien, un peu comme un grand frère toujours là pour l’aider quand elle en a besoin. Ou un chevalier servant dévoué à son service, ce qu’il est effectivement. Elle se hérisse comme un chat en colère quand Beckett l’informe que Norrington est sous le coup d’un mandat d’arrestation. Tout au début du premier film, elle envisage bel et bien de l’épouser, non par amour mais parce que c’est le mariage de convenance que tout le monde attend d’elle.

- C’est un homme bien, dit-elle alors. Le genre d’homme que l’on rêve d’épouser.

Mais pas forcément celui qui vous fait battre le cœur…    

 

 

* Davy Jones / Calypso 

Si leur amour est avéré, il s’agit cependant d’un amour tourmenté, violent, dévastateur. Davy Jones, « grand aventurier, grand marin », l’homme qui s’identifie lui-même à la mer, aura aimé Calypso jusqu’à la haine.

Et elle, la déesse marine aux mille visages, « aussi dure, aussi changeante et indomptable que l’océan », semble exiger de lui ce qu’elle est elle-même incapable de donner, à savoir constance et fidélité.

 

Après l’avoir rendu immortel et lui avoir confié la tâche de transporter les âmes de ceux qui meurent en mer dans l’au-delà, la capricieuse déesse donne rendez-vous à son amoureux dix ans plus tard. Hélas, elle-même ne s’y rendra pas. Désespéré, Davy Jones alors s’arrache le cœur de la poitrine, sans réussir à mourir pour autant, renonce à sa mission et, par vengeance, trahit Calypso en expliquant à la cour des frères comment l’emprisonner à jamais.

 

Et cependant, au fil des siècles qui suivent, il continue à l’aimer au point de pleurer en pensant à elle… et croyez-moi, un homme comme Davy Jones ne pleure pas aisément !

Non, elle n’est pas simple, leur histoire.    

Les tandems 

 * Jack Sparrow / Will Turner :

Dès le départ, rien n’a été simple, entre ces deux-là ! Parfois bons copains, prêts à voler au secours l’un de l’autre, parfois rivaux, souvent opposés : régulièrement, ils s’exaspèrent mutuellement, se vouent au diable, se tirent dans les pattes. Et Jack n’hésite pas à faire des coups salement tordus à Will, entre parenthèses ! Sans scrupule, hein ?

Evidemment, plus différents, c’est difficile : Will est l’archétype même du héros, généreux, désintéressé, courageux et loyal. Jack n’en a rien à fiche de personne excepté lui-même et veut bien rendre service à l’occasion, à condition que ça ne lui coûte absolument rien. Et pourtant ! Pourtant, il s’avère bon prophète quand, dès le départ, il prédit au jeune homme « qu’il a un point de vue tellement noir sur les pirates qu’il est bien parti pour en devenir un lui-même ». Gagné.

Le fait est que Will avait bel et bien des dispositions. S’ensuit une relation étrange, du genre « je te déteste, je te trahis, mais si tu es en danger je serai là pour t’aider ».

Qu’on en juge :  lorsqu’ils font connaissance, Jack décide de livrer Will à Barbossa, qui a besoin de son sang pour se libérer de la malédiction de l’or aztèque, en échange du Black Pearl. Or, Will n’est pas stupide et comprend vite qu’il y a anguille sous roche. Il n’hésite donc pas à assommer Sparrow et à l’abandonner sur l’île de la Muerta pour fuir avec Elisabeth. Un à un !

 

Un peu plus tard, Jack intervient cependant pour empêcher Barbossa d’égorger son prisonnier. On dira : ça ne lui coûte pas grand-chose et ce n’est pas la raison principale de sa présence à ce moment là. C’est entendu. On peut même aller plus loin et se dire que machiavélique comme il l’est, Jack Sparrow avait très bien pu penser qu’avoir un allié serait utile lorsqu’il engagerait le combat. Certes. Mais il n’empêche qu’il intervient et qu’un petit moment plus tard il sauvera également Elisabeth, en tirant sur Barbossa une seconde avant que celui-ci abatte la jeune fille.

Quelles que soient les raisons pour lesquelles il a agi, Will risque alors sa propre vie pour sauver le pirate de la pendaison avec cette seule explication :

- C’est un homme de bien et si je dois mourir aujourd’hui, au moins j’aurais la conscience tranquille. 

Fin du premier acte.

Là-dessus, nos deux lascars se trouvent confrontés à de gros ennuis personnels : Jack est traqué par Davy Jones et doit mettre la main sur son cœur pour marchander sa sauvegarde. Will veut –une fois encore- sauver sa fiancée retenue en otage par lord Beckett qui, de son côté, veut entrer en possession du compas ensorcelé du capitaine Sparrow. Pris à la gorge, celui-ci fait à Will de belles promesses et lui raconte de belles histoires, à seule fin de l’envoyer à sa place sur le Hollandais Volant. Sympa, ça ! Heureusement que Will a plus d’un tour dans son sac. Il réussit à s’enfuir, retrouve Jack, et s’ensuit un furieux combat au sabre sans vainqueur ni vaincu.

Fin du deuxième acte.

 Seulement, à bord du Hollandais Will a retrouvé son père, esclave de Jones et du navire, et lui a promis de le libérer. Aussi s’efforce t-il de s’emparer du Black Pearl, seul bâtiment suffisamment rapide pour rattraper (ou distancer) le Hollandais Volant. Evidemment, Jack Sparrow n’apprécie pas tellement.

Cependant, comme il est beau joueur, une fois la colère passée il se met d’accord avec Will pour agir de manière à ce que chacun d’eux obtienne ce qu’il veut. Il va jusqu’à lui glisser quelques conseils réellement sincères concernant sa liaison avec Elisabeth, qui à ce moment là est un peu en perte de vitesse.

 

Et naturellement, lorsque Davy Jones transperce Will de son épée, c’est Jack qui aura la présence d’esprit nécessaire pour lui permettre de revivre, même si c’est en tant que nouveau capitaine du Hollandais Volant.

* Jack / Gibbs

Lorsqu’au début du premier film il débarque à Tortuga avec Will afin d’y recruter un équipage, Jack Sparrow va directement trouver Gibbs.

 

Ils se connaissent bien et, manifestement, depuis longtemps. Et il existe déjà une hiérarchie entre eux : Gibbs appelle Jack par son prénom mais le vouvoie. Jack au contraire tutoie familièrement son interlocuteur et l’appelle par son nom de famille. Il a, cependant, confiance en lui : il lui expose son plan et le charge de recruter un équipage dont, bien entendu, Gibbs lui-même fera partie. Dès cet instant d’ailleurs, il apparaît comme son second.

 

Du début à la fin de la trilogie, Gibbs restera indéfectiblement loyal au capitaine Sparrow. Il laisse royalement tomber le code des pirates pour venir le chercher à Port-Royal à la fin du premier épisode, est le premier à accepter de voler à son secours à la fin du second, se fâche même contre Will, avec lequel il entretient pourtant de très bonnes relations, lorsque ce dernier essaie de s’emparer du Black Pearl.

 

Et comme par hasard, lorsqu’à la fin de Jusqu’au bout du monde Barbossa met les voiles avec le navire de son rival, il prend grand soin de débarquer Gibbs avant, sachant que jamais ce dernier n’acceptera le changement de capitaine !    

Jack de son côté sait de toute évidence jusqu’où va la dévotion de Gibbs à son égard… et en bon pirate qu’il est, il en profite sans vergogne pour le faire tourner en bourrique. Il faut attendre le moment où ils se disent adieu à la fin de Jusqu’au bout du monde pour voir, dans le regard qu’ils échangent, une amitié sincère et réciproque.

Et cela malgré le fait qu’une minute plus tôt à peine, Jack pourtant toujours si maître de lui a giflé son second à la volée ! Pour se défouler, peut-être, lui-même venant –une fois de plus- de se faire claquer le museau de belle manière par ses deux prostituées préférées ? Mais non.   Plutôt à titre de représailles, pour s’être trouvé ivre-mort une fois de plus pendant que Barbossa filait avec le Black Pearl. D’abord furieux, Gibbs semble d’ailleurs bien le comprendre de cette façon. Mieux ( ?), il semble finalement considérer qu’il a mérité ce traitement musclé…

Maintenant, savoir ce qu’il aurait pu faire seul pour empêcher le navire de lever l’ancre… savoir encore pourquoi Jack a eu l’imprudence de descendre à terre en laissant Barbossa à bord… autre histoire !

La question demeure que puisqu’ils sont toujours aussi potes, on ne comprend pas pourquoi ils se séparent.

Jusqu’à leur prochaine rencontre ?

 

 

* Pintel et Ragetti

Ces deux Laurel et Hardy des Caraïbes, bêtes comme leurs pieds et gaffeurs de première, semblent cumuler à eux seuls tous les défauts connus ou supposés des pirates : ils ont de très sales tronches, sont sales, déguenillés, lâches (toujours du côté du plus fort et près à faire de la lèche si le vent tourne), cupides… pas recommandables pour un shilling !

Pintel est toujours renfrogné et passe son temps à râler comme un pou. Ragetti a toujours l’air d’être un peu ailleurs, il aime bien ricaner entre ses dents cariées à chaque phrase de son compère et passe l’essentiel des trois films à perdre son œil de verre.

 

A bord du Black Pearl, Pintel et Ragetti occupent la fonction de canonniers et, s’ils sont dévoués corps et âme (en supposant que les pirates aient une âme) à Barbossa,  ils ne manquent pas une occasion de « cirer les bottes » à Jack Sparrow, qu’ils ont cependant déjà trahi une fois, lors de la fameuse mutinerie, et qu’ils étaient prêts à abattre sur place lorsqu’ils l’ont retrouvé sur l’île de la Muerta.

 

Absolument inséparables même s’ils passent leur temps à se chamailler, les deux compères semblent souvent tellement liés qu’ils agissent de la même manière, en même temps, sans jamais avoir besoin de se concerter. Comme par exemple lorsqu’ils fuient avec le coffre de Davy Jones sur l’île des Quatre-Vents et qu’Elisabeth surgit brusquement devant eux. Ou encore –nouvelle occasion pour eux de faire du zèle- quand ils voient Jack fusiller Will du regard après que le jeune homme, trahi par Sao Feng, ait échoué à s’emparer du Pearl : comme un seul homme (une expression qui pourrait avoir été inventée pour eux), les deux lascars se précipitent pour saisir le futur capitaine du Hollandais Volant par les épaules (ah, quel dommage, mesdemoiselles : il s’en faut de peu pour que dans leur hâte à se faire bien voir ils ne lui arrachent sa chemise. Perspective alléchante ! Tsss ! Décidément, quels incapables !).  

 

 

* Murtog / Mullroy

Aussi inséparables mais encore plus bêtes que les précédents, ce qui n’est pas peu dire, ceux là forment un duo plutôt fade qui apparaît dans le premier et le troisième film. A force d’être stupides et de ressasser les mêmes mimiques et les mêmes dialogues, ils sont plus agaçants que drôles.

 

Ce sont des soldats de Port-Royal, pas très courageux, très maladroits (eux aussi !) et après la mort de Norrington et la bataille finale ils finissent par s’enrôler parmi les pirates. Super ! Le capitaine Barbossa sera sûrement très content d’avoir désormais à son bord un quatuor d’andouilles au lieu d’un duo.

Il n’a pas fini de rouler des yeux d’un air excédé, Barbossa !

Ecrit par Syrene, à 16:46 dans la rubrique Cinéma.
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La guerre des étoiles - retour aux années 80

Quelque part dans l'infinité sidérale, deux vaisseaux cosmiques sont aux prises. L'un d'eux est rapidement arraisonné, pris à l'abordage, ceux qui sont à bord sont tués ou capturés. Seuls deux robots -non, deux droïdes- ont pu s'échapper. Ils emportent avec eux le seul et unique espoir de l'Alliance Rebelle, un petit groupe de résistants qui à un contre mille s'efforcent de venir à bout du régime de terreur imposé par l'Empire Galactique.

Cela vous rappelle quelque chose ? C'est le tout début de l'histoire. Vont y intervenir une princesse certes à sauver, qui n'hésite pas cependant à dégainer son pistolaser quand il le faut, un jeune héros idéaliste à la moralité irréprochable, une sorte de mercenaire râleur dans le style "bon coeur et mauvaise tête", une armoire à glace en armure noire, cape noire et masque noir (non, ce n'est pas Zorro ! Vraiment pas !) et une incroyable ribambelle de créatures extra-terrestres variant du plus farfelu au plus dément.

Cela dure le temps de trois films de deux heures chacun et l'on ne s'y ennuie pas une seule micro-seconde. Les rebondissements et les coups de théâtre se succèdent et s'entremêlent et, comme il se doit, cela se termine par une victoire plus qu'éclatante du Bien sur le Mal (majuscules de mise).

 

C'était il y a longtemps, dans une galaxie lointaine, très lointaine et cela s'appelle La guerre des étoiles, rappelez-vous !

 

La toile de fond en somme est assez simpliste : une lointaine galaxie est soumise à un régime dictatorial et terrifique (mais si, mais si !) et un petit groupe de fortes têtes résiste encore et toujours à l’envahisseur (euh ? Je me tromperais pas un peu de B.D., là ?).

  

Bref ! Ces rebelles avoués souhaitent restaurer l’ancien régime républicain représenté par la princesse Leïa et ce qui reste de l’ordre des chevaliers Jedi, autrefois décimés par Dark Vador. Et si cela choque les puristes de voir une altesse authentique lutter pour la république, qu’ils fassent preuve d’un peu d’imagination, non d’un trou noir !

Là-dessus se greffent des histoires annexes (celles des personnages principaux), des digressions dues à des méchants de rencontre sans rapport avec l’Empire (il existe dans ces mondes galactiques lointains pas mal de saletés intersidérales sans opinion politique particulière mais pas piquées des vers pour autant. Chasseurs de primes sans foi ni loi, crapules de tous poils issues des bas-fonds des planètes mal famées, rois de la pègre locale, enfin, une vraie mafia !) et au final ça a quand même révolutionné l’histoire du cinéma et apporté à son créateur, George Lucas, la puissance, la fortune et la gloire, en partie à cause des effets spéciaux utilisés, inédits jusque là.

 

Affaire de spécialistes, ça, les effets spéciaux. Sans doute ils servent efficacement l’histoire mais, sans scénario ni personnages, des effets spéciaux ne font pas un film. Ici il y a tout ce qu’il faut,   s’étalant sans vergogne sur trois épisodes, cela ne manque pas de surprises et pourtant, La guerre des étoiles  a la simplicité des vieux mythes et des contes d’autrefois.

 

Ce n’est pas Lucas qui démentirait. Selon lui, son oeuvre est une sorte de conte de fées imprégné de religion (la Force) et d’orientalisme. Pas de problème : l’entrée en matière, devenue célèbre « Il y a longtemps, dans une galaxie lointaine, très lointaine » ressemble drôlement au « Il était une fois » de nos contes traditionnels. Peut-être qu’en fin de compte, les bonnes vieilles histoires que l’on racontait au coin du feu dans les temps passés sont encore susceptibles d’éveiller dans le coeur des foules des échos favorables. Surtout si elles sont transposées dans un univers de space-opéra, avec dans le décor beaucoup de vaisseaux spatiaux, de robots (Non ! Des DROIDES, on vous dit !), d’extra-terrestres en tous genres (certains ont des tronches vraiment gratinées) et si l’action s’éparpille de planète en planète.

 

Lucas est sans aucun doute un cinéaste, il n’en est pas moins un excellent conteur. Son histoire se tient et pourtant, il la raconte dans le désordre, de telle sorte que la surprise est toujours au rendez-vous et que le suspense renaît chaque fois que l’on s’imagine deviner ce qui va se passer :

 

Citation : « Après le N° 1, le public savait que Luke était un héros et ne pouvait pas être tué. La façon de faire marcher un public est de lui donner à croire que vous, le réalisateur, vous allez faire quelque chose de vraiment moche. Le public devait croire que Luke allait tuer Vador, avec toutes les horribles implications du parricide ».

Pari gagné, Mister Lucas ! Le public a marché, vibré, tremblé. Et peut-être même pleuré. Que les méchants meurent à la fin, c’était facilement prévisible. Tout le monde s’y attendait.

Corser les choses avec un lien de parenté filial, c’était déjà pas mal.

Effectuer un retournement de situation pareil, faire de Dark Vador, qui depuis trois films faisait entrer sous terre non seulement les personnages de la trilogie mais encore ses spectateurs haletants, un héros, et un héros martyr s’il vous plaît ! Qu’il sauve en définitive la situation, c’est un sacré coup de génie !

 

Car Luke a beau avoir remporté le duel qui l’opposait à son père (là aussi, les rôles s’inversent l’espace d’un instant. Vador à son tour perd une main dans l’affaire, comme son fils dans  L’Empire... , mais surtout, si Luke triomphe, c’est bel et bien parce que durant un instant il s’est laissé dominer par la rage, la haine peut-être... ça ne vous rappelle rien ?). Bref, Luke vainqueur du combat va néanmoins succomber sous les coups d’un nouvel adversaire, autrement plus machiavélique, quand...

 

Donc, ménager l’effet de surprise et imaginer des rebondissements qui prennent le spectateur au dépourvu. Les héros eux-mêmes sont encore assez conventionnels : l’idéaliste irréprochable en toutes choses, l’oeil bleu de rigueur, autant dire la vertu incarnée ; le hors-la-loi, contrebandier, trafiquant, râleur et beau gosse, fort en gueule mais doté d’un coeur gros comme ça.

Et bien sûr une belle demoiselle.

En revanche, leurs relations détonent par rapport aux schémas classiques. Sentimentalement parlant, le héros en titre n’obtiendra rien du tout, en dépit de débuts prometteurs. Normal, puisque la seule fille de l’histoire se révèlera être sa soeur. Sa soeur jumelle, s’il vous plaît ! A les voir, on ne l’aurait pas deviné.

 

De toute façon, les héros ne devraient pas se soucier d’amour et de conquêtes sentimentales ; après tout, leur boulot à eux est de casser la tête aux méchants et de rétablir l’ordre des choses. Comme disait l’autre, si c’était à la portée de tout le monde, on n’aurait pas besoin de héros. 

 

Comme il se doit, sur le chemin épineux et plein d’embûches qu’il va devoir suivre, Luke Skywalker va trouver les guides qui sauront lui montrer la voie et lui donner les moyens de la suivre. Deux mentors pour faire de lui un nouveau chevalier jedi, les deux derniers survivants de l’ordre, qui se sont retirés sur des planètes perdues en attendant que la roue tourne et que sonne l’heure de renverser le tyran qui a détruit leur monde.

Obi-Wan Kenobi, vieil ermite caché au fond du désert de la planète Tatouine, et Yoda, un nabot rigolo plus vieux encore mais aussi bien plus puissants, en réalité le dernier des maîtres jedis.

Dans les histoires, les vieux sages pleins d’expérience sont généralement des parangons de vertu et de science, parfaitement irréprochables. Ce n’est pas tout à fait le cas de ces deux là, un peu menteurs sur les bords. Pour le bien de la cause, ils feront tout leur possible pour cacher à Luke sa parenté avec Dark Vador, autrefois Anakin Skywalker.

Un peu menteur mais honnête quand même, Obi-Wan reconnaîtra pour sa part (faute avouée....) quelle bourde phénoménale il a commise en transmettant, trente ans plus tôt, son pouvoir à ce même Anakin lequel, de son côté, allait en faire le très mauvais usage que l’on sait. Et qui pour tout remerciement réglera son compte sans sourciller à son professeur dès qu’il en aura l’occasion. Heureusement, le vieux chevalier ayant plus d’un tour dans ses manches de bure, il reviendra sous forme de pur esprit afin de guider Luke dans sa quête future.

En face de l’Alliance Rebelle, le tentaculaire, tout puissant et très malfaisant Empire Galactique. A la tête de l’Empire, Dark Vador, cadenassé de la tête aux pieds dans son armure noire, incognito sous son masque qui le fait ressembler à un gros insecte (très venimeux !). Et bien sûr, l’Empereur.

 

Voici ce que dit George Lucas à propos de ses personnages : selon lui, DARK VADOR a beau être le monstre des légendes, les ténèbres sont en nous. Lucas pour sa part offre la rédemption : Vador n’est pas vainqueur du combat final. Luke l’emporte sur lui, mais... celui que l’on considérait jusqu’alors comme le Mal incarné l’emporte sur lui-même !

YAN SOLO : « C’est un des meilleurs. Il s’est montré plus malin que l’Empire à de nombreuses occasions et il a réussi quelques affaires vite faites. Un de ses problèmes, c’est qu’il mise plutôt gros et c’est là qu’il perd la plupart de son argent. Il est dur et futé, seulement d’une certaine manière il n’arrive jamais à gratter assez pour avoir un quelconque pouvoir. Il est légèrement auto-destructeur et il éprouve une sorte de plaisir à être à deux doigts d’un désastre. Vous le rencontrez, il vaut alors 10 billions de dollars, et lorsque vous le rencontrez la fois suivante, il est dans les dettes jusqu’au cou ».

 

Dans une interview réalisée dans les années 80, Lucas racontait l’histoire de Yan Solo, imaginée par lui mais jamais contée à l’écran : personnage contemporain et réaliste dans un monde extravagant, Solo aurait été abandonné par des bohémiens de l’espace et élevé par des Wookies entre sept et douze ans. Cadet de l’école militaire, expulsé pour avoir vendu les solutions des examens et organisé des courses de vaisseaux spatiaux, il finit par devenir contrebandier. Malgré tout, ce n’est pas un mauvais bougre. Simplement, ayant toujours dû se tirer d’affaire seul, il ne croit en personne d’autre que lui-même.

LEIA : « Elle est extrêmement brillante et bien éduquée, habituée à prendre des responsabilités dans toutes les situations. Elle est par nature un chef inné ». Un chef d’accord, mais attention, en aucun cas un sex-symbol ! Lors du tournage du premier épisode, Lucas fit tout pour effacer au maximum la féminité de Carrie Fischer : une longue robe blanche qui la couvrait du cou aux chevilles, une coiffure stricte, et la poitrine serrée dans un bandage qui l’aplatissait autant que possible sous sa robe. Non mais sans blague ! Essayez un peu de folâtrer dans l’Empire et vous allez voir !

LES WOOKIES : « Amalgame de chat, de chien et de gorille, les Wookies vivent en tribus sur une planète faite d’une jungle humide, occupant des maisons informes installées à la cime d’arbres géants. Ils vivent jusqu’à l’âge de 350 ans, se nourrissent de viande et de légumes et sont des mammifères. Leurs femelles, pourvues de six mamelles, accouchent de leur petit sur des litières. Les bébés Wookies mesurent 1,20 mètre à la naissance et possèdent de grands yeux de la taille de ceux des adultes ».

Après l’invasion de l’Empire, les Wookies ont subi une rafle de la part des marchands d’esclaves et ont été vendus à travers toute la galaxie. Yan Solo sauve un jour un groupe de prisonniers dans lequel se trouve Chewbacca, qui devient son garde du corps et son compagnon pour le restant de sa vie.

CHEWBACCA : « Aimable mais fier et doté d’un coeur d’or ».

 

D’une façon générale, on peut dire que le message est bien passé. Les personnages apparaissent à peu près ainsi. Et si en définitive les héros semblent finalement à peine ébauchés, autant dire plutôt classiques (Luke est un vrai modèle de vertu, etc, etc,) alors que les méchants crèvent le plafond, c’est sans doute parce que dans l’esprit de Lucas « La guerre des étoiles » compte SIX films et non pas trois, et que Luke, Yan, Leïa et Chewbacca n’ont leur place que dans la moitié d’entre eux, au contraire de leurs adversaires.

Du côté ennemi en effet, chapeau ! Dark Vador est plus qu’un modèle du genre, il reste inégalé en la matière. « Une aura de mystère et de terreur accompagne son nom dans toute la galaxie. Il est le bras droit de l’empereur et dirige ses troupes d’une main de fer. Il représente pour tous l’incarnation du Mal et le pouvoir du côté obscur de la Force. (../..)

C’est plus une machine qu’un homme, dit Obi-Wan Kenobi. Mais derrière ce masque impénétrable se cache un père qui n’a pas oublié qu’il était un être humain. Il est aussi troublant qu’inquiétant, aussi fascinant qu ’effrayant, aussi magnétique que repoussant ». C’est un bon résumé. C’est même plus qu’un résumé, c’est le personnage raconté dans son entier.

A cela pourtant il faut ajouter quelque chose : si les actes priment, s’ils font de quelqu’un ce qu’il est, le caractère de Dark Vador est singulièrement renforcé encore par son apparence. Sa stature, sa démarche, son armure noire et le masque qui dissimule irrémédiablement le genre de créature qui se cache derrière, grossissent le trait. Mais surtout, surtout, la touche finale, ce qui en somme caractérise vraiment le personnage, c’est sa respiration artificielle, indissociable de lui, qui en font un être hybride mi-homme mi-machine sans que l’on puisse savoir en quelles proportions.

Dans le premier épisode, il tolère Tarkan à ses côtés et lui laisse prendre les décisions, se réservant les « opérations coup de poing » sur le terrain. Dans « L’Empire contre-attaque », on le retrouve seul à la tête des troupes impériales. Il n’est plus simplement impressionnant : il sème la terreur. Lorsqu’il passe sur la passerelle de son navire, les opérateurs qui sont aux commandes le suivent d’un regard agrandi par la peur. Et quand on voit comment Vador traite ses officiers, on comprend très bien pourquoi. Rebelote dans les premières minutes du « Retour du Jedi » : le commandant qui accueille Sa Seigneurie à bord de l’Etoile de la Mort a tendance à avaler sa salive à n’en plus finir et à faire pas mal de grimaces plutôt crispées en présence du visiteur.

Dark Vador est un personnage complexe et cette complexité le rend d’autant plus redoutable. Son autorité est indiscutable et ne lui est pas conférée par son seul pouvoir. En toutes circonstances, il reste imperturbable, autant dire glacial ! Qu’il donne un ordre, profère une menace, énonce un fait ou livre bataille, le ton varie à peine, aucun sentiment ne se fait jour. C’est peut-être ce qui le rend aussi terrible ; il n’y a pas en lui plus de cruauté que de compassion, pas davantage de sadisme que de sentimentalité. Comme une machine, il agit ainsi que les circonstances l’exigent, sans aucun état d’âme. Seulement, au contraire d’une machine simplement programmée, Dark Vador réfléchit, calcule, tire des plans et les modifie si le contexte l’exige.

De l’homme il a gardé la souplesse intellectuelle et par-dessus le marché, il est intelligent ! Il faut le reconnaître, les forces humaines paraissent bien dérisoires face à un tel adversaire. Mais Lucas, ayant forgé cette image terrifiante, ayant fait accélérer les pulsations cardiaques de son public à chaque apparition de Dark Vador, tout à coup va encore plus loin : l’inébranlable, l’implacable, celui qui apparaît comme le maître absolu, tout à coup s’abaisse humblement devant une silhouette maigrichonne et dérisoire.

L’esprit s’affole un instant, on n’y comprend plus rien ! Quoi ? Comment ? Que se passe t-il ? Il existerait, quelque part au coeur insondable de l’univers, un  être capable de faire plier Vador, rien qu’avec sa voix doucereuse et ses propos faussement amicaux ? Hallucinant ! Et Dark Vador, toujours sans émotion apparente, de conclure lui-même que « son maître » (non, j’y crois pas...) « .. n’est pas aussi indulgent que lui » ! L’indulgence du Seigneur Noir n’étant que trop évidente, n’est-ce pas, on a tendance à s’affoler un peu en entendant cela !

Il faut pourtant se rendre à l’évidence, Dark Vador ne vient qu’en second dans la hiérarchie de l’Empire. Encore un « effet Lucas ». Jusque là on pensait qu’il était le chef suprême, voilà qu’on nous rappelle, et Lapalisse ne démentirait pas, qu’à un empire il faut un empereur ! En quelque sorte celui qui, dans l’ombre (l’ombre de la Force sans doute) tire toutes les ficelles à sa convenance.

Qui est l'empereur ? «Un mystère, une énigme insondable, qui dirige les courants les plus forts de la Force, au service des plus obscures représentations du Mal. Dans sa quête pour la domination de la Galaxie, il monte les systèmes stellaires les uns contre les autres. Il est l’empereur Palpatine, le seigneur du côté obscur»...

S’il est insignifiant d’apparence, il est cependant capable (excusez du peu !) d’en imposer à Vador...  Il possède les pouvoirs d'un grand jedi passé du côté obscur de la Force. Et s'il n’a pas de sabre laser, s'il est toujours sans arme, c'est sans doute qu'il n'en a pas besoin, étant capable de générer par lui-même une telle puissance de destruction que même un jedi n'y peut résister. Avec un pareil pouvoir, une grande intelligence et une connaissance aiguë de l'âme humaine, il a réussi ce qui pouvait paraître impossible : renverser l'ancienne république, décimer l'ordre jedi tout entier et de là, régner sur la galaxie.

Tout cela à lui seul ?

En quelque sorte, oui. Ayant réussi le coup de maître de soudoyer un chevalier jedi, de se le dévouer corps et âme, afin d'en faire le bras armé du nouvel empire. Et, pardon mais ! Au bout du bras se trouve une main redoutablement lourde ! Cet homme là, peut-être bien, était le talon d'Achille de l'ancien système ; un chevalier jedi, certes. Mais formé sur le tas, n'étant jamais passé par les mains irremplaçables d'un vrai maître jedi qui, peut-être, aurait su le préparer à résister. Une erreur lourde de conséquence, c'est le moins que l'on puisse dire.

Mais, vingt ans plus tard, l'empereur à son tour ne devait-il pas commettre une double erreur qui -retour des choses- causerait sa perte ? Tout d'abord, en dépit de son don exceptionnel à prévoir les événements, il ne devait pas envisager l'intervention sur Endor des tribus Ewok volant au secours des rebelles pris au piège. Premier retournement de situation.

Enfin, et Luke d'ailleurs devait rapidement s'en rendre compte, à force d'être trop sûr de lui, de son pouvoir, de son emprise sur Vador, l'empereur devait sous-estimer certain lien de parenté générateur d'un conflit intérieur qui, à terme... La Force, chacun le sait, permet à ses adeptes de voir l'avenir, quoique sans garantie absolue car, comme le dit Yoda, "toujours en mouvement est l'avenir". L'empereur, dès le début, craignait que Luke puisse un jour le détruire. Son don de double vue, peut-être bien, lui avait fait entrevoir qu'il pourrait être anéanti par un Skywalker. Et sa plus grande erreur alors, suscitée à son tour par sa trop grande confiance en lui-même, aura été de se tromper de Skywalker...

Ecrit par Syrene, à 16:32 dans la rubrique Cinéma.
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Lundi (11/01/10)
AVATAR

ATTENTION, SPOILERS !

ne lisez pas si vous n’avez pas vu le film

 

Hum, hum, hum…. Pour tout dire, je suis allée voir ce film en nourrissant de sérieux à-priori à son encontre.

Je ne pensais pas le voir du tout, et puis finalement, à force d’entendre mes amies en parler avec enthousiasme… Ce qui m’a vraiment décidé, c’est d’entendre l’une d’elle dire qu’elle l’avait vu en 2D (car comme moi elle a les yeux très fragiles), qu’elle avait énormément aimé et pleuré tout du long. Là, je me suis dit que peut-être, peut-être qu’il y avait quelque chose à sauver.

Car enfin, ce que j’attends, moi, d’un film comme d’un roman, c’est une histoire et des personnages qui sachent me toucher. Je hais les débauches d’effets visuels qui cachent l’ineptie ou plutôt l’absence des uns et des autres !  Or, je craignais très fort qu’Avatar soit précisément dans le cas et aligne poussivement tous les gros poncifs américains, à la chaîne, sans vous laisser une seconde de répit.

Et là je rassure les fans tout de suite, si ça avait été le cas, je n’aurais rien de plus à en dire.

Eh bien, globalement, j’ai été heureusement surprise.

Pour autant je ne crie pas au chef d’œuvre, non, mais enfin, je m’attendais tellement à pire que mon opinion générale est plutôt positive au final.

Je vais commencer par le négatif (autant garder le meilleur pour la fin) :

- le méchant (AAAAAAAAAAARRRRRRRRRRRRRRRGGGGGGGGGHHHHHH !!!!!). Alors là, pour ce qui est du poncif, on est en plein dedans ! Le gros bidasse bourrin, sale gueule et cicatrice de rigueur, avec une mitrailleuse à la place du cerveau. Une vilaine sorcière se sera penchée sur son berceau pour le doter de tous les défauts (forcément) : cupide, violent, raciste, intolérant, bête et méchant, le genre qui écrase tout sur son passage. Au secours ! Je ne savais pas qu’on trouvait encore de ces spécimens au cinéma.

Deuxième poncif, du même gabarit que le premier : il ne peut pas crever avec les autres bourrins, évidemment. Il faut que le combat des chefs ait lieu, ben voyons. Au secours, bis ! Ce passage m’a gonflée, mais alors gonflée ! Pire que ça, même : exaspérée ! Une télécommande, vite, qu’on zappe !

Troisième poncif : et kicéki a fini par le tuer, le vilain gros bourrin ? La fille du chef, avec l’arc de son papa. Eh oui. Car son papa a été tué lors de la première attaque, a légué son arc à sa fifille et lui a recommandé de protéger son peuple.

Bon…

- la violence (snif ! )

Je sais qu’on va m’objecter que la violence au cinéma, c’est habituel, qu’on a sûrement déjà vu pire, et tout ça. Ben j’ai quand même trouvé la bataille finale vraiment très dure, moi. Alors oui, sans aucun doute, c’est ma sensibilité personnelle qui fait que, mais je ne supporte pas qu’on tue des bêtes, surtout quand on insiste lourdement. Les montures fauchées par la mitraille, les ikrans, l’espèce de panthère, tout ça m’a mis le cœur au bord des lèvres.

Je m’en fiche, moi, que Neytiri mesure trois mètres et qu’elle ait la peau bleue, et que sa chouchoute soit une sorte de ptérodactyle aux ailes de papillon… je n’ai pas pu m’empêcher de pleurer avec elle.

Et c’était long, cette bataille, c’était long ! Mais soyons honnête, toutes les batailles au cinéma me semblent interminables, je m’ennuie presque toujours. C’est comme les scènes d’amour, ça n’apporte strictement rien et ça me barbe invariablement.

- la longueur

Ou plutôt, « les » longueurs. La première et la dernière partie m’ont bien accrochée, je ne peux pas prétendre le contraire. Mais je me suis ennuyée au milieu, à tel point que j’ai commencé à penser carrément à autre chose.

Ca n’avance pas, il ne se passe rien, il n’y a même pas d’histoire. Télécommande, SVP, qu’on mette en avance rapide. Encore une fois, il y aurait à mon avis pas mal à couper.

Toutefois, je reconnais que j’ai réussi à replonger vers la fin : le retour de Jake, l’union des clans, toussa. A mettre au crédit du film, car souvent quand on décroche, on ne raccroche plus ensuite.

- les ratés (re-sniff)

Franchement, avec des moyens pareils, je ne sais pas comment ils ont fait leur compte, mais les bestioles genre « chiens » et « panthère » ressemblent à des robots-jouets. Je les ai trouvés ratés de chez ratés.

Voilà pour les points négatifs.

Passons aux points moyens :

- la quête des ikrans. Oui… ce n’est pas déplaisant, mais je me croyais dans Dinotopia : même histoire exactement, et les bestioles se ressemblent.

Pourtant, je ne peux nier que le premier vol (plané ?) de Jake est hilarant. Ca secoue, hein ? Hin, hin, il a de la ressource, ce garçon ! Et les poignets solides ! L’estomac aussi, d’ailleurs. Ce passage m’a éclatée.

- bizarre ? Vous avez dit bizarre ?

Je n’ai pas trop bien compris pourquoi c’est avec leurs tifs qu’ils communiquaient avec leur environnement. Pourquoi pas la queue, puisqu’ils en ont une ? La queue étant un prolongement de la colonne vertébrale, moelle épinière, toussa…. non ? Bon… soit.

- l’histoire : aïe… mais comme j’étais prévenue, je n’ai pas pu être déçue, c’était ce à quoi je m’attendais. L’histoire est basique de chez basique, et surtout vue et revue. On l’a déjà vue avec des cow-boys et des Indiens, avec des Japonais, avec des Inuits et j’en passe. De La flèche brisée au dernier samouraï en passant par Pocahontas, Shogun ou Danse avec les loups. Pour résumer : « homme blanc devient ami avec grand chef, tombe amoureux jolie squaw (laquelle est de préférence la fille, la sœur, la nièce ou la cousine au 3ème degré du chef en question, hein, tant qu’à faire) et combat aux côtés de ses nouveaux amis ».

Néanmoins, j’ai trouvé les personnages attachants, tant Jake que Neytiri, ceci compensant cela.

Ce qui m’amène aux points positifs :

- les personnages, donc. Je suis tombée sous le charme du couple principal, mais aussi de Trudy (et malgré tout, encore un poncif. Pourquoi diable fallait-il la tuer, cette pauvre fille ? Ah mais oui, bien sûr… Fallait bien que le colonel Bourrin se défoule sur autre chose que la faune), Grace ou Norman. J’aime beaucoup la manière de parler de Jake et… sa voix ! Sa voix française, du moins. Mais Neytiri est adorable également.

- les images. Là il faudrait être vraiment difficile pour ne pas apprécier. Surtout au début du film, les images de Pandora, de la végétation, et même des vaisseaux spatiaux sont superbes. Vraiment magnifique, même magiques.

- la fin.

Il fallait y penser. Au cours du film, j’ai imaginé plusieurs options possibles : la mort de Jake ou celle de Neytiri, je penchais assez pour le retour de notre héros sur Terre, avec un truc du genre « mais je n’oublierai jamais Pandora, blablabla… c’était un rêve mais un jour ou l’autre il faut bien se réveiller (vu qu’on insiste pas mal sur ce point) ».

Bien sûr, juste avant la bataille, quand ils tentent de sauver Grace (ooooh ! La p’tite culotte en feuilles de lierre, trop mignooooon ! Même Jane de la jungle n’avait pas la même !), on comprend comment ça finira pour Jake. Encore que j’ai été bluffée par son « de toute façon je ne reviendrai jamais ici », hu, hu, le coquin, il m’a fait douter !

N’empêche qu’il fallait y songer. Quelque part c’est logique, certes, mais quand même. Et pour tout dire, ça m’a beaucoup plu. Ca m’a plu pour son côté total et absolu. Le corps humain de Jake meurt.

Même si les Terriens n’étaient pas partis (bon débarras), il ne peut y avoir pour lui aucun retour en arrière. Mais c’est son choix. Et cela supprime définitivement toute barrière entre les Na'vis et lui. Je craignais un peu une morale du genre : « oui, oui, je vous aime bien mais moi, le Terrien, l’Américain, je veux bien vivre avec vous, mais attention, je suis un être supérieur et je le reste ».  

Et puis de toute façon, moi j’aime les fins heureuses.

- le message écolo

Je suppose que certains auront détesté cet aspect du film. A la limite, c’est presque un poncif de plus. Mais comme je suis écolo dans l’âme, j’ai aimé celui-là. Je partageais la peine des Na’vi en voyant les arbres s’abattre, ça me fait cet effet là dans la réalité, et pourtant je ne vis pas dans les arbres.

« Un monde sans nature… Ils ont tué leur mère » : hélas oui, c’est ce que nous faisons. Il n’y a pas de quoi rire, c’est même à pleurer !

- de quoi rêver

Oui, quand même. S’il y a un truc que j’ai adoré, ce sont ces hamacs entre les branches. Ca me fait rêver. D’une manière générale, et c’est logique pour une écolo, c’est tout le mode de vie des Na’vi qui me fait rêver. En osmose avec la nature, ne prenant que ce dont ils ont besoin pour se nourrir et chasser (« tu peux tailler ton arc dans le bois de l’arbre-maison »). Moi qui dans la réalité suis totalement anti-chasse, j’ai aimé la façon dont les Na’vi la pratiquaient, dans quel esprit ils le faisaient.

Oui, ils vivent nus au milieu des arbres, mais ce ne sont pas des fumeurs de moquette, de doux dingues évaporés. Non, c’est vraiment une société, des chasseurs et à l’occasion des guerriers. C’est comme le fait que l’énergie vitale est prêtée, un jour il faut la rendre. Ce concept me plaît énormément.

Par plusieurs côtés, les Na’vi m’ont fait penser aux elfes. D’ailleurs, dans les deux trilogies de Daniel Fetjaine, les elfes ont la peau bleue.

Le peuple fée.

Comment ne pas rêver ?  

Avatar n’est pas un film que je reverrai en salles, à cause des longueurs, mais j’aurais plaisir à en revoir de nombreux passages en DVD.

 

 

 

 

 

 

Ecrit par Syrene, à 23:12 dans la rubrique Cinéma.
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