Joueb.com
Envie de créer un weblog ?
ViaBloga
Le nec plus ultra pour créer un site web.
Débarrassez vous de cette publicité : participez ! :O)

Le seigneur des anneaux

Trois anneaux pour les rois Elfes sous le ciel,

Sept pour les Seigneurs Nains dans leurs demeures de pierre,

Neuf pour les hommes mortels destinés au trépas,

Un pour le Seigneur des Ténèbres sur son sombre trône

Dans le pays de Mordor où s'étendent les Ombres

Un anneau pour les gouverner tous, un anneau pour les trouver,

Un anneau pour les amener tous et dans les ténèbres les lier

Au pays de Mordor où s'étendent les Ombres.

TOLKIEN, Le seigneur des Anneaux

On a tendance à dire et à écrire un peu partout que Tolkien a créé tout un univers, un monde qui paraît réel, à travers son oeuvre. Rien n'est plus faux. Eh non, quoiqu'en disent les fans de l'écrivain, il n'a rien inventé du tout ! Et lui, l'Anglais, a été puiser dans le folklore, mieux, la mythologie germanique et scandinave pour rédiger Le cycle de l'Anneau, comprenant en tout six volumes dont Le seigneur des anneaux ne constitue qu'une partie.

Enfin, disons pour être juste qu'il n'a pas TOUT inventé. Il a imaginé l'histoire, quelques royaumes, et créé des personnages (auxquels il a donné des noms, encore une fois, tirés de la mythologie scandinave).

Il a même, ça du moins c'est la vérité, inventé tout un peuple, celui par lequel tout commence et, d'une certaine manière, tout finit : le peuple des Hobbits, que les autres races de la Terre du Milieu (mythologie nordique) appellent non sans mépris « les semi-hommes ». Comme par hasard, il en a fait les héros du Cycle de l'anneau

Quant au cadre, Tolkien lui a donné vie mais ne l'a certes pas imaginé de toutes pièces. C'est le folklore germanique qui revit ici, dans un style à vrai dire à la fois pompeux et étouffant qui rend les romans assez hermétiques, mais que le cinéma traduit en gardant seulement l'esprit, et l'histoire. La preuve ? Dans le film, les habitations (et le château d'or) d'Edoras, capitale du Rohan, sont des bâtisses scandinaves, avec des faîtières de toits ouvragées très spécifiques.

Mais commençons par le début. Nous parlions de mythologie : dans le temps d'avant les temps, il existait quatre races humanoïdes, les quatre tribus de la déesse de la création, encore présente dans la légende d'Avalon et le début de la quête du Graal. Le Graal n'étant, tous renseignements pris, rien de moins que la Coupe de la Connaissance autrefois confiée au peuple des Elfes…mais ceci est une autre histoire ! Nous parlions des quatre peuples de la Terre du Milieu : il y avait les Nains, peuple de la terre, vivant sous les montagnes, creusant et taillant la pierre pour en extraire les gemmes et les métaux précieux dont leurs forgerons et leurs orfèvres faisaient des armes et des objets merveilleux. Farouches, voire sauvages, les Nains lorsqu'ils quittaient leurs mines s'avéraient avoir fort mauvais caractère et être des guerriers redoutables, maniant comme personne la hache de guerre, leur arme favorite.

Il y avait les Elfes, le peuple féerique par excellence, établissant ses cités de feuillage et de grand air dans les forêts, vivant parmi les arbres. La sagesse des elfes, leur quasi-immortalité, leur don pour la magie, leur éternel mystère, leur grande beauté et leur inimitable aisance devaient donner plus tard, bien plus tard, lorsque le peuple sylvestre aurait disparu, naissance à la légende des fées.

Il y avait encore les hommes, semblables à ce qu'ils sont encore aujourd'hui. Leur ambition et leur inlassable soif de pouvoir devaient à terme leur permettre de survivre, alors que les trois autres races ont peu à peu disparu.

Enfin, il y avait les Gobelins (et non les Orques, produit dérivé inventé par Tolkien, voir liste des personnages page 18). Les gobelins, pour leur part, allaient avec le christianisme engendrer la ridicule croyance aux démons peuplant les enfers. Certes, les Nains, les Hommes et les Elfes ne frayaient pas trop les uns envers les autres. Les hommes, envieux et avides, recherchaient il est vrai les objets elfiques et nains pour leur beauté et leurs incroyables vertus mais n'appréciaient pour autant pas tellement, tellement les autres races. Déjà la folie de la grandeur… Quant aux elfes et aux nains, ils se détestaient cordialement. Pourtant, ces trois peuples s'allièrent parfois, dit-on, contre les Gobelins. Ceux-là haïssaient toute autre forme de vie que la leur. Violents et belliqueux, peuplant les profondeurs noires de la terre car ils ne supportaient pas l'éclat du jour, les Gobelins rôdaient la nuit, détruisant, tuant, dévorant toute créature ayant la mauvaise fortune de tomber entre leurs pattes griffues. Ils constituaient le peuple des ténèbres.

Naturellement, ces différentes ethnies, elles-mêmes divisées en royaumes distincts, avaient des rois pour les diriger. Les Gobelins, eux, avaient d'après la légende un seul et unique maître suprême, immortel, malfaisant et maléfique, dont la chrétienté allait faire Lucifer. De fait, il était bel et bien le Seigneur Malfaisant régnant dans les ténèbres sur un trône de flammes et d'ossements. Et sa seule et tenace ambition était d'étendre son emprise maléfique à la terre entière.

Voilà la matière. Voilà ce que nous racontent la mythologie et le folklore qui, au travers des contes, mille fois répétés et mille fois déformés, sont parvenus jusqu'à nous. Et qui, d'une certaine manière, vivent toujours quelque part, profondément enfouis, au fond de nous.

L'histoire devint une légende, la légende devint un mythe.

Et après la mythologie, voici le récit du Seigneur des Anneaux :

LE CONTEXTE :

Il y a de cela plus de 3000 ans, les Grands Anneaux, les anneaux de pouvoir, furent forgés et échurent aux différentes races qui peuplaient la Terre du Milieu. A travers ces anneaux furent transmis le pouvoir et le désir de gouverner chacun des peuples libres de la terre… mais… tous furent trompés, car Sauron, le Seigneur des Ténèbres, forgea en secret, dans la fournaise de la Montagne du Destin, un Anneau Unique, un Maître Anneau, dans lequel il déversa sa folie de destruction et son indicible soif de pouvoir : Un anneau pour les gouverner tous… et, par là même, pour asservir et dominer tous les peuples, toutes les contrées, tous les êtres de la Terre du Milieu.

Les ténèbres envahirent le monde. Pourtant, l'ultime bataille pour la liberté, regroupant par milliers les hommes et les elfes unis devant le même danger, parvint (quoique par chance) à briser le pouvoir du Mal. Momentanément seulement, hélas. L'anneau alors aurait du être détruit et tout aurait été terminé, mais il n'en fut rien. Car terrible est la fascination qu'exerce ce bijou diabolique sur le cœur des vivants. Tout particulièrement sur celui des hommes, tellement avides de pouvoir.

Si bien qu'après 2500 longues années, l'anneau maléfique réapparut. A peine fut-il ramené à la lumière du jour que son pouvoir se manifesta : le meurtre, la haine et une convoitise dévorante jaillirent avec lui des eaux au fond desquelles il était demeuré caché durant si longtemps.

L'anneau de pouvoir avait désormais un nouveau possesseur, mais celui-ci ne pouvait le contrôler ! En revanche, le bijou de Sauron s'empara de lui en quelques instants et, prolongeant indûment son existence, durant 500 longues années encore, il le dévora et l'asservit, chaque jour un peu plus.

Le hasard à nouveau (ou le destin ?) s'en mêla. Et l'Anneau Unique changea encore une fois de mains.

Ce dernier porteur, peu à peu, commença lui aussi à ressentir son influence mais la Terre du Milieu était à l'aube de profonds bouleversements, car Sauron, dont l'esprit ne pouvait disparaître tant que l'anneau était intact, était de retour, plus puissant que jamais, déterminé à récupérer ce qui était sien.

C'est le début du récit, le début de la longue quête du hobbit Frodon Sacquet et de ceux qui vont former autour de lui la Communauté de l'Anneau –titre du premier volume du roman et du premier film de la trilogie-, la genèse et la mise en place : l 'anneau maléfique sera t-il finalement détruit ? Frodon survivra t-il à cette quête en dépit des prédictions plutôt pessimistes de Galadriel, la reine des elfes ? Aragorn, l'héritier du trône du Gondor, mieux connu sous le nom de Grands Pas le Rôdeur, finira t-il par recouvrer l'héritage de ses ancêtres ? Evidemment, ceux qui ont lu la trilogie de Tolkien connaissaient d'avance la réponse à toutes ces questions. Mais les autres pouvaient se les poser et ont eu le plaisir d'en découvrir les réponses dans le dernier et très attendu épisode cinéma... Cela ne fait que rajouter du sel à un spectacle de grande qualité. Un exemple ? Après le premier épisode, sorti sur les écrans fin 2001, ceux et celles qui avaient la chance de ne s'être jamais plongés dans les bouquins en avaient gros sur le cœur, pensant Gandalf le Magicien perdu à jamais après son combat contre le Balrog, le démon du monde souterrain…

L'HISTOIRE :

Elle est simple, cette histoire : c'est celle de l'éternelle fascination du pouvoir. Un pouvoir, comme il se doit, pratiquement absolu. Un pouvoir si grand et si terrible qu'il consume irrémédiablement ceux qui en font usage -et même ceux qui ne font que l'approcher- le pouvoir de l'Anneau Unique. Celui qui a détenu un temps ce bijou maudit devient pour toujours son esclave et ne connaîtra plus jamais le repos : lancinant, obsédant, le besoin de le garder ou de le reprendre (fut-il détruit, perdu, volé), le désir sans fin de la possession, le tenaillera à jamais, ne lui laissant nul répit, dominant tous ses sentiments, empoisonnant chacun de ses instants.

I – La communauté de l'Anneau :

Or donc, après 3000 ans passés, l'anneau de pouvoir a échoué, par le plus grand des hasards, entre les mains d'un hobbit, Bilbo Sacquet de la Comté.

Celui-ci a évidemment découvert (ce n'était pas bien malin) qu'en le passant au doigt il devenait invisible. Quant à ses autres pouvoirs, il ne s'en rendit pas vraiment compte… au cours des longues… et si nombreuses années qui s'écoulèrent ensuite. Prolongeant sa vie, retardant sa vieillesse, l'Anneau maléfique avait également commencé, à son insu, à lui ronger l'esprit, comme il l'avait fait pour Gollum, son précédent possesseur.

Poussé par Gandalf le Gris, de l'ordre des magiciens, Bilbo, qui désirait se retirer chez ses amis les elfes, légua (contre son gré) l'anneau à son neveu Frodon. Il ignorait encore quelles terribles épreuves allaient en découler pour ce dernier. N'ayant pas lui-même le sentiment d'avoir été changé par l'Anneau, il n'imaginait pas les ravages que ce dernier allait faire sur la personnalité de son neveu et sur son existence tout entière.

L'ennemi était alerté, les cavaliers noirs, les spectres de l'anneau, déjà en route. Il fallait fuir. Accompagné de son ami Sam Gamegie, bientôt rejoint en outre par les deux inséparables Mériadoc dit Merry et Pérégrin, dit Pippin, Frodon prit la route. Il devait se rendre à Fondcombe, auprès d'Elronde, le roi des elfes. Là, du moins Gandalf l'espérait-il, l'anneau serait en sûreté et ne risquerait pas de retomber aux mains de Sauron, son maître, qui s'il pouvait le récupérer s'en servirait pour détruire le monde. Mais les choses ne se passèrent pas du tout comme prévu. La trahison de Saroumane, le plus grand peut-être des magiciens, passant soudain à l'ennemi, bouleversa complètement l'équilibre des forces en présence. Les elfes, affaiblis et décimés, ne pouvaient pas assumer seuls la sauvegarde de l'anneau. La seule solution consistait à détruire ce dernier afin qu'il ne puisse plus jamais nuire.

Seulement, le pouvoir du bijou était tel que sa destruction relevait de l'impossible. A moins de pouvoir l'emmener jusqu'en Mordor, le pays de Sauron lui-même, et de le jeter dans les flammes ardentes de la Montagne du Destin, à l'endroit même où il avait été forgé autrefois.

L'enjeu n'était ni plus ni moins que la survie de tous les peuples de la Terre du Milieu. Aussi, chacun de ces peuples se devait d'être représenté dans la Quête. Les quatre Hobbits en étaient, bien entendu. L'ambassadeur des elfes serait Légolas, celui des nains Gimli, ceux des hommes Aragorn le rôdeur, en réalité héritier du trône du Gondor, et Boromir, fils du régent de ce même pays. Gandalf le magicien s'offrit à les guider et les appuyer de tout son pouvoir. En tout, neuf compagnons : la Communauté de l'Anneau.

Ils auraient à affronter les rigueurs d'un long et difficile voyage, les Orques envoyés à leur poursuite par l'ennemi, les pièges de Saroumane, le magicien félon, mais surtout, surtout ils auraient à lutter contre l'influence diabolique de l'Anneau, si prompt à pervertir le cœur des vivants !

II – Les deux tours :

La Communauté a donc éclaté : Gandalf disparu dans les mines de la Moria, Boromir tombé au combat, Frodon et Sam partis seuls de leur côté afin d'achever la quête et de détruire l'anneau, sans que celui-ci puisse continuer à semer la discorde parmi leurs compagnons. Enfin, Merry et Pippin enlevés par les uruks-hai de Saroumane… Seuls demeuraient, plus unis que jamais, Aragorn, Légolas et Gimli. Ceux-ci, conscients de leur impuissance vis à vis de Frodon, s'élancèrent à la poursuite des uruks afin de libérer les deux hobbits prisonniers. Ils ignoraient, bien sûr, que leurs ennemis étaient tombés sous la lance des hommes du Rohan « pays des seigneurs des chevaux », et que les deux compères en avaient profité pour s'enfuir.

Mais, en suivant leurs traces, ils devaient faire la plus incroyable des rencontres : Gandalf, leur ami Gandalf, Gandalf le Magicien qu'ils avaient pourtant vu disparaître dans les profondeurs de la terre à la suite du Balrog, le démon des temps anciens, était à nouveau parmi eux. Changé, certes. Plus las. Eprouvé par les épreuves surhumaines qu'il avait traversées. Mais aussi beaucoup plus puissant désormais qu'il avait triomphé de la mort elle-même. Et plus déterminé que jamais à vaincre le mal !

Gandalf, les ayant rassurés sur le sort de Merry et Pippin, confiés par ses soins au peuple des Ents, les arbres-gardiens, entraîna ses compagnons vers le palais du roi Théoden, souverain du Rohan, ensorcelé et même possédé par l'esprit de Saroumane. Car les armées du félon, ainsi que celles de Sauron, marchaient déjà sur les contrées libres de la Terre du Milieu. Avec ou sans l'Anneau, la guerre avait commencé. L'épée d'Aragorn, l'arc de Légolas et la hache de guerre de Gimli seraient désormais précieuses.

Elles le furent, en effet, dans la terrible bataille de la forteresse du gouffre de Helm où avec une poignée d'hommes seulement (et les troupes elfiques arrivées fort à propos en renfort), ils durent tenir tête aux milliers de combattants uruks-hai lancés sur eux. Heureusement que Gandalf avaient encore quelques tours en réserve dans les manches de sa longue robe blanche !

Pendant ce temps, ignorés de tous, Merry et Pippin avaient réussi à rallier l'ensemble du peuple des Ents et à donner l'assaut au repaire de Saroumane. Deux victoires, certes, mais… la riposte de Sauron allait sans doute, à présent, être terrifiante.

Et par ailleurs, nul ne savait ce qu'étaient devenus Frodon et Sam, toujours chargés de l'Anneau. Nul ne savait non plus qu'ils avaient à présent pour guide la plus sournoise et la plus traîtresse des créatures, à savoir le repoussant Gollum, uniquement obsédé par la pensée de reprendre à Frodon « son précieux ».

III - Le retour du roi :

Cette fois, l'affrontement ultime est non seulement inévitable, mais tout proche. Les milliers de combattants du Mordor franchissent les Portes Noires pour se déverser, comme une lèpre, sur la Terre du Milieu.

Les hommes ont unis leurs forces, rassemblés autant de combattants qu'il leur a été possible, mais hélas ! Leurs 6000 lances paraissent terriblement dérisoires face aux innombrables légions qui marchent sur eux, tuant et détruisant tout sur leur passage.

Si forts que soient les liens qui unissent les membres survivants de la Communauté, chacun, à l'instant de vérité, devra affronter seul son destin, sans avoir désormais la moindre chance de revenir en arrière : Arwen, la princesse elfe, doit décider si elle préfère partir avec les siens vers les Iles Bienheureuses sans espoir de retour, ou bien renoncer pour jamais à son immortalité pour l'amour d'Aragorn, sans savoir si celui-ci survivra ou non à la guerre son père, Elronde, a le choix entre écouter sa fille et aider une dernière fois les hommes -et plus particulièrement Aragorn, en lui remettant, s'il l'accepte, l'épée légendaire de sa lignée, seule capable de lui assurer le soutien de l'Armée des Morts recluse dans la montagne- ou bien se désintéresser du sort de la Terre du Milieu. Gandalf le magicien, enfermé dans Minas Tirith, capitale du Gondor, à l'heure où celle-ci est assiégée par l'armée du Mordor, va devoir se muer en chef de guerre pour défendre la citadelle. Aragorn quant à lui devra affronter ses propres doutes dans une épreuve qui ne peut avoir pour issue que son accession au trône ou la mort. Quant à Gimli et Légolas, à l'instant d'un combat perdu d'avance ils auront à faire le choix de l'orgueil ou de l'amitié, ce qui n'est pas si simple qu'il y paraît pour les représentants de deux races aussi fières que sont les elfes et les nains !

Sam Gamegie, qui a fidèlement suivi et soutenu Frodon à chacun des pas de sa quête, devra de son côté mesurer la teneur de son dévouement et de son courage, non seulement face à son compagnon désormais entièrement possédé par l'Anneau, mais encore lors de l'ultime étape de la Quête, sur les terres noires et stériles du Mordor.

Tous pourraient être sauvés, le monde pourrait recouvrer son équilibre, si l'anneau était enfin détruit. Mais même en supposant que Frodon parvienne jusqu'au cratère de la Montagne du Destin, aura t-il la volonté nécessaire pour détruire le bijou maudit qui s'est emparé de son esprit ?

LES PERSONNAGES :

Les Hobbits :

Les hobbits sont la seule véritable invention de Tolkien. Peuple de petits êtres placides et débonnaires, de taille plus courte encore que les nains, les hobbits peuplent la verte et riante Comté. Ils se distinguent par leurs pieds, entièrement recouverts d'une épaisse couche de poils bouclés (c'est complètement raté dans le film ! Il ne reste que trois crins par-ci, par-là !) qui leur tient lieu de chaussures naturelles, et par leur solide appétit (la moyenne chez eux est de prendre environ 6 repas par jour). C'est un peuple de gens sédentaires et paisibles, agriculteurs, jardiniers, au plus aubergistes, amoureux de la nature. Ils ne veulent rien de plus que ce qu'ils ont et ne demandent rien à personne. Ils sont les véritables héros du Cycle de l'Anneau.

Bilbo Sacquet : initialement, il est le héros du premier roman de Tolkien, Bilbo le Hobbit. Ce livre écrit pour des enfants, dans lequel il est question d'elfes, de trolls, de gobelins et de nains, sans parler d'un extraordinaire trésor gardé par un grand dragon rouge-doré, aura un immense succès… surtout auprès des adultes ! Et entraînera donc l'écrivain à imaginer une suite (Le seigneur des anneaux) et puis encore une suite (Le silmarillion), le tout devant plus tard être regroupé en un tout pour former Le cycle de l'anneau.

Bref, tout cela nous éloigne du sujet. Bilbo est donc un héros. Un héros du genre père tranquille. Ca ne l'empêche pas de conquérir Dard, la dague elfique dont la lame devient bleue lorsque des gobelins sont dans les parages et de trouver (et conserver) l'anneau magique et maléfique, arraché au sinistre Gollum dans les ténèbres des inextricables cavernes des Monts Brumeux.

Frodon Sacquet : neveu du précédent. Frodon avait, certes, au contraire des autres hobbits qui sont dans l'ensemble des gens très casaniers, souvent rêvé des aventures de son oncle. Pourtant, devenir le Porteur de l'Anneau s'avéra très vite un terrible fardeau. Porter à son cou le salut de la Terre du Milieu et des êtres qui la peuplent n'est pas si simple qu'il pourrait y paraître. Détenir un objet qui attise la convoitise du monde entier, pas davantage.

Mais sentir peu à peu sa personnalité s'estomper, sa volonté s'amenuiser et ses souvenirs disparaître, éprouver des doutes chaque jour plus grands à propos de soi-même, c'est franchement difficile à vivre ! Car, comme il l'a fait pour ses précédents porteurs, l'Anneau peu à peu s'empare de Frodon. Jour après jour, ce dernier en est plus dépendant.

Contempler et caresser le bijou maléfique devient plus important que se nourrir, plus important que dormir, le passé s'estompe, amitié, confiance, affection, ne sont plus que des mots vides de sens.

Epuisé, presque exsangue de ses forces, Frodon parvient cependant, poussé, traîné, porté par son ami Sam, jusqu'au bord du cratère de la Montagne du Destin, but de son long et douloureux périple. Et là… là, l'Anneau Maléfique montre une dernière fois son pouvoir !

Sam Gamegie : peut-être le véritable héros de l'histoire. Immensément dévoué, solide et opiniâtre, Sam en fait a été piégé par le hasard. Il se trouvait, selon la formule consacrée, au mauvais endroit au mauvais moment. Ainsi, lui qui en paraissait le plus éloigné, il devient un héros.

Il est le seul des différents protagonistes de l'affaire qui n'ait jamais revendiqué quoi que ce soit. Le seul aussi, parmi tous les membres de la Communauté, à avoir résisté au pouvoir maléfique de l'anneau jusqu'au dernier instant : même Gandalf, sage entre les sages, même Aragorn, fort entre les forts, ont ressenti à un moment quelconque l'attraction fatale du bijou. Même Galadriel, la reine des elfes aux immenses pouvoirs, a reconnu le désirer.

De tous les hobbits, Sam est probablement le plus tranquille, le plus paisible. Des quatre qui se trouvent lancés dans cette extraordinaire aventure, il est de loin celui qui l'a le moins voulu et dont le seul désir est de rentrer chez lui au plus tôt. Sans lui cependant, Frodon aurait échoué dans sa quête et Sauron se serait emparé du monde. Modeste, Sam ne se fait guère remarquer au sein de la Communauté. Il soigne les bêtes de bât, s'occupe du feu et de l'intendance, obéit aux ordres sans discuter.

Sans jamais se plaindre, sans jamais rien demander, sacrifiant régulièrement ses rations d'eau et de nourriture, voire ses temps de sommeil au profit de Frodon, il porte, soutient, tire, traîne, pousse ce dernier vers le but, veillant sur lui à chaque instant, écartant résolument tous les obstacles de sa route, sans jamais se décourager. Souffrant en silence du changement de personnalité de son ami peu à peu dévoré par le pouvoir dévastateur de l'Unique, rabroué, rabaissé et pour finir abandonné sans un regard à la frontière du Mordor, Sam va prendre, à son tour, toute la mesure de sa bravoure et de sa ténacité, sans même parler de son affection.

Après avoir mis l'Anneau hors de portée des orques, c'est seul qu'il affronte Arachné, l'araignée géante gardienne du tunnel d'accès (pas très réussie, pour tout dire : elle ressemble fâcheusement à un crabe, c'te bête !), seul qu'il gagne la Tour Noire où son ami est prisonnier. Et lui, le plus débonnaire des hobbits, est forcé alors de se muer en guerrier, donnant la mort sans hésiter, combattant avec une furie vengeresse, pour se sortir vivant du traquenard et en arracher Frodon. Pourtant, tout au début de la Quête, c'était à coups de poêle à frire que Sam répondait aux attaques des gobelins et autres orques ! Ce qui est déjà, pour un hobbit, faire preuve de violence. C'est sûr, un grand coup de poêle sur la figure, ça ne fait pas du bien ! Mais devant le nombre et l'esprit meurtrier de l'ennemi, notre ami Sam se décide cependant assez rapidement à jouer de l'épée, réservant ses casseroles à un usage plus conventionnel.

C'est Sam encore qui, passée la Tour Noire, encourage alors Frodon à poursuivre, alors que le Porteur de l'Anneau, épuisé, vidé, a perdu tout espoir et presque toute volonté. Et lorsque en effet il s'écroule, à bout de force, au pied de la Montagne du Destin, c'est toujours Sam qui le hisse sur ses épaules et le porte, titubant, chancelant, jusqu'au cratère ou presque. Lui toujours qui l'entraîne à l'abri lorsque le volcan entre soudain en éruption.

Ce sera pourtant d'une manière très détournée que Sam Gamegie recevra le salaire de ses exploits, de sa constance et de son héroïsme bien réel : c'est sûr, il partage avec les trois autres hobbits l'hommage des hommes et des elfes, hommage inspiré par Aragorn décidément bien modeste, lui aussi. Mais surtout, dès le début du premier film, on le savait amoureux d'une jeune hobbit, Rosie. Toutefois, trop timide pour oser lui parler, il se borne à la couver des yeux et à soupirer de loin. Elle ne quitte pas ses pensées, cependant : lorsque le volcan de la Montagne du Destin explose et que Frodon et Sam se retrouvent perdus au milieu d'un océan de lave, sur un précaire abri de rocher, à bout de souffrance et d'épuisement, persuadés de leur fin toute proche, c'est le nom de Rosie qui vient aux lèvres desséchées de Sam. C'est son souvenir qui occupe son esprit.

Pourtant, de retour en Comté, il ne semble toujours pas décidé à franchir le pas. Et puis se décide brusquement : sans doute vient-il de réaliser qu'après avoir affronté tant de périls sans jamais perdre courage, s'être battu contre les orques et les gobelins, le sournois Gollum, une araignée géante, le Mordor, pays des ombres et même un volcan en éruption, il est sûrement capable de parler à une jeune fille. Rosie l'écoute apparemment d'une oreille favorable, d'ailleurs, puisque l'on célèbre bientôt leurs noces ! Puissent-ils être heureux comme ils le méritent.

Pérégrin Touque : dit Pippin. Justifierait tout à fait le surnom de catastrophe ambulante. Son cousin Merry et lui-même, non contents d'être d'incorrigibles chapardeurs, semblent parfois mettre un point d'honneur à faire systématiquement la bêtise à éviter. Ils provoquent la panique parmi les hobbits en volant à Gandalf une fusée de feu d'artifice, imprudemment mise à feu. Ils entraînent, fort mal à propos, Frodon et Sam juste sous les sabots des cavaliers noirs lancés à leur recherche, allument un feu en hauteur, dans la nuit, alors que la troupe cherche à passer inaperçue, attirent vers le groupe le monstre qui gîte sous les eaux noires du lac au pied des murailles de la Moria…

Des deux, Pippin est le pire, à la fois pas très malin et fort maladroit. Frodon utilise t-il un nom d'emprunt afin de ne pas alerter ses ennemis ? Pippin clame sa véritable identité dans une salle d'auberge archi comble. C'est lui qui dans les mines de la Moria alerte les orques en provoquant (par curiosité et maladresse) un bruit épouvantable, propre en effet à alerter tous les habitants de ces mondes souterrains lui encore qui (toujours par curiosité et insouciance), chaparde à Gandalf le palantir de Saroumane (une boule de cristal fonctionnant comme un émetteur-récepteur avec… Sauron lui-même !) et attire ainsi l'attention de l'ennemi lui toujours qui en dépit des pressantes mises en garde de Gandalf ouvre le bec en présence de Dénéthor, l'intendant du Gondor, et se jette dans ses griffes. Un danger ambulant, on vous le dit !

Histoire de racheter toutes ses maladresses, sans doute, Pippin sauvera toutefois Faramir d'une mort atroce (en courant chercher Gandalf à la rescousse) et n'hésitera pas à se jeter lui-même au milieu des flammes naissantes d'un bûcher pour en arracher le jeune capitaine du Gondor.

Mériadoc Brandebouc : dit Merry. Inséparable du précédent. Un peu plus avisé que son cousin, il n'est pourtant pas innocent, on ne saurait dire lequel des deux entraîne l'autre ou si les mêmes mauvaises idées leur viennent simultanément.

Merry et Pippin sont vraiment deux chenapans, pas méchants, mais n'ayant pas une bonne idée en tête. Pourtant, la vérité oblige à reconnaître qu'à côté de leurs défauts, les inséparables sont parfaitement solidaires de leurs compagnons, et avec cela, en dépit de leur petite taille, très courageux : la Communauté ayant pour but de protéger Frodon afin de lui permettre de mener à bien sa mission, Merry et Pippin n'hésitent pas un instant à se placer entre lui et les cavaliers noirs, à se jeter sur le dos du troll des cavernes lorsque celui-ci balaie Aragorn d'un maître coup de lance et accule le Porteur de l'Anneau dans un angle, ou encore, d'un commun accord, à attirer sur eux les uruks-hai envoyés par Saroumane afin de les détourner de leur proie. Rattrapés, ils seraient sans doute mis en pièces si Boromir ne se ruait à leur secours mais alors que le guerrier, seul contre cent, les exhorte à fuir, les deux hobbits en voyant leur ami plier sous le nombre se ruent crânement au combat, quand bien même celui-ci serait perdu d'avance.

Ce sont encore les cousins qui rallient à la cause des peuples libres de la Terre du Milieu le peuple des Ents, et qui avec eux attaquent Isengard, le repaire de Saroumane.

Séparé de Pippin durant quelques jours, Merry devient alors, le temps d'une veillée d'armes et d'une bataille, l'écuyer d'Eowyn, princesse du Rohan. Il la suit jusqu'au cœur de la terrible bataille livrée contre les armées de Sauron devant Minas Tirith, la Cité des Rois et, même s'il est blessé au cours du combat, Merry tient vaillamment sa place. A vrai dire, bien que tous deux aient été fermement priés de se tenir à l'écart des champs de bataille, la princesse blonde et le « semi-homme » feront une excellente équipe, n'hésitant pas à s'attaquer à un oliphant en pleine charge (il s'agit d'un genre d'éléphant de combat), ni d'ailleurs à se mesurer au roi-sorcier des nazgüls « qu'aucun homme ne peut tuer ».

Les hommes :

Aragorn, fils d'Arathorn : sous les vêtements passablement élimés de ce Rôdeur, que l'on connaît un peu partout sous le surnom de Grands Pas, se cache un authentique prince du sang, héritier du trône du Gondor. Sa lignée fut brisée 3 000 ans plus tôt, par la faute d'Isildur, le dernier monarque en titre du royaume, subjugué par l'Anneau. Tant que Narsil, l'épée brisée, ne serait pas reforgée, le trône du Gondor demeurerait vacant. Aussi, comme tous ses aïeux depuis 3 millénaires, Aragorn s'est vu contraint à l'exil.

Lorsque les hobbits le rencontrent pour la première fois, le visage dissimulé sous son capuchon, silencieux et inquiétant, ils en ont d'abord peur. Très vite toutefois ils comprennent qu'ils ne peuvent être plus en sécurité qu'auprès de ce guerrier accompli, à la fois sage, vaillant et généreux (qu'ils prennent très vite l'habitude d'appeler au secours à chaque instant).

Aragorn ne perd pas facilement son sang-froid comme tous ceux qui cheminent depuis de longues années sur les chemins du monde, qui en ont vu beaucoup et sont sûrs de leur propre force.

Très proche des elfes, qui l'ont élevé, il a pourtant un douloureux secret : son amour pratiquement impossible, quoique partagé, pour Arwen, la fille du seigneur Elrond, roi des elfes. Car en réalité, comment un mortel, fut-il l'héritier des rois, pourrait-il oser demander à une elfe destinée à des centaines de siècles d'existence de partager sa terrestre existence ? C'est pourtant sur les instances d'Arwen qu'Elrond consent à faire reforger Narsil (seuls sans doute les elfes avaient le pouvoir de le faire) et à la rendre à Aragorn. En l'acceptant, celui-ci accepte du même coup son destin. Car à l'heure où les hordes innombrables de Sauron déferlent sur le Gondor, seul le roi légitime, armé de l'épée de ses ancêtres, peut se faire obéir des spectres reclus au cœur de la montagne et les amener en renfort devant Minas Tirith (lui seul peut également les libérer de l'antique malédiction qui les condamne à ne jamais trouver le repos).

Aucune réussite, aucune victoire ne peuvent cependant égayer les sombres pensées d'Aragorn. Même quand Gandalf reconnaît officiellement sa royauté en s'inclinant devant lui sur le champ de bataille, il n'a qu'un fugitif sourire. Le jour du couronnement, c'est avec un profond soupir qu'il entre en possession de son héritage si longtemps perdu… jusqu'à ce qu'il découvre le cadeau de ses amis les elfes : la radieuse Arwen, reine de son coeur -et désormais de son royaume-

Tout ce qui est or ne brille pas,

Tous ceux qui errent ne sont pas perdus

Le vieux qui est fort ne dépérit point.

Les racines profondes ne sont pas atteintes par le gel.

Des cendres, un feu s'éveillera

Des ombres, une lumière jaillira

Renouvelée sera l'épée qui fut brisée,

Le sans-couronne sera de nouveau roi.

 Tolkien, La Communauté de l'Anneau

Boromir : fils aîné de l'intendant du Gondor, Boromir est dès le départ en désaccord avec le conseil des différents peuples libres lorsque celui-ci décide la destruction de l'anneau. Il n'apprend pas non plus avec des délires de joie la véritable identité d'Aragorn, auquel en somme il doit allégeance.

Peut-être, à son insu, a t-il subi dès le premier instant la néfaste influence de l'Anneau Unique. Boromir pense alors -c'est à dire qu'il veut- utiliser la bague de Sauron pour mettre son pays définitivement hors de danger. Louable intention. Toutefois, étant seul de son avis, il se range à la décision générale et entre dans la Communauté, celle-ci ayant pour but d'escorter et de protéger Frodon jusqu'à la Montagne du Destin.

Ce n'est d'ailleurs pas un mauvais compagnon que Boromir. Il se prend rapidement d'amitié pour Merry et Pippin et leur enseigne l'escrime. Guerrier valeureux, il tient toujours sa place dans les combats. Lors de la funeste traversée de la Moria, c'est lui qui entraîne vers le salut un Frodon décomposé par la perte de Gandalf.

Pourtant, le trouble habite son âme et, si lui-même ne le sait pas encore, Galadriel lit aisément en lui qu'il est tout prêt de rompre son serment et de tenter de s'emparer par la force de l'anneau maudit. Ce qui arrive effectivement au cours du voyage, la fascination exercée par le bijou n'a cessé de grandir en lui. Jusqu'à ce que… Ayant échoué, Boromir recouvre ses esprits (un peu aidé peut-être par un violent coup de pied de Frodon) et combat vaillamment, seul contre cent, les uruks-hai de Saroumane afin de protéger la fuite de ses deux amis, Merry et Pippin. En vain, car les deux jeunes hobbits refusent de l'abandonner et sont capturés. Mortellement blessé, Boromir expire peu après, entre les bras d'Aragorn qui s'est porté –trop tard- à son secours (et non sans lui prêter auparavant serment d'allégeance, ça fait toujours bon effet au cinéma. Bon, je rigole, mais j'aime beaucoup ce passage, cela dit).

Faramir : frère cadet de Boromir, il lutte vaille que vaille contre l'invasion imminente. Sans grand espoir, car ses moyens sont dérisoires face à un adversaire mille fois plus puissant. Durant quelques heures, Faramir à son tour croit pouvoir utiliser l'anneau magique. Mais contrairement à son frère, il ne succombe pas totalement à son pouvoir et comprend finalement le danger.

La -triste- vérité oblige à dire que ce n'est pas en combattant les Orques et les nazgûls (les nazgûls sont les cavaliers noirs, les spectres de l'Anneau) que Faramir courra le plus de risques dans cette histoire : c'est à son propre père, Dénéthor, qu'il doit par deux fois de passer très, très près de la mort. Et quelle mort, merci bien ! Merci Gandalf, merci Pippin ! Sans eux…

Théoden : le roi du Rohan, comme tous les siens, est avant tout un guerrier. Volonté de fer, bras d'acier. Et bons sentiments par-dessus le marché, quoique son caractère soit parfois assez vif.

N'empêche que Théoden avait vraiment besoin de l'aide de Gandalf, pour échapper à l'emprise de Saroumane et pour mettre fin aux manigances de Grima Langue-de-Serpent, devenu, on ne saura jamais comment, son conseiller.

Très affecté par la mort de son fils unique, Théoden en veut visiblement au Gondor de ne pas lui avoir apporté son aide lors de ses démêlés avec les orques. Aussi, la première fois qu'il est question de mener son armée jusqu'à Minas Tirith, il refuse catégoriquement. Est-ce parce qu'il sait que l'enjeu de cette guerre est le salut ou la destruction pure et simple de la Terre du Milieu dans son intégralité qu'il accepte finalement d'amener ses cavaliers en renfort au royaume voisin ? Ou bien est-ce uniquement par amitié et reconnaissance envers Aragorn, qui après tout a dirigé la bataille du gouffre de Helm ?

Quoi qu'il en soit et bien qu'il ait eu la prémonition que ce serait là son dernier combat, le vieux roi conduit ses Rohirrim (Rohirrim = habitants du Rohan – ce mot ne prend pas de s au pluriel) en une charge et une manœuvre sans bavure, sauvant du même coup la cité dont les défenses viennent de céder.

Grima « Langue de Serpent » : la créature de Saroumane. Difficile de trouver un autre mot, pour le qualifier, que « repoussant ». Avec son teint cadavérique et ses pupilles fendues, il ferait peur.

Envoyé au Rohan par le magicien félon, il a réussi à devenir le conseiller du roi Théoden. A force de drogues fournies sans doute par son véritable maître et de mensonges patiemment instillés, il a annihilé la volonté pourtant ferme et la personnalité du souverain, permettant ainsi à Saroumane de posséder son esprit et de régner à travers lui sur le Rohan.

Tapi dans l'ombre, tout en continuant à endormir le peu de conscience qui reste au roi, Grima guette à présent sournoisement, patiemment, sa future récompense, promise par Saroumane : rien de moins que la princesse Eowyn, nièce de Théoden !

Heureusement pour la jeune fille comme pour son oncle, l'arrivée à Edoras de Gandalf le Blanc et son « escorte » sonne le glas des manigances et des espoirs de Langue-de-Serpent. En réalité, toute sa présence d'esprit revenue, Théoden réagit très vivement à son encontre ! Et Grima perdrait assurément la vie dans l'affaire si Aragorn ne retenait pas la main du roi. Sa générosité le perdra, celui-là. Etait-il vraiment sage de rendre à Saroumane son valet ? Hum ! Comme le dirait Gandalf « même les plus grands sages ne peuvent connaître toutes les fins ».

Eomer : neveu de Théoden, héritier du trône du Rohan depuis la mort de son cousin Théodred, Eomer est très attaché à son oncle et à son pays. Aussi prend t-il rapidement en haine le conseiller félon, Langue-de-Serpent, qui assisté par la magie de Saroumane s'est rendu maître de l'esprit du roi. Ce n'est pas sans inquiétude non plus qu'il voit Grima rôder autour de sa soeur Eowyn. Trop tard, hélas ! Exilé avec ses cavaliers, sous peine de mort, Eomer doit abandonner son oncle, sa sœur et son royaume.

Guerrier farouche au caractère assez abrupt, Eomer accueille plutôt fraîchement Aragorn et ses amis sur les terres du Rohan. N'empêche qu'après explications, il leur fournit de bonne grâce renseignements, chevaux et sauf-conduit. Et bien entendu, c'est de grand cœur qu'il revient, à l'appel de Gandalf, à la tête de ses Rohirrim pour secourir Théoden au gouffre de Helm et remporter la victoire.

Sa vaillance et son courage ne font pas défaut non plus au siège de Minas Tirith et pour finir, il accompagne Aragorn et les siens jusqu'aux portes même du Mordor pour une tentative de diversion qui s'achève en un combat désespéré. Un garçon solide et brave, Eomer ! Un coeur vaillant et une lame bien trempée. Tant pis s'il est d'un abord à priori revêche. En somme, le digne héritier et successeur de son oncle.

Eowyn : bon, d'accord : Eowyn n'est pas un homme, puisque c'est une jeune fille (lol). Et quelle jeune fille ! Qui a prétendu que les princesses menaient une existence dorée et languide, dans l'attente du beau chevalier qui doit venir un jour pour les emporter vers un heureux destin ? S'il est permis de penser que le destin d'Eowyn sera finalement heureux, on peut dire qu'elle l'aura conquis à la force des poignets, et pas en jouant de l'éventail. Du reste, lorsqu'elle croit voir venir son chevalier, elle doit vite déchanter car il en aime déjà une autre.

D'une nature ardente et fière, Eowyn a reçu comme toutes les femmes de son pays une éducation guerrière. Elle en fera d'ailleurs la preuve magistrale sur le champ de bataille de Minas Tirith.

- Je ne crains ni la douleur, ni la mort, affirme t-elle à Aragorn.

Ce que craint Eowyn, c'est « une cage » : l'inaction, l'impuissance… Or, c'est précisément le sort qui semble lui être dévolu, seule à Edoras où elle voit sans rien pouvoir faire son oncle tomber sous l'emprise de Saroumane, son cousin tué au combat, son frère exilé, et où elle subit les malsaines tentatives de séduction de Grima. Triste destin pour une princesse à l'âme guerrière.

Aussi, lorsqu'enfin les choses semblent s'arranger il n'est pas étonnant qu'elle passe outre les instructions du roi Théoden qui, partant pour la guerre, souhaite encore la voir rester au château. A attendre les nouvelles de la bataille. Et à pleurer, sans doute, son amère désillusion face à son amour non partagé pour Aragorn.

Troquant ses longues robes contre une cuirasse, cachant son visage sous un heaume, Eowyn part avec l'armée, épée au côté, lance au poing. La voilà qui galope vers les rendez-vous de la destinée : assistée de son écuyer improvisé, le hobbit Merry, Eowyn combat certes vaillamment, mais surtout elle s'interpose fièrement entre son oncle, blessé, et un dragon ailé monté par le chef des cavaliers noirs. Or, ce dernier est en réalité un roi-sorcier « qu'aucun homme vivant ne peut tuer ». Gandalf lui-même le redoute. Pas de bol pour toi, l'épouvantail. Car ni Merry ni Eowyn ne sont des hommes, nananère !

Blessée mais victorieuse, Eowyn ne regrettera assurément pas d'être venue à Minas Tirith puisqu'elle y fera la connaissance de Faramir. Et plus si affinités, ce qui semble indéniable. Bien contente pour eux, tiens. Après ce qu'ils ont l'un et l'autre traversé, on ne peut que leur souhaiter bien du bonheur.

Dénéthor : intendant du Gondor, père de Boromir et Faramir. A t-il réellement perdu l'esprit ou bien est-il irrécupérablement idiot ? Face à l'invasion imminente du Mordor, il refuse d'allumer les feux de détresse qui alerteraient le Rohan (heureusement que Gandalf est là pour passer outre) mais vitupère que « Théoden l'a trahi, il n'est pas venu » lorsque l'armée ennemie encercle la forteresse.

Il ne fait strictement rien pour défendre son peuple et sa cité (une chance que Gandalf soit là pour prendre les choses en mains) mais pousse des hurlements d'écorché à la seule mention d'Aragorn, le roi légitime, auquel il jure de ne jamais rendre son trône (« Je ne m'inclinerai pas devant ce rôdeur du Nord, les rênes du Gondor sont à moi ») !

Il pleure la mort de Boromir mais reproche sévèrement à Faramir d'avoir abandonné les avant-postes, submergés par les Orques.

Puis il envoie froidement son cadet au-devant de la mort, ne se préoccupant que de s'empiffrer (en mangeant comme un porc). Mais lorsque le corps de Faramir, transpercé de plusieurs flèches, lui est restitué, il s'arrache les cheveux et brame de désespoir… cependant, sans écouter Pippin qui ne cesse de lui répéter que son fils, quoique sérieusement blessé, est toujours en vie, il prétend brûler le pseudo cadavre -et s'immoler dans le bûcher par la même occasion !-

Bref, il en tient une telle couche qu'il ne faut pas s'étonner que Gandalf perde son calme.

Les elfes :

Les elfes sont tous fins et racés, aériens, très détachés des lourdes contingences terrestres. Pour ceux qui ne les connaissent pas ils paraissent froids, voire insensibles. Rien n'est plus faux : les elfes ne sont pas expansifs, voilà tout, et n'extériorisent pas très volontiers leurs sentiments.

Le peuple elfique passe pour immortel. C'est vrai dans la mesure où les « belles gens », ainsi qu'on les appelle, ne vieillissent pratiquement pas et peuvent vivre plusieurs millénaires sans voir s'altérer leurs facultés (tous leurs sens sont extrêmement développés, y compris celui de l'intuition : les elfes voient les choses cachées et interprètent les signes mystérieux de la nature tout naturellement), bref, ils semblent dotés de l'éternelle jeunesse et d'une éternelle existence, mais ils ne sont pas invulnérables : ils peuvent être blessés ou tués par leurs ennemis.

Légolas : Légolas, ami de longue date d'Aragorn, est l'ambassadeur de son peuple au sein de la Communauté. Mais en réalité il est bien plus que cela : c'est un prince, fils du roi de la Forêt Noire. Il n'en est pas plus fier pour autant et il faut attendre la fin du dernier épisode de la trilogie pour connaître son rang et le voir paré de son diadème princier, à l'occasion du couronnement d'Aragorn.

Vif comme l'argent, il est comme tous les siens un prodigieux archer. Cela ne l'empêche pas de manier l'épée avec une science consommée. Doté d'une âme d'acier, Légolas est un redoutable combattant, toujours en première ligne pour affronter le danger. Loyal à ses amis, il ne songe plus à nier l'affection qui désormais le lie à Gimli, bien que le peuple des elfes et celui des nains soient pratiquement ennemis depuis toujours : derrière les chamailleries continuelles, l'amitié est bien réelle.

Question : que devient Légolas après le retour de la paix et la dissolution de la Communauté ? Puisqu'aussi bien le temps des elfes est irrévocablement terminé, s'en va t-il, lui aussi, avec tous les siens, vers les terres immortelles de son peuple par-delà les mers, quittant à jamais la Terre du Milieu et tous ses amis ? La réponse demeure en suspens.

Elrond : le roi des elfes demeure à Fondcombe, dans un extraordinaire palais entouré d'eaux vives.

Trois mille ans avant la Guerre de l'Anneau, Elronde s'est allié au roi du Gondor et a mené ses troupes aux portes du Mordor pour un terrible combat contre Sauron. Son mépris pour la race humaine date de cette époque. Car si le cœur humain n'avait été si corruptible et si avide, l'anneau aurait été détruit et tout aurait été terminé. Seulement voilà, la race humaine a failli ce jour là et a permis à la menace de l'Anneau de perdurer.

Aussi peut-on comprendre que 3 millénaires plus tard, Elrond ne soit pas hyper emballé par la perspective de voir sa fille bien-aimée s'unir à un mortel. Descendant des rois peut-être, mais néanmoins fils des hommes et, par ailleurs, traîne-guenilles de grands chemins. Bah !

Aussi, bien qu'à l'occasion (inspiré par Galadriel), il donne un petit coup de pouce aux hommes en envoyant à Théoden des renforts lors de la bataille du gouffre de Helm, Elrond fait-il de son mieux pour séparer Arwen d'Aragorn.

Toutefois, devant la vanité de ses efforts il finit par se laisser convaincre et non seulement aide son futur gendre à devenir roi mais encore lui offre, en cadeau de couronnement la main de sa fille. Ce n'est pas rien : il sait parfaitement qu'Arwen, ayant renoncé à son immortalité elfique, il doit lui dire définitivement adieu.

Haldir de Lorien : lorsque menée par Aragorn la Communauté endeuillée, ébranlée par la terrible traversée des mines de la Moria, traquée par les orques, parvient aux bois de la Lothlorien, elle est interceptée par des elfes aux arcs tendus, menés par Haldir. Celui-ci obéit alors aux ordres de Galadriel. Mais lors de la bataille du gouffre de Helm, c'est de la part d'Elrond qu'Haldir se rend auprès de Théoden à la tête d'une troupe armée en guerre.

Aragorn et lui se connaissaient déjà avant tous ses événements et sans doute même étaient-ils déjà en bons termes, bien qu'avec la réserve des siens Haldir ne laisse rien paraître de ses sentiments.

Hélas, le capitaine des elfes trouve une fin tragique au Rohan en défendant la citadelle il tombe sur les remparts, au milieu des siens, à l'instant où les uruks-hai parviennent à franchir la première enceinte.

Arwen : la ravissante princesse elfe, fille du seigneur Elrond de Fondcombe, aime Aragorn d'un pur et profond amour. Pourtant les obstacles ne manquent pas sur le chemin de son (illusoire ?) bonheur : la réticence d'Aragorn lui-même, qui ne veut pas entraîner la femme qu'il aime dans une existence si contraire à ce que sa naissance lui permettait d'espérer, l'opposition de son père qui n'imagine pas sans répugnance sa fille unie à un mortel, et bien sûr, le monde qui sépare la race des hommes de celle des elfes.

Pourtant, courageuse et passionnée (elle est aussi magicienne, cavalière intrépide, et n'hésite pas à tirer l'épée), Arwen lutte obstinément, prête à tout, prête à affronter des siècles entiers de douleur et de solitude, prête même à abandonner son immortalité et à perdre tous les siens, pour vivre avec celui que son cœur a choisi.

Galadriel : la lumineuse reine de la forêt. Grande est sa réputation, qui s'étend très au-delà des bois de la Lothlorien, son royaume. Pour les nains, elle est « une sorcière elfe aux terribles pouvoirs » et certes, le pouvoir qui émane d'elle a quelque chose d'inquiétant, pour ne pas dire d'effrayant. D'autant qu'elle a un physique particulier et que son expression est la plupart du temps indéchiffrable.

Inutile de songer conserver la moindre pensée, le moindre sentiment secrets en sa présence. Galadriel les perçoit aussi aisément que des paroles. Par bonheur, bien qu'elle ait elle aussi ressenti le terrible pouvoir d'attraction de l'Anneau, elle s'est rangée du côté de la Communauté. A laquelle elle offre l'hospitalité, des paroles d'espoir et de réconfort, quelques mises en garde, pour la route de bonnes provisions de lembas, le pain elfique et nombre de cadeaux : capes qui permettent de se fondre dans le paysage, broches pour les maintenir, ceintures, armes, corde elfique, sans oublier la fiole de cristal qu'elle remet à Frodon. Une fiole qui contient la lumière de l'étoile du soir et qui sauvera la vie du Porteur de l'Anneau et celle de Sam lorsqu'ils seront aux prises avec Arachné. Car elle craint la lumière, cette sale bête !

C'est encore Galadriel qui persuade Elrond d'envoyer des troupes en renfort au gouffre de Helm, elle toujours qui ranime les forces défaillantes de Frodon lorsque celui-ci s'écroule dans l'escalier de la Tour Noire. C'est vraiment une bonne fée, que la reine des elfes !

Les nains :

Les nains, compagnons de Bilbo dans Bilbo le Hobbit, ne sont pas très présents dans Le Seigneur des Anneaux. En fait il n'y en a qu'un, Gimli, qui représente les siens dans la Communauté. Cela n'a rien d'extraordinaire quand on sait que les nains, à travers le folklore, n'ont jamais eu très bonne réputation. Ce sont des êtres farouches et très peu accomodants. Guerriers redoutables, ô combien, mais ils ne se battent que pour eux-même car ils ne s'intéressent aucunement aux problèmes des autres. C'est peut-être aussi bien : d'après les chroniques, lorsque les Nains partent en guerre, la terre elle-même se met à trembler.

Gimli, fils de Gloïn : Gimli représente vraiment très bien les siens, il possède toutes les qualités et aussi tous les défauts de son peuple. Il manie avec une dangereuse habileté ses haches de guerre, il est grincheux, râleur, bagarreur, opiniâtre (il râle comme un pou mais n'abandonne jamais), mal embouché en un mot, mais doté cependant de l'honneur du guerrier, fidèle à sa parole et à ses compagnons.

Les nains, peut-être n'est-il pas inutile de le préciser, sont tout sauf des cavaliers : leur habitat, leur technique de combat et leurs armes s'opposent à l'élevage et l'utilisation des chevaux. Aussi Gimli, pour suivre ses amis à cheval, passe t-il beaucoup de temps en croupe derrière Légolas.

Comme tous les nains il aime la bataille -il se ferait découper en morceaux plutôt que de reculer d'un pas- et se montre très chatouilleux sur la manière dont on lui adresse la parole ! Son caractère vif mettra parfois la Communauté en difficulté mais sa principale difficulté à lui, c'est la présence de Légolas. Ou plus exactement, l'amitié qui peu à peu naît entre eux car, de mémoire de nain, jamais le peuple de la terre n'a frayé avec celui des arbres, ses ennemis héréditaires.

De telle sorte que les deux lascars échangent tout au long de l'aventure nombre de propos (faussement) acerbes et se posent en rivaux (chaque combat est pour eux prétexte à faire un concours pour savoir qui abattra le plus d'ennemis. Par ailleurs, lorsqu'ils accompagnent Aragorn à la recherche de l'Armée des Morts, c'est davantage l'orgueil que l'amitié qui pousse Gimli : « Un elfe accepterait d'aller sous terre, et un nain ne l'oserait pas ? Jamais je n'ai entendu ça ! »).

Et de se lamenter, encore, devant les Portes Noires, face à une véritable marée ennemie sur le point de submerger leur troupe, qu'il « n'aurait jamais cru mourir au combat aux côtés d'un elfe ! ». Il admet néanmoins pouvoir mourir sans regret aux côtés d'un ami.

Les magiciens :

Gandalf (connu en Gondor sous le nom de Mithrandir) : Gandalf le Gris (qui devient au fil de l'histoire Gandalf le Blanc), ressemble bien, à première vue, à l'idée que l'on se fait communément des magiciens : plutôt âgé, longs cheveux (d'abord gris, puis blancs) et longue barbe (idem), longue robe (encore idem) et chapeau pointu. Comme tout magicien qui se respecte, il possède un bâton magique (des plus utiles, puisqu'il est suffisamment long pour servir également de canne et suffisamment solide pour tenir lieu de gourdin). Enfin, il est aussi sage que puissant (Gandalf, pas son bâton).

Toutefois, et même s'il aime méditer au coin du feu en fumant sa pipe, Gandalf est également un homme d'action et, qui le croirait, un guerrier. Mais oui. Si son bâton de magicien est son arme la plus puissante et celle qu'il utilise de préférence, il n'empêche que les plis de sa robe cachent l'épée qui est suspendue à sa taille. Et non seulement il connaît les arts guerriers, mais encore l'âge n'a pas affaibli la force de son bras ni son ardeur au combat. Chevaucheur infatigable, il monte à cheval comme un centaure, à cru au besoin.

C'est ainsi que lorsqu'il ramène Eomer et son armée en renfort au gouffre de Helm et qu'il découvre la bataille qui fait rage, il charge bel et bien en tête des cavaliers du Rohan, à plein galop le long d'une pente vertigineuse, droit sur les lances pointées des uruks-hai… au-dessus desquelles il enlève tout simplement sa monture ! Avant de ferrailler de concert avec les rohirrim au coeur de la mêlée. Simple mise en train, serait-on tenté de dire, après l'avoir vu à l'œuvre lors du siège de MinasTirith : non seulement il prend le commandement de la garnison mais encore il faut réellement le voir sur les remparts, son bâton d'une main, son épée, noire du sang des orques, dans l'autre, se démenant comme un démon au milieu des rangs ennemis.

Il faut le voir s'élancer comme un tigre et bondir devant un Pippin paralysé de terreur, pour s'interposer entre lui et un adversaire manifestement décidé à inscrire un hobbit à son tableau de chasse. C'est raté, l'affreux : pour toi pas de victime, mais le fer d'un magicien en travers du corps.

Bon, il est bien vrai que même loin des champs de bataille, Gandalf, pour bien intentionné qu'il soit, est doté d'un caractère plutôt vif. Pippin ne prétendrait pas le contraire, lui dont les fréquentes sottises lui valent de sévères réprimandes -voire à l'occasion un coup de bâton (léger, il est vrai)- tout au long du périple. Merry et lui volent-ils au magicien une fusée de fête ? Tans pis pour leurs oreilles : Gandalf les leur tire sans douceur aucune avant de les coller de corvée de vaisselle. Il n'hésite pas davantage à empoigner Sam à la manière d'un sac de patates et à le plaquer à plat dos sur une table, lorsqu'il le surprend à écouter sa conversation avec Frodon. A titre de punition, Sam se verra contraint d'escorter le Porteur de l'Anneau jusqu'à Fondcombe (à partir de là, il continuera de son plein gré). Mais il ne songe pas à s'en plaindre, d'abord parce qu'il est content de voir des elfes, ensuite et surtout parce qu'il estime s'en tirer à bon compte, figurez-vous : allez savoir, hein, quoi attendre d'un magicien en colère ? Or, Sam craignait avant tout d'être « transformé en quelque chose de pas naturel ».

Qui aime bien châtie bien, dit-on. Les quatre hobbits adorent Gandalf et si ce dernier les mène à la baguette, il veille aussi sur eux et les protège de son mieux du début à la fin. Si sa langue est généralement aussi acérée que son épée, le magicien blanc sait aussi trouver les mots pour rassurer, consoler, réconforter ses compagnons.

Malicieux à ses heures, il savoure son petit effet lorsqu'il réapparaît devant Aragorn, Légolas et Gimli qui le croyaient irrémédiablement perdu. Dire que ses amis demeurent bouche bée serait trop faible : ce n'est pas tous les jours que l'on voit quelqu'un revenir d'entre les morts !

Saroumane : l'adversaire. Forcément : Gandalf étant le « bon » magicien, il en fallait un mauvais, pour qu'il ait un adversaire à sa mesure. C'est Saroumane qui est au départ « le magicien blanc », le supérieur de l'ordre puisque ordre il y a. Mais il se range du côté de Sauron et sa trahison en fait un paria. Les deux magiciens s'affrontent violemment, en un duel de magie, dès le début de l'histoire. Saroumane ayant pris le dessus, Gandalf désormais captif serait en bien mauvaise posture sans l'aide que lui apporte un aigle géant.

A partir de là, tout en déjouant tant bien que mal les pièges et les attaques de son adversaire (sur lequel il prend sa revanche à Edoras, en l'affrontant à nouveau à travers le roi Théoden), Gandalf va sans arrêt gagner en puissance alors que son ennemi perd peu à peu la sienne.

C'est ainsi que « Gandalf le Gris » devient, en son lieu et place, « le magicien blanc », tandis que Saroumane, lui, est déchu de sa position. Enfermé dans sa tour d'Orthanc, il perd non seulement sa position mais aussi, peu à peu, tous ses pouvoirs.

Autres :

Gollum : autrefois Sméagol. Lui aussi, il est positivement repoussant. L'Anneau, qui s'est rendu maître de lui dès l'instant où il l'a vu pour la première fois, a dévoré son cœur et son esprit. Et les 500 ans passés dans les cavernes, à se nourrir de viande et de poisson crus, ont fait de lui un être misérable à l'aspect répugnant et à l'odeur fétide. Mais que l'on ne s'y trompe pas. Malgré son corps décharné et sa façon de se traîner moitié rampant, moitié à quatre pattes, Gollum est très rapide et beaucoup plus robuste qu'il y paraît : il attaque avec une furie meurtrière, glissant comme un poisson entre les mains lorsqu'on veut le saisir, prompt à resserrer ses longs doigts visqueux sur la gorge de son adversaire, crachant comme un chat et mordant férocement. Or il a une dentition carnassière et redoutable, le bougre ! Sam et surtout Frodon l'apprendront à leur dépens.

Pire encore, Gollum fait un dédoublement de personnalité de la plus belle eau, se parlant à lui-même à deux voix, pas vrai Mon Trésor ? Mais ces deux facettes d'un même individu sont pareillement obnubilées par une seule chose : récupérer le Précieux (nom qu'il donne indifféremment à l'Anneau et à l'un de ses deux lui-même).

Jouant à la fois sur la compassion qu'il inspire à Frodon et sur la dépendance de plus en plus grande de celui-ci envers l'anneau, le sournois Gollum emploie sa malice et sa ruse à le dresser contre Sam, qui lui du moins ne se laisse pas abuser et dont la constante surveillance l'empêche de parvenir à ses fins.

A coup sûr Gollum / Sméagol joue un grand rôle dans la Guerre de l'Anneau. D'abord, sans lui, jamais Sauron n'aurait su que le bijou se trouvait en Comté, en possession d'un Sacquet. Ensuite, encore qu'il ne l'ait pas voulu, il faut bien admettre que c'est Gollum qui a sauvé le monde (il ne l'a pas fait exprès, oh non, Mon Trésor !) et permis un heureux dénouement à la Quête. Son obsession même aura fini par sauver la situation alors que tout paraissait perdu.

Gandalf, encore une fois, avait vu juste en disant que la créature avait encore un rôle à jouer « pour le bien ou pour le mal » avant que tout ne soit terminé.

Les Uruks-Hai : race bâtarde créée par Saroumane dans les souterrains de l'Isengard pour les besoins de la Guerre de l'Anneau. Il n'a fait en cela qu'améliorer (si l'on peut dire !) le « prototype » de Sauron : au départ étaient les gobelins, peuple des cavernes, usurpateur et destructeur, ne supportant en aucun cas la lumière du jour. L'on apprend ici l'origine des orcs, qui leur sont souvent amalgamés. Il s'agit au départ d'elfes, enlevés et torturés par Sauron jusqu'à devenir des monstres. Une tentative pour créer une race supérieure dévolue à son seul service. Beurk.

Saroumane le magicien fera mieux : il croisera des gobelins avec des orcs et obtiendra les uruks-hai, incroyablement endurants, supportant le jour comme la nuit, capables de se déplacer à une vitesse prodigieuse. Les uruks sont en outre des guerriers sanguinaires, terriblement efficaces. De leurs ancêtres, ils ont conservé le goût de la chair humaine, mais ça, Saroumane s'en fiche bien. Et Sauron encore plus.

Sauron : il est un peu difficile de parler de Sauron comme d'un personnage à part entière, puisqu'il n'a pas encore recouvré suffisamment de puissance pour reprendre une forme physique bien définie. Seul son esprit est à l'œuvre et le sombre seigneur du Mordor n'a d'autre apparence que celle d'un gigantesque œil de flammes, grand ouvert et brûlant au sommet de la tour de Barad-dûr. Mais comme il est la volonté qui recherche l'anneau pour asservir le monde, dirige les cavaliers noirs et les orcs, détourne Saroumane de la bonne voie, bref, comme il est l'Ennemi, il serait plus difficile encore de ne pas l'évoquer.

LES FILMS :

Il semblerait que ce soit le genre de films qui ne laissent pas indifférent. Il y a ceux qui adorent, il y a ceux qui détestent. Nombre de ces derniers, s'étant risqué dans les salles qui diffusaient le premier épisode, sont sortis avant la fin.

Moi pas comprendre !

Certains journalistes ne se sont pas privés de le faire remarquer et de profiter de l'occasion pour les approuver : selon eux, ce film est totalement incompréhensible « à moins d'avoir licence plus 10 ». Hum ! Que l'on n'aime pas l'histoire, soit. Que l'on reproche (j'en connais) des scènes trop violentes (moi je ne les ai pas vues, mais bon !), pourquoi pas. A la limite, que l'on ne puisse supporter tel ou telle interprète, ça arrive.

Mais n'y rien comprendre faute de références suffisantes… ben mes pauvres aïeux, ça donne une idée du niveau culturel général. Y compris celui des journalistes sus-mentionnés, qui devraient sans doute faire un autre métier.

Mais au fait… c'est quoi, qu'ils n'ont pas compris, ces gens ? L'histoire ? Il faut faire, c'est vrai, un minimum attention pour pouvoir suivre car elle est riche, cette histoire, dense, et l'action ne se limite pas à des courses-poursuites en voiture et des fusillades.

Le contexte ? Il n'y a aucune scène de lit et les vertus exaltées ne sont guère à la mode, ne serait-ce que parce qu'elles vont totalement à l'encontre de l'individualisme forcené prôné par les foules d'aujourd'hui. Ah et puis bien sûr, question références, il faut se pencher sur la vieille Europe et non sur les Etats-Unis. Or, si la France profonde est fortement imprégnée de culture américaine, ce qui n'est pas forcément un mal en soi, il est assez affligeant cependant qu'elle ne soit pas un peu plus au fait des légendes et du folklore européens. Forcément, quand en fait de nains on ne connaît que ceux de Blanche-Neige version Disney, qu'on n'a jamais au grand jamais entendu parler ni des elfes ni des gobelins, ah oui forcément, Le seigneur des anneaux devient un monde complètement inaccessible, une œuvre un rien opaque.

Et puis il y a le langage. Ah… là, on touche peut-être un point sensible. Aucune grossièreté verbale dans la trilogie. Aucune vulgarité non plus, d'ailleurs. Au-cu-ne ! En revanche, des tournures de phrases soignées et un vocabulaire non pas recherché mais que l'on n'entend peut-être plus tous les jours : « laissez-le, ou je vous rosse », « Je ne requiers que le pouvoir de sauver mon peuple », « faut-il vous trouver un marchepied ? » « va quérir le roi »… etc. Mais non, je m'égare, bien sûr. Les gens sont, tout de même, encore capables de comprendre leur langue maternelle, non ? Quoique…

Les secrets de la réussite :

Voilà en tous cas pour les grognons. Quant aux autres, aux fans, eux au contraire crient au chef d'œuvre et battent des mains, ne se privant pas, à leur tour, de faire remarquer que cela faisait bien, bien longtemps que l'on n'avait rien vu de cette qualité et de ce niveau. Il n'y a pas de secret là-dedans, hein : cette réussite est le résultat de la passion (Peter Jackson est un fan de chez fan des oeuvres de Tolkien), du métier (n'est pas un cinéaste digne de ce nom qui veut) et… du travail (le même Jackson a tout de même planché 7 ans sur ce projet). C'est sûr, les acteurs (excellents, chacun dans son rôle), ont tous été choisis très soigneusement de manière à avoir le physique de l'emploi. Mais il est de notoriété publique qu'ils ont bossé avant le début du tournage pour se glisser au mieux dans la peau de leurs personnages. Tous ceux qui devaient participer aux batailles ont appris l'escrime, les filles y compris. Et tous ceux qui incarnent des elfes à l'écran ont dû prendre des cours de diction et de maintien. Ce qui explique leur allure déliée et leur démarche aérienne.

A ce que l'on raconte, Peter Jackson a encouragé son monde durant tout le tournage à conserver les vêtements de scène sur le dos en dehors des plateaux afin de s'y sentir à l'aise et de garder un lien continuel avec celui ou celle qu'ils devaient incarner. L'histoire ne précise pas si cette recommandation incluait les accessoires : grands pieds poilus pour les hobbits, épées, arc, diadèmes… Cela étant, même en supprimant les accessoires et même au fin fond de la Nouvelle-Zélande où a eu lieu le tournage, certains de ces costumes ne devaient pas passer inaperçus (imaginez par exemple l'acteur qui incarne Gandalf aller à la supérette du coin avec sa grande robe. Les gens croiraient voir le professeur Dumbledore !).

Par ailleurs, bien que les trois épisodes aient été tournés ensemble en dix-huit mois, les acteurs demeuraient sous contrat durant trois ans, car des scènes ont été recommencées, ou rajoutées, avant les sorties en salle des Deux tours en 2002 et du Retour du roi en 2003. Et quels contrats, fioûû ! Celui de Liv Tyler (Arwen) spécifiait notamment que la jeune femme s'engageait à ne pas prendre un gramme supplémentaire jusqu'à la fin et qu'elle était tenue de conserver le teint pâle qui sied à une princesse elfe.

Coquilles !

Car il y en a, la perfection n'étant pas de ce monde. Quelques bourdes, des erreurs, voire un défaut par-ci, par-là, parsèment la trilogie, heureusement sans la dénaturer. Des détails, dont on ne s'aperçoit pas forcément du premier coup. L'histoire (et là, c'est Tolkien le coupable ) comprend elle-même un épisode totalement illogique : le mot de passe qui seul permet d'ouvrir les portes des mines de la Moria est un mot elfique. Pourquoi les nains, qui sont les ennemis des elfes, auraient-ils utilisé un terme emprunté à leur langue, je vous le demande ?

Il est vrai qu'on l'entend beaucoup, dans ces films, la langue elfique. Autant dire que le film est en deux langues. Mais qu'un elfe parle en elfique, ça paraît normal. Que les nains… oui, bon, je sais, je l'ai déjà dit.

Les petites erreurs du scénario :

Les yeux de Légolas : dans La Communauté de l'Anneau, notre elfe favori a des yeux noirs, vraiment noirs, qui contrastent avec ses cheveux blonds. A partir du second épisode, il y a de nombreuses scènes (mais pas toutes !) dans lesquelles il a les yeux d'un bleu lumineux, très clair. Je sais bien qu'il appartient au peuple fée, mais tout de même !

Pas de diadème pour Eomer ? Quelle injustice ! Lors du couronnement d'Aragorn, à la fin du Retour du roi, toute l'assemblée est évidemment sur son trente et un. Tous les rois, princes et princesses présents arborent leurs couronnes ou leurs diadèmes, y compris Légolas qui entre parenthèses ne révèle qu'à cet instant son véritable rang, le petit cachottier. Eowyn, princesse du Rohan, a elle aussi un cercle d'or sur le front. Mais son frère Eomer est nue tête. Rien sur le crâne que sa crinière vénitienne. Ca alors ! D'autant plus étrange que son oncle étant mort sans héritier direct, il est en toute logique le nouveau roi du Rohan.

La robe de Saroumane : la version longue du Retour du roi met en scène la mort de Saroumane, qui effectue un super plongeon depuis le haut de la tour d'Orthanc. Il a beau tourner sur lui-même dans tous les sens, sa robe reste scotchée à ses chevilles et du coup ça fait très bizarre. Pas que je tenais à ce qu'il se déloque jusqu'à la ceinture, mais un peu de vent dans les voiles rendrait la scène plus réelle.

Dans le même ordre d'idée, le magicien félon venant bêtement s'empaler sur une roue dentée à l'arrivée, il devrait être méchamment explosé. Or, film tout public oblige, il n'y a même pas une petite goutte de sang sur sa robe blanche (robe qui demeure obstinément scotchée à ses cheville, décidément, lorsque la roue tourne sur elle-même –en arrière-.

Critiques :

Voilà pour les coquilles. Mais j'ajouterais, personnellement, deux critiques supplémentaires au scénario (tous épisodes confondus) : était-il absolument nécessaire d'inclure dans le film l'histoire de Sméagol / Gollum ? Cet épisode n'appartient pas au Seigneur des Anneaux mais à Bilbo le Hobbit. Même si Peter Jackson voulait absolument le raconter, pourquoi ne pas l'avoir alors inséré beaucoup plus tôt dans le récit, dans Les deux tours, quand Gollum apparaît pour de bon ? Parce que là, franchement, en intro du troisième volet… on se demande bien ce que ça vient faire là, d'autant que toute cette séquence, passablement longue, est écoeurante. Ver de terre, hameçon, petit déj' de poisson cru tout vif, dents pourries… berk !

Enfin, j'aime pas Arachnée. Vous allez me dire que d'une manière générale peu de gens aiment les araignées géantes et carnivores.

Certes.

Mais je trouve que comparée à la qualité du reste de la trilogie, elle n'est pas trop, trop réussie. Pas ratée non plus, mais moi elle me fait penser à un crabe plutôt qu'à une araignée, surtout lors de la poursuite dans les tunnels. Et puis franchement…. Vous avez déjà entendu une araignée émettre des sons, vous ? Moi jamais.

Des personnages inoubliables :

L'un des aspects les plus originaux du Seigneur des Anneaux est sans doute l'absence de héros (et de méchant) en titre. Chacun des membres de la Communauté ainsi que plusieurs de leurs alliés ont un rôle important à jouer et contribuent à la victoire finale. Aucun d'eux ne sert de faire valoir et l'on serait bien en peine de désigner un personnage central parmi eux : Aragorn, si charismatique ? Gandalf, qui guide et soutient le groupe tout du long et sauve à peu près tout le monde à un moment ou à un autre ? Ou encore Frodon, le Porteur de l'Anneau ? Pourquoi pas Sam Gamegie, toujours là au bon moment ? Impossible de les départager quant à l'héroïsme et l'importance dans le récit. En outre, chacun, mais alors chacun, et cela concerne aussi leurs amis et alliés, est dans son genre extrêmement attachant. Faramir (et même son frère Boromir qui a succombé au pouvoir maudit de l'anneau), Eowyn et son frère Eomer (dans le style ours, en ce qui concerne ce dernier, mais ça n'empêche), Elrond et sa fille Arwen, Galadriel, Théoden, Haldir, qui trouve une fin si tragique sur les remparts du gouffre de Helm… enfin, vraiment tous.

Pareil pour leurs adversaires : il n'y en a pas un qui l'emporte vraiment sur l'autre et ils sont tous atroces, depuis les « têtes pensantes » que sont Sauron et Saroumane, d'ailleurs alliés, jusqu'à Grima Langue-de-Serpent qui travaille pour eux dans l'ombre et naturellement Gollum, répugnant de chez répugnant, tant par l'aspect que par le potentiel de traîtrise qu'il véhicule sous sa peau gluante.

Ce qui en outre ne gâche rien, c'est que chaque rôle est magnifiquement, superbement interprété. Toujours dans le juste ton, chacun des acteurs parvient à faire passer nombre de chose rien que par l'expression du visage, ou un regard, voire un simple sourire. Il y a ainsi dans la trilogie de courts, oh certes, très courts passages -quelques secondes- durant lesquels un flot de sentiments, ou même tout un dialogue, s'expriment sans qu'un seul mot soit prononcé.

Mention spéciale toutefois pour l'interprète d'Arwen. Liv Tyler était vraiment faite pour incarner une elfe. Même dans « la vraie vie », lors des interviews, elle conserve quelque chose de surnaturel.

Ciné-réalité ?

Foin de ces productions où quels que soient les événements, les personnages demeurent aussi blancs et propres que s'ils n'avaient jamais quitté leur salon. Les vêtements des personnages, dans Le Seigneur des Anneaux, se salissent et s'usent à mesure que la Quête avance. Si Galadriel, reine de la Lorien, ne les avaient pas fournis en capes elfiques aux vertus particulières, ils auraient sans doute finis à poils. Mais ça, encore… Soyons sérieux : à vivre continuellement dehors, bivouaquer, traverser des déserts, des montagnes et des forêts, on n'a pas tous les jours l'opportunité de se laver. A se battre et se démener, on ne saurait rester tiré à quatre épingles. Aussi nos héros se baladent-ils avec des mains noires, des ongles en deuil aux contours bien crasseux et sont-ils la plupart du temps passablement échevelés. A l'exception de Légolas (ah, le peuple des fées !) qui tout au plus a un peu de noir sur le nez mais dont jamais une seule mèche n'échappe de son catogan. A l'inverse, Aragorn trimballe durant trois films une tignasse fort hirsute et fort emmêlée, sauf lorsqu'il a l'occasion d'être reçu dans un château, à Fondcombe, à Edoras, à Minas Tirith : il fait alors toilette, laisse ses frusques boueuses de Rôdeur pour des atours de velours et arbore une chevelure soyeuse impeccablement ordonnée. Pareil pour Gimli, dont la crinière rousse et la barbe sont parfois tressées à la diable et embroussaillées à faire peur. Pas toujours folichon, d'être un héros.

Que dire encore de Sam et Frodon qui se mesurent à l'air brûlant, suffoquant du Mordor et au volcan de la Montagne du Destin ? Ils sont noirs comme des charbonniers, en loques, et leurs lèvres desséchées sont couvertes de croûtes. Inutile de dire que l'on n'a aucune peine à entrer de plein pied dans l'histoire et à vivre chaque étape de la Quête.

Symbiose :

C'est d'ailleurs l'un des atouts majeurs de la trilogie : pour le spectateur qui entre dans l'histoire, celle-ci s'avère aussitôt si prenante, chaque séquence atteint une telle intensité et les personnages deviennent si proches, qu'il éprouve la sensation de partager avec eux chaque étape du périple. Partager ? Non… vivre…le cinéma comme si vous y étiez. Rare.

Musique, maestro !

Une alchimie à laquelle la bande son n'est pas, tant s'en faut, étrangère. Elle est grandiose ! Tout simplement grandiose. La partition qui accompagne l'histoire parle d'elle-même. Elle colle à l'image et au récit et en souligne, non en sublime, en exalte chaque seconde. Histoire d'utiliser une métaphore, disons que la musique du film vous prend par la main pour vous entraîner de plein pied dans la Quête de l'Anneau, dont elle transcende chaque image. Du très grand art.

Des batailles sans hémoglobine

Rien que pour cela, ce film mérite de vifs éloges. Des combats, des batailles, ce n'est pas ce qui manque au fil des étapes franchies par les héros. Et ces batailles, elles ont toutes deux points en commun : elles sont saisissantes de réalité, mais jamais au grand jamais n'apparaissent à l'écran de scènes de boucherie. Quelques têtes volent, des hommes et des chevaux tombent de part et d'autre, c'est tout. Et pourtant ! La fureur, la rage, le tourbillon de l'acier, une sorte d'état second qui bannit la peur et les sentiments, tout cela, c'est non seulement parfaitement exprimé à l'écran, mais encore le spectateur ressent, autant dire physiquement, la folie du combat. Et une sorte d'hébétude lorsque celui-ci prend fin.

La charge des cavaliers du Rohan devant Minas Tirith, le hurlement de guerre jailli de 6000 poitrines, ou encore cent épées tirées au clair devant les Portes Noires, cela vous fouette le sang et… vous vide le cerveau. Quelque part, obscurément, les muscles se nouent, les nerfs se tendent, la main cherche instinctivement quelque chose à serrer. Et en même temps, quelque chose d'immonde vous tord les entrailles et vous encourage à faire, très, très vite, le vide dans votre esprit. Cerveau reptilien ou nature profonde de l'être humain ? A méditer !

Ecrit par Syrene, le Samedi 26 Février 2011, 15:47 dans la rubrique Cinéma.

Commentaires :

Titvan
06-03-11 à 14:10

Que dire de plus? Tu as parfaitement tout résumé, tout y est, vraiment. En ce qui concerne les films, du moins, et c'est pour ça que tu l'as mis dans la partie "cinéma". La grosse différence que je retiendrai, entre les films et les livres, c'est le personnage d'Arwen. C'est sans doute du à la volonté de P. Jackson de faire en sorte que dans les films aucun personnage ne soit moins important qu'un autre.

Bref, c'est très bien expliqué, et je pense que ceux qui n'ont pas compris l'histoire devraient venir lire ce que tu as si bien écrit, si toutefois ils ont la patience de lire jusqu'au bout (on n'a rien sans rien!) En tout cas moi j'ai re-vécu le sda en lisant ton article, et pour ça je te remercie ^^

En revanche, il y a quelque chose qui m'a fait tilter au début, et ça n'a rien à voir avec le seigneur des anneaux, c'est cette phrase, ou ce morceau de phrase plutôt : "la ridicule croyance aux démons peuplant les enfers". Je ne partage pas cette croyance, la question n'est pas là, j'ai été élevée dans la religion chrétienne certes, mais je me contente de croire en Dieu en fait. Non, c'est autre chose. C'est tout con, j'ai repensé à mon personnage dans le délire, qui était une (demi-)démone des enfers n'est-ce pas, et je l'ai pris pour moi du coup, c'est ballot. Je me suis dit, arf c'était ridicule alors? :s Mieux vaut le savoir tard que jamais. Je sais que ce n'était pas contre moi, mais pas de bol, je me suis sentie visée lol

Ça n'enlève rien à la qualité de ton texte, cela dit. Bravo :)

 
Syrene
06-03-11 à 21:21

Re:

Gné ?

Un peu sur les.. sur le... comme vous dites, là. Du moins sur le coup. Non, en fait je comprends, je crois, mais je préfère en reparler sur MSN qu'ici